BâtImEnt - Les Éleveurs de porcs du Québec

January 14, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Architecture
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PORC QUÉBEC - JUIN 2013

COUVERTURE PORC QUEBEC Juin 2013_Layout 1 13-05-24 8:29 AM Page 1

Volume 24, N° 2, JUIN 2013

DOSSIER

BâtImEnt LES BÂTIMENTS PORCINS DE NOUVELLE GÉNÉRATION AU QUÉBEC

REPORtAGE FERME AGR LABRECQUE, UNE ENTREPRISE NOVATRICE QUI MISE SUR LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE

P O S T E - P U B L I C AT I O N N° d e la co n ve n t i o n

40010128

Le magazine de la

SOmmAIRE Volume 24, Numéro 2, Juin 2013

DOSSIER

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ÉDITORIAL FIERS D’INNOVER

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FPPQ RENOUVELLEMENT DE LA CONVENTION DE MISE EN MARCHÉ ACCÈS AU MARCHÉ DE LA RUSSIE TRAÇABILITÉ SERVICE DE GESTION DU RISQUE DU MARCHÉ (SGRM) TOURNÉE DES SYNDICATS RÉGIONAUX JOURNÉE D’INFORMATION SUR LES BÂTIMENTS PORCINS DE NOUVELLE GÉNÉRATION PROMOTION PRINTANIÈRE AVEC RICARDO

BÂTImEnT 19 LES BÂTIMENTS PORCINS DE NOUVELLE GÉNÉRATION AU QUÉBEC

21 RENTABILITÉ DES NOUVEAUX INVESTISSEMENTS

24 L’AMÉNAGEMENT DU BÂTIMENT POUR FACILITER L’APPLICATION DES PRINCIPES DE BIOSÉCURITÉ

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PORC DU QUÉBEC AU CARAMEL À LA JAPONAISE

FILTRATION D’AIR : RÉDUCTION DU RISQUE DE CONTAMINATION ET NOUVELLES APPLICATIONS

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RECETTE

CDPQ CONTRÔLE DU SRRP : DES PRODUCTEURS PRENNENT LES GRANDS MOYENS TRANSFERT TECHNOLOGIQUE

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SURLEWEB DE NOUVEAUX OUTILS WEB POUR LES PRODUCTEURS

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EnvIROnnEmEnT LE LISIER DE PORC VAUT SON PESANT D’OR

ASPECTS PRATIQUES ET NOUVEAUTÉS EN VENTILATION

32 L’ALIMENTATION DE PRÉCISION EN ENGRAISSEMENT

35 TRUIES EN GROUPE : IMPACT SUR LE BÂTIMENT ET L’AMÉNAGEMENT DES PARCS

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REPORTAGE FERME AGR LABRECQUE, UNE ENTREPRISE NOVATRICE QUI MISE SUR LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE

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RECHERCHE TRANSPORT À L’ABATTOIR : À 20 °C ET PLUS, UNE DOUCHE EST BÉNÉFIQUE

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ÉCOnOmIE REPRENDRE SON AVENIR EN MAIN HAUSSE DU RATIO PRIX DU PORC/PRIX DE GROS

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InDEXDES PARUTIOnS

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DEPORC ETD'AUTRE

Porc Québec est publié quatre fois par année par la Fédération des producteurs de porcs du Québec. Pour joindre la rédaction :

[email protected] DIRECTRICE Dominique Blanchard RÉDACTRICE EN CHEF Hélène Perrault Agronome, M. Sc. A. COLLABORATEURS RÉGULIERS Martin Archambault, David Boissonneault, Annie Champagne, Charles Gagné, Élise Gauthier, Audrey Gendron, Philippe Gougeon, Gaëlle Leruste, Line Théroux, Marc Trudelle. ONT AUSSI COLLABORÉ À CE NUMÉRO Patrice Carl, Sylvain Pigeon, Benoit Turgeon, Bruno Marquis, Daniel Boyaud, Francis Pouliot, Sébastien Turcotte, François Cardinal, Louise Thériault. RÉVISEURE Johanne Ratté

ACTIvITÉRASSEmBLEUSEÀQUÉBEC Le Syndicat des producteurs de porcs de la région de Québec a insufflé tout un dynamisme à la vie associative lors de son activité sociale organisée dans le cadre de son assemblée générale annuelle le 17 avril. Faisant preuve de leadership, le Syndicat a réussi non seulement à rassembler les producteurs, les élus et les partenaires du secteur porcin, mais surtout à mettre les enjeux de la production au cœur des discussions des 300 participants. Martin Latulipe, conférencier invité, a galvanisé les troupes par sa conférence « L’exceptionnel pouvoir de l’attitude » démontrant que l’attitude au quotidien fait la différence dans nos performances et notre bonheur! Pour la Fédération des producteurs de porcs du Québec, ce type de rencontre constructive et rassembleuse témoigne d’une vie associative forte et active. Porc Québec en traitera plus longuement dans le cadre d’un article de fond lors du prochain numéro.

Adresse :

Occupation :

4. Porc Québec Juin 2013

IMPRESSION Solisco Imprimeurs PUBLICITÉ DIRECTEUR DES VENTES André Savard, poste 7221 [email protected] VENTES [email protected] 450 679-8483, poste 7579

VENTES NATIONALES Daniel Lamoureux 1 877 237-9826 [email protected] COUPON D’ABONNEMENT 4 parutions par année

FÉDÉRATION DES PRODUCTEURS DE PORCS DU QUÉBEC Code postal : 555, boul. Roland-Therrien, bureau 120, Longueuil Téléphone : (Québec) J4H 4E9

PRÉIMPRESSION La Terre de chez nous

REPRÉSENTANTS Christian Guinard, poste 7271 Sylvain Joubert, poste 7272

PROCHAInEPARUTIOn: SEPTEmBRE2013

Faire parvenir un chèque Nom : ou un mandat-poste Organisme : de 15,28 $ à :

CONCEPTION GRAPHIQUE ET RÉALISATION Alegria Design

Abonnement : 15,28 $ par année au Canada (taxes incluses) Tél. : 450 679-8483, poste 7274 ÉDITEUR Fédération des producteurs de porcs du Québec 555, boulevard Roland-Therrien, bureau 120 Longueuil (Québec) J4H 4E9 Téléphone : 450 679-0530 Télécopieur : 450 679-0102 Site Web : www.leporcduquebec.com Tous droits réservés. Toute reproduction partielle ou entière est interdite à moins d’avoir reçu la permission écrite de l’éditeur. Courrier poste-publication : Contrat no 40010128 Dépôts légaux : BAnQ, BAC Deuxième trimestre 1990 ISSN 1182-1000

ÉDITO R IAL

FIERS D’InnOvER À la veille de notre assemblée générale, il est temps de dresser un bilan de nos actions. Le retour à la rentabilité se fait attendre. Il est devenu impératif de créer les conditions propices à la rentabilité de notre secteur, grâce à une vision stratégique sur le long terme. La Fédération fait preuve d’un leadership indéniable au sein de la filière, reconnu par nos interlocuteurs gouvernementaux, et de plus en plus par les consommateurs. Notre résilience et notre capacité d’innovation démontrent une confiance inébranlable dans l’avenir et se traduisent par des résultats positifs et concrets. La Fédération a travaillé sans relâche pour trouver des solutions aux défis vécus par les producteurs. Face au manque de liquidités engendré par la hausse du prix des grains, la Financière a réagi rapidement pour alléger le fardeau financier à court terme de nos entreprises. S’appuyant sur les solutions que nous avons proposées, nos partenaires gouvernementaux ont fait preuve d’ouverture et de souplesse sur les conditions de remboursement des paiements anticipés spéciaux et des programmes d’adaptation. Nous avons fait de notre mieux pour atténuer le contexte difficile. Notre motivation première est d’assurer un avenir durable à notre production. Cette année, la Fédération

investit beaucoup d’énergie dans la négociation d’une nouvelle convention de mise en marché. Les enjeux sont importants et nous partageons, avec les acheteurs, la volonté de négocier la convention dans un environnement positif. C’est pourquoi nous avons fait le choix d’une négociation raisonnée en étant accompagnés dans nos discussions d’une personne dotée d’une forte expérience et reconnue pour ses compétences. Notre objectif est simple : nous voulons un meilleur partage des risques entre les partenaires de la filière et de meilleurs revenus pour tous. Le bien-être animal occupe une place croissante dans les esprits des producteurs, des partenaires de la filière et des consommateurs. La révision du code va engendrer une modification de certaines pratiques en cours. Notre défi est de répondre aux besoins des marchés et aux exigences des consommateurs tout en s’assurant que les producteurs ont tous les outils en main pour s’y conformer. Toutefois, le coût associé au bien-être animal devrait être collectivement partagé. À cet effet, nous avons assumé un leadership pour avertir les médias et nos partenaires des sommes évaluées et informer les producteurs des choix existants afin qu’ils prennent des décisions éclairées et adaptées à leur situation.

Nos efforts de valorisation se poursuivent grâce au succès de notre campagne marketing. Notre collaboration avec les acheteurs pour l’identification de notre produit se développe bien. Ce printemps, notre association avec Ricardo a généré de belles retombées. Le Porc du Québec jouit d’une véritable notoriété, qui se traduit par une augmentation de la consommation de viande de porc et une perception plus positive de notre produit. Notre porc est désormais reconnu et recherché. La Fédération met tout en œuvre pour représenter, rassembler et garantir à ses membres un juste revenu de leur travail. Nous, producteurs de porcs, sommes des hommes et des femmes, qui exerçons notre métier avec passion et fierté. Nous sommes, plus que jamais, déterminés à tout mettre en œuvre pour répondre aux défis de demain et assurer ainsi à nos familles un avenir prospère.

David Boissonneault Président, FPPQ

Porc Québec Juin 2013

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FPPQ

REnOUvELLEmEnTDELA COnvEnTIOnDEmISEEn mARCHÉ:LAFÉDÉRATIOnA DESOBJECTIFSCLAIRS C’est dans le cadre du renouvellement de la Convention de mise en marché des porcs, qui expire en septembre 2013, que la Fédération a présenté aux acheteurs, en décembre, les grands principes de la proposition de modification de la convention en vigueur. PARTAGERLES RISQUES

TIRERPROFITDE nOSAvAnTAGES

La FPPQ mettait ainsi de l’avant un concept de partage des risques du marché entre les différents maillons de la filière dans l’objectif d’accroître le revenu net des entreprises porcines. La notion d’équité entre les différents producteurs et acheteurs demeure au cœur des discussions de même que la mise en place d’un environnement propice à l’investissement et au développement du secteur.

Aux yeux de la FPPQ, les avantages concurrentiels que confère la Convention de mise en marché des porcs, et dont bénéficient les abattoirs, doivent se traduire par une bonification du prix de vente aux producteurs. L’augmentation du poids des porcs et la stabilité d’approvisionnement des abattoirs que procurent nos mécanismes de mise en marché collective sont des avantages devant être reconnus par les acheteurs. Les notions d’assignation de producteur et d’attribution de volume à un abattoir font également partie des discussions. Les mécanismes proposés veilleront à offrir la souplesse susceptible de mieux répondre aux besoins respectifs des producteurs et des acheteurs.

6. Porc Québec Juin 2013

SAnSEnTEnTE,LA COnvEnTIOnACTUELLE S'APPLIQUE La Fédération et les abattoirs ont convenu d'une approche de négociation raisonnée et ainsi de se faire accompagner par une tierce personne, avocate de formation et experte dans le domaine. Un échéancier de négociations a été adopté d’ici l’expiration de la convention afin d’assurer la continuité des travaux. Les conditions et règlements liés à l’actuelle convention continueront d’être appliqués si aucune entente n’est entérinée d’ici septembre 2013.

ACCÈSAUmARCHÉDELARUSSIE En décembre, la Russie a fermé ses frontières à la viande de porcs produits avec de la ractopamine. Dès cette annonce, la Fédération a offert sa collaboration à tous les abattoirs afin de maintenir un accès à ce marché. UnABATTOIR SPÉCIFIQUEÀ CEmARCHÉ

COmPEnSATIOn CALCULÉECHAQUE SEmAInE

recommande aux producteurs de consulter leur conseiller quant au choix de la grille.

Olymel a décidé de consacrer son usine de Vallée-Jonction à l’abattage de porcs sans ractopamine. L’entreprise a offert le choix aux producteurs assignés à cet abattoir de produire des porcs sans l'utilisation de la ractopamine moyennant une compensation financière ou de livrer leurs porcs à un autre abattoir. Dans ce dernier cas, Olymel rembourse les coûts de transport supplémentaires. Jusqu’ici, environ 80 % des producteurs de porcs des régions de Québec et de la Beauce ont accepté de produire des porcs sans ractopamine.

La compensation versée aux producteurs pour les porcs produits sans ractopamine varie chaque semaine selon le prix du porc et des grains. La FPPQ assure une surveillance du calcul de la compensation et la verse aux producteurs.

ImPLICATIOnDES SynDICATSDEQUÉBEC ETDELABEAUCE

CHOIXDELAGRILLE Les producteurs qui ont adhéré à cette offre ont de plus le choix entre conserver la grille Qualité Québec ou adopter une grille distincte permettant un poids plus léger. La Fédération

Afin d’informer les producteurs, les syndicats régionaux de la Beauce et de Québec, en collaboration avec Olymel, ont tenu deux rencontres d’information, en février, à Lévis et à Sainte-Marie-de-Beauce, et auxquelles a participé un représentant de la Fédération. Les rencontres ont permis à l’acheteur d’expliquer sa proposition aux producteurs assignés à son usine de Vallée-Jonction.

TRAÇABILITÉ Plus de la moitié des producteurs ont enregistré leur site.

Le programme Porc Tracé Canada se met en place graduellement. À la fin d'avril, plus de 50 % des producteurs ont enregistré leur site et mandaté la FPPQ à transmettre les données sur les déplacements des animaux.

OUTILSETSÉAnCES D’InFORmATIOn

Rappelons que : • Début 2013 : tous les producteurs ont reçu de la Fédération un mandat aux fins de l’enregistrement des sites de production et de la transmission des renseignements sur les déplacements des porcs. • Janvier 2014 : entrée en vigueur de la réglementation sur la traçabilité des porcs. • La Fédération est responsable de l’implantation de la traçabilité au Québec. • L’enregistrement des sites auprès de la Fédération est obligatoire en vertu de cette réglementation. • Les producteurs auront le choix entre : o Procéder eux-mêmes aux déclarations de déplacements des animaux auprès de Porc Tracé Canada (ex : entrée de porcelets, livraison à l’abattoir); o Autoriser la Fédération à transmettre en leurs noms les informations dont elle dispose déjà en vertu des règles de mise en marché (déclaration d’entrée de porcelets, bon de livraison à l’abattage).

Pour de plus amples informations, les producteurs peuvent communiquer avec la Fédération des producteurs de porcs du Québec en composant le 1 800 363-7672.

La FPPQ poursuit le développement de sa base de données afin de simplifier encore plus aux producteurs la gestion de toutes les informations requises pour rencontrer les exigences de la traçabilité. La FPPQ prévoit également des sessions d’information aux producteurs sur les modalités d’application de la réglementation à l’automne 2013.

Porc Québec Juin 2013

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SERvICEDEGESTIOnDU RISQUEDUmARCHÉ(SGRm) AUGmEnTATIOn DESPÉRIODESDECLD La Fédération a augmenté à six, au lieu de quatre, le nombre de périodes de prises de contrats à livraison différée (CLD). La FPPQ souhaite ainsi favoriser l’accès à ce service offert aux producteurs. Une réévaluation sera effectuée ultérieurement pour juger de la pertinence d’offrir deux périodes supplémentaires.

InFORmATIOnETFORmATIOn Les prix des CLD sont affichés tous les jours sur le site de la FPPQ. On trouve aussi toutes les informations pour prendre un contrat. Selon la demande, la Fédération organise également des formations à l’automne ou à l’hiver. Pour plus de renseignements, visitez le site Internet de la Fédération : www.leporcduquebec.com/lesproducteurs-fr/sgrm/comprendre-le-sgrm.php

Qu’est-ce qu’un CLD? Un CLD est une entente entre un producteur de porcs et la FPPQ. Le producteur s'engage à livrer une quantité déterminée de porcs durant une période de livraison à venir. En contrepartie, la FPPQ s'engage à payer ces porcs au prix moyen ajusté de la différence entre le prix offert du CLD au moment de la transaction et celui au moment du renversement.

Fixer les prix à l’avance Les contrats à livraison différée (CLD) permettent au producteur d'utiliser les caractéristiques du marché à terme de Chicago pour mettre en marché ses porcs. Les CLD permettent de fixer à l'avance le prix des porcs qui seront livrés plus tard. Ils représentent ainsi une possibilité de se prémunir contre les baisses de prix du marché comptant québécois.

TOURnÉEDESSynDICATSRÉGIOnAUX RÉvISIOnDELA STRUCTUREDELA FPPQ La Fédération a terminé sa tournée des assemblées générales annuelles des syndicats régionaux le 18 avril. La réflexion entreprise sur la révision de la structure de l’organisation constituait un volet important de la consultation des syndicats. S’appuyant sur les changements proposés dans la foulée de l’UPA du futur et de la modernisation des structures de tous ses affiliés, la Fédération suit un fil directeur dans ce dossier : elle veut confirmer son

leadership au sein du secteur porcin et être derrière tout changement qui visera la prospérité des entreprises porcines. Les principales modifications à la structure proposées et qui seront présentées pour adoption à l’assemblée générale annuelle de la FPPQ, les 6 et 7 juin, concernent notamment la composition du conseil d’administration et les comités de mise en marché. Le changement de nom est également un élément faisant l’objet de la révision. En fait, il a été proposé de changer le nom de la Fédération en faveur des Éleveurs de porcs du Québec.

RETOURSURLES DOSSIERS La tournée des syndicats a permis de faire une mise à jour des différents dossiers. On a fait le point sur les négociations de la Convention de mise en marché des porcs, le renouvellement du modèle du coût de production, la ractopamine, la traçabilité et le bien-être animal, incluant la révision en cours du Code canadien de pratiques pour les soins et la manipulation des porcs.

QUOIDEnEUFSUR leporcduquebec.com?

ABOnnEz-vOUS auFL@SH FPPQ

Ce mois-ci, vous trouverez toute l'information relative à l'assemblée générale annuelle de la Fédération, qui se tiendra les 6 et 7 juin, sur la page d'accueil de la section Producteurs.

Le FL@SH FPPQ c'est VOTRE bulletin électronique pour être informé sur les sujets qui vous concernent.

Consultez régulièrement les actualités et le calendrier des activités pour connaître tous les événements et les formations à venir.

8. Porc Québec Juin 2013

Envoyez-nous votre adresse courriel au [email protected].

JOURnÉED’InFORmATIOn SURLESBÂTImEnTSPORCInS DEnOUvELLEGÉnÉRATIOn Pour aider les producteurs de porcs à adapter leurs bâtiments aux nouveaux défis, la Fédération, avec l’appui financier du Conseil Canadien en santé porcine (CCSP), a organisé la Journée d’information sur les bâtiments de nouvelle génération. Cet événement clôture une série d’activités en lien avec le CCSP, telles que: • le programme national de formation en biosécurité en production porcine; • le projet de mise en place de l’analyse financière stratégique de stabilisation de la santé porcine (analyse FiSSP), aussi appelée analyse multidisciplinaire santé économie.

BIOSÉCURITÉ,BIEn-êTRE ETPRODUCTIvITÉ Cette journée d'information s'est tenue à Québec et à Drummondville. Avec des conférences pratico pratiques de haut niveau, elle a permis aux participants de prendre connaissance des constats des experts en lien avec le bâtiment, principalement en ce qui a trait à l'amélioration de la biosécurité, du bien-être animal et de la productivité en général.

selon l’entente avec le CCSP. En tenant compte que plus de 300 personnes ont assisté à ces journées, et que 64 % d’entre elles étaient des producteurs de porcs, nous pouvons affirmer que la Journée d’information sur les bâtiments porcins de nouvelle génération a été une grande réussite.

UnEGRAnDERÉUSSITE Cette activité, gratuite pour les producteurs, a de plus permis de remettre un montant résiduel aux producteurs présents (par site de production AQCMD)

PROmOTIOnPRInTAnIÈRE AvECRICARDO Du 21 mars au 30 avril, le Porc du Québec a mis de l'avant une promotion printanière d'envergure en collaboration avec Ricardo. Cette opération séduction s'est déclinée en plusieurs facettes. • Présence marquée du porc du Québec dans l'édition d'avril du magazine Ricardo qui présentait un voyage gourmand au Japon. • Commandite des émissions nipponnes de Ricardo à la SRC du 25 au 29 mars. • Encarts thématiques Le porc à la japonaise dans les quotidiens La Presse et Le Soleil du 23 mars. • Déclinaisons des encarts sur le site Web de Ricardo et sur celui de la Fédération. • Étiquetage des barquettes de Porc du Québec en épicerie. • Concours Cuisinez japonais avec Le Porc du Québec durant lequel les consommateurs étaient invités à acheter une barquette de porc spécialement identifiée chez leur marchand IGA et présenter leur carte Air Miles à la caisse. Ils courraient ainsi la chance de gagner l'un des 50 woks Ricardo ou le grand prix : un voyage pour deux au Japon. Il va sans dire que cette promotion originale a suscité beaucoup d'intérêt et surtout généré une augmentation des ventes des coupes de porc en vedette de l'ordre de 20 %. De plus, plusieurs centaines de consommateurs ont participé au concours. Ces résultats remarquables nous permettent de qualifier l'opération de vif succès. À vos baguettes! Porc Québec Juin 2013

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R ECET TE

PORCDUQUÉBEC AUCARAmELÀLA JAPOnAISE

4 PORTIONS PRÉPARATION ET CUISSON : 4 HEURES

Ingrédients

méthode

• 750 gr (26 oz) flanc de porc du Québec, découenné, dégraissé • 45 ml (3 c. à table) huile végétale • 1 litre (4 tasses) eau • 10 ml (2 c. à thé) dashi en granulés (dashi-no-moto) • 75 ml (5 c. à table) gingembre frais, pelé, râpé • 45 ml (3 c. à table) saké • 45 ml (3 c. à table) sucre roux (cassonade) • 1 petit piment oiseau, finement ciselé • 125 ml (1/2 tasse) sauce soja japonaise • 45 ml (3 c. à table) mirin • 1 oignon jaune, épluché, émincé

• Coupez le flan de porc en cubes de 2,5 cm (1 po). • Dans un bol, enrobez les cubes dans l’huile. • Dans une poêle chaude, sans gras, faites-les revenir 2 à 3 minutes. Une fois les cubes bien colorés, retirez-les et réservez. • Dans une casserole, portez à ébullition l’eau, ajoutez le dashi et le gingembre, les cubes de porc et laissez cuire 2 heures 30 à feu doux.

• Ensuite, ajoutez le saké, le sucre, le piment, la sauce soja, le mirin et l’oignon. Laissez cuire encore 1 heure. • Quand la sauce commence à épaissir et devenir sirupeuse, retirez du feu, laissez reposer 25 minutes à couvert. Faites réchauffer au moment de servir. • Servez avec un riz nature ou des nouilles Soba.

P o u r p l u s d e p l a i s i r : w w w. l e p o rc d u q u e b e c . c o m

10. Porc Québec Juin 2013

CDPQ Élise Gauthier, B. Sc. A., responsable des communications, CDPQ [email protected]

COnTRÔLEDUSRRP: DESPRODUCTEURSPREnnEnT LESGRAnDSmOyEnS Depuis deux ans, dans les différents rangs de la Beauce, de l’Estrie, de la Montérégie et du Centre du Québec, les producteurs porcins, avec les intervenants qui les entourent, ont entamé une petite révolution dans leur façon de lutter contre le syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP) en s’investissant dans des projets de « Contrôle Local et Éradication du virus du SRRP (CLÉ-SRRP) ». Un total de cinq zones et 250 sites participent à cette stratégie innovatrice.

Le principe global à la base de cette petite révolution, c’est que les producteurs de ces zones joignent leurs efforts en concertation pour obtenir un meilleur contrôle du SRRP. Ensemble, ils ont réalisé un portrait de chaque zone et développé, en collaboration avec divers consultants, des programmes de contrôle du SRRP. Le taux de participation des producteurs à l’intérieur de la majorité des zones (4/5) s’avère très élevé, soit plus de 90 %. Ce projet a été initié par la Fédération des producteurs de porcs du Québec pour inciter les producteurs à prendre des mesures visant à réduire les pertes économiques liées à la circulation du virus du SRRP. Depuis septembre 2012, la majorité des producteurs des zones

participantes ont investi des sommes substantielles dans diverses stratégies de contrôle du SRRP : • vaccination de masse; • modifications de la gestion des animaux morts; • adaptation et modifications à la logistique du transport; • modification des modes de production, etc. Les effets bénéfiques de la mise en œuvre de ces plans de contrôle sont attendus vers la fin de la présente année, voire au début de 2014. De plus, les initiatives des cinq zones ont incité les producteurs des syndicats de la Beauce et de Québec à mettre en œuvre un projet de monitorage du SRRP

à grande échelle (objectif de plus de 500 sites en 2014). Ces différentes initiatives constituent une innovation sociétale et organisationnelle des méthodes de production du porc au Québec qui devraient nous permettre de mieux contrôler le SRRP et améliorer la rentabilité des entreprises.

Porc Québec Juin 2013

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TRAnSFERT TECHnOLOGIQUE Journée d'information sur les bâtiments porcins de nouvelle génération Trois employés du Centre, Benoit Turgeon, Francis Pouliot et Sébastien Turcotte ont présenté les quatre conférences suivantes lors de cette journée d’Information : • Comment positionner mon entreprise et ses bâtiments porcins dans le Québec d'aujourd'hui? • Aspects économiques liés aux bâtiments de nouvelle génération. • Filtration d’air : réduction du risque de contamination et nouvelles applications. • Truies en groupe : impacts sur les bâtiments et la régie d’élevage.

Forum d’information sur les bases de données et systèmes d’information En collaboration avec le Réseau canadien de surveillance de la santé porcine, le CDPQ a organisé cet événement qui s’est déroulé le 14 mars 2013 à Longueuil. Ce forum a été réalisé grâce au financement du Conseil canadien de la santé porcine. Le Centre québécois de valorisation des biotechnologies (CQVB) était partenaire dans la réalisation de l’événement. Deux conférences ont été présentées par des employés du CDPQ : • Réseau canadien de surveillance de la santé porcine (RCSSP/CSHIN). Conférenciers : Chris Byra, directeur du RCSSP, ColombieBritannique et Andréanne Caron, chargée de projet pour le Québec, CDPQ. • Information sur la circulation du virus du SRRP : les outils proposés dans le cadre des projets de contrôle du SRRP à l'échelle locale. Conférencière : Lilly Urizar, chargée de projet, CDPQ.

Sébastien Turcotte, agronome au CDPQ, a présenté une conférence sur l'élevage en groupe des truies gestantes.

Autre activité Michel Morin, agroéconomiste au CDPQ, a entretenu les producteurs et les intervenants qui ont participé à la Réunion annuelle du Réseau Shur-Gain le 21 mars 2013 sur le marché international du porc. Pour participer à cet événement d’information, il fallait y être invité : une cinquantaine de personnes parmi celles impliquées dans les initiatives locales, provinciales et nationales, ont répondu à l’appel.

ÉvÉnEmEnT Assemblée générale d’information La prochaine assemblée générale d’information du Centre se tiendra le jeudi 20 juin 2013 à l’Hôtel Plaza Québec à Québec.

mAInTEnAnTDISPOnIBLESSUR WWW.CDPQ.CA • Mission technique et technologique visant à améliorer les connaissances dans le domaine des truies gestantes en groupe ainsi que sur les pratiques favorisant le bien-être des porcs - rapport technique. www.cdpq.ca/Recherche et développement/Projets de recherche/Projet 199/En savoir plus • Symposium sur les mycotoxines : vidéos et diaporamas des conférences. www.cdpq.ca/Conférences et événements • Étude sur l’interaction entre schémas génétiques et types d'aliments pour identifier des stratégies améliorant la rentabilité des élevages porcins www.cdpq.ca/Recherche et développement/Projets de recherche/Projet 185/Rapport final-Volet économique - Une équipe du CDPQ a cherché à identifier des stratégies pour optimiser le revenu des producteurs en fonction des coûts d’alimentation, du prix du porc, du schéma génétique et de la grille de classement.

12. Porc Québec Juin 2013

• Cinq nouveaux outils www.cdpq.ca/Outils d’aide à la décision ou dans la section Outillez-vous pour mieux décider à la ferme 1. $imule-SRRP : utilitaire qui vise à donner un ordre de grandeur quant aux impacts financiers du SRRP sur les entreprises porcines situées dans une zone donnée. Disponible aussi en anglais. 2. $imule-lysine : utilitaire s'adressant aux spécialistes en alimentation porcine et permettant d'estimer l'impact d'un changement d'apport en lysine sur les performances zootechniques. 3. $imule-classement : permet de simuler l'impact d’un changement des caractéristiques des données d'abattage sur le revenu. 4. Boîte à outils pour démarrer un projet CLÉ-SRRP : beaucoup de documents de base ont été créés dans le cadre des phases 1 et 2 d’un projet CLÉ menées par le CDPQ et ses partenaires. Nous mettons ces documents à votre disposition. 5. Outil d’analyse de l’efficacité d’un quai de chargement : outil de diagnostic des installations de chargement et de la manipulation des porcs permettant d’évaluer tous les paramètres pouvant influencer de près ou de loin le déroulement du chargement.

SURLEWEB Annie Champagne, conseillère au marketing, FPPQ [email protected]

DEnOUvEAUXOUTILS WEB POURLESPRODUCTEURS InvEnTAIREDESAPPLICATIOnS mOBILES En début d’année, le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) a lancé un nouvel outil pratique destiné aux agriculteurs : l’Inventaire des applications mobiles. Il s’agit d’un service en ligne qui répertorie les différentes applications mobiles pour téléphones intelligents et tablettes disponibles pour le secteur agricole et agroalimentaire. Les applications sont classées par catégories et selon la cote que les internautes leur ont décernée. Ainsi, il est facile de repérer les applications les plus pertinentes, de les évaluer ou de les commenter. Il est à noter que la liste actuelle est évolutive et que les internautes sont invités à la bonifier en proposant de nouvelles applications d’intérêt. Vous pouvez consulter l’inventaire en vous rendant à cette adresse : www.craaq.qc.ca/inventaire-des-applications-mobiles

L’AGROGUIDE: POURPRODUIREET TRAnSFORmERÀ LAFERmE Un outil techno novateur vient de voir le jour sous la gouverne de l’Agropôle de Laval : l’AgroGuide. Ce tout premier guide interactif virtuel a été élaboré afin de répondre aux questions des producteurs qui souhaitent se diversifier et tester de nouveaux marchés. Le guide est en fait un outil de référence pour ceux et celles qui transforment leurs produits à la ferme ou qui veulent se lancer dans l’aventure. Le guide aborde les sujets primordiaux du positionnement, de la promotion, du financement et des permis. Vous songez à explorer de nouvelles avenues de production? Rendez-vous au : www.lavaltechnopole.com/agroguide

14. Porc Québec Juin 2013

EnvIROnnEmEnT Marc Trudelle, agronome, coordonnateur – Recherche, développement durable et traçabilité, FPPQ [email protected]

LELISIERDEPORC vAUTSOnPESAnTD’OR Choisir le lisier de porc pour fertiliser ses cultures, c’est opter pour un engrais riche en nutriments, bien équilibré, abordable et écologique. Le lisier de porc contient des éléments nutritifs et en l’épandant, les producteurs porcins répondent aux besoins des cultures tout en respectant les quantités d’azote et de phosphore prescrites dans le Plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF).

COnnAîTRELAvALEUR FERTILISAnTE En faisant la caractérisation du lisier, les producteurs porcins connaissent la composition en nutriments des engrais organiques sur leur ferme et sont ainsi en mesure d’établir les doses d’épandage de leur lisier. La caractérisation assure également aux receveurs une fertilisation optimale de leurs cultures. Le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) a publié en avril 2007 des valeurs références pour les volumes et pour les concentrations d’éléments fertilisants du lisier de porc. La teneur moyenne en éléments nutritifs d’un lisier de porc en croissance (avec trémies-abreuvoirs) est de 4,5 kg N/t, 2,3 kg P205/t et 2,9 kg K20/t.

APPLIQUERLA BOnnEDOSEAUBOn mOmEnT Par ailleurs, la gestion des épandages du lisier de porc peut être optimisée en synchronisant la disponibilité des éléments nutritifs avec les besoins des plantes. Ainsi, un épandage durant la période de croissance des cultures évite des pertes importantes d’éléments fertilisants par volatilisation et ruissellement.

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TABLEAU1:LAvALEURÉCOnOmIQUEDULISIERSELOn LAPÉRIODEETLEmODED’ÉPAnDAGE

Période

Saison de croissance

Automne/ Post-récolte

(1) (2)

16. Porc Québec Juin 2013

La valeur estimée du lisier de porc selon la période et le mode d’épandage des lisiers apparaît au tableau 1. On remarque que la valeur économique du lisier varie de 7,73 $/t lors d’un épandage avec une incorporation immédiate durant la saison de croissance des plantes à 4,79 $/t lors d’un épandage laissé en surface plus de 24 heures en postrécolte des cultures (automne), ce qui représente une perte de plus de 60 % de la valeur économique du lisier.

Mode d’épandage ( 1)

Incorporation immédiate Aspersion basse (> 24 heures) Incorporation immédiate Aspersion basse (> 24 heures)

Équivalent engrais minéral Par tonne métrique (2) ($/t)

Par épandeur ($/3 000 gallons)

7,73

100,49

6,56

85,28

5,58

72,54

4,79

62,27

Selon les coefficients d’efficacité du CRAAQ (Guide de référence en fertilisation, 2ième Édition, 2010) Prix des engrais minéraux 46-0-0 (354 $/t), 0-46-0 (435 $/t) et 0-0-60 (476 $/t)

DOSSIER

BÂTImEnT

Sylvain Pigeon, ing., M.Sc., chargé de projet, BPR Infrastructure inc. [email protected]

Photo : gracieuseté du CIPQ

LESBÂTImEnTSPORCInS DEnOUvELLEGÉnÉRATIOn AUQUÉBEC

Un vaste projet a permis d'identifier et de documenter les technologies et les pratiques qui devront être intégrées dans les bâtiments porcins afin d’améliorer la rentabilité des fermes québécoises. La contribution de diverses expertises a favorisé une approche multidisciplinaire prenant en compte les nouvelles exigences de biosécurité, de bien-être animal et de protection de l'environnement dans la caractérisation des bâtiments porcins de nouvelle génération.

DESInFRASTRUCTURES DÉSUÈTES Depuis maintenant plus d’une décennie, le secteur de la production porcine fait face à de nombreux événements qui ont affecté à la baisse la rentabilité de nos élevages. Ainsi, la Consultation publique sur le développement durable de la production porcine, la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, l’incidence des maladies telles que le SRRP ou encore l’augmentation de la valeur du dollar canadien ont contribué de diverses façons à cette situation. Ceci explique le faible niveau d’investissement que les entreprises porcines ont consacré au cours de cette décennie aux infrastructures d’élevage, bâtiments et équipements, et le vieillissement conséquent du parc de bâtiments porcins au Québec.

Compte tenu de ce vieillissement des bâtiments, et malgré la situation économique précaire du secteur, les producteurs porcins devront investir massivement dans ces infrastructures au cours des prochaines années afin de maintenir minimalement le niveau de performance actuel. C’est dans ce contexte que les dirigeants de la Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ) ont jugé le moment propice pour réfléchir plus à fond sur ce que devrait comprendre le bâtiment porcin de nouvelle génération. La nécessité de plus en plus persistante de prendre en considération le bien-être animal dans la conception des bâtiments est venue confirmer cette orientation de mettre à jour les connaissances dans ce domaine.

Porc Québec Juin 2013

.19

UnEAPPROCHEmULTIDISCIPLInAIRE La réalisation du projet s’est articulée autour d’un groupe d’experts œuvrant au sein de diverses organisations privées ou publiques et d’expertises diverses : construction, biosécurité, régie, alimentation, bien-être animal, environnement, intégration sociale, économie. Ces experts ont mis à profit leur réseau de ressources professionnelles, ce qui représente une contribution de plus de 40 autres spécialistes de ces différents domaines d’expertises. Cette approche a permis de mieux cerner tous les enjeux liés à la mise en œuvre des technologies et pratiques et d’identifier celles qui présentent le meilleur potentiel d’amélioration de la rentabilité des entreprises porcines du Québec.

DESCOnSTATSET RECOmmAnDATIOnS

UnELARGEDIFFUSIOn DESRÉSULTATS

Les principaux constats liés à la faible rentabilité des entreprises porcines en regard de la conception du bâtiment et de ses équipements touchent : • la biosécurité; • les travaux de faible valeur ajoutée tels que le lavage des salles et le déplacement des animaux; • le contrôle des paramètres de production.

L’ensemble des travaux réalisés dans le cadre de ce projet sont présentés dans un rapport remis à la FPPQ. Les principaux constats et conclusions que les experts tirent de l’état actuel de ces connaissances ont été exposés lors de deux journées thématiques qui se sont tenues à Québec et à Drummondville les 13 et 21 mars 2013. Compte tenu de l’enjeu de la biosécurité dans la conception de ces bâtiments de nouvelle génération, le Conseil canadien de la santé porcine (CCSP) a jugé à propos de contribuer financièrement à ces journées thématiques. Les présentations de ces conférenciers ainsi que le rapport sont disponibles sur le site internet de la FPPQ à l’adresse http://leporcduquebec.com/ les-producteurs-fr/les-producteurspublications/outils-pratiques.php. Porc Québec profite également de cette occasion pour présenter un dossier spécial qui reprend les principaux éléments qui ont fait l’objet de ces conférences.

Par ailleurs, les entreprises porcines devront s’adapter aux nouvelles réalités de la production porcines à l’égard du bien-être animal et, dans une certaine mesure de l’environnement. Par conséquent, la conception du bâtiment porcin de nouvelle génération devra impérativement faciliter la mise en place et l’observance des principes de biosécurité. La taille et la régie du troupeau sauront optimiser les coûts de transport (livraison d’intrants et d’animaux). De la même façon, les équipements devront autoriser une plus grande efficacité alimentaire et permettre le suivi plus rigoureux des différents paramètres de production, principalement la consommation de moulée et d’eau ainsi que les paramètres d’ambiance du bâtiment.

20. Porc Québec Juin 2013

DOSSIER

BÂTImEnT

Benoît Turgeon, agr., agroéconomiste, CDPQ [email protected]

REnTABILITÉDESnOUvEAUX InvESTISSEmEnTS Les producteurs porcins du Québec auront des décisions importantes à prendre au cours des prochaines années touchant leurs infrastructures, bâtiments et équipements, et, par conséquent, la rentabilité de leur exploitation. Le recours à des conseils professionnels et l'élaboration de budgets prévisionnels pour évaluer l'impact des investissements envisagés permettent de s'assurer de prendre les meilleures décisions.

UnmOnDEEnCHAnGEmEnT Au cours des dernières années, principalement en raison de la conjoncture économique, peu de rénovations et de nouvelles constructions ont été réalisées au Québec. Cela nous mène à certains constats : • Parcs de bâtiments vieillissants; • Perte d’expertise en construction de bâtiments porcins; • Disparition de fournisseurs d’équipements et de fabricants d’équipements, donc plus d’importations; • Moins de recherches et d’améliorations sur les différents équipements. En plus de cette réalité, le monde porcin est en mouvance. On voit déjà se pointer à l’horizon les nouvelles normes en matière de bien-être animal (BEA) qui finiront tôt ou tard par s’appliquer au Québec, soit par législation ou en raison des exigences du marché. En même temps, on voit un repositionnement de la production au sein des réseaux de production et un changement du mode de production : élevages plus grands (troupeaux de maternité), multisites, réseau de production plus ficelé, lien entre génétique, alimentation et produit final, etc. Tout cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus d’avenir pour la ferme traditionnelle naisseur-finisseur, cependant il est clair que le futur s’oriente vers des entreprises spécialisées et probablement de dimensions différentes obligeant une nouvelle façon de travailler et de construire, dans un contexte où le coût de construction des structures est aussi à la hausse. Même si, dans certains cas, l'adoption de nouvelles technologies permet des économies, la plupart du temps, elle entraîne une augmentation des coûts de construction par place/animal ou par pied carré de bâtiment, tout en laissant cependant entrevoir certains gains au niveau des performances.

Les avis professionnels des conseillers de l'entreprise appuyés d'un budget prévisionnel sont essentiels pour prendre les meilleures décisions d'investissement.

COnSEILSETBUDGETSPOUR APPUyERLESDÉCISIOnS Parmi tous les éléments sur lesquels un producteur consciencieux doit s’appuyer afin de prendre une bonne décision, deux sont essentiels : • les avis des différents conseillers de l'entreprise; conseiller technique, vétérinaire, nutritionniste, conseiller en gestion, conseiller financier, etc., qu’ils lui auront livrés préférablement de façon collégiale; • le budget prévisionnel partiel ou global d'exploitation dépendant de l'ampleur de l'investissement. Le budget partiel : mesure l’impact, en termes de gain et de perte, sur l’entreprise d’un ajout ou changement mineur. Exemple : ajout d’une nouvelle technologie ou agrandissement partiel, comme un ajout de chambres pour faire plus de porcs ou des porcs plus lourds. Le budget global d'exploitation : mesure l'impact sur l'entreprise d'un nouveau projet majeur. Exemple : construction d’une nouvelle bâtisse ou d’un nouveau site d’exploitation. Porc Québec Juin 2013

.21

LEBUDGETPARTIEL,UnOUTILDEDÉCISIOn De nature assez simple, le budget partiel permet de valider la pertinence ou la rentabilité d'un projet mineur. Il se limite à calculer l’impact final des gains et des pertes engendrés par le changement envisagé. Si on se pose les bonnes questions sur les différents impacts du projet envisagé, on aura une réponse claire sur sa rentabilité. Mais il est important de se poser toutes les questions sur les différentes facettes affectées par le projet. L'exemple suivant présente une situation fictive qui permet de comprendre la démarche d'élaboration et d'analyse d'un budget partiel. Exemple : • Projet d'investissement : achat et installation de 122 niches intelligentes dans une maternité de 600 truies en bandes aux 4 semaines. • Impacts (gains et pertes) envisagés du projet selon les avis recueillis auprès d’experts et d’autres producteurs : Gains = Revenus en plus et charges en moins - Diminution du coût en électricité de 35 %, actuellement à 47 $/truie/an; - Diminution du taux d’écrasement des porcelets de 1 %, passant de 8 % à 7 %; - Augmentation du poids des porcelets au sevrage de 340 g; - Augmentation de la survie de porcelet de 0,15 porcelet/portée (autre que les écrasements). Pertes = Revenus en moins et charges en plus - Augmentation de la consommation des truies en mise bas de 4 kg/mise bas; - Augmentation du temps de lavage de 15 heures/cycle de production.

Le tableau 1 présente le budget partiel de l'exemple de l'investissement retenu. Il permet de voir les gains ou pertes envisageables par rapport à la situation actuelle, à la suite de l'investissement. Ainsi, l'investissement brut est de 48 800 $ assorti d’un soutien d'Hydro Québec de 12 200 $, pour un investissement net de 36 600 $ qui procure un bénéfice supplémentaire annuel de 15 254 $. Cela permet de récupérer l'investissement sur 2,4 ans, pour un produit qui devrait durer au moins une dizaine d’années. Le taux de rendement sur l’investissement est de 43,9 % alors que le taux sur un prêt agricole pour cet investissement risque d’être en moyenne de 4 à 5 % au cours des 10 prochaines années. Ceci en fait un très bon investissement dans ce cas particulier. Quand on exécute les calculs de rentabilité relatifs à un investissement donné, il faut être relativement sûr des gains et des pertes calculés. Sinon, on devra appliquer un % de probabilité à l’exercice. Par exemple, si on croit que le tout a 80 % de chances de se produire tel que calculé, il faudra diminuer le profit espéré de 20 %. Chaque ferme ayant ses propres particularités, un résultat intéressant dans un cas ne garantit pas le même résultat chez le voisin, puisqu’il n’est pas sûr de faire les mêmes gains. Si, dans l’exemple, le seul gain espéré était l’économie d’énergie, soit 9 870 $, le profit annuel serait de 529 $ et le délai de récupération de 69 ans pour un bien qui durera 10 ans, avec un taux de rendement de l’investissement (TRI) de 3,6 %. L'investissement n'en vaudrait pas la peine, ou du moins il faudrait le rémunérer avec d’autres profits et non pas ceux qu’il engendre.

TABLEAU1 ENTREPRISE:

Ferme de demain DATE: Installation de 122 niches intelligentes dans une maternité de 600 truies en bandes aux 4 semaines

SUJET À L'ÉTUDE:

01-Jun-13

Investissement de 122 niches à $ 400 / niches avec contrôle et installations Subvention à l'investissement de $ 100 / niche, programme Hydro-Québec

BUDGET PARTIEL ANNUEL GAINS

PERTES

REVENUS EN PLUS ITEMS QTÉ $/UNITÉ Poids des porcelets : si > 6.1 kg = 0.12 $ / 100 gr 600 tr X 25 pclt % 50 % X 340 gr X .12$ /100 gr Écrasement de porcelet, taux initial à 8%, final à 7 % gain 1 % 600 tr X25 pclt X 1 % supp = 150 pclt à $39.30 Gain de productivité ( santé et vitalité des truies) 600 truie X 2.35 mise-bas/an X .15pclt / m-bas= 211 porcelets 211 porcelets à 39.30 $ Revenus ASRA, aucun changement Gain sur Agri-inv + Agri-Québec

REVENUS EN MOINS ITEMS

REVENUS EN PLUS

TOTAL

CHARGES EN MOINS ITEMS

QTÉ

$/UNITÉ

Baisse de consommation énergie (Hydro) 600 truies X 35 % de 47 $

$

QTÉ

$/UNITÉ

5895

8292.3 424

17671.174

$

9870

REVENUS EN MOINS

TOTAL

CHARGES EN PLUS ITEMS QTÉ Moulée supplémentaire / truie 600 truies x 2.35 mise-bas X 4 kg X 480 $ / tonne Temps de lavage supplémentaire 15 heures X 13 cycles / an X $19/ heure (incl. bén.marg) Moulée supplémentaire pour porcelet , .4 kg /porcelet en plus (211 + 150 porcelets) X .4 kg X 1.65 $ kg

$/UNITÉ

AUGMENTE LE BÉNÉFICE

TOTAL

(A)

9870 27541

PROFIT NET (A-B) = DÉLAI DE RÉCUPÉRATION

Investissement total net / bénéfice annuel engendré

TAUX DE RENDEMENT DE L'INVESTISSEMENT (TRI)

22.

Bénéfice annuel avant intérêt X 100

Capital investi Le TRI doit idéalement être supérieur au taux des capitaux sur les marchés (taux d'emprunt)

$

3705 238

CHARGES EN PLUS

DIMINUE LE BÉNÉFICE

0

2707

Amortissement équipement, durée 10 ans, valeur résiduelle = 0$ (122 niches X 300$ = 36600$ - 0 = 36600$ sur 10 ans = 10 % Intérêt sur investissement (moyenne 10 ans) à 4 % :(36600+3660)/2 x 4% Taxes et assurances équipements 7 $ / 1000$ valeur à neuf Entretien équipement 2.5 % sur la valeur

CHARGES EN MOINS

$

3060

TOTAL

(B)

3660 805 256 915

12287 12287

15254

avant impôts 36,600 $

/

15,254 $

=15254+805 36,600

2.40 43.9

FInAnCEmEnT D'UnnOUvEAU PROJET Une fois les budgets terminés et avec l’aide des différents conseillers de l'entreprise, un producteur est en mesure de prendre une décision éclairée et surtout garante de succès avec une bonne probabilité. Maintenant que le projet s’avère rentable et intéressant, il faut le financer. Ce n’est pas parce que le projet est rentable, qu'il trouvera facilement du financement. Pour mettre un projet de l’avant, il y a différentes sources de financement, celles des créanciers et celles des promoteurs ou d’autres capitaux de risque. De façon générale, les créanciers accepteront de financer 75 % de l’infrastructure du projet, soit les bâtiments et les équipements. Pour ce qui est du fonds de roulement ou de la mise en activité, leur participation risque d’être encore plus restreinte et se limitera souvent à 60 - 70 % de ce qu’ils peuvent prendre en garantie. Le tableau 2 présente l'estimation des diverses sources de financement d'un projet de construction d'une maternité de 1 000 truies.

TABLEAU2:ESTImATIOnDESSOURCESDEFInAnCEmEnTD'Un PROJETDECOnSTRUCTIOnD'UnEmATERnITÉDE1000TRUIES

Description

Coût total

Part des créanciers

Part du producteur

Construction des infrastructures estimée à 2 400 $/truie Mise en place du troupeau : 1 000 truies, 350 $/cochette à l’achat, + 300 $/cochette en production (jusqu' à la 1re vente de ses porcelets)

2 400 000 $

1 800 000 $

600 000 $

650 000 $

Jusqu’à 400 000 $ (61 %)

250 000 $

Total

3 050 000 $

2 200 000 $

850 000 $

Ce projet nécessite une mise de fonds de l’ordre de 850 000 $, ou encore une équité du même montant. Après les dernières années difficiles en production, cet investissement n’est pas nécessairement à la portée de tous. Dans la majorité des projets d’amélioration, il y aura des investissements rentables et d’autres moins rentables mais obligatoires, comme par exemple la conformité à une loi ou règlement. TABLEAU3:ESTImATIOnQUALITATIvEDUREnDEmEnTDECERTAInS InvESTISSEmEnTSEnPRODUCTIOnPORCInE Description Aménagement lié à la santé et la biosécurité • Quai de chargement adéquat • Entrée danoise • Quarantaine • Accès séparé aux sites

Rentabilité Commentaires Variable selon l'endroit et la prévalence de maladie dans le voisinage

Filtration d’air Alimentation individualisée ou avec réserves pour truies en lactation

Variable selon la taille du troupeau

Alimentation par parité avec 2 aliments pour truies en lactation

Variable selon le coût du système et la taille de la ferme

Passage à 3 ou 4 phases alimentaires en engraissement

REnTABILITÉ DECERTAInES PRATIQUESET TECHnOLOGIES Sans être la vérité absolue, le tableau 3 présente une liste de certaines améliorations envisageables dans un bâtiment porcin en fonction de leur niveau de rentabilité, soit : Fortement rentable Moyennement rentable Peu ou pas rentable

Ce classement n'engage que l'auteur. Cette évaluation est basée sur des appréciations générales, puisque comme déjà mentionné, chaque ferme constitue un cas en soi et ce qui s’avère vrai pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’autre.

Amélioration de la distribution d’eau et de médicaments (lignes doubles par chambre et par parc)

Variable selon l’utilisation réelle de médicaments

Alimentation multiphase (blend feeding)

Variable selon le coût de revient des installations par tête à nourrir

Confort des porcelets, niches ou niches intelligentes

Surtout avec le soutien d’Hydro-Québec

Contrôle de l’éclairage en mise bas Isolation du comble (entretoit) si ventilation par le grenier Système de refroidissement des animaux (goutte-àgoutte, brumisation, arrosage et brassage d’air)

Si bien appliqué et constant pour les périodes critiques

Ventilation à débit réduit

Surtout si jumelée avec la filtration d’air

Mise aux normes de BEA : pieds carrés et enrichissement de l’environnement

Difficile à rentabiliser si appliquée isolément

Truies en groupes • DAC Truies en groupes : • Bat-flancs • Réfectoire

Très difficile pour le réfectoire Plus acceptable dans le cadre d’une rénovation nécessaire

2 fosses à lisier ou 2 compartiments pour décantation

Selon la distance d’épandage : > 10 km = très intéressant

Toiture sur fosses Ergonomie du bâtiment : • Aménagement optimum • Parcs hôpitaux, salle d’expédition • Structure plus large

Particulièrement si prévu au moment de la construction Porc Québec Québec Juin Juin 2013 2013 Porc

.19 .23

DOSSIER

BÂTImEnT

François Cardinal, DMV, M.Sc., Les Consultants Avi-Porc SENC [email protected]

L’AmÉnAGEmEnTDU BÂTImEnTPOURFACILITER L’APPLICATIOnDES PRInCIPESDEBIOSÉCURITÉ Quel que soit le type de bâtiment ou de production, il est toujours possible d’appliquer les principes de biosécurité et de gestion de la santé. Le principal défi en regard de la biosécurité sur la ferme est relié à l’observance c'est-à-dire à l’application du protocole de biosécurité en tout temps et par toutes les personnes. Il est possible d’aménager le site et le bâtiment de façon à faciliter l'observance. Il est judicieux de considérer ces éléments d’amélioration lors de travaux de rénovation ou de la construction de nouveaux bâtiments.

AmÉnAGEmEnTIDÉALD'UnSITEDEPRODUCTIOn Le premier élément à réviser est l’aménagement du site. La figure suivante schématise l’aménagement à souhaiter pour améliorer la biosécurité.

SORTIE DES CADAVRES

QUAI DE CHARGEMENT

ACCÈS GRENIER

ENTRÉE DU PERSONNEL

SALLE D’EAU RÉCEPTION MATÉRIEL SALLE ÉLECTRIQUE

BAC DE RÉCUPÉRATION

BARRIÈRE

Zones pour les activités à risque élevé

Zones pour les activités à risque modéré

24. Porc Québec Juin 2013

DESzOnESPOUR LESACTIvITÉSÀ HAUTRISQUE Le concept est de limiter la circulation sur le site par catégorie de risque d’activité. Le site est aménagé pour que les activités dites à hauts risques (équarissage, sortie du lisier du site) soient limitées à un secteur du site. La sortie des cadavres du bâtiment doit se faire dans cette zone. L’aménagement du site fait en sorte que les personnes qui viennent sur le site pour y pratiquer des activités à risques modérés, c’est-à-dire qui impliquent des personnes qui voyagent d’un site à l’autre mais sans matériel contaminant (électricien, livreur, etc.) n’aient pas à circuler dans la zone dite à haut risque.

DESACCÈSPAR L'EXTÉRIEURPOURLA mAInTEnAnCE Dans l’aménagement du bâtiment, on donne le plus possible d’accès par l’extérieur aux personnes liées à la maintenance. Par exemple, la salle d’eau, la salle électrique, la génératrice, l’entretoit sont accessibles sans avoir à pénétrer dans la zone réservée aux animaux. Il ne faut pas oublier qu’on doit aussi faire un affichage clair pour que les camionneurs et les visiteurs occasionnels puissent savoir ce qu’on attend d’eux.

UnEEnTRÉEDAnOISE InCOnTOURnABLE Il va sans dire qu’une entrée danoise est un incontournable. Pour faire en sorte que le principe soit toujours bien appliqué, il faut que cette partie du bâtiment soit propre, chaude et bien aménagée. Dans ce type d’entrée, il y a une zone dite contaminée où le visiteur entre et y laisse ses vêtements et bottes civiles. Il progresse ensuite dans une zone

intermédiaire pour se laver les mains. Il arrive finalement dans la zone dite propre où il enfile des vêtements et des bottes de la ferme. Les démarcations entre les zones doivent être extrêmement claires afin d’éviter les contaminations croisées.

UnEPIÈCE POURRECEvOIR LEmATÉRIEL Pour l’introduction du matériel, la recommandation est d’avoir une pièce prévue à cet effet. Un principe d’entrée danoise y est appliqué, c’est-à-dire qu’il y a une zone réservée au livreur, une zone intermédiaire pour y déposer le matériel et une dernière zone pour que le personnel de la ferme puisse prendre le matériel. L’aménagement d’un comptoir séparant complètement la pièce en deux parties et destiné à recevoir le matériel est une excellente façon de séparer très clairement les zones réservées au personnel et aux livreurs.

UnQUAIDE CHARGEmEnT EFFICACE Les critères de conception du quai doivent prendre en compte les normes de bien-être animal, prévoir que le camion soit perpendiculaire au bâtiment, prévoir une zone interne ainsi qu’un zone externe. La démarcation entre les zones doit être claire et le quai conçu pour faire en sorte que les animaux ne puissent pas rebrousser chemin vers la ferme une fois dans la zone extérieure. Une entrée pour le camionneur est prévue pour qu’il ait accès à la zone externe. On peut même mettre à la disposition du camionneur une entrée danoise dans le quai. Le quai doit être

lavable et ceci amène d’autres implications : isolation, chauffage, drainage et matériaux facilement lavables. Finalement, il est recommandé de procéder à la ventilation du quai en pression positive.

UnEQUARAnTAInE ADÉQUATE La quarantaine est une étape importante peu importe l’âge d’introduction des animaux de remplacement. La quarantaine idéale est un bâtiment distinct et localisé à au moins 100 mètres du bâtiment principal. Ce bâtiment dispose des mêmes installations que le bâtiment principal soit un quai, une entrée danoise, un accès pour introduction de matériel et un autre pour la sortie de cadavres. La capacité minimale de la quarantaine devrait être d’au minimum 1 mois de besoins en animaux de remplacement mais idéalement de 2 mois ou plus.

TOUT-PLEIn, TOUT-vIDE Pour les sections de pouponnière et d’engraissement, l’opération des sites en tout-plein, tout-vide est à privilégier. Le tout-plein, tout-vide par bâtiment est un minimum.

FILTRATIOnDEL'AIR Finalement, la filtration de l’air est une technologie reconnue et de plus en plus accessible. Même s’il était choisi pour un site de ne pas appliquer cette technologie pour l’instant, tous les travaux de rénovation ou de construction devraient se faire en fonction qu’un jour, un système de filtration d’air pourrait être installé. De cette façon, on va réduire de façon importante le coût d’installation du système sans toutefois avoir augmenté significativement le coût des travaux de rénovation. Porc Québec Juin 2013

.25

DOSSIER

BÂTImEnT

Francis Pouliot, ing., M.B.A., CDPQ [email protected]

FILTRATIOnD’AIR: RÉDUCTIOnDURISQUEDE COnTAmInATIOnET nOUvELLESAPPLICATIOnS

Pour lutter contre les problèmes sanitaires coûteux et réduire les coûts de production, le CDPQ, le Prairie Swine Centre et des collaborateurs de l’industrie ont réalisé quatre projets liés à la filtration d’air. Ces projets sont en lien avec la stratégie du Conseil canadien de la santé porcine (CCSP) pour améliorer la protection des élevages porcins contre les agents pathogènes transmissibles par l’air. Ils visaient, entre autres, à développer des outils utiles pour soutenir les projets de Contrôle local et d'éradication du virus du syndrome reproducteur et respiratoire porcin (CLÉ-SRRP).

26. Porc Québec Juin 2013

AmÉLIORERL’EFFICACITÉDESBÂTImEnTS PORCInSCAnADIEnSSOUSAIRFILTRÉ Dans le cadre de ce projet piloté par le CDPQ, les installations de 16 bâtiments porcins équipés de systèmes de filtration d'air au Québec, en Ontario et au Manitoba ont été auditées dans le but : • de réduire l’entrée d’air non filtré dans les élevages; • d'évaluer le risque de contamination par le virus du SRRP à l’aide du PADRAP (Production Animal Disease Risk Assessment Program), un programme d’évaluation des risques de maladies en production animale. Le PADRAP est un système expert comprenant des questionnaires, un logiciel d’analyse et une base de données accessible par internet. Ces outils permettent d’identifier à la ferme les facteurs les plus importants à contrôler pour diminuer les risques d’introduction et de propagation du virus du SRRP. Chaque producteur visité a reçu un rapport d’audit pour sa ferme et un résumé des problèmes rencontrés sur l'ensemble des fermes visitées et des solutions proposées.

Audits réalisés sur les fermes canadiennes.

Principaux constats • La fréquence moyenne des crises sanitaires passe d'un ou deux ans à quatre ans après l’installation d’un système de filtration d’air adéquat. • À la suite de l’installation d'un système de filtration d'air, la rigueur portée à l'observance des différentes mesures de biosécurité se relâche. • L’étanchéité et la biosécurité de la majorité des fermes peuvent être améliorées de façon significative : des solutions ont été suggérées pour chaque ferme visitée.

• La formation du propriétaire et du personnel doit être améliorée. La conduite de ce projet confirme que la protection sanitaire des troupeaux constitue une préoccupation pour laquelle la rigueur est très importante.

Une innovation remarquée Dans ce projet, l’équipe du CDPQ et les chercheures du Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec ont développé une méthode de travail unique au monde et fort ingénieuse adaptée à un banc d’essai pour tester les filtres et évaluer les poussières.

Dans cette recherche impliquant un banc d'essai, la méthode développée fait appel entre autres à l'utilisation de phages, soit des virus de bactéries semblables aux virus du SRRP et inoffensifs pour les animaux et les humains.

Porc Québec Juin 2013

.27

BIOCOnFInEmEnTEnQUARAnTAInE: FILTRATIOnÀL’EnTRÉEETÀLASORTIED’AIR Le CDPQ s’est intéressé au bioconfinement en quarantaine afin de réduire les coûts par la construction d’une quarantaine à l’extrémité du bâtiment de maternité. Lorsque les cochettes entrent en quarantaine, si elles devaient être contaminées par un virus, le bioconfinement fera en sorte que le virus ne migre pas vers l’extérieur de la quarantaine. On protège ainsi les autres animaux logés dans la maternité. Le bioconfinement consiste à installer des filtres à l’entrée et à la sortie de l’air. Le défi de ce concept est de réduire le colmatage des filtres par les poussières. Il faut éviter l'obstruction rapide des filtres par la poussière. Pour répondre à ce défi, on a utilisé un système d’ionisation : c’est un équipement qui crée des ions négatifs faisant

en sorte que les particules de poussière se collent aux murs, aux plafonds et aux autres parois comme un aimant. En fixant la poussière sur les parois, on évite ainsi le colmatage des filtres. Le système d’ionisation correspond à une série de pointes en acier inoxydable en forme de V permettant de produire les ions négatifs à l’aide d’une tension électrique de 30 000 V, mais de seulement 1,4 milliampère. Ce qui n’est pas dangereux pour l’humain. Les résultats de ce système s’avèrent très intéressants : les poussières ont été réduites à l'intérieur de la quarantaine de 47 % en été et de 73 % en automne, et les bactéries totales, de 36 % et de 90 % respectivement. L’efficacité de l’abattage des poussières et des bactéries est

REmORQUESAvECFILTRATIOnD’AIR Depuis plus de six ans, beaucoup d’énergie a été investie à améliorer la biosécurité des bâtiments à partir de la filtration d’air. La suite logique à ces efforts consiste à protéger les animaux reproducteurs au cours du transport, d’où l’idée de doter les remorques d’un système de filtration d’air. Dans ce projet, le Prairie Swine Centre travaille à mettre au point une remorque sous air filtré de grande taille qui pourra parcourir de grandes distances. Bien sûr, on vise la conception d’un système pratique à moindre coût. Ce projet est en cours et se terminera en décembre prochain. Il existe déjà des modèles de remorques filtrées aux États-Unis et en Europe. Au Québec, La Ferme Porc S.B. en Beauce a développé son propre modèle pour une remorque plus petite, un système ingénieux et à moindre coût.

Un système d'ionisation permet de fixer les particules de poussière sur les murs, les plafonds et les parois.

meilleure en automne qu’en été en raison du débit de ventilation qui est moindre en automne.

BIOCOnFInEmEnT D’URGEnCE: mInImISERLA SORTIEDEvIRUSDU BÂTImEnTEnCAS D’ÉPISODEDESRRP Le but de ce projet, piloté par le Prairie Swine Centre, est de chercher des méthodes permettant de minimiser l’émission de virus du SRRP dans l’air à la sortie des bâtiments lors d’épisodes d’excrétion de virus du SRRP. Les méthodes et les stratégies possibles pour isoler ces fermes ont été compilées et le Centre travaille à développer des pratiques de régie et des protocoles de communication/coordination devant être appliqués lors de périodes de bioconfinement d’urgence. Ce projet est en cours actuellement et se terminera en décembre prochain. Des pistes intéressantes sont en cours d’évaluation.

Photo : South West Ontario Veterinary Services

La Ferme Porc S.B. en Beauce a installé un système de filtration d'air à sa remorque de transport des animaux.

Références : Les résultats et l’information liés à ces projets seront disponibles éventuellement sur les sites Web suivants: www.santeporcine.ca, www.prairieswine.com et www.cdpq.ca. Les quatre projets présentés ont été financés à différents degrés par les conseils sectoriels du Québec (CDAQ), de l’Ontario, du Manitoba, de l’Alberta et de la Saskatchewan qui gèrent le Programme canadien d’adaptation agricole (PCAA) pour le compte d’Agriculture et Agroalimentaire Canada ainsi que par le Conseil canadien de la santé porcine, R. Robitaille et fils, Ontario Pork, la Fédération des producteurs de porcs du Québec, Alberta Pork, Sask Pork, Manitoba Pork, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, le Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec affilié à l’Université Laval, JSR Genetics, Prairie Swine Centre et le Centre de développement du porc du Québec.

28. Porc Québec Juin 2013

Les filtres installés sur les ventilateurs.

DOSSIER

BÂTImEnT

M. Bruno Marquis, ing., CFM Système inc. [email protected]

ASPECTSPRATIQUESET nOUvEAUTÉSEnvEnTILATIOn Le présent article traite des normes actuelles de ventilation pour les bâtiments porcins. Il aborde aussi différentes techniques pour limiter les pertes de performance des troupeaux en période estivale par temps de canicule. Finalement, les technologies de l’information actuellement disponibles sur le marché pour permettre d’améliorer la production sur les sites d’élevage sont présentées.

LESnORmESDEvEnTILATIOn Les normes pour le dimensionnement des systèmes de ventilation ont grandement évolué avec le temps. Le tableau 1 illustre les normes minimales actuelles pour chaque type d’élevage. TABLEAU1:nORmESDEDImEnSIOnnEmEnTDES SySTÈmESDEvEnTILATIOnPARTyPED'ÉLEvAGE

Type d’élevage

Débit d’air / animal Taux de changement d’air (pied cube par minute) (changement d’air/minute)

Mise-Bas

400

0,85

Gestation / Bloc Saillie

225

1,25 - 1,30

Pouponnière (25kg)

30

0,9 – 1,25

90 - 100

1,4

Engraissement (25-110 kg)

Il importe de mentionner que ces valeurs peuvent être grandement réduites si un système à débit réduit avec circulateurs d’air est utilisé dans le bâtiment. Bien que le bâtiment respecte ces critères de débit de ventilation, il est aussi important que l’air frais admis dans le bâtiment par temps chaud soit disponible au niveau des animaux (vitesse d’air au plancher).

ADOUCIR LESCAnICULES C’est bien connu, les canicules estivales, surtout sur une période prolongée, entraînent des effets néfastes importants sur la productivité des troupeaux. Une hausse du taux de mortalité des truies en mise-bas et en fin de gestation, une diminution de la prise alimentaire des truies en mise-bas, un état de chair déficient des truies à la sortie des mise-bas, une diminution du gain de poids des porcs en engraissement sont tous des conséquences négatives liées aux canicules estivales. Différentes solutions sont envisageables pour en limiter les effets. Système Goutte-à-Goutte Le système Goutte-à-Goutte est de plus en plus utilisé au Québec. Il consiste à faire tomber une goutte d’eau dans le cou des truies en mise-bas et truies gestantes à un certain intervalle. Très utilisé aux ÉtatsUnis en mise-bas, ce système permet lors des canicules de : • maximiser la prise alimentaire des truies; • maintenir un meilleur état de chair des truies au sevrage; • diminuer significativement la mortalité des truies. Bien que peu coûteux, ce système nécessite un minimum d’entretien (blocage des buses) et peut mouiller les porcelets. La sélection de la buse est importante de façon à bien contrôler la quantité d’eau utilisée par le système (idéalement, une goutte d’eau tombant dans le cou de la truie aux 10 secondes). Des essais ont démontré qu’il est possible de réduire le rythme cardiaque des truies gestantes de l’ordre de 50 % en utilisant un système Goutte-à-Goutte en combinaison avec des circulateurs d’air en temps de canicule (Pouliot et al., 2012).

Porc Québec Juin 2013

.29

Système de brumisation Un système de brumisation consiste à pulvériser de l’eau froide à haute pression (1000 lbs) dans une tubulure en acier inoxydable à proximité des entrées d’air. Bien que son niveau d’efficacité soit sujet aux conditions climatiques extérieures, cette technologie permet d’abaisser la température intérieure de 3,5 à 6oC. Puisque de l’eau est pulvérisée dans l’air, le taux d’humidité intérieur augmente quant à lui de 15 à 25 %. Il importe de mentionner qu’un minimum d’entretien est aussi requis pour l’utilisation de ce système, surtout pour les sites utilisant de l’eau avec présence de calcaire (eau dure). Circulateur/Brasseur d’air Il est bien documenté dans la littérature qu’un porc exposé à une vitesse d’air de 200 pieds par minute ressent une température de 18oC même si la température ambiante est de 24oC. Le fait de générer une grande vitesse d’air au niveau des animaux par temps de canicule améliore grandement leur confort, mais jusqu’à une certaine limite. Puisque les porcs ne transpirent pas et que leur température cutanée oscille normalement autour de 32-33oC, le fait d’augmenter la vitesse d’air en périphérie des animaux a quand même ses limites. Le porc ne peut plus dissiper son surplus de chaleur lorsque la température de l’air qui l’entoure est au-dessus de cette température.

Des circulateurs/brasseurs d'air augmentent grandement la vitesse de l’air au niveau des animaux, améliorant ainsi leur confort en période de canicule.

Une étude combinant l’utilisation de circulateurs d’air et d’un système de détrempage sur minuterie en engraissement a permis de valider l’efficacité de mouiller les porcs pendant un certain temps et de les assécher par la suite avec l’usage de circulateurs d’air. Malgré le fait que le système de détrempage utilise de l’eau, l’étude a révélé qu’il est possible de réduire la consommation d’eau totale de 2 litres/porc/jour et d’augmenter le gain de poids de 45 grammes/jour par temps de canicule en engraissement. Le débit de ventilation pendant les tests était aussi bas que 45 pieds cubes par minute (Pouliot et al., 2012).

Isolant de sous-toit Pour les bâtiments larges, l’utilisation d’un isolant de sous-toit est un autre excellent moyen de limiter les inconvénients liés aux chaleurs intenses estivales. La plupart des bâtiments larges puisent l’air frais dans le grenier. Par temps chaud, les rayons du soleil surchauffent le revêtement de la toiture et par le fait même l’air de l’entretoit. L’ajout d’une membrane avec un espace d’air entre la dite membrane et la toiture permet de limiter la surchauffe de l’air du grenier. L’utilisation de cette technique permet de diminuer la température admise dans les salles d’élevage de 4 à 5oC par temps de canicule.

En isolant le sous-toit avec une membrane, on diminue la température dans les salles d'élevage de 4 à 5oC par temps de canicule si l’air frais est puisé dans le grenier.

30. Porc Québec Juin 2013

Arrosage des truies et arrêt des lampes chauffantes Plusieurs producteurs arrosent les truies en difficulté et éteignent les lampes chauffantes en mise-bas pour soulager les animaux par temps de canicule. Ces deux méthodes sont valables et efficaces. Par contre, on remarque souvent que les lampes chauffantes sont ré-allumées et que l’arrosage des truies cesse au départ du personnel sur la ferme (vers 16h00). C’est pourtant le pire moment de la journée pour les animaux, période où l’on note le plus grand nombre de mortalité des truies. Il importe d’établir un plan d’intervention d’urgence spécifique à chaque ferme de façon à ce que chaque intervenant ou employé sache et comprenne bien son rôle lorsqu’une période de canicule frappe pour en limiter les effets néfastes.

TECHnOLOGIESDEL'InFORmATIOn Les technologies de l’information sont vouées à être de plus en plus utilisées sur les fermes. Elles permettent de transmettre quotidiennement de façon électronique et automatique au producteur les données de production de base et les points de régie : la To consigne, les To min/max, la consommation d’eau, de moulée et de combustible (propane). Ainsi, des actions correctives peuvent être rapidement entreprises advenant un problème sur la ferme, décelé à temps grâce à l'analyse de ces informations. Bien qu’encore peu répandues dans l’industrie porcine, ces technologies sont actuellement utilisées dans d’autres types de production animale depuis quelques années au Québec et permettent de gérer efficacement à distance les problèmes rencontrés sur les sites de production. Le tableau 2 présente l'information typique transmise par ces systèmes d'informations électroniques.

TABLEAU2:EXEmPLESDESInFORmATIOnSPOUvAnTêTRETRAnSmISES PARLESSySTÈmESD’InFORmATIOnSÉLECTROnIQUES

Date

To Consigne

To Min

To Max

Humidité

Consommation

Relative

Eau

Moulée

Propane

(oF)

(oF)

(oF)

(%)

(litres)

(kg)

(heure)

12 mars

70,0

68,3

71,5

62

2560

1035

1h35

13 mars

70,0

68,9

71,2

64

2568

1056

2h15

14 mars

70,0

69,5

70,9

68

2621

1101

1h22

15 mars

69,5

69,2

70,4

61

2635

1095

0h34

16 mars

69,5

68,1

70,2

58

1835*

735*

1h50

17 mars

69,5

68,4

73,2

59

2625

1132

0h00

18 mars

69,5

68,2

72,5

62

2635

1158

0h00

19 mars

69,0

67,9

72,1

67

2701

1235

0h34

20 mars

69,0

67,7

71,1

63

2695

1201

1h12

21 mars

69,0

61,3*

71,4

60

2735

1256

8h55*

* Les chiffres en gras sont des anomalies rapidement détectables par l'analyse de l'information et qui demandent une attention.

Référence : Pouliot, F. et al. Nouveautés dans les domaines de la ventilation et de la filtration d’air. Conférence présentée dans le cadre du Rendez-vous porcin de l'AQINAc, novembre 2012.

Porc Québec Juin 2013

.31

DOSSIER

BÂTImEnT

Daniel Boyaud, agr., M. Sc., Groupe Cérès Inc. [email protected]

L’ALImEnTATIOn DEPRÉCISIOnEn EnGRAISSEmEnT Plus de phases alimentaires économisent sur les aliments et réduisent les rejets. Avec l'alimentation multiphase par bâtisse ou par parc, le mélange de deux moulées offre un peu plus. Mais les réelles économies de nutriments viendront avec le « robot nourricier », un système individuel d'alimentation multiphase qui révolutionne la nutrition des porcs.

BEAUCOUPDEJEUDAnSnOSnORmESETSySTÈmESALImEnTAIRES Les normes de besoins nutritifs des porcs proviennent d’essais de croissance de type empirique. Réalisés sur des porcs gardés en groupe, ils comparent la performance de groupes identiques de porcs recevant des doses de plus en plus hautes d’éléments nutritifs, en commençant par un niveau de carence. Chaque dose supplémentaire améliore de moins en moins la croissance et l’efficacité alimentaire. Il est difficile de tirer ensuite la ligne pour définir où se situe le besoin pratique, à savoir au niveau qui maximise les performances ou en deçà. La figure 1 montre, en outre, que le dosage en lysine qui maximise la vitesse de croissance diffère de celui qui minimise le taux de conversion alimentaire. FIGURE1:EFFETDESnIvEAUXDELySInESUR LESPERFORmAnCESD’EnGRAISSEmEnT

(b)

0,80

950

4,0

3,5

850 3,1 750 2,6 650 0,75 2,2

550 0,36 0,41 0,46 0,52 0,57 0,62 0,67 0,73 0,78 0,83 0,88 0,94 0,99 1,04

Lys/EN, g/MJ Gain moyen quotidien Conversion alimentaire Source : Hauschild, L. et coll., 2010.

32. Porc Québec Juin 2013

Conversion alimentaire

Gain moyen quotidien (g/j)

1 050

Des essais empiriques, les essais et erreurs et l’observation des performances permettent de retenir des normes de besoins. En pratique, les moulées sont généralement bien pourvues en nutriments. Toutefois, les programmes d’alimentation et la composition des moulées sont souvent peu adaptés à chaque ferme. On observe souvent des excès de protéines dans les fermes de moins bonne efficacité alimentaire. Sans précision sur la conversion alimentaire, il est difficile de choisir une courbe de besoins nutritifs pour un groupe de porcs. En effet, la concentration de la moulée en acides aminés et en minéraux dépend en bonne partie de la consommation et de la conversion alimentaires anticipées. Nos systèmes d’alimentation ne permettent généralement pas de contrôler la quantité distribuée à chaque enclos, et encore moins à chaque porc. L’imprécision est la règle, contrairement à ce qu’on voit pour les pondeuses par exemple, dont on connaît au jour le jour la consommation moyenne par tête. De plus, le gaspillage est inévitable et nuit au calcul précis de ce que les porcs ingèrent.

ALImEnTATIOnDEPRÉCISIOn,AvAnTAGESETEXIGEnCES FIGURE2:nOmBREDEPHASESETEXCÉDEnTS DEnUTRImEnTSPOURLESPORCSEnCROISSAnCE

Besoins en nutriments (ex. g-MJ)

Augmenter le nombre de phases alimentaires améliore la précision et procure des économies. En passant de trois à dix phases, on se rapproche des besoins du groupe comme indiqué à la figure 2. Moins d’excédents de protéines et de phosphore sont en outre distribués.

continue

3 phases

10 phases

Poids des porcs Source : Pomar, C. et coll., 2009.

Avantages L’idéal est le système d'alimentation multiphase quotidien où la concentration en nutriments change chaque jour et coïncide avec la courbe des besoins quotidiens. Avec davantage de phases, on diminue les rejets d’azote, la quantité d’eau consommée par les porcs pour éliminer l’azote par l’urine, ainsi que la quantité de lisier. On abaisse aussi le dégagement d’ammoniac, les rejets de phosphore, la teneur en P du lisier et donc les coûts totaux d’épandage. Pour

les porcs ou pour les truies allaitantes, moins de protéines à décomposer entraîne moins de dégagement de chaleur interne et atténue le stress thermique en été. Plus d’énergie est disponible pour la croissance, l’appétit diminue moins, le gain moyen quotidien est amélioré et, en lactation, les truies perdent moins de poids et de condition. Exigences Pour une alimentation de précision, il faut colliger plus de données précises.

Des systèmes d’alimentation plus élaborés exigent plus de compétences du personnel de la ferme et des conseillers. Il faut être à l’aise avec l’informatique, partager des informations avec les fournisseurs sur les spécifications d’aliments et comprendre les logiciels intégrés aux machines. Celles-ci se doivent en outre d’être fiables et assorties d’un soutien technique pour remédier aux bris et aux pannes possibles.

vERSL'ALImEnTATIOnmULTIPHASE: PLUSIEURSSOLUTIOnSDISPOnIBLES FIGURE3:EXEmPLEDEPROPORTIOnSD’ALImEnTSEXTRêmES AETBCOnSTITUAnTUnERATIOnmULTIPHASEQUOTIDIEnnE 100

Taux d’incorporation des prémélanges (%)

Le principe d’ajuster la composition (%) des moulées aux besoins quotidiens est un concept prometteur. Grâce à l'alimentation multiphase de groupe, des économies de protéines de 7 % et une baisse de rejets azotés de 11 % ont été mesurées à la Station d’Agriculture et Agroalimentaire Canada de Lennoxville. L'alimentation multiphase (blend feeding) consiste à distribuer automatiquement deux moulées A et B mélangées en proportions variables en vue de combler exactement les besoins du groupe (figure 3).

80 60 40

Proportion aliment A Proportion aliment B

20 0

Poids des porcs Source : Pomar, C., 2009.

Porc Québec Juin 2013

.33

FIGURE4:SySTÉmED'ALImEnTATIOn mULTIPHASEPARPARC

Source : Anonyme, 2012.

fabrication et la reprise du stock de moulée après le vide de la bâtisse. Une variante consiste à adapter les proportions des aliments A et B à chaque parc, notamment aux sexes qui y seraient séparés par parc. Les finitions en rotation en bénéficieraient.

vERSUnROBOTnOURRICIER mULTIPHASEIDÉAL Le principe révolutionnaire imaginé par C. Pomar, chercheur au Centre de R-D sur le bovin laitier et le porc (CRDBLP), consiste à adapter les proportions des aliments extrêmes A et B aux besoins individuels de chaque porc d’un enclos selon les données historiques individuelles de poids et de consommation. Le système élimine la composition uniforme pour tous les porcs de l’enclos et les marges de sécurité qui l’accompagnent inévitablement. La méthode factorielle établie par les scientifiques est appliquée par l’ordinateur du robot pour calculer le besoin individuel quotidien de chaque porc comme suit : Besoin g/jour = Besoin net d’entretien + Besoin net de croissance % d’utilisation du nutriment

Ce système disponible commercialement comporte un soigneur à deux circuits, et deux silos ou plus si une gamme de mélanges est recherchée (figure 4).

FIGURE5.vARIABILITÉDESBESOInS InDIvIDUELSEnLySInECOmPARATIvEmEnT AUXAPPORTSDETROISmOULÉES COnvEnTIOnnELLES 1,60

Besoin en lysine, g/MJ EN

Dans les engraissements en tout-plein, tout-vide, avec une ligne de soigneur, il suffit d’ajouter un mélangeur et de l’alimenter par deux silos. Les proportions des moulées A et B varient à mesure que les porcs grossissent. Ce système simplifie les inventaires, la

1,40 1,20 1,00 0,80 0,60 0,40 0,20 0

10

20

30

40

50

60

70

80

Jour de l’expérience Identifié individuellement à chaque repas grâce à la puce électronique, chaque porc se pèse en accédant à l’auge et l’ordinateur enregistre les consommations de chaque composant de la ration individuelle. Il calcule GMQ, conversion, coût de production journalier et conserve les données des lots, permettant ensuite l’analyse et l’optimisation des choix de poids d’abattage. Deux expériences conduites au CRDBLP ont obtenu une aussi bonne croissance, des conversions alimentaires comparables avec seulement 76 % des apports habituels en lysine, ramené les rejets azotés à 75 % et phosphorés à 86 % et les coûts d’aliments à 92 % de ceux du programme témoin classique à trois moulées (figure 5). .

34. Porc Québec Juin 2013

Source : Pomar, C. et coll., 2009.

Collaborateurs : C. Pomar, Ph. D., Centre de R-D sur le bovin laitier et le porc d'Agriculture et Agroalimentaire Canada à Sherbrooke. Références : Anonyme. 2012. Big Dutchman Dry Exact Pro. National Hog Farmer, July 15, p. 8 et 10. Hauschild, L., C. Pomar and P. A. Lovatto. 2010. Systematic comparison of the empirical and factorial methods used to estimate growing pigs’ nutrient requirements of growing pigs. Animal 4, no. 5: 714-723. Pomar, C., L. Hauschild, G. H. Zhang, J. Pomar, and P. A. Lovatto. 2009. Applying precision feeding techniques in growingfinishing pig operations. Rev. Bras. Zool. 38 226-237 (Supl. special). Pomar, C. 2012. (Agriculture et AgroAlimentaire Canada). Communication personnelle.

DOSSIER

BÂTImEnT

Sébastien Turcotte, agronome, chargé de projets, CDPQ [email protected]

TRUIESEnGROUPE: ImPACTSURLEBÂTImEnTET L’AmÉnAGEmEnTDESPARCS Le Québec exporte plus de 60 % de sa production. Pour répondre aux nouvelles exigences de bien-être animal de nos exportateurs, les éleveurs devront penser au logement des truies gestantes en groupe lors des rénovations de leur maternité. Le passage à la conduite en groupe aura un énorme impact sur le bâtiment et sur la façon de travailler des éleveurs. Les bat-flancs, les réfectoires et les distributeurs automatiques de concentrés (DAC) sont trois systèmes de logement des truies en groupe susceptibles de convenir aux conditions du Québec.

nORmESEUROPÉEnnES:GRAnDEURDE BÂTImEnTETSUPERFICIEPARAnImAL Au moment de choisir un système de conduite en groupe, l’analyse et la planification de l’aménagement du bâtiment s’avèrent fondamentales, car elles auront un impact sur le travail quotidien de l’éleveur pendant les 15 ou 20 prochaines années. Il est donc essentiel que cette transition s’appuie sur des normes de bien-être acceptées partout dans le monde. En attendant que le code canadien des bonnes pratiques soit disponible, les normes européennes constituent la référence à intégrer. D’abord, en matière de surface, il faut prévoir une superficie minimum utilisable par truie selon la taille du groupe de truies (tableau 1). TABLEAU1:nORmESEUROPÉEnnESEnmATIÈRE DESUPERFICIE/TRUIEOUCOCHETTE

Superficie/cochette

Superficie/truie

Taille du groupe

m2

pi2

m2

pi2

Moins de 6 truies

1,81

19,5

2,48

26,7

6 à 39 truies

1,64

17,7

2,25

24,2

40 truies et plus

1,48

15,9

2,03

21,8

Actuellement, dans les gestations types du Québec, les producteurs disposent d’une superficie maximale d’environ 19 pi2/truie, en récupérant les superficies des passages à l’avant et à l’arrière des truies. Pour garder le même nombre de truies dans un système de truies en groupe et respecter les normes européennes présentées au tableau 1, les producteurs devront donc agrandir leurs bâtiments. Pour diminuer de 10 % la superficie nécessaire par truie, les normes européennes favorisent les groupes de plus de 40 truies. Pour y arriver, les petits élevages pourraient changer la conduite du troupeau (bandes aux deux, trois ou quatre semaines) ou gérer le troupeau en groupe dynamique, ce qui consiste à mettre des truies de plusieurs bandes dans le même groupe. Les autres paramètres des nouvelles normes européennes de bien-être animal ayant une influence sur le bâtiment sont les suivants : • les truies doivent être obligatoirement en groupe au maximum 28 jours après la saillie; • les truies problématiques doivent être retirées du groupe et placées dans un parc où elles peuvent se retourner; • les truies doivent avoir un accès permanent à des matières manipulables; • les lattes de béton doivent respecter certaines spécifications. Porc Québec Juin 2013

.35

BAT-FLAnC Principe de fonctionnement Dans ce système très simple, les truies sont alimentées dans une auge séparée par des panneaux (bat-flancs) permettant de diminuer les agressions et le vol de moulée pendant les repas.

Aménagement des parcs Selon les normes européennes, la largeur du parc doit être minimalement de : • 2,4 m (7′10″) pour un groupe de moins de 6 truies; • 2,8 m (9′2″) pour des groupes de plus grande taille. De plus, les superficies de l’auge n’étant pas utilisables par l’animal, il faut prévoir une superficie supplémentaire de bâtiment de 2,2 pi2/truie. Pour que ce système fonctionne bien et pour éviter que l’état de chair des truies soit très hétérogène, les bandes de truies doivent être divisées en au moins trois groupes différents (cochettes, truies maigres et truies en bon état de chair). Ainsi la taille des groupes varie souvent de 6 à 39 truies, ne permettant pas de diminuer la superficie requise par truie. De plus, pour maximiser l’utilisation de la surface et ainsi éviter d’avoir des parcs avec deux ou trois truies de moins que prévu, il est primordial d’avoir des parcs de grandeurs différentes. Donc, pour garder le même nombre d’animaux que dans le système en cage, ce système requiert une surface totale de plancher plus élevée de 18 %.

22″

12″ à 20″

Pour un même nombre de truies, le système avec les bat-flancs nécessite une surface totale de plancher 18 % plus grande que le système avec les cages.

36. Porc Québec Juin 2013

6″ à 8″

RÉFECTOIREAUTOBLOQUAnT Principe de fonctionnement Ce système est constitué de réfectoires permettant aux truies d’entrer et de sortir à leur guise. Lorsqu’elles sont dans le réfectoire, les truies sont réellement protégées des autres truies et le vol de moulée est impossible. Les truies sont alimentées dans une auge par un système de soigneur automatique conventionnel distribuant la même quantité de moulée à chaque place. Contrairement au système de cages de gestation, on retrouve un espace de vie commun derrière les réfectoires.

Largeur : 6′ 5″

Aménagement des parcs Le système de réfectoires est celui qui nécessite la plus grande superficie de bâtiment, car selon les normes européennes, des distances minimales doivent être respectées derrière les réfectoires. Cette disposition exige une plus grande surface (27 à 39 % de plus) que celle d’un système de cages conventionnel. De plus, pour faciliter la gestion du troupeau, il est recommandé de prévoir un passage devant les truies, ce qui augmente encore la superficie par truie. Les deux types d’aménagement présentés dans les photos sont très peu attrayants pour les truies et moins de 25 % d’entre elles utilisent l’aire commune. Pour rendre cette aire plus attrayante, une zone de repos peut être aménagée, mais ceci augmente encore plus la superficie de bâtiment nécessaire.

L’aménagement des réfectoires dans une rangée requiert une superficie minimale de bâtiment de 28,4 pi2/truie.

Lorsque les réfectoires sont positionnés sur deux rangées, la superficie est de 26,2 pi2/truie.

Largeur : 10′ 8″

Porc Québec Juin 2013

.37

DISTRIBUTEURAUTOmATIQUEDECOnCEnTRÉS(DAC) Principe de fonctionnement Chaque truie est identifiée à l’aide d’une puce électronique. Pour s’alimenter, la truie doit se rendre dans une station d’alimentation (DAC). Lorsqu’elle entre, un détecteur de présence déclenche la fermeture de la porte derrière elle. Ensuite, la truie est identifiée et alimentée par le système. L’alimentation se fait par petites quantités d’environ 100 grammes de moulée toutes les 30 secondes. La truie est libre de consommer la totalité de sa ration en un seul passage ou bien de la fractionner et revenir manger plus tard. Lorsqu’une truie ayant déjà mangé sa ration est identifiée par le système, la trémie demeure inaccessible et la porte d’entrée s’ouvre, ce qui permet à la truie suivante de chasser la truie de la station d’alimentation.

Aménagement des parcs Les DAC permettent de diminuer la superficie du bâtiment nécessaire, car 100 % du parc est utilisable par les truies. Dans certains cas, c’est le seul système qui permet d’accueillir le même nombre de truies sans nécessité d’agrandissement. Pour optimiser l’utilisation et le coût des stations, il faut compter de 50 à 65 truies par DAC, ce qui, selon les normes européennes, exige moins de superficie par truie. L’aménagement du parc est extrêmement important et doit comporter trois zones distinctes : • Zone d’alimentation : l’emplacement des DAC doit être exempt de tout obstacle dans un rayon de 10 pieds devant les entrées et les sorties des DAC. • Zone de circulation : une zone d’une largeur minimale de 10 pieds facilite la circulation des truies dans le parc. Le plancher de cette zone doit être entièrement latté et c’est à cet endroit que doivent se retrouver les points d’eau. • Zone de repos : le nombre de couchettes pour les truies doit être suffisant pour que toutes les truies du groupe puissent s’y coucher. Les recommandations françaises et danoises des dimensions de parcs de couchage sont présentées dans les photos ci-dessous.

Zone d’alimentation Zone de circulation

Zone de repos

Le parc comprend trois zones : alimentation, circulation et repos.

Largeur : 10′

Profondeur : 11,5′

Largeur minimale : 20′

Profondeur : 6,5′ Couchette Danoise

38. Porc Québec Juin 2013

Couchette Française

REPORTAGE Hubert Brochard, agronome et journaliste

Photo : Hubert Brochard

FERmEAGRLABRECQUE, UnEEnTREPRISEnOvATRICE QUImISESURLASAnTÉET LEBIEn-êTRE

Germain et Robert Labrecque dirigent la Ferme AGR Labrecque à Saint-Bernard, dans la MRC de la Nouvelle-Beauce.

Le goût d'innover pour améliorer l'efficacité de leurs bâtiments et le souci d'aider leurs collègues producteurs font de Germain et Robert Labrecque des éleveurs de porcs inventifs et dynamiques. Coup d'œil sur la créativité de la Ferme AGR Labrecque, située à Saint-Bernard, dans la MRC de la Nouvelle-Beauce.

Porc Québec Juin 2013 .41

LABIOSÉCURITÉ,UnEPRÉOCCUPATIOnCOnSTAnTE

Photo : Hubert Brochard

« Nous avons toujours visé l'efficacité, mais avec les resserrements du programme de l'assurance-stabilisation, nous avons cherché des moyens d'abaisser davantage nos coûts de production », explique Robert Labrecque. « Et la santé de nos animaux est l'un des secteurs de l'élevage qui nous a toujours coûté le plus cher, c'est pourquoi nous avons accentué nos mesures de biosécurité », enchaîne son frère Germain. L'une de ces mesures fut l'adoption de l'élevage en bandes, et cela, aux quatre semaines. De cette manière, ils peuvent faire un tout-plein, tout-vide complet sur tous les bâtiments de leurs deux sites de maternité, situés à Saint-Bernard et dans la municipalité voisine de Saint-Elzéar, ainsi que dans leurs pouponnières. Ils se débarrassent ainsi plus sûrement des germes de maladies, comme le SRRP, qui pourraient persister dans l'un des bâtiments de ces deux maternités, qui comptent chacune 1 600 truies productives.

« Nous répartissons les tâches également entre nos deux maternités, mais avec un décalage de deux semaines, pour optimiser le travail des employés, explique Germain. Car c'est pendant les deux premières semaines qu'a lieu le gros du travail, c'est-à-dire le sevrage la première semaine, et les mises bas et les saillies lors de la deuxième semaine. Une de nos priorités est de couper le moins possible dans notre personnel. » Les pouponnières sont également occupées en bandes, un gros atout dans cette ferme qui sèvre 3 800 porcelets par bande. Les deux frères ont par ailleurs noté que la conduite en bandes a amélioré sensiblement la synchronisation des chaleurs, et qu'elle facilite la répartition des moulées dans les silos. Toujours du point de vue biosécurité, on effectue un test sérologique sur les cochettes avant leur arrivée sur place et à la sortie de la quarantaine.

Les porcelets naissants sont bien au chaud, à l'abri des courants d'air, dans la niche mise au point par Robert et Germain Labrecque.

UnABRIPOURLESPORCELETS Robert, le bricoleur, avec les suggestions de Germain, a mis au point une niche qui réchauffe et protège les porcelets des courants d'air. Ouvert sur presque toute la longueur du côté de la truie, cet abri est fermé à l'arrière et sur les côtés par des panneaux, et sur le dessus par une tôle coulissante et amovible où se fixe la lampe chauffante. Un capteur de chaleur à infrarouges détecte la présence des porcelets dès leur naissance et déclenche automatiquement la lampe chauffante. Ce capteur ajuste la température de la lampe selon la température de la niche et suivant la courbe de températures

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programmée. « Les porcelets ont besoin à la naissance d'une température de 34°C et c'est pourquoi ils se réfugient près de la mère, au risque de se faire écraser, explique Germain Labrecque. Mais la truie préfère une température ambiante d'environ 18°C. Grâce à la niche, on peut maintenir les salles de mises bas aux températures plus fraîches recherchées par la truie. » Ce système ingénieux fait baisser de jusqu'à 75 % la note d'électricité des salles de mises bas. Il est homologué par HydroQuébec qui accorde une subvention pour son achat.

« La niche réduit de moitié l'écrasement des porcelets au cours de la période critique des deux à trois premiers jours, mentionne Robert Labrecque. De plus, la truie consomme de une à deux livres de plus de moulée par jour car elle n'est plus gênée par la chaleur, et les porcelets ont une meilleure tétée : ils pèsent de 200 à 400 grammes de plus au sevrage! La mortalité des porcelets est réduite de 2 à 3 pour cent, ce qui correspond à un porc de plus par truie par an. »

L'installation de filtres sur les entrées d'air des bâtiments est une autre mesure de biosécurité qui a eu un impact très positif à la Ferme AGR Labrecque. « Les gains observés en pouponnière et en engraissement sont incroyables », dit Germain. Deux types de filtres ont été installés. Dans les bâtiments ventilés avec l'air extérieur passant par les combles, on a recouvert les modules d'entrée d'air avec des filtres et leurs pré-filtres. Quant aux bâtisses munies d'entrées d'air murales, des panneaux de filtres longent leurs murs extérieurs.

Rappelons que les recherches menées entre autres par l'Université de Montréal, l'Université du Minnesota et le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) - ont confirmé l'efficacité de ces filtres pour diminuer la contamination des élevages par le virus du Syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP). « Les filtres n'écartent pas tout risque de contamination, car il y a d'autres voies d'entrées possibles du virus, prévient Robert Labrecque. Mais ils allongent sans contredit l'intervalle entre deux épisodes de SRRP d'au moins quatre ans ». Les deux frères équiperont aussi de filtres le camion qui transporte les animaux d'un site à l'autre.

Dans les bâtiments ventilés par l'air passant par les combles, on a installé des filtres et des pré-filtres anti-microbes sur les entrées d'air.

Ces filtres protègent les bâtiments d'élevage à entrées d'air murales contre les microbes véhiculés par l'air, comme le SRRP.

D'autre part, Robert a mis au point un complément des plus efficaces aux filtres : un volet circulaire anti-retour d'air posé devant les ventilateurs, du côté extérieur. Un jour, pour vérifier l'étanchéité des volets des ventilateurs extracteurs d'air, Robert avait placé un couvercle de poubelle en plastique devant l'un d'eux - flambant neuf mais à l'arrêt. « Le couvercle tenait tout seul! », a-t-il noté. Cela l'a convaincu. Ce mécanicien-carrossier de formation a développé un volet astucieux constitué d'une simple plaque de plastique ronde qui se referme hermétiquement au-dessus des ventilateurs en cas d'appel d'air. Il n'y a aucune composante électrique ou électronique, simplement un jeu de ressorts.

Ce volet anti-retour empêche tout retour d'air dans les ventilateurs. C'est un complément quasi-indispensable aux filtres antimicrobiens.

Photos : Hubert Brochard

BLOQUERLES mICROBESvOyAGEURS

Porc Québec Juin 2013 .43

DESCLÉSCOnTRELESmALADIES

Photo : Hubert Brochard

« La biosécurité est essentielle, mais c'est un combat sans fin! », lance Germain. Comme autres mesures, ils ont doté leurs bâtisses de portes supplémentaires, d'entrées avec sas danois pour les visiteurs et employés, ainsi que de quais de chargement et de déchargement des animaux. « Les animaux morts sont acheminés par une camionnette réservée à cet usage, précise Robert. Et nous installerons des ventilateurs à pression positive pour chasser l'air hors des quais. »

Robert se félicite que leur entreprise fasse maintenant partie d'un projet de " contrôle local d'éradication ", pour la lutte contre le SRRP. Rappelons que ces regroupements volontaires, surnommés « CLÉ-SRRP », demandent aux éleveurs participants de partager leurs informations sur la contamination par ce virus dans leur ferme, s'il y a lieu. Les producteurs membres d'un CLÉ s'engagent aussi à se concerter et à collaborer pour contrôler la propagation du virus, non pas strictement sur leur entreprise, mais au niveau de toute la zone retenue.

Un quai de déchargement fut ajouté à la maternité. Il sera ventilé par de l'air propulsé vers l'extérieur.

En septembre 2012, le duo innovateur a installé dans les trois quarts de ses pouponnières un système d'ionisation électrostatique des particules de poussières. Ce dispositif produit des ions négatifs qui attirent les particules de l'air et les font se coller aux parois du local d'élevage. Les porcs en respirent donc moins, y compris des poussières parfois porteuses de bactéries et de virus. L'essai de ce système en pouponnière chez un important intégrateur américain montre des améliorations significatives au chapitre du gain moyen quotidien, de la mortalité, des émissions de sulfure d'hydrogène et d'ammoniac, et de la quantité de poussières. « Dans nos pouponnières, la conversion alimentaire s'est accrue de 5 à 10 pour cent, permettant un gain de poids de 2 kilos par porcelet », note Germain Labrecque. Bien entendu, il est clair que cet assainissement de l'air profite également aux deux propriétaires et à leurs employés, ce qui les réjouit. Ce dispositif peut causer l'accumulation d'une couche épaisse de poussière dans un local d'élevage, mais celle-ci s'éliminera facilement par lavage sous pression à la fin du lot, après l'interruption du système.

Photo : gracieuseté de la Ferme AGR Labrecque

COURAnTnÉGATIFÀ EFFETTRÈSPOSITIF

Ce tuyau suspendu produit des ions négatifs attirant les poussières et les faisant adhérer aux parois intérieures du local d'élevage.

Porc Québec Juin 2013 .45

RAFRAîCHIR,UnE GOUTTEÀLAFOIS

Photo : Hubert Brochard

Dans les salles de gestation et de saillies de la Ferme AGR Labrecque, un tuyau portant des petits gicleurs est suspendu environ 2 m au-dessus des rangées de truies. « C'est un système d'irrigation pour les serres, explique Robert. On l'utilise lors des températures très chaudes, en l'ajustant pour que l'eau tombe goutte à goutte sur la nuque des truies. » Ce rafraîchisseur maison fonctionne ici depuis 25 ans. « Nos truies n'ont plus jamais de difficulté à revenir en chaleur pendant l'été », signale Germain. Jean-Louis Jean et Gilbert Rhéaume procèdent aux saillies, avec l'aide de deux verrats, chacun dans sa cage mobile.

Photo : Hubert Brochard

DÉTECTIOnDESCHALEURSPLUSPRÉCISE Une autre innovation dans l'entreprise : un système de détection de l'œstrus des truies. Des capteurs de comportement (fonctionnant aux infrarouges) fixés sur une barre placée au-dessus des truies recueillent les données de comportement de chacune d'elles et les acheminent à un ordinateur central. Selon le comportement observé et la phase d'œstrus correspondante - les truies en chaleur se tiennent plus souvent et plus longtemps debout - l'ordinateur détermine avec une précision étonnante le moment idéal pour la saillie. Ce procédé, baptisé PigWatch, peut ainsi remplacer les employés expérimentés en tout temps, et nécessite moins de doses d'insémination pour garantir la fécondation. « Le prototype a été conçu en Italie, mais nous avons fait les ajustements qui s'imposaient, dit Robert. En 2013, une agence en fera la validation scientifique. »

Photo : Hubert Brochard

Photo : Hubert Brochard

Normand Thériault, autre travailleur expérimenté dans la salle des saillies.

Denise Arsenault travaille avec un doigté et une efficacité incroyables dans la maternité

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Ce système détecte avec une précision étonnante le comportement des truies en chaleur et le meilleur moment pour la saillie.

PETITSDÉTAILS,AvAnTAGESImPORTAnTS Mentionnons une autre petite mesure qui a eu un grand impact dans leur ferme : l'addition d'une membrane isolante à bulles d'air du côté intérieur des toits de tôle, dans les bâtiments où l'air extérieur de ventilation passe par le comble. Bien sûr, les producteurs avaient apposé sur le plancher du comble la couche d'isolant réglementaire. « Mais la tôle du toit chauffe beaucoup en été et l'ajout d'une couche de 1/4 de pouce d'isolant à bulles sur les lattes supportant la toiture nous a permis de réduire la chaleur d'environ 4 degrés dans certains bâtiments », dit Germain.

Photo : Hubert Brochard

Photo : Hubert Brochard

Autre petit détail qui a son importance, les allées de circulation en béton des salles d'élevage sont légèrement surélevées par rapport aux stalles des animaux, ce qui élimine presque les salissures par le lisier. L'espace serré entre ces allées et les barreaux des cages empêche les animaux de s'y coincer les pattes.

Un petit truc économiquement très utile : cet isolant à bulles apposé sur le côté intérieur de la toiture.

DEL'œUFÀLATRUIE Robert et Germain Labrecque ont œuvré au départ dans l'élevage des poules pondeuses. Leurs parents, Augustin Labrecque et Adrienne Gagné exploitaient un poulailler de 13 000 pondeuses. En 1979, les deux frères ont ajouté à cela une ferme porcine comptant 250 truies, une pouponnière construite en conséquence et un engraissement de 2 000 porcs, avec le partenariat de leur père pendant les premières années. Le volet porcin a ensuite pris beaucoup d'ampleur, tandis que le poulailler fut vendu en 1996. Dès le début, Guylaine Beaumont, épouse de Robert, et Julie Lefebvre,

Les allées en béton, les grilles et les portes des locaux d'élevage, plus élevées que les stalles, sont rarement salies par le lisier.

Dans chacun des silos de la ferme, un capteur à ultrasons logé à leur sommet y détermine le volume de moulée et envoie cette information à l'ordinateur de la ferme, à la tablette électronique ou au téléphone intelligent. « Notre camionneur peut consulter les stocks des silos à distance et mieux planifier ses commandes, ce qui nous est très utile, avec les 600 tonnes de moulées que nos animaux consomment chaque semaine! », décrit Robert.

épouse de Germain, ont apporté leur aide précieuse aux diverses opérations de la ferme : administration, achats, etc. Aujourd'hui, avec une trentaine d'employés, l'entreprise gère deux sites de maternité et leur réseau respectif de production. Avec un volume de vente aux abattoirs de 100 000 porcs par année, elle est également partenaire de la Meunerie Saint-Patrice. Les frères éleveurs cultivent plus de 650 hectares de grandes cultures (maïs, soya et blé à l'occasion) en semis direct ou avec travail minimum du sol. Germain et Robert Labrecque ont fondé l'entreprise Conception Ro-Main, dont leur frère Serge est aujourd'hui

président. Ce sont eux les créateurs derrière la cage mobile Concept-O-Max et le Bras Hercule, entre autres trouvailles des plus innovatrices. Pourtant, les deux frères sont d'une simplicité et d'une amabilité remarquables. Heureusement pour nous, Robert et Germain Labrecque n'ont pas fini d'innover dans leurs bâtiments, car ils sont avant tout des producteurs, et des producteurs très solidaires de leur milieu.

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RECHERCHE Louise Thériault, agronome, consultante en communication

TRANSPORT À L’ABATTOIR

À 20°CETPLUS,UnE DOUCHEESTBÉnÉFIQUE Une recherche récente vient préciser qu'à partir de 20°C, le confort des porcs et la qualité de leur viande s’améliorent quand on les arrose dans le camion de transport, avant leur départ de la ferme et à leur déchargement à l’abattoir. Les résultats ont démontré que la brumisation soulage le stress thermique lié au transport, et ce, sans effets néfastes sur le déchargement puisque l’aspersion n'a pas influencé la glisse ou la chute lors du déchargement.

DÉFInIRUnEPROCÉDUREEFFICACE Jusqu’à récemment, la recherche avait montré qu’arroser les porcs durant le transport, juste après le chargement et à tous les arrêts, réduit leur température corporelle de 3 à 4°C et abaisse le taux de mortalité de 25 %. Mais, en l’absence de données précises, les camionneurs

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arrosent les porcs quand ils jugent qu'il fait « chaud ». Une recherche, la première du genre en Amérique du Nord, a donc été menée afin de fournir une procédure claire à suivre pour le transport des porcs à l’abattoir sous nos conditions estivales. Pour y arriver, on a évalué

l'efficacité de l'aspersion de l'eau dans un véhicule immobilisé sous de chaudes conditions sur le bienêtre des porcs et la qualité de la viande. On a aussi identifié la température ambiante la plus appropriée pour obtenir le maximum d'efficacité de la brumisation.

ÉvALUERLESTRESSTHERmIQUE

Photo : CRDBLP d'AAC

De juin à la mi-septembre 2011, on a transporté à l’abattoir près de 5 000 porcs commerciaux, pendant deux heures avec deux camions équipés de semi-remorque PB (pot-belly trailer), d’une capacité de 208 porcs chacune. Une des deux remorques était équipée d'un système d'arrosage fait sur mesure qui vaporisait les porcs d’environ 125 litres d’eau pendant cinq minutes, à deux moments : 1. juste avant le départ de la ferme, soit après les efforts et le stress du chargement; 2. immédiatement avant le déchargement à l'abattoir. Pendant l'expérimentation, les températures extérieures ont varié de 14,1 à 25,8°C. Les chercheurs ont collecté diverses données telles les variations de température, d’humidité relative et du niveau d’ammoniac dans les remorques, la variation de la température corporelle des porcs, le stress et le comportement des animaux. La température des porcs a été enregistrée à l'aide de thermomètres iButton administrés par voie orale. Plusieurs observations ont été effectuées à l’aide de caméras vidéo. À l'abattoir, le taux de lactate dans le sang à la saignée ainsi que le pH dans le muscle de la longe une heure après la saignée ont été mesurés. Le iButton, thermomètre numérique couplé à une puce d'ordinateur, est administré par voie orale. Il enregistre les températures corporelles des porcs pendant la durée de manutention et de transport.

ARROSERLESAnImAUXÀPARTIRDE20°C L'étude révèle que l'efficacité maximale de l'aspersion de l'eau dans le camion à l’état stationnaire, sur la diminution du stress du transport et l'amélioration de la qualité de la viande de porc, est atteinte à partir d’une température externe ambiante de 20°C. La limite supérieure de la zone de thermoneutralité des porcs se situe à 30°C. Au-dessus de cette température, le porc devra utiliser divers mécanismes comportementaux et physiologiques pour maintenir sa température corporelle constante. Toutefois, lorsque les conditions sont extrêmes, ces capacités régulatrices peuvent être insuffisantes pour dissiper la chaleur et c’est à ce moment que la mort par hyperthermie peut survenir. Or, durant l’été, les températures internes d'une semiremorque PB qui ne circule pas peuvent être plus chaudes que la température externe ambiante, jusqu'à 6°C de plus, surtout dans les compartiments du bas et dans ceux situés à l’avant du pont du milieu. D'où l'importance, dans ces conditions (remorque stationnaire + chaleur) d'asperger d'eau les porcs pour les refroidir. La vaporisation, en diminuant la température corporelle du porc lors de grandes chaleurs, améliore son bien-être.

RÉDUIRELESTRESSPARUnESImPLEDOUCHE À l’abattoir, lors de la saignée, les porcs transportés dans la semi-remorque équipée d’un système de brumisation ont affiché un taux de lactate dans le sang inférieur à ceux n’ayant pas bénéficié d’une douche. Ce résultat indique une amélioration de leur condition physique, causée par une fatigue réduite, lors de l’abattage. Une heure après la saignée, le taux d'acidification de la viande est moins élevé chez les porcs douchés, indiquant un porc moins stressé et une meilleure qualité de la viande.

UnIFORmISER LESPRATIQUESDE BRUmISATIOn Très peu de camions canadiens sont équipés d’un système de brumisation en raison de l'incertitude quant à son efficacité et de l'absence de directives pour son utilisation. Actuellement, les lignes directrices sur l'utilisation des systèmes d'aspersion basées sur les pratiques de l'industrie sont sources de confusion. Certaines recommandent d’arroser les porcs dans un véhicule stationnaire à des températures ambiantes de 15°C, d’autres recommandent de le faire à partir de 27°C. Mais, les recommandations issues de ce projet de recherche devraient faire changer les choses puisqu’elles sont maintenant incluses dans le programme de formation du « Canadian Livestock Transport ».

Recherche réalisée par Luigi Faucitano du Centre de recherche et de développement sur le bovin laitier et le porc d’AAC et financée par Innovation Porc, ses partenaires privés et Agriculture et Agroalimentaire Canada.

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ÉCOnOmIE Patrice Carle, agronome, directeur général, Centre d'expertise en gestion agricole [email protected]

REPREnDRE SOnAvEnIR EnmAIn Les dernières années n’ont pas été de tout repos pour les producteurs de porcs du Québec. Malgré l’environnement d’affaire défavorable, certaines entreprises porcines parviennent encore à tirer leur épingle du jeu et à demeurer rentables. Le Centre d’expertise en gestion agricole (CEGA) a rencontré certains de ces producteurs afin de comprendre ce qu’ils font de différent pour réussir dans un secteur en crise. 2006:LETOURnAnT Au début des années 2000, le secteur porcin traversait de bonnes années. Le cycle de prix du porc était prévisible, le prix des grains était peu élevé et le taux de change était avantageux. La rentabilité et la croissance étaient au rendez-vous. À partir de 2006, l’environnement des producteurs commence à changer.

Le dollar canadien atteint la parité avec le dollar américain en 2007, le cycle du prix du porc se dérègle et le secteur est frappé de plein fouet par la hausse du prix des grains. Les producteurs voient leur marge bénéficiaire fondre comme neige au soleil et plusieurs entreprises entrent dans une spirale de consolidation-endettement. Force est

de constater que l’environnement d’affaire du secteur porcin s’est radicalement modifié en l’espace de quelques années. Mais une question demeure, comment certains producteurs se sont-ils pris pour préserver leur rentabilité ?

DESPISTESDESOLUTIOn En discutant avec ces producteurs, nous avons voulu savoir ce qu’ils avaient changé au cours des dernières années pour s’adapter à la nouvelle conjoncture. À notre surprise, nous avons constaté qu’ils ont tout simplement peaufiné des stratégies de gestion développées bien avant la crise. Voici en rafale les principales stratégies appliquées par ces producteurs :

1. Avoir un bon statut sanitaire Même les entreprises rentables ont eu des épisodes de maladie, mais brefs et contrôlés. Les installations, la médication et l’alimentation sont des atouts importants, mais pour en tirer le maximum, il faut passer le plus de temps possible à observer les animaux et leur comportement afin de détecter les signes avant-coureurs de maladie.

2. Avoir le souci du détail au quotidien Puisque chaque dollar compte, il faut porter attention aux gestes posés au quotidien. Une entreprise efficace doit pouvoir compter sur des dirigeants et des employés bien formés, motivés et qui ont le souci du travail bien fait pour atteindre ses objectifs de rentabilité.

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3. Établir une stratégie d’achat et de vente selon les prix des grains et du porc Pour ces entreprises, le réel enjeu de l’alimentation est d’avoir le meilleur rapport qualité/prix, peu importe la provenance de la moulée. L’important est de pouvoir comparer ses coûts et d’utiliser tous les outils disponibles pour profiter des fluctuations du prix des grains et du porc (booking, fermeture de la prime, contrepartie).

4. Choisir les projets et contrôler la dette Ces producteurs mettent sur papier leurs projets afin d’en vérifier la rentabilité avant de les réaliser. Les projets offrant un meilleur retour sur l’investissement sont alors priorisés. Il faut aussi être discipliné et s’assurer que les liquidités dégagées sont utilisées afin de rembourser le plus rapidement possible les emprunts.

5. Faire des budgets Tous les producteurs rencontrés font des budgets qu’ils mettent à jour en cours d’année pour tenir compte des variations du prix des grains, du porc et des compensations de l’ASRA. Ils peuvent ainsi savoir où en est leur entreprise et prévoir leurs besoins en liquidités. Actuellement, seulement 23 % des producteurs porcins non-utilisateurs de services-conseils en gestion font des budgets sur papier. (Source : sondage Agéco 2012)

6. Connaître sa situation Dans un contexte de prix très volatils, il est essentiel d’avoir une vision en temps réel de la situation financière de l’entreprise. Ces producteurs font un suivi constant et serré de leur marge de crédit, de la comptabilité et de leur coût de production. Ils peuvent ainsi se comparer rapidement et corriger le tir en cours d’année.

7. Gérer rationnellement l’avoir propre

7STRATÉGIESDE GESTIOnGAGnAnTES 1. Avoir un bon statut sanitaire 2. Avoir le souci du détail au quotidien 3. Établir une stratégie d’achat et de vente selon les prix des grains et du porc 4. Choisir les projets et contrôler la dette 5. Faire des budgets 6. Connaître sa situation 7. Gérer rationnellement l’avoir propre

Les producteurs rencontrés ont mis beaucoup d’emphase sur l’importance de se fixer une limite d’endettement afin de créer une sorte de détachement avec l’entreprise. Cette limite permet au producteur de protéger son avoir propre et de lui éviter de prendre des décisions sur le coup de l’émotion.

COmmEnTREPREnDRESOnAvEnIREnmAIn? • Se donner une limite personnelle avant d’atteindre un point de non-retour. Cette limite peut refléter notre capacité de résistance au stress et/ou la capacité de l’entreprise à absorber une perte. Une telle limite est essentielle afin de demeurer rationnel dans ses décisions d’affaires et pour protéger son avoir propre. La respecter fait toute la différence entre prendre la décision de poursuivre ou de quitter la production ou de se la faire imposer. • Un changement favorable des conditions économiques peut contribuer à améliorer la situation

de l’entreprise à court terme, mais cela n’est pas suffisant pour en assurer la pérennité. Les producteurs doivent cibler les éléments sur lesquels ils ont un certain contrôle et utiliser tous les outils de gestion qui permettent de mieux faire face à une conjoncture difficile. • Avoir recours à toute l’expertise des différents conseillers afin de connaître les points forts et les points faibles de l’entreprise. Il sera alors possible d’établir un plan d’action et de suivi pour améliorer la rentabilité.

En résumé, les défis auxquels sont confrontées les entreprises porcines sont de plus en plus complexes. Les producteurs qui s’en sortent se sont entourés de personnes compétentes afin d’utiliser toute l’expertise et tous les outils disponibles pour augmenter leurs chances de réussite. Il est clair que la clé du succès pour le secteur porcin passe par une collaboration accrue entre les producteurs et les professionnels afin de viser un objectif commun, la rentabilité des entreprises !

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ÉCOnOmIE Charles Gagné, économiste agricole, FPPQ [email protected]

HAUSSEDURATIOPRIX DUPORC/PRIXDEGROS Indicateurs du marché porcin québécois MAPAQ - FPPQ - T1 2013

Intrants Québec Maïs Tourteau Moulée fabriquée 16 % Porcelet (25 kg) Extrants Québec Abattages (type A) Prix moyen Classement Poids moyen des porcs Prix de gros IPC porc frais congelé (Canada) IPC jambon et bacon (Canada)

Unités

2007-2011

$/tm $/tm $/tm $/tête

têtes/semaine $/100 kg indice 100 indice kg carcasse $/100 kg carcasse base 2002 base 2002

Ratio pour le Québec Maïs/porc ($/tm)/($/100 kg à l'indice) Porcelet/porc $/$ Porc/prix de gros $/$ Prix de gros/ $/(indice 100=2002) IPC porc frais congelé Concurrence Prix Québec Prix Ontario Prix Manitoba Prix US Prix US

$ Can/100 kg à l'indice $ Can/100 kg à l'indice $ Can/100 kg indice 100 $ US/100 lb US $ Can/100 kg indice 100 Unités

Perspectives Prix CME (2013-01-30) $ US/100 lb US Prix CLD (2013-01-30) $ Can/100 kg indice Maïs/porc (2013-01-30) ($/TM)/($/100 kg à l'indice)

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2012

T1 2012

T1 2013

218,86 $ 396,59 $ 318,47 $ 55,74 $

296,38 $ 515,73 $ 402,14 $ 63,15 $

277,35 $ 400,87 $ 364,18 $ 65,63 $

280,34 $ 516,20 $ 389,95 $ 62,07 $

144 507 134,39 $ 109,62 95,4 169,81 $ 106,2

137 538 158,61 $ 109,46 99,9 193,37 $ 118,4

145 245 161,43 $ 109,35 100,28 197,76 $ 116,50

138 908 156,17 $ 109,42 101,27 184,64 $ 118,60

106,4

114,6

114,03

113,06

1,49 0,38 0,87 1,60

1,71 0,36 0,90 1,63

1,57 0,37 0,89 1,70

1,64 0,36 0,93 1,56

147,32 $ 147,21 $ 134,56 $ 65,37 $ 134,39 $

173,61 $ 183,67 $ 155,92 $ 85,42 $ 158,61 $

176,52 $ 179,47 $ 157,12 $ 86,25 $ 161,43 $

170,88 $ 174,66 $ 151,38 $ 83,10 $ 156,17 $

T3 2013

T4 2013

89,94 $ 184,05 $ 1,34

79,91 $ 163,05 $ 1,32

La troisième section du tableau des indicateurs de marché porcin québécois regroupe quelques ratios pertinents au suivi dans le temps de la performance de la filière porcine québécoise. À titre d’exemple, le troisième item de la section (Porc/Prix de gros) présente le rapport entre le prix du porc et le prix des coupes. Examinons ensemble les constituantes de ce ratio, son utilité pour ensuite interpréter son évolution dans les espaces temporels présentés dans le tableau des indicateurs. 2012/(2007-2011)

35,4 % 30,0 % 26,3 % 13,3 %

T1 2013/(2007-2011)

T1 2013/T1 2012

28,1 % 30,2 % 22,4 % 11,4 %

1,1 % 28,8 % 7,1 % -5,4 %

LEnUmÉRATEURDU RATIO:PRIXDUPORC Il représente le revenu brut de vente des producteurs pour leurs porcs durant la période, soit le prix moyen incluant l’indice moyen de classement. Ce prix de vente correspond aussi au coût d’approvisionnement des abattoirs pour la matière première.

LEDÉnOmInATEURDU RATIO:PRIXDEGROS Quant au dénominateur du ratio, ce dernier présente une évaluation de la valeur de la carcasse reconstituée à la sortie de l’abattoir. Pour évaluer le prix de la carcasse reconstituée, le prix de ventes des coupes de gros (longe, fesses, épaule, etc.) est pondéré par leur proportion respective de poids dans la carcasse. Le prix de la carcasse reconstituée présente donc une estimation du revenu brut des abattoirs.

LERATIOEnUnCOUPD'œIL -4,8 % 18,0 % -0,1 % 4,7 % 13,9 % 11,5 %

-3,9 % 16,2 % -0,2 % 6,1 % 8,7 % 11,7 %

-4,4 % -3,3 % 0,1 % 1,0 % -6,6 % 1,8 %

7,7 %

6,3 %

-0,9 %

D’un seul coup d’œil, le ratio expose donc une évaluation de la matière première (prix de la carcasse de porc) dans le produit vendu par les abattoirs (prix de la carcasse reconstituée). • Un ratio à la hausse révèle que les producteurs améliorent leur part de revenu du marché. • Un ratio à la baisse démontre que ce sont les abattoirs qui accroissent leur part de revenu du marché.

LERATIOPORC/PRIXDEGROS AU1E TRImESTRE2013 14,9 % -3,9 % 3,5 % 2,1 %

10,4 % -4,0 % 6,7 % 3,9 %

4,4 % -2,3 % 3,7 % -8,3 %

17,8 % 24,8 % 15,9 % 30,7 % 18,0 %

16,0 % 18,6 % 12,5 % 27,1 % 16,2 %

-3,2 % -2,7 % -3,7 % -3,7 % -3,3 %

On peut observer l’évolution de ce ratio sur plusieurs horizons temporels dans le tableau des indicateurs de marché du porc. Au premier trimestre de 2013, le ratio Porc/Prix de gros se situait à 0,93. On peut donc estimer que 93 % du revenu de vente des coupes de gros était composé du prix d’achat des animaux. Au cours de cette période, les producteurs ont donc pu bénéficier d’une plus large part de revenu disponible du marché qu’à la même période de l’année dernière (ratio de 0,89) de même que durant la période des cinq dernières années (ratio de 0,87). Le ratio Porc/Prix de gros, un autre indicateur à suivre.

Sources et références méthodologiques disponibles sur demande

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InDEXDES PARUTIOnS LESARTICLESTECHnIQUES PARUSDEPUIS2011 Le présent index recense les articles techniques de Porc Québec parus depuis 2011. Certaines chroniques ont été groupées afin de faciliter la présentation. L'index des parutions 2008 2009 et 2010 est publié dans Porc Québec de mars 2011.

BIEn-êTREAnImAL La coupe des dents des porcelets, est-ce vraiment nécessaire? Mars 2011 DOSSIER SPÉCIAL Mars 2012 • Un tour d’horizon international. • Le bien-être animal, l’atout des éleveurs kiwis. • Chez l’Oncle Sam, le bien-être animal fait tranquillement son nid. • Bien-être animal : parlez-en en bien, mais n’en parlez pas en mal. • Ferme Vi-Ber – Des truies en groupe au Québec. Temple Grandin en conférence au Québec. Septembre 2012 Bien-être animal : où en sommes-nous? Décembre 2012 Mission en Europe sur les systèmes de conduite des truies gestantes en groupe. Avril 2013

COÛTDE PRODUCTIOn Coût de production – Caractérisation des entreprises dans le groupe de tête. Mars 2011 Résultats techniques et économiques des naisseurs en 2009 – Quel type d’entreprise a le mieux réussi? Juin 2011 Évolution des résultats 2004-2011 Partie 1 : Les ateliers naisseurs. Juin 2012 Évolution des résultats 2004-2011 Partie 2 : Les ateliers finisseurs. Septembre 2012 Évolution des résultats 2004-2011 Partie 3 : Les naisseurs-finisseurs. Décembre 2012 Évolution des résultats 2004-2011 Partie 4 : Les naisseurs en vente au sevrage. Avril 2013

ÉCOnOmIE La demande extérieure pousse les prix à la hausse. Mars 2011 Perspectives économiques du secteur porcin – Un avenir prometteur. Septembre 2011 La mise à jour 2011 de la grille de prix du porcelet. Septembre 2011 Les indicateurs du marché porcin québécois – Un nouvel outil pour suivre les marchés. Décembre 2011 Portrait des marchés d’exportation du porc québécois – Des opportunités à saisir. Mars 2012 Production d'éthanol : des impacts majeurs pour les agriculteurs. Juin 2012 Analyse de la situation du marché du porc en Chine. Septembre 2012 Étude coût de production – Économies d'échelle dans le secteur porcin : mythe ou réalité? Décembre 2012

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Prix du porc : un avenir plus prometteur. Avril 2013 Petit tour guidé d'Info. Prix. Avril 2013

EnvIROnnEmEnT L’empreinte carbone de la production porcine au Québec (Partie 2) Mars 2011 Vers l’affichage environnemental des produits du porc. Septembre 2011 Un bilan eau positif. Juin 2012 Réduire les odeurs et les gaz avec un biofiltre. Septembre 2012 Des entreprises porcines responsables : bilans carbone, eau et socioéconomiques. Avril 2013

GESTIOn Est-ce vraiment rentable de diminuer la température ambiante en engraissement? Mars 2011

QUALITÉ Biosécurité et salubrité dans le transport – En route vers la certification. Mars 2011 La viande plus grasse est-elle plus savoureuse? Mars 2011 Des lignées pour l’Asie – Mais à quel coût? Juin 2011 Transport – Pour arriver à bon porc! Juin 2011 Coup d’œil sur l’assurance qualité et le bien-être animal. Septembre 2011 Développement de standards canadiens de qualité pour la carcasse et la viande. Décembre 2011 Les aiguilles : mode d'emploi. Juin 2012 Jeûne préabattage : le seuil passe de 1,7 à 1,4 kg. Décembre 2012 Le porc à l'heure de la traçabilité. Avril 2013

STRATÉGIE DE SOUTIEN À L’ADAPTATION DES ENTREPRISES AGRICOLES. Décembre 2011 • Un outil d’intervention profitable pour le secteur porcin. • Ce programme sauve des entreprises. Mars 2012 • Ferme Porc-Saint – La rentabilité en vue.

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RECHERCHE Système de filtration d’air : suivi d’un an sur trois fermes. Juin 2011 Pénicilline – Inutile d’augmenter la dose. Juin 2011 Gain compensatoire chez le porc… ou comment en faire plus avec moins. Juin 2011 Pour en finir avec les aiguilles brisées. Septembre 2011 Gagner 1 $ par porc avec la stratégie de gain compensatoire. Septembre 2011

Vaccination à l’échelle régionale : Une approche collective pour trouver des solutions à la circulation du virus du SRRP en Beauce. Mars 2012 Création du Guide de conception et d’aménagement de stations de lavage de camions de transport de porcs vivants. Mars 2012 Le projet CLÉ-SRRP : une approche collective pour combattre la maladie porcine la plus coûteuse. Juin 2012 Quelle est la valeur agronomique de la fraction solide conditionnée du lisier de porc centrifugé? Juin 2012 L'étiquetage : bon pour la demande? Juin 2012

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Des pratiques de maturation optimale. Juin 2012 Réduire les débits d'air par temps chaud, c'est possible. Juin 2012 Gain compensatoire : des résultats prometteurs. Décembre 2012 Des moyens efficaces pour réduire les infiltrations d'air par les ventilateurs en arrêt. Décembre 2012 Une tétine utilisée en première parité donnera plus de lait en deuxième parité. Décembre 2012

DOSSIER SPÉCIAL Avril 2013 • Conseil canadien de la santé porcine : des recherches ciblées sur la santé. • Production porcine et maladies émergentes : le Canada se dote d'un outil de calibre mondial. • Innovation Porc : La Grappe porcine canadienne de recherche. • Une méthode d'euthanasie basée sur la science • Une balance pour mesurer la boiterie. • Truies en gestation : vers l'alimentation en deux phases. • L'alimentation de précision à nos portes. • Diminuer les nuisances en traitant l'air à la sortie des bâtiments. • Contrer les effets des mycotoxines. • Une alimentation sans antibiotique, voie de l'avenir. • Les porcelets ont-ils tout ce dont ils ont besoin? • Gain compensatoire : résultats en pouponnière. • Repenser votre quai de chargement en engraissement, une question d'argent. • Jongler avec les schémas génétiques, les prix des aliments, les prix du porc... et choisir la bonne stratégie alimentaire. • Évaluer le bien-être avec quel outil?

REPORTAGEÀLAFERmE DOSSIER RELÈVE Mars 2011 • F. Porcine Audesse inc. – De producteur à gestionnaire. • Ferme Dinelle et Fils Limitée – Revenir à la terre. • Ferme Pic Rouge – Être au cœur des décisions. • Ferme C. et A. Duquette – Avoir une ferme performante. Fermes porcines de l’année 2011 Finalistes et gagnant. Juin 2011 • Gagnant : Ferme À-Porc-Ça senc. • Finaliste : Porc S. B. inc.

DOSSIER PRODUIRE AUTREMENT Décembre 2011 • Les Viandes Rheintal – En affaires avec le bio. • Ferme Moporc – Du porc oméga. • Porcherie Ardennes – Du porc naturel renommé. Des producteurs du Brésil nous accueillent. Décembre 2011 Une étoile guide les producteurs du Brésil. Mars 2012 Ferme Damilie-Porcs inc. – Utiliser l'extrusion du soya pour chauffer et nourrir les porcs. Décembre 2012 Ferme Aldo – Une ferme familiale qui cherche et qui trouve. Avril 2013

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DEPORCETD’AUTRE Audrey Gendron, rédactrice à la pige [email protected]

JEUDEPOURSUITEEnTRE COCHOnETPOLICIERS Un cochon a fait rire toute la Pologne et donné du fil à retordre aux policiers lorsqu’il s’est enfui de son enclos pour se balader sur les routes enneigées de Sokolka, dans l’est du pays. Attraper un cochon qui court sur la neige n’est pas chose facile. Ce n’est qu’après deux heures de poursuite et de glissades que les policiers ont réussi à capturer l’animal dans un filet. La scène a été filmée et diffusée sur YouTube. Elle a été vue plus de 600 000 fois. Source : 20minutes.fr, 16 février 2013.

UnEREInEETSOnCOCHOn Une des reines du Carnaval de Rio a un animal domestique plutôt particulier : un porc de 250 kilos nommé Bébé. Alice Alves abrite 25 animaux chez elle en banlieue de Rio de Janeiro, mais son préféré, c’est Bébé qu’elle appelle aussi gordinho (petit gros). Cette vétérinaire de profession a mentionné au site G1 de Globo que son cochon a besoin de soins particuliers, notamment d’un bain hebdomadaire et de l’imperméabilisation de ses sabots. Avoir un cochon était, pour elle, un rêve d’enfance. Elle a adopté l’animal lorsqu’il était tout petit et maintenant il a cinq ans. Elle affirme que s’occuper de Bébé lui prend du temps, mais « si on le fait avec amour, tout est plus facile ». Pour elle, ce n’est pas différent de Portela, l’école de samba pour laquelle elle défile depuis 14 ans et se battait cette année pour remporter le titre convoité de championne du carnaval.

DESLOISFRAnÇAISES InSOLITES Saviez-vous qu’en France, il est interdit à tout propriétaire d’appeler son cochon Napoléon et que tous les citoyens doivent avoir chez eux une botte de foin, au cas où le roi passerait avec son cheval? Aussi désuètes qu’elles puissent paraître, ces lois sont encore en vigueur sur le territoire français. Au total, 10 500 lois, 127 000 décrets, 7 400 traités, 17 000 textes communautaires datant, entre autres, du Moyen Âge, de la Révolution française, ou encore du régime de Vichy sont parfaitement légaux aux yeux de la loi française, et ce malgré la volonté de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) d’épurer ces lois plus insolites les unes que les autres. Source : topito.com, 22 août 2012.

Source : tempsreel.nouvelobs.com, 7 février 2013.

ALCOOTESTSOBLIGATOIRES DAnSLESTRACTEURS En France, tous les véhicules terrestres à moteur, sauf les cyclomoteurs, doivent maintenant posséder un alcootest disponible et fonctionnel en tout temps. Cette loi est de trop pour les propriétaires des 1 200 000 tracteurs qu’on dénombre en France. Dans une lettre envoyée aux ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur, un syndicat nommé Coordination rurale, a demandé une exemption face à cette mesure qu’il qualifie de « stupide et totalement inadaptée pour les véhicules agricoles ». Source : lepoint.fr, 4 juillet 2012.

UnCOCHOn nAInÀLA mAISOn Hormis le chat et le chien, le 13 e Salon national des animaux de compagnie de Montréal, a mis en vedette des animaux domestiques moins connus comme le hérisson africain, le cheval miniature, le chinchilla et le cochon nain. « Alliant le tempérament du chien à la propreté du chat, les mini-cochons sont de plus en plus populaires. Les avantages qu'ils offrent conviennent parfaitement aux gens qui ont un espace restreint », a commenté Michel Beausoleil, le promoteur de l’événement. Ne restez donc pas surpris si vous croisez un cochon nain dans les bras de son maître ou se baladant au bout d’une laisse. Source : tvanouvelles.ca, 4 novembre 2012.

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