Cours sur lÕexpression par les arts visuels

January 14, 2018 | Author: Anonymous | Category: Histoire, Histoire globale, Aztec
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Cours sur lÕexpression par les arts visuels

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Cours 1 : les lignes & les couleurs Cours 2 : les formes - mise en page & composition Cours 3 : les motifs décoratifs Cours 4 : les textures Cours 5 : les écritures & les calligraphies Cours 6 : l ’habitat Cours 7 : la vision spatiale Cours 8 : les perspectives Cours 9 : le cadrage Cours 10 : les proportions humaines Cours 11 : le monde animal Cours 12 : le monde végétal Cours 13 : Expressions européennes Cours 14 : Expressions africaines Cours 15 : Expressions orientales Cours 16 : Expressions océaniques Cours 17 : Expressions américaines Cours 18 : les mouvements artistiques du XXè. siècle

« Ce fût admirable de découvrir l’Amérique, mais il l’eût été plus encore de passer à côté.» Samuel Langhorne Clemens « La créativité sans stratégie, cela s’appelle de l’art. La créativité avec de la stratégie, cela s’appelle de la «publicité» ». Jef Richards HEP - CHR - 2001

Cours 17 L’étendue du continent, sa diversité, la juxtaposition de populations indépendantes (dominée seulement par le commerce et le prosélytisme religieux des Olmèques, des gens de Teotihuacan puis par la guerre des Toltèques et des Aztèques) sont à l’origine de l’étude de l’art précolombien selon des aires culturelles accompagnées d’un cadre chronologique divisé en périodes . préclassique, 2000 av. J.-C. à 250 apr. J.-C., classique, 250 - 950 ; postclassique, 950 - 1500. Ces périodes sont elles-mêmes subdivisées en phases : ancienne, moyenne et récente. Malgré d’évidentes différences, on reconnaît une communauté culturelle définie par l’élaboration d’un calendrier, celle d’une écriture constituée de glyphes, la construction d’édifice pyramidaux, des mozaïques de plumes, de fourrures, le polissage de l’obsidienne et, enfin, la culture du maïs dont la croissance s’effectue sous l’égide de forces surnaturelles incarnées dans de terribles divinités. Essentiellement religieux, l’art y est à la fois support et interprétation du mythe L’étude de l’aire andine s’effectue selon 3 zones géographiques principales (nord, Centre, Sud). Montagnards des Andes et peuples lacustres des Caraïbes ou du Pacifique génèrent un foisonnement de cultures d’une extrême diversité qui s’épanouissent dans un cadre chronologique différent d’une région à l’autre, marqué par l’alternance de périodes d’hégémonie culturelle plus ou moins profonde et de périodes de développement régional accusé. Malgré la variété de l’expression artistique, il existe certains traits culturels constants (comme le dieu à croc de félin, le serpent symbole de fécondité, le dieu jaguar, le thème du sacrificateur) que toutes ces populations ont puisés au sein d’une lointaine tradition ancestrale.

Cours 17 L’étendue du continent, sa diversité, la juxtaposition de populations indépendantes (dominée seulement par le commerce et le prosélytisme religieux des Olmèques, des gens de Teotihuacan puis par la guerre des Toltèques et des Aztèques) sont à l’origine de l’étude de l’art précolombien selon des aires culturelles accompagnées d’un cadre chronologique divisé en périodes . préclas-

sique, 2000 av. J.-C. à 250 apr. J.-C., classique, 250 - 950 ; postclassique, 950

- 1500. Ces périodes sont elles-mêmes subdivisées en phases : ancienne, moyenne et récente. Malgré d’évidentes différences, on reconnaît une commu-

nauté culturelle définie par l’élaboration d’un calendrier, celle d’une écriture

constituée de glyphes, la construction d’édifice pyramidaux, des mozaïques de

plumes, de fourrures, le polissage de l’obsidienne et, enfin, la culture du maïs dont la croissance s’effectue sous l’égide de forces surnaturelles incarnées dans de terribles divinités. Essentiellement religieux, l’art y est à la fois support et interprétation du mythe L’étude de l’aire andine s’effectue selon 3 zones géographiques principales (nord, Centre, Sud). Montagnards des Andes et peuples lacustres des Caraïbes ou du Pacifique génèrent un foisonnement de cultures d’une extrême diversité

qui s’épanouissent dans un cadre chronologique différent d’une région à l’autre,

marqué par l’alternance de périodes d’hégémonie culturelle plus ou moins profonde et de périodes de développement régional accusé. Malgré la variété de

l’expression artistique, il existe certains traits culturels constants (comme le dieu

à croc de félin, le serpent symbole de fécondité, le dieu jaguar, le thème du sacrificateur) que toutes ces populations ont puisés au sein d’une lointaine tradition

ancestrale.

Provenant de El Zapotal dans le Veracruz, ce personnage assis date d’environ 700 ans ap. J.-C., époque de l’occupation totonaque. Il porte un étrange couvre-chef et de curieux anneaux sur les yeux très mystérieux.

LE CALENDRIER SOLAIRE AZTÈQUE Introduction La carte ci-dessous indique, en grisé, l’étendue des territoires conquis par les aztèques ou « mexicas » au moment de leur apogée au XVème siècle ; cette zone se situe dans la partie centrale du Mexique. (Du point de vue superficie, le Mexique représente environ trois fois et demi la France pour une population de 100 millions d’habitants en l’an 2000).

Beaucoup de choses ont été écrites à propos du calendrier aztèque, plusieurs constatations s’imposent : - les noms utilisés pour désigner les jours, les mois, les années, les divinités, sont des noms venant du náhuatl (langue des aztèques), ils ont des orthographes différentes d’un texte à l’autre, il s’agit de transcriptions phonétiques plus ou moins réussies. - les auteurs écrivant sur le sujet manifestent peu d’empressement pour décrire le fonctionnement réel du calendrier, ils se laissent envahir par le coté « mystère des civilisations disparues » du sujet ou se laissent envoûter par la symbolique et la beauté des glyphes . (C’est par ce terme que l’on désigne les « hiéroglyphes » laissés par les civilisations précolombiennes). A l’occasion d’une recherche sur Internet il est beaucoup plus facile d’obtenir son horoscope Aztèque ou Maya que d’obtenir de véritables informations. La reconstitution du fonctionnement de ce calendrier en procédant par recoupement des diverses sources est passionnante. Parler « du calendrier Aztèque » est dénué de sens. En réalité les aztèques utilisaient deux calendriers : 〈 Le calendrier divinatoire sacré ( Tonalpohualli) de 260 jours. Les jours sont désignés par l’association d’un symbole pris dans une liste de 20 et d’un nombre compris entre 1 et 13 (20x13=260). Le

Tonalpohualli répartit donc les 260 jours en 20 signes (ou semaines) de 13 jours. Ce calendrier servait à prédire l’avenir et le destin des personnes suivant leur jour de naissance. 〈 Le calendrier solaire Il est constitué de 18 mois de 20 jours (18x20=360).Auxquels on ajoutait un « mois » de 5 jours néfastes appelé Nemomtoni ou Nemotemi. C’est ce dernier calendrier qui retiendra plus particulièrement notre attention. Tout calendrier possède une origine dans le temps, date symbolique de la naissance du Christ pour notre calendrier, date de l’hégire (16 juillet 622) pour le calendrier musulman. Pour le calendrier aztèque cette date n’est pas déterminée avec précision. Cela ne facilite pas la résolution des problèmes de concordance entre calendrier aztèque et calendrier grégorien. Il existe cependant une corrélation entre les deux calendriers. La chute de Tenochtilán (à l’emplacement de México) à eu lieu le 13 août 1521 (calendrier Julien) ce qui correspondrait au jour 1-coatl (1serpent) d’une année 3-calli (3-maison) du calendrier aztèque (nous verrons plus loin comment sont formés ces associations de nombres et de noms). En Europe, le calendrier julien datant de Jules César à été modifié en 1582 par le pape Grégoire XIII pour tenir compte de la dérive observée entre les dates du calendrier et le rythme des saisons, le lendemain du jeudi 4 octobre fut le vendredi 15 octobre et à partir de cette date on décida de supprimer 3 années bissextiles par période de 400 ans pour les temps à venir (il s’agit des années de siècle non divisibles par 400). Depuis cette date on parle donc de calendrier grégorien au lieu de calendrier julien [4]. D’après ce qui précède, la durée de l’année grégorienne est donc en moyenne sur une période de 400ans de 365 +1/4-3/400 = 365,2425 jours.

La Piedra del Sol La pierre ci-contre, connue sous le nom de « piedra del sol » ou « calendario azteca », fut découverte à la fin du XVIIIème siècle pendant les travaux de construction de la cathédrale de México au pied d’une des tours ; elle se trouve à présent au Musée d’anthropologie de cette ville. Cette pierre mesure environ 3,60 m de diamètre et pèse plus de 24 tonnes. Elle porte une date 13-acatl ce qui correspondrait à 1479. Cliquer sur l'image pour l' agrandir.

Les sculptures de cette pierre font référence à la fois aux divinités aztèques et aux calendriers cités plus haut. Elles ont été souvent décrites, dessinées et commentées. Le site internet dédié à l’œuvre du professeur Humberto Herrera Martínez est sur ce point tout à fait remarquable. Ce site, dont l’adresse figure cidessous est actualisé par Monsieur Humberto Herrera Villarreal, petit-fils du précédent, qui m’a très aimablement accordé l’autorisation d’en reproduire les dessins dans le cadre de cette étude. http://azteca.culturnet.com.mx Le décompte des jours Pour désigner les jours, les aztèques utilisaient, toujours dans le même ordre, 20 symboles et des nombres de 1 à 13. Les symboles utilisés

étaient les suivants. Les noms sont figés, mais le graphisme peut différer selon l’origine des glyphes et être plus ou moins stylisé. Les noms des glyphes sont donnés dans l’ordre de 1 à 20, en náhuatl, en espagnol et en français.

1-Cipactli-Cocodrilo-Crocodile

3-Calli – Casa – Maison

5- Coatl- Serpiente – Serpent

2-Ehecatl-viento-vent

4-Cuetzpallin-Lagartijo-Lezard

6-Miquiztli-Muerte-Mort

7-Mazatl- venado-Cerf

8-Tochtli-Conejo-Lapin

9-Atl-Agua-Eau

10-Itzcuintli-Perro-Chien

11-Ozomatli-Mono-Singe

12-Malinalli-Hierba-Herbe

13-Acatl-Caña-Roseau

14-Ocelotl-Ocelote-Jaguar

15-Cuauhtli-Aguila-Aigle

16-Cozcaquautli-ZopiloteVautour

17-Ollin-Movimiento-Mouvement

18-Tecpatl-Pedernal-Silex

19-Quiauitl-Lluvia-Pluie

20-Xochitl-Flor-Fleur

Chaque jour était dédié à une divinité. Certains jours, suivant les nombres auxquels ils étaient associés, passaient pour bénéfiques ou néfastes. Le jour de la naissance était supposé avoir une influence sur le destin de la personne. Par exemple « un homme né un 2-tochtli s’adonnait à l’ivresse, une femme née un 7-xochitl serait prodigue de ses faveurs ». [2] .

L’association d’un symbole et d’un nombre s’effectuait de la manière suivante. Le 1-crocodile était suivi du 2-vent puis du 3-maison. Après 13 on reprenait le décompte à 1 tout en continuant dans la liste des symbole. De cette manière le 13-roseau était suivi du 1-jaguar. Lorsque la liste des symboles était épuisée on la reprenait au début . Pour bien comprendre le système il faut imaginer deux roues, l’une portant les symboles l’autre les nombres. Quand on fait tourner les roues dans le sens indiqué, les symboles et nombres en correspondance se succèdent sans fin. Ce système définissait des périodes de 13 jours analogues à nos semaines placées sous le signe du glyphe commençant la série. La « treizaine » du 1-crocodile était suivie par celle du 1-jaguar puis par celles du 1-cerf ; 1-fleur ; 1-roseau ; 1-mort etc…D’où la liste suivante :

* 1-Crocodile * 1-Jaguar * 1-Cerf * 1-Fleur * 1-Roseau

* 1-Mort * 1-Pluie * 1-Herbe * 1-Serpent * 1-Silex

* 1-Singe * 1-Lézard * 1-Mouvement * 1-Chien * 1-Maison

* 1-Vautour * 1-Eau * 1-Vent * 1-Aigle * 1-Lapin

Le décompte des mois L’année solaire de 365 jours commençait le 2 février du calendrier julien (cette date, parfois discutée, est citée par [1] et [2]). L’année se composait de 18 mois de 20 jours et se terminait par 5 jours néfastes (nemontemi) pendant lesquels toute activité religieuse s’arrêtait. L’ordre des mois est décrit dans le tableau ci-dessous. Chaque mois était consacré à une divinité ce qui impliquait de nombreuses fêtes avec cérémonies, sacrifices et offrandes. Nom du mois Dates Dieux auxquels le mois est consacré Atlcahuallo 2 au 21 Février Tlaloc et dieux de la pluie Arrêt de l'eau

Tlacaxipehualitzi Écorchement des hommes Tozoztontli Petite Veille Huey Tozoztli Grande Veille Toxcatl Sécheresse Etzalculizti Consommation Tecuilhuitontli Petite fête des dignitaires Huey Tecuilhuitl

23 Février-13 Mars

Tlaxochimaco Grande fête des dignitaires

12 au 31 Juillet

14 Mars-2 Avril 3 au 22 Avril 23 Avril-12 Mai 13 au 31 Mai

Xipe Totec. Dieu des orfèvres et de la végétation renaissante Coatlicue, déesse de la terre Chicomecoatl et autres divinités du maïs Huitzilopochtli et Tezcatlipoca Tlaloques

2 au 21 Juin

Huixtocihuatl, déesse de l'eau salée

22 Juin-11 Juillet

Xilonen, déesse du jeune maïs Huitzlilopochtli

Offrande des fleurs Xocotl Huetzi Chute des fruits Ochpaniztli Balayage Teotelco Retour des Dieux Tepeilhuitl des montagnes Quecholli Panquetzaliztli Nom d'un oiseau Élévation des étendards Atemozli La descente de l'eau Tititl (?) Izcalli Croissance Nemotemi Les 5 jours néfastes

1er au 20 Août

Xiuthecuhtli, Dieu du feu

21 Aoüt-9 Septembre

Déesses terrestres

10-29 Septembre

Tous les dieux

30 Sept.-10 Octobre

9 au 28 Novembre

Dieux de la pluie qui Fête habitent les sommets Mixcoatl, Dieu de la chasse Huiltzlilopochtli

29 Nov-18 Décembre

Dieux de la pluie

19 Déc.-12 Janvier

Illamatecuhtli

20 Oct.-8 Novembre

8 au 21 Janvier 28 Janv.-1er Février

Quelques divinités .QUETZALCOATL « le serpent à plume ». Le quetzal est un petit oiseau à longue queue, emblème du Guatemala, dont les plumes étaient très recherchées ; par ailleurs coatl signifie serpent en nahuatl. Quetzalcoatl est une divinité ancienne, connue sous plusieurs noms, à la fois dieu du vent sous le nom de Ehecatl , dieu de la vie, il représente la planète Vénus, il est le dieu du ciel et de la sagesse. Il est un mélange d’humain et de surnaturel, il fut

vaincu et chassé par son rival Tezcalipoca ; la légende disait qu’il reviendrait un jour par l’est blanc et barbu. Les Aztèques crurent que Hernan Cortés était la réincarnation de Queztalcoatl. Cela d’autant plus que Cortés débarqua une année 1-roseau (ce-acatl) or ce-acatl est aussi un des nom associé à Quetzalcoatl. Il préside le 2ème jour du mois Aztèque. TEZCALIPOCA, symbole de la grande ourse et du ciel nocturne, voyait tout, tout en restant invisible. Il a chassé Queztalcoatl de Tula et imposait des sacrifices humains. Préside le 13ème jour

.

XOCHIPILLI dieu des festivités religieuses ou païennes, il est considéré comme le dieu de la frivolité et des plaisirs honnêtes, dieu de la jeunesse du chant et de la musique. Il préside le 11ème jour du mois aztèque

XIUHTECUHTLI, dieu qui préside aux destinées du 9 è m e jour et protège le dixième mois. Il est le symbole des matins radieux. Sa présence fait disparaître les puissances des ténèbres. C’est aussi le dieu du feu des volcans. Son culte est l’un des plus anciens. C’est un dieu souvent représenté par un vieillard édenté, ridé, courbé portant unbrasero sur le dos

TLALOC, dieu de la pluie et de l’eau qui féconde la terre. Tlaloc pouvait apporter la pluie bienfaisante mais aussi la grêle et la foudre ainsi que la pluie de feu liée au volcanisme. Il est le dieu du 7ème jour et plusieurs mois sont sous sa protection

CHALCHIUHTLICUE, « celle qui porte une jupe de jade », épouse de TLALOC déesse de l’eau, des lacs et des rivières. Préside le 5ème jour

Le décompte des années Chaque année était désignée par un nom, chez nous elles le sont par un nombre ; il revient au même de dire que Cortés débarqua en 1519 de notre calendrier ou en l’année 1-roseau (1-acatl) du calendrier aztèque. Le nom donné à l’année est, comme pour les jours, constitué par l’association d’un nombre compris entre 1 et 13 et d’un symbole pris parmi les quatre suivants qui se succèdent toujours dans le même ordre.

L’année 1-roseau est suivie par l’année 2-silex puis 3-maison etc.. Là encore, comme pour la succession des jours, il faut imaginer un système de deux roues, l’une portant les symboles l’autre les nombres. Au bout de 52 ans (13 x 4 = 52) toutes les combinaisons nombresymbole ont été épuisées et les associations des nombres et des noms se répètent. Il convient de remarquer que 52 ans font 52 x 365 =18980 jours mais que cela correspond aussi à 73 années sacrées de 260 jours 73 x 260 = 18980. Tous les 52 ans il y avait coïncidence du calendrier sacré et du calendrier solaire (à quelques jours près compte tenu du fait que l’année solaire réelle comporte 365.2422 jours). L’année qui commençait portait le même nom dans les deux calendriers. A la fin de chaque période de 52 ans , les aztèques célébraient la fête du Feu Nouveau, cette coïncidence des deux calendriers solaire et sacré portait le nom de « ligature des ans ». L’astronomie jouait un grand rôle chez les aztèques, ils attachaient beaucoup d’importance à l’observation de Vénus. La période de rotation de Vénus autour du soleil est de 584 jours, 5 années de Vénus correspondent à 8 années de la Terre ( 365 x 8 = 584 x 5). On peut

remarquer que 104 ans c’est à dire deux cycles de 52 ans correspondent à 65 années de vénus. (104 x 365 = 65 x 584). Le cycle de 52 ans appelé Ximolpilli, ou parfois « siècle aztèque », se subdivisait en 4 périodes de 13 ans portant le nom du symbole associé au chiffre 1. Par exemple l’année 1-lapin était suivie de 12 années avant de rencontrer l’année 1-roseau ; le groupe des 13 années commençant par l’année 1-lapin s’appelle « les années lapin » ou les années sous le signe du lapin. Correction de la durée de l'année Pour se rapprocher de la durée réelle de l’année, il convenait d’ajouter de temps en temps un jour aux 365 du calendrier précédemment décrit pour retrouver l’équivalent de nos années bissextiles. Cela a été pris en compte dés 249 av. J.C par les prêtres et astronomes réunis à Huchuctlapallan (il pourrait s’agir de Xochicalco) et amélioré par la suite de la manière suivante : les nemotomi sont de 5 jours, mais dans le signe du lapin, les années portant le nom lapin, c’est à dire 1lapin 5-lapin et 9-lapin en ont 6, à l’exception de l’année 13-lapin qui marque la fin du signe du lapin (voir tableau page suivante) ; on entre ensuite dans le signe du roseau et on procède de même, les années 1roseau 5-roseau et 9-roseau ont 6 Nemotomi mais pas l’année 13roseau ; dans le signe du silex on suit la même règle ; dans celui de la maison on fait de même. Mais en l’an 13-maison se produit l’événement de la ligature des ans et on ajoute un 6ème Nemotomi. Ce jour néfaste ajouté a une année 13 est encore plus néfaste que d’habitude ; ce jour là peut avoir lieu la fin du monde. Toutefois ce jour n’est ajouté que s’il ne coïncide pas avec la période de 104 ans que les aztèques appelait une « vieillesse ». Autrement dit ce jour n’est ajouté qu’une fois sur deux à la fin des cycles de 52 ans (Ximolpilli). En résumé on ajoute donc 12 jours par période de 52 ans plus 1 jour tous les 104 ans. Toutefois si la « vieillesse » coïncide avec un Tonalpohualli d’années c’est à dire un cycle de 260 ans (cela arrive tous les 520ans car 2 x 260 = 5 x 104) on ne tient pas compte de la coïncidence vieillesse- Ximolpilli et on ajoute quand même un Nemotomi à l’année 13 qui clos le cycle de 52 ans.

Au total on ajoute donc 12 jours tous les 52 ans, 1 jour tous les 104 ans et 1 jour tous les 520 ans. Sur cette période la valeur moyenne de l’année vaut donc : 1 année aztèque = 365+12/52+1/104+1/520 = 365.2423 jours Cette précision est tout a fait exceptionnelle. L’année des saisons, durée qui sépare deux équinoxes de printemps a une durée variable. Pour définir les calendriers [4] on utilise l’année tropique qui est une moyenne des durées de l’année des saisons sur une longue période. Il a été établi que : 1 année tropique = 365.2422 jours Par ailleurs le calendrier grégorien, qui est le nôtre actuellement, et qui est en vigueur depuis 1582 donne pour l’année la valeur moyenne ci-dessous : 1 année grégorienne = 365.2425 jours Il est donc tout à fait remarquable de constater que les aztèques avaient atteint une précision dans la mesure du temps supérieure à celle dont nous disposons actuellement. Le tableau qui suit donne le nom et la répartition des années par signe tout au long d’un cycle de 52 ans. Les années comportant un jour de plus sont marquées d’un *. Signe du Lapin

Signe du Roseau

Signe du Silex

Signe de la Maison

1-lapin* 2-roseau 3-silex 4-maison 5-lapin* 6-roseau 7-silex 8-maison

1-roseau* 2-silex 3-maison 4-lapin 5-roseau* 6-silex 7-maison 8-lapin

1-silex* 2-maison 3-lapin 4-roseau 5-silex* 6-maison 7-lapin 8-roseau

1-maison* 2-lapin 3-roseau 4-silex 5-maison* 6-lapin 7-roseau 8-silex

9-lapin* 10-roseau 11-silex 12-maison 13-lapin

9-roseau* 10-silex 11-maison 12-lapin 13-roseau

9-siles* 10-maison 11-lapin 12-roseau 13-silex

9-maison* 10-lapin 11-roseau 12-silex 13-maison*(1 fois/2)

Au bout d’un cycle de 52 ans les années reprenaient le même nom . Un homme qui atteignait cet âge entrait officiellement dans la vieillesse, il était respecté et exempté de beaucoup d’obligations, il cessait de payer les redevances et avait le droit de boire du « pulque » (boisson fermentée venant de l’agave). Ses avis étaient écoutés. Lors de la ligature des ans, tous les 52ans, la date de départ du calendrier sacré était retardée de 12 ou de 13 jours pour que les deux calendriers démarrent en même temps. On peut se poser la question de savoir quel était le premier signe rencontré dans un cycle de 52ans. Il semble que ce soit celui du lapin comme le suggère le tableau cidessus. En effet le dernier feu nouveau fut célébré fin 1506 ou début 1507 selon les auteurs et Cortés débarqua au Mexique en 1519, année authentifiée comme 1-roseau. Un compte à rebours à partir de 1roseau nous amène bien à 1-lapin pour 1506. Calendrier solaire et Piedra del sol Comme il a été dit au début de cette étude, la pierre appelée « Piedra del sol » contient de nombreuses références au calendrier sacré et au calendrier solaire. Cette pierre comporte huit zones ou cercles concentriques (Le huitième cercle est sur le rebord de la pierre, il n’est pas visible de face). Une analyse complète serait trop longue, toutefois on peut remarquer les détails suivants :

- le troisième cercle à partir du centre contient les vingt glyphes correspondant aux vingt jours du mois.

- le 4ème cercle représente les 260 jours du calendrier sacré, on y trouve en effet 52 cases contenant chacune 5 points ; chaque point matérialisant un jour, on a bien: 52 x 5 = 260

Détail d'une case

- sur le septième cercle sont sculptés deux serpents. Chacun d’eux a le corps tronçonné en 13 morceaux représentant chacun une année. Le symbole (1) près de la queue indique que ce nombre doit être multiplié par 4, ce qui redonne 52. Le symbole (2) entre les queues des serpents représente une date, celle de l’année13- roseau, correspondant à 1479 date de l’achèvement de cette pierre.

(2)

(1)

Détails des deux symboles - le serpent de gauche représente Quetzalcoatl qui, ici, symbolise la planète Vénus, étoile du matin. La langue humaine était l'emblème de la lumière dans la mythologie nahuatl : on peut remarquer que les deux serpents face à face se tirent la langue.

- le serpent de droite représente Tonatiuh (le soleil maître et seigneur des cieux).

Sources bibliographiques et Internet [1] Bernardino de Sahagún, Historia General de las Cosas de la Nueva España

[2] Jacques Soustelle, Les Aztèques, puf, Collection Que sais-je n°1391 [3] Museo Nacional de antropologia, México, Brochure « Los Mexicas » [4] Paul Couderc, Le calendrier, puf, collection Que sais-je n° 203

Sources Internet : Les sites sont forts nombreux mais il y en a très peu de correctement documentés en français . Pour lancer une recherche le mieux est de faire appel à un logiciel du genre Copernic et de lancer la recherche dans diverses langues. La langue dans laquelle est formulée la requête est déterminante quant au résultat. Les requêtes, Calendrier aztèque, Calendario azteca, Aztec calendar, conduiront à des adresses de sites respectivement en langue française, espagnole ou anglaise. Les sites les plus riches sont les sites mexicains ainsi que certains sites universitaires des USA. http://azteca.culturnet.com.mx : site à la mémoire du professeur Humberto Herrera Mártinez qui est l’auteur de la plupart des dessins qui accompagnent le texte qui précède. Ce site comporte de nombreux commentaires sur la Piedra del sol. http://serpiente.dgsca.unam.mx : site sur les dieux aztèques hébergé par l’UNAM ( Universidad Nacional Autónoma de México). Nombreuses

photos de sculptures et statuettes accompagnées de commentaires de qualité. www.bdl.com : site du bureau des longitudes. Renseignements sur les calendriers en général (rien sur le calendrier aztèque). www.puertasdebabel.freewire.co.uk/mesoamerica : Histoires et légendes sur les Aztèques. www.kinjo.com\www\xiuh\azteca2.html : description du fonctionnement du calendrier aztèque. http://www.yale.edu/ynhti : site du Yale New Haven Teachers Institute. Plans et contenus de leçons portant sur le calendrier aztèque

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