cancer col uterus - Société Algérienne de Médecine Générale

January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Science, Médecine, Oncology
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PREVENTION CONTRE LE CANCER DU COL DE L'UTERUS 1. Généraliser le dépistage Bien que les nouveaux vaccins contre le VPH offrent de nouvelles possibilités de prévenir le cancer du col de l'utérus, l'amélioration des stratégies de dépistage, parmi lesquelles celle du VPH, apparaît comme un nouvel outil des plus prometteurs. Des thèmes traités lors des 4es journées d'évaluation du programme national de dépistage du cancer du col de l'utérus, qui se tiennent depuis hier à Chéraga. Le cancer du col de l'utérus est curable quand il est traité au stade de lésions cytologiques dites précurseurs. Cela permet d'éviter une prise en charge palliative lourde et coûteuse et d'améliorer la longévité. Le dépistage organisé constitue en soi un enjeu de santé publique majeur. Un programme national de dépistage du cancer du col de l'utérus lui a été consacré. «Ce programme a été introduit par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en 1999. Une première étape a concerné la formation de cytologistes. Cela est entré en cadence lentement », dira le Pr Bouzid en marge de cet évènement. Il insistera sur «l'impérative généralisation du dépistage à l'ensemble du territoire national». Il s'agit du «renforcement du dépistage et l'amélioration de sa qualité, en plus du développement de la recherche contre le cancer et la détection des HPV 16 et 18. Ce sont les deux virus les plus répandus chez les femmes porteuses du HPV. Près de 3 000 nouveaux cas par an sont enregistrés, estime le professeur. Le taux de mortalité représente

50 %. Effectivement, 50 % des femmes atteintes du cancer du col de l'utérus décèdent dans les cinq ans. Pour le Dr Nacéra Keddad, directrice de la population au MSPRH, l'évaluation du programme permet de déterminer les activités en cytopathologie du diagnostic cytologique précoce. «Le programme est basé sur le dépistage des lésions précancéreuses », estime notre interlocutrice. L'objectif du programme est l'amélioration des indicateurs de la santé de la reproduction par les personnels formés en screening. Le Dr Keddad notera que 200 000 frottis ont déjà été réalisés et 5 millions de femmes sont concernées par le dépistage. Il a été constaté que ces performances sont loin d'avoir atteint les objectifs escomptés, soit un million de frottis. Elle déplorera, par ailleurs, la défaillance du système d'information. «Il faut également généraliser les techniciens en cytologie, et pas uniquement au niveau des CHU», ajoutera le Dr Keddad. Cette spécialité nécessité 4 ans d'études. Depuis le lancement du programme national de dépistage du cancer du col de l'utérus jusqu'en 2007, 114 unités de cytodiagnostic ont été créées sur la quasi-totalité du territoire national, relève-t-on. «290 screeners ont été formés. En termes plus explicite, des cytotechniciens. Mais cela étant, la couverture de ce type de soins reste insuffisante. Une moyenne de 2,5 unités par wilaya. Le MSRPH vise assurer au moins un centre de lecture au niveau de chaque établissement public de santé de proximité. Aussi l'INSP a pris en charge la formation de 83 gynécologues dans 27 wilayas dont 43 pour la seule wilaya d'Alger. Les spécialistes regrettent toutefois la déperdition de nombreux gynécologues formés. Dans ce sens, les recommandations de cette journée se résument en la dynamisation de l'anatomopathologie et des services de gynécologie obstétrique. En outre, on appelle au renforcement de la formation à la

colposcopie par l'institution d'un diplôme universitaire (DIU). Aussi, veiller à la formation pratique de gynécologues obstétriciens dans leur cursus de base. L'amélioration du dépistage est envisageable par l'augmentation du taux de participation et l'utilisation de nouvelles technologies dans l'attente d'une vaccination efficace contre les papillomavirus. La vaccination assure une protection contre deux virus uniquement. Cependant, la vaccination contre le HPV 16 et 18 ne permet la prévention que dans 30 % des cancers. Elle est envisageable, mais pas à court terme. Cela étant, «on ne pourra jamais assurer une vaccination à 100 %». Par ailleurs, les participants ont insisté sur l'impérative information et sensibilisation des femmes.

2.Cancer du col de l'utérus: le dépistage précoce reste "insuffisant" La présidente de l'unité de planification familiale au CHU Mustapha-Pacha, Pr. Zahra Saâdi, a affirmé, mercredi à Alger, que les actions menées dans les unités de protection maternelle et infantile et les services chargés du dépistage précoce du cancer du col de l'utérus à travers le territoire national, restent "insuffisantes". A la veille de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, coïncidant au 4 février de chaque année, le professeur Saâdi, spécialiste en gynécologie obstétrique, a indiqué à l'APS que les unités de protection maternelle et infantile et les services chargés du dépistage précoce du cancer du col de l'utérus "se limitent actuellement au diagnostic précoce de la maladie chez les femmes qui demandent cet examen ou celles orientées par les médecins à cet effet". La spécialiste a estimé que les efforts déployés par l'Etat, jusqu'à aujourd'hui, dans la formation de sages-femmes en matière de

diagnostic précoce du cancer du col de l'utérus et de spécialistes en colposcopie, "restent insuffisantes pour généraliser le dépistage et prévenir contre ce type de cancer. Dans le but de réduire le taux d'atteinte et assurer la prévention contre cette maladie, Pr. Saâdi a recommandé deux méthodes: la vaccination qui garantie une protection contre le virus à plus de 75 % et la prévention secondaire, c'est-à-dire l'identification des lésions qui touchent le col de l'utérus et les traiter. Elle a cité, à titre d'exemple, des pays qui ont introduit le vaccin contre le cancer du col de l'utérus dans le calendrier des vaccinations, à l'instar des Etats-Unis, le Canada et les pays d'Europe. Cette opération qui a touché des filles en âge de scolarisation, a donné des résultats "satisfaisants et positifs", a indiqué le professeur Saâdi qui a ajouté que le cancer du col de l'utérus est "parmi les cancers qui peuvent être évités". L'unité de planification familiale et de dépistage précoce du cancer du col de l'utérus de Mustapha-Pacha, accueil plus de 60 femmes par semaine âgées de plus de 25 ans, a rappelé la responsable. "Une fois le cancer dépisté, des médicaments sont prescrits aux patientes qui restent soumises à un suivi médical", at-elle ajouté. S'agissant de la guérison de ce type de cancer, le professeur Saâdi a indiqué que 80 % des cas guérissent "spontanément" ou grâce à un traitement si la maladie est dépistée de manière précoce. En cas de persistance des lésions utérines à l'origine des tumeurs cancéreuses, elle a rassuré que ces dernières apparaissent à long terme, ce qui signifie qu'il y a "suffisamment de temps" pour les traiter et garantir une guérison définitive. Evoquant les problèmes conjugaux qui apparaissent une fois le cancer dépisté chez l'épouse, la spécialiste a souligné que cette maladie ne se transmet pas seulement par voie sexuelle, mais qu'il

existe d'autres facteurs. Selon les donnés de l'Institut national de santé publique, le taux de prévalence du cancer du col de l'utérus atteint 9 cas pour 100 000 habitants, soit 1600 cas par an, induisant 4 décès par jour.

3. Ouverture des unités de dépistage du cancer du col de l'utérus a travers l’ensemble des wilayas. L'ouverture, prochainement, d'un service de sensibilisation et de dépistage précoce du cancer du col de l'utérus dans tous les établissements de santé publique de proximité à travers le territoire national est à l'ordre du jour. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a déclaré, jeudi dernier, que tous les établissements de santé publique seront dotés d'un service de dépistage du cancer du col de l'utérus. Répondant à une question orale à l'Assemblée populaire nationale (APN) sur la non-importation du vaccin contre ce type de pathologie, le ministre a indiqué que l'Algérie «a émis des réserves sur l'importation de ce vaccin car il n'a pas démontré son efficacité à long terme». Il a précisé que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recommandé ce vaccin sans le rendre «obligatoire». Concernant les unités de dépistage dans le pays, M. Ould Abbes a affirmé qu'«il existe 188 unités de dépistage précoce du cancer du col de l'utérus dans 45 wilayas». De même, il a rappelé les efforts consentis par l'Etat, notamment dans la formation du corps médical, en soulignant la formation de 380 spécialistes, arguant des résultats positifs réalisés par ces unités. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur la prévention et la sensibilisation. Le cancer du

col de l'utérus atteint également les femmes multipares ayant un système immunitaire faible. Il y a lieu de rappeler que la prise en charge d'un seul cas de cancer du col de l'utérus coûte à l'Etat 2,5 millions de dinars, dont 280 000 affectés à la chimiothérapie, avait indiqué le président de la Société algérienne de fertilité et de contraception (SAFEC), le professeur en gynécologie, Mohamed Bouzekrini, à l'occasion des 17èmes journées de la SAFEC. Il a ainsi expliqué que le cancer du col de l'utérus venait en 2ème position des cancers touchant la femme en Algérie. La prévalence du cancer de l'utérus est de 9 cas pour 100 000 habitants, soit 1 600 cas par an avec 4 décès/jour, selon le même spécialiste. Le professeur avait déploré le décès de 50% des femmes atteintes durant les cinq premières années du dépistage de la pathologie, 80% des femmes se présentant pour le traitement alors que la maladie avait atteint un stade avancé. Pour une meilleure prise en charge du cancer du col de l'utérus, les spécialistes ne cessent de réitérer l'importance du dépistage précoce et de la prévention à travers le traitement des différentes maladies pouvant affecter l'appareil génital en vue d'éviter leur évolution, outre la vaccination qui est désormais utilisée dans plus de 100 pays.

4.Plaidoyer pour l'introduction de nouveaux vaccins De nombreux spécialistes ont plaidé pour le renforcement du programme de vaccination national par l'introduction de nouveaux vaccins, destinés à enrayer des maladies émergentes dans le pays, comme le cancer du col de l'utérus ou encore le pneumocoque et le rotavirus qui menacent particulièrement les

enfants de moins de cinq ans. Le Pr K. Bouzid, chef de service oncologie au CPMC, a affirmé, hier lors du 6e forum national de l'omnipraticien que le cancer du sein représente environ 38% de l'ensemble des formes de cancers dépistés en Algérie. Ainsi, quelque 9 000 cas ont été enregistrés en 2009, dont 13% en état métastasique. Le coût du traitement est de 25 000 euros par malade et par an, a-t-il indiqué en soulignant l'intérêt du dépistage précoce qui réduit les charges financières inhérentes à la prise en charge thérapeutique, mais surtout augmente les chances de guérison. Il a regretté, néanmoins, un programme de dépistage insignifiant et la rareté des structures spécialisées. Sans transition, il a insisté sur la nécessité de vacciner les jeunes filles nubiles contre les types du HPV (Human Papillomavirus), responsables du cancer du col utérin. Il a indiqué que ce cancer cause la mort de 50% des femmes, chez lesquelles il est découvert souvent trop tard. Le Pr Bouzekrini, chef de service gynécologie obstétrique du CHU Parnet, a jugé “scandaleux que les pays voisins, le Maroc et la Tunisie, ont introduit ce vaccin, mais pas l'Algérie qui dispose de ressources financières plus importantes”. Le Pr Z. Sadi, de la maternité du CHU Mustapha, a attesté que le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses et la vaccination prophylactique sont la meilleure prévention contre le cancer du col utérin. Elle a précisé que 8 femmes sur 10, sexuellement actives, seront infectées par le HPV durant leur vie. “80% d'entre elles élimineront spontanément l'infection au bout de 18 mois.” Il faudra penser toutefois aux 20% qui présentent le risque de développer la maladie, classée parmi les cinq cancers féminins les plus répandus. L'OMS recommande vivement la vaccination anti-

HPV, particulièrement dans les pays où le dépistage est faible. Des réunions de consensus ont été organisées plusieurs fois au niveau du ministère de tutelle sur cette problématique. Des avis favorables ont été exprimés à propos, mais sans qu'une décision ferme ne soit prise. Pourtant, il est établi que le prix du produit a considérablement baissé, depuis la diffusion de la recommandation de l'OMS. Le Dr Nadjia Ramdani, microbiologiste, a parlé du germe pneumocoque, particulièrement meurtrier pour les enfants âgés de moins de cinq ans. La prévalence des décès serait de 10 à 100 pour 100 000 gosses situés dans cette tranche d'âge. Le premier pic grave apparaît chez le nourrisson de 4 et 6 mois, d'où “la nécessité de vacciner avant cet âge”. Elle a complété que ces infections sont difficiles à traiter en raison de leur résistance aux antibiotiques. Il s'avère que les vaccins contre le pneumocoque, au même titre que celui contre la méningite, le rotavirus et le cancer du col de l'utérus n'existent pas en Algérie. L'objectif des spécialistes est de sensibiliser les autorités compétentes de les budgétiser afin de les introduire dans le pays. Justement, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, qui a assisté à l'ouverture des travaux du forum, a déclaré qu'il est réellement utile, eu égard à la transition épidémiologique que traverse le pays, d'investir davantage dans la prévention, soit à travers une bonne hygiène de vie ou l'introduction de nouveaux vaccins. Il a affirmé que l'Etat consent de gros efforts financiers dans la construction d'établissements hospitaliers, mais bute sur un grand déficit en professionnels de la santé, d'où l'idée de réformer le système de formation médicale de base.

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