Corrigé du contrôle n°1 Question sur corpus

January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Spectacle vivant, Théâtre
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SSCC Kfarhbab-Ghazir Classe de 1re L Corrigé du contrôle n°1 Question sur corpus Les textes proposés dans le corpus se rattachent à l’objet d’étude : « théâtre : texte et représentation » et datent du XIXème siècle pour le premier qui est extrait de Ruy Blas de Hugo et du XXème siècle pour les deux autres, Caligula de Camus et Le Roi se meurt de Ionesco. Chacun des personnages est confronté à la mort mais nous verrons quelles sont les variations autour de ce thème. Ruy Blas, Caligula et Bérenger Ier sont montrés à un moment particulièrement tragique de leur existence puisque nous les découvrons soit en train d’expirer, soit en train d’être assassiné, soit pour le dernier en train de se débattre pathétiquement contre la mort. Le premier extrait met en scène les derniers instants de vie de Ruy Blas. L’affirmation dramatique « je meurs » au v. 20 ne laisse aucun doute sur l’issue fatale. Dans le texte 2, l’empereur Caligula est lui aussi confronté à la mort et nous est montré expirant sur scène « dans un dernier hoquet ». Dans ces deux textes, il s’agit d’un dénouement tragique, la pièce se terminant avec la mort du protagoniste. Dans la pièce de Ionesco, le roi Bérenger Ier ne meurt pas mais se débat tragiquement avec l’idée de la mort comme l’affirme le leitmotiv « je vais mourir ». Si chaque personnage est confronté à la mort, aucun d’eux ne réagit de la même façon. Ruy Blas meurt en héros romantique. Il s’empoisonne pour sauver la reine et ce sacrifice lui est un bonheur comme l’indiquent l’antithèse au v.8 : « C’est du poison mais j’ai la joie au cœur » et l’assertion au v. 20 : « Tout restera secret. » L’injonction à la Reine : « Fuyez d’ici » v. 19 atteste de sa volonté de sauver celle qu’il aime. La Reine qui assiste à cette mort tragique exprime son déchirement à travers une accumulation de phrases interrogatives et exclamatives (v.1 à 10), des gestes de tendresse et de désespoir notés dans les didascalies : « l’entourant de ses bras », « la reine la soutient dans ses bras ». La dernière didascalie « se jetant sur son corps » confirme l’extrême désespoir de celle-ci. Dans le texte 2, Caligula évolue dans sa confrontation avec la mort. La première didascalie « il tourne sur lui-même, hagard » ainsi que ses exclamations « Des bruits d’armes ! (l. 1) et la déclaration « J’ai peur » (l.2) nous le montrent comme un personnage fragile, égal à tous devant la mort. La fragilité se transforme en folie qui s’exprime avec des gestes violents à l’égard de son image reflétée par le miroir : « lance son siège à toute volée » (l. 23-24). Son fidèle confident Hélicon ne peut rien pour lui, le destin à travers l’image de

« la main invisible » (l. 21) fait son œuvre. Lorsqu’apparaissent les conjurés, Caligula « fait face » (l. 26) à la mort et va même jusqu’à la défier avec cette ultime réplique : « Je suis encore vivant ! ». Comme Ruy Blas, il ne peut sortir vivant de ses erreurs passées. Le roi Bérenger, comme Caligula, clame sa peur de la mort d’une façon particulièrement pathétique : « au secours » (l. 14), « j’ai peur » (l. 25). Le spectateur comprend aisément la détresse du personnage. Par contre, la réaction de l’entourage du roi est particulièrement cruelle. La remontrance du médecin et sa litanie d’exemples : « Majesté, songez à la mort de Louis XVI, à celle de Philippe II, à celle de Charles Quint qui a dormi vingt ans dans son cercueil. Le devoir de Votre Majesté est de mourir dignement » placent la mort du côté de la banalité, des choses faciles à accepter, des choses qu’il faut accepter sereinement. La métaphore de Marguerite « c’est un porc qu’on égorge » (l. 10) est encore plus révoltante dans la mesure où elle réfère à une image horrible de mise à mort qui laisse la première femme du roi dans une indifférence totale. Juliette rejoint ce duo cruel. On peut noter le pragmatisme de son constat : « cela ne sert à rien de crier » (l. 16) et « il n’y a personne. » (l. 21). Marie est la seule à compatir à la détresse du roi. Elle comprend la cruauté de la situation et la restriction « ce n’est qu’un roi, ce n’est qu’un homme » (l. 10) montre bien qu’elle est la seule à comprendre que la mort met tout le monde sur le même pied d’égalité. Ce corpus propose donc des textes qui tous traitent de la mort du personnage principal et qui tous sont tragiques. Cependant, Ruy Blas meurt en héros romantique dans les bras de la reine éperdue, Caligula passe de la peur, à la folie avant de subir la vengeance du ciel. Bérenger 1er,, comme le commun des mortels ne veut pas mourir alors que cela semble quelque chose de très normal et banal pour son entourage, exceptée pour Marie.

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