Dehors - Habemus Papam Diffusion

January 10, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Spectacle vivant, Théâtre
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Description

Dehors de

Thomas

et

Antoine

Depryck Laubin

Gagner sa vie Cesser de boire Se prendre en main Ne plus être malade et faible et inadapté Quand on veut, on peut ?!

Dans Dehors, Antoine Laubin et son équipe questionnent le scandale quotidien de la vie à la rue, notre capacité à « vivre ensemble », le fonctionnement intime de nos sociétés. Les textes de Thomas Depryck jettent un regard sans concession, politiquement incorrect, sur nos mécanismes sociaux. Pour traiter de l’exclusion et de la volonté, la mise en scène d’Antoine Laubin propose chaque soir un spectacle différent, composé de vingt scènes courtes tirées au sort et chronométrées, mélangeant fictions et improvisations, personnages et prises de parole personnelles des acteurs. À travers la figure du clochard et l’effarante misère qu’elle charrie, Dehors ausculte notre fonctionnement social contemporain. Dehors est un spectacle tonique et violent, sombre et ludique, pessimiste et joyeux, où six acteurs interrogent sans œillère notre présent.

Dehors répond pour nous à une double urgence : d’une part le désir de nous confronter à une matière dont nous regrettons le peu de justesse avec laquelle elle est traitée dans les lieux de pouvoir et les discours dominants : la problématique de la clochardisation et ce que celle-ci prouve de nos sociétés et d’autre part le désir de trouver un langage spécifiquement théâtral, singulier et d’aujourd’hui pour le faire.

Intentions Entretien d’Antoine Laubin « Grand Charivari » de Musiq3 (émission du samedi 15 septembre 2012) Sur la démarche artistique et la méthode de travail Je serai totalement incapable de créer un spectacle en trois mois. D’autres le font et certains très bien, pas moi. Je cherche à mettre en place des formes qui disent quelque chose du sujet que j’aborde, que la forme et mon sujet de préoccupation puissent dialoguer sur le plateau. Cela demande du temps. J’ai eu la chance d’être longtemps en résidence à L’L, lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création à Bruxelles. Le temps de la recherche est quelque chose de très précieux. C’est une évidence de dire que le théâtre est un art de la rencontre. Ma méthode de travail consiste généralement à amener mon sujet de préoccupation à mes partenaires, acteurs et dramaturge (Thomas Depryck). La recherche, c’est cela : tenter de trouver comment dialoguer sur ce sujet de préoccupation, comment mes partenaires vont me renvoyer ce sujet autre, différemment de ce que j’avais envisagé initialement. L’enjeu est de construire ensemble quelque chose dans lequel on se retrouvera tous. Je ne peux donc pas arriver le premier jour de répétition en disant « Toi, tu vas marcher de là à là et tu vas dire ta phrase comme ça en regardant dans telle direction », j’en serai incapable. Je pourrai le faire mais ce serait très inintéressant pour moi, pour les acteurs et finalement pour le spectateur. Le fait que cela se construise pas à pas, étape par étape, dans un dialogue parfois musclé, parfois compliqué, où la remise en question allonge les temps de création, fait que, au final, on obtient des objets qu’on a davantage envie de défendre et qui, j’espère, touchent plus que s’ils avaient été imposés.

Sur la genèse du projet et la découverte du travail de Declerck Avec Thomas Depryck, nous avions décidé de nous attaquer au sujet très casse-gueule des SDF, parce que nous étions très régulièrement atterrés par la manière dont tout le monde en parle : pouvoirs publics, médias dominants, démarches artistiques diverses. On trouvait que c’était toujours un peu à côté. Et puis, en rassemblant des sources diverses sur le sujet, on a découvert les textes de Patrick Declerck, qui nous ont fait l’effet d’une bombe, quelque chose qui resserre vraiment les boulons. L’idée centrale de Declerck, au cœur de son livre « Le Sang nouveau est arrivé », c’est que l’oisiveté se paie par la

souffrance et la mort et que la société a besoin d’avoir sous les yeux cette figure de repoussoir qu’est le clochard pour s’en rappeler. Sans ça, les citoyens que nous sommes n’accepteraient plus quotidiennement les contraintes de temps, d’espace, d’horaires de travail, auxquels nous sommes soumis. Il dit donc que nous avons besoin des clochards, qu’ils sont un élément essentiel pour que la société fonctionne. Ce qui évidemment est une idée insupportable puisque la réalité concrète de ce dont on parle est une abomination. Declerck décrit très bien dans « Les Naufragés » ce que ça signifie que de devoir quotidiennement se cacher entre deux voitures pour déféquer, quotidiennement faire gaffe aux deux ou trois choses que l’on possède de peur de se les faire piquer, l’horreur de l’alcool à la rue, l’horreur de la vie à la rue. Le fait d’avoir rencontré l’écriture de Patrick Declerck a été déterminant dans la conception du spectacle, parce qu’il s’agit aussi d’écriture, il connaît son sujet mais c’est aussi une plume, il possède un vrai souci de la forme pour faire passer son travail ; c’est une énergie. Je ne fais pas un théâtre documentaire, même s’il y a des aspects documentaires dans ce que je fais. Ce qui m’intéresse, c’est aussi la forme : comment mettre en place quelque chose de juste sur ce sujet précis. Même s’il se dit pessimiste et qu’il l’est indubitablement, il y a une pulsion de vie très forte dans l’écriture de Declerck, une rage qui permet que ce soit tout de même supportable de vivre, malgré l’insupportable.

Sur la forme de Dehors On ne fait pas des choses compliquées à recevoir même si elles sont parfois compliquées à construire. Dehors est un spectacle construit en deux temps. Dans le premier temps les acteurs et les spectateurs partagent le même espace sur scène, où des paroles de sans-abris sont transmises (même si je ne fais pas un théâtre naturaliste : il n’est pas question d’incarner des clochards, les acteurs sont là en tant qu’eux-mêmes). Dans le deuxième temps, on essaie de décortiquer comment ces paroles peuvent naître au travers de plusieurs situations emblématiques, et surtout comment les acteurs se débrouillent avec le fait de devoir gérer ça. Cette deuxième partie est chronométrée : un grand décompte commence à 5000 secondes et court jusque zéro, comme cela se fait souvent dans les émissions de télévision ou de radio. Ce sera le temps qu’on aura pour tenter de faire le tour du sujet. Je ne dévoile pas grand chose en avouant qu’on n’y arrivera pas. L’ensemble des scènes du spectacle est tiré au sort. Une vasque contient des papiers avec toutes les scènes qui ont été conçues, préparées et répétées. Chaque soir, l’ordre des scènes est aléatoire selon le tirage au sort. Il ne s’agit pas seulement de chercher à être ludique mais aussi de remettre au premier plan une série de thématiques, pour certaines empruntées à Patrick Declerck : une interrogation sur la volonté, par exemple. Dans le prolongement de Schopenhauer et Nietzsche, Declerck explique à quel point le concept de volonté peut s’avérer creux et inopérant. On entend souvent « quand on veut, on peut » mais ce n’est pas souvent vrai. Ce qu’on appelle « volonté » n’est souvent que le plus profond de nos désirs mais on ne maîtrise pas ses désirs, il est peut-être donc illusoire de penser qu’on est maître de son destin... Le décompte affiché, le tirage au sort des scènes, entre

autres choses, essaient de dire quelque chose de tout cela. Plusieurs zones sur le plateau correspondent à différents types de prises de parole et créent des rapports d’intérieur / extérieur, des frontières qui incluent ou excluent. C’est aussi ce que nous cherchons à interroger : quel sens ça a de parler de l’intérieur ou de l’extérieur d’une société ? Les clochards seraient « dehors » mais « dehors » n’est-ce pas quand même encore « dans » la société ? La forme essaie d’explorer ces lames de fond qui ont structuré notre travail dans un mode qui soit ludique tout de même. La réalité dont nous parlons est très noire mais le théâtre est un lieu qui avant tout propose du plaisir. Ni les acteurs ni moi ne souhaitons nous inscrire dans une logique militante ou qui dénonce. On s’empare du malheur du monde mais on ne ment pas sur le fait qu’on prend du plaisir à traiter ce malheur.

Extrait de presse à l’occasion de la création du spectacle au Théâtre de Namur et à la Maison de la Culture de Tournai De tout cela, il résulte une exploration des clichés, des interrogations, des élans et des rejets que suscitent la misère et l’exclusion rendues visibles à travers les rues de nos cités. Rien de moralisateur. Plutôt une accumulation de pistes d’approche du phénomène tant au moyen de situations concrètes que d’opinions politiques ou idéologiques. Une façon évidente de nous mettre en face de nos contradictions, dela compacité du phénomène, de l’impuissance des gouvernements à résorber l’abîme social qui sépare les ressortissants mieux lotis et ceux relégués dans la précarité. En quelque sorte un véritable théâtre citoyen. Michel Voiturier, Rue du théâtre «Dehors», c’est un peu comme une Ferrari sur une autoroute, c’est lancé sur un rythme endiablé en quelques secondes, on est collé au siège, le souffle coupé, on ne descend jamais en dessous de 200 km/h, on sent qu’il y a le risque que tout se plante, que ce soit la catastrophe, mais on a seulement envie de rester dedans, ce qui se trouve autour devient flou, on se laisse gagner malgré nous par cette espèce de folie déferlant à toute vitesse, on reste épaté par cette capacité à ne jamais faiblir, tout ce qui se passe devant nos yeux vit plus vite et plus fort que jamais, pas le moindre temps mort qui vous permettrait de vous laisser aller à l’indifférence. Gaëtan Dewilde, Le Courrier de l’Escaut à l’occasion de l’étape de travail présentée en février 2010 au Vrak Festival (…) Dehors vise juste. Car il frustre, détourne notre voyeurisme. Pas de misère exposée ou effeuillée, ni de pathos ou d’empathie. On se surprend même à rire. On se prend même au jeu. Au jeu de ces acteurs qui s’amusent à articuler du théâtre selon différents modes possibles. On s’échappe parfois, aussi, lors des séquences interviews express, et l’on songe à la réponse que l’on pourrait donner. .. Par sa relative nonchalance par rapport au sujet, Dehors vise toujours juste en frustrant notre envie de slogans offusqués (et vains?) à l’encontre d’une société qui permet de telles déjections/évictions sociales. En somme, Dehors vise juste car les seules personnes que ce chantier déshabille vraiment, ce sont les spectateurs venus le découvrir. La seule question posée étant au bout du compte: que cherchais-tu à voir, à entendre? Olivier Hespel, Ces épaves qui crèvent au grand jour, in « Scènes », n°27

Chronologie En septembre 2005, au sein du collectif De Facto, Thomas Depryck et Antoine Laubin abordent la problématique de la clochardisation au cœur d’un projet théâtral. Deux ateliers mêlant acteurs amateurs et professionnels sont menés à Ixelles sur base d’une trame narrative inédite. Le sujet trop complexe est provisoirement abandonné. Entre janvier 2006 et le printemps 2008, Thomas et Antoine accumulent les lectures sur le sujet et définissent les contours d’un traitement théâtral de la question SDF. Les livres de Patrick Declerck retiennent particulièrement leur attention par leur capacité à concilier exactitude scientifique, exigence littéraire et révolte. Au printemps 2008, alors que le Théâtre de L’L annonce sa mutation en lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création, Antoine y entame une résidence destinée à défricher, avec Thomas et un groupe de six acteurs, l’esquisse d’un spectacle. Durant la saison 2008-2009, cinq semaines de recherche sont menées avec les acteurs. Pour chacune d’entre elles, Thomas produit un texte inédit. Antoine et les six acteurs éprouvent chacun de ces textes sur le plateau ; l’écriture est ensuite recalibrée. En mai 2009, une première étape de travail est montrée à L’L et conforte tous les participants à poursuivre la recherche. Durant la saison 2009-2010, la recherche se poursuit à L’L et intègre des scènes créées directement sur le plateau avec les acteurs. Une étape de travail publique est montrée au Vrak Festival puis à la Maison de la culture de Tournai. La décision de transformer la recherche en spectacle est prise. À l’automne 2010, une session d’écriture impliquant Thomas et Antoine voit la matière ré-organisée et une demande de subvention est déposée au Conseil d’Aide aux Projets Théâtraux de la Communauté française. L’avis remis est positif . Au printemps 2011, les quatre dernières semaines de recherche sont programmées afin d’éprouver les différents principes organisateurs de la matière engrangée. Automne 2012 : création au Grand Manège à Namur.

Avec Caroline Berliner Coraline Clément Denis Laujol Jérôme Nayer Hervé Piron Renaud Van Camp Textes Thomas Depryck Conception et mise en scène Antoine Laubin Assistanat à la mise en scène Christelle Alexandre (stagiaire : Léa Tarral) Direction technique et création lumière Gaspard Samyn Scénographie et costumes Aurélie Forges Création sonore David Vranken Création vidéo Sung-A Yoon Régie Vital Van Kriegin Sébastien Courtoy Yannick Evrard Julien Pire Production exécutive Cora-Line Lefèvre Diffusion Habemus papam

Une création De Facto asbl En coproduction avec le Théâtre de Namur, la Maison de la Culture de Tournai et L’L – lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création (Bruxelles) Avec l’aide du Ministère de la Communauté française de Belgique – Service du Théâtre. * Antoine Laubin a mis en scène Les Langues paternelles (d’après le roman de David Serge, Meilleure découverte aux Prix de la critique 2010, Coup de cœur du Club de la Presse au Festival d’Avignon OFF 2010), est membre du comité de rédaction d’Alternatives théâtrales et enseigne le théâtre à Arts² (Mons). Thomas Depryck est auteur de théâtre (Le Réserviste, Ballade en mondes mineurs, Dehors, De Rien) et de nouvelles. Il est également dramaturge pour les spectacles d’Antoine Laubin. * Les textes de Thomas Depryck qui composent le spectacle sont publiés aux éditions La Muette, en vente lors des représentations et sur le site de l’éditeur. * Le trailer du spectacle est disponible sur Vimeo.

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