des toits de terre au Sahel - Association la Voûte Nubienne

January 15, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Architecture
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Description

Association "la voûte nubienne"

Porteur du projet : Thomas Granier http://www.lavoutenubienne.org

un héritage technique africain

des toits de terre au Sahel Rapport d'activités campagne 2005 – 2006 Depuis 2000, l'association « la voûte nubienne » (AVN) s'attache à faire connaître aux maçons et aux populations du Sahel une technique de construction alternative, mise au point par Thomas Granier et Séri Youlou pendant les deux années précédentes. Cette technique, dite de « la voûte nubienne » (VN), apporte des éléments de solution durables à plusieurs problématiques liées aux formes d'habitat rural traditionnelles (toits en bois) ou actuelles (toits en tôles) dans cette partie de l'Afrique. La méthode de diffusion de cette technique, d'abord passée par une phase de validation, en est maintenant au stade de la vulgarisation. Ses résultats sont en croissance exponentielle, tant en termes de maçons formés (35) que de constructions réalisées par ces maçons (200 voûtes, dont 78 à la dernière campagne). Notre objectif est maintenant l'implantation durable de la technique dans le marché local du bâtiment de la région, à une échelle significative.

Nous profitons de la présentation des résultats (qui se confirment) et des nouvelles actions engagées pendant la dernière campagne pour vous exposer, en rappelant les grandes lignes du projet, le fruit de notre réflexion et dégager les grands axes de ce que sera notre stratégie d'action à proche et moyen termes.

Les campagnes de diffusion 2003 à 2005, au travers du programme « Dissémination des techniques de construction de toitures économiques et non consommatrices de bois au Burkina Faso », ont fait l'objet d'un partenariat avec l'association Acroterre et d'un cofinancement du Ministère des Affaires Étrangères (MAE). Ce programme a fait l'objet d'un compte-rendu détaillé envoyé au MAE et surtout d'une mission et d'un rapport d'évaluation1 effectués par un consultant indépendant2. Ce rapport s'est attaché à vérifier les postulats fondateurs du projet, à mesurer son taux de pénétration, à apprécier sa pérennité et à comparer les résultats obtenus avec les objectifs énoncés en début de financement. La pertinence de l'approche proposée par l'association a ainsi été validée et sa capacité à maîtriser et à porter un projet, démontrée. Les recommandations émises par la mission d'évaluation ainsi que par nos partenaires ont permis parallèlement à la poursuite de nos activités pendant la campagne écoulée, d'alimenter la réflexion de l'association sur le développement de son action dans les années futures et de tester certaines hypothèses. 1 Ces documents sont disponibles sur notre site internet : http://www.lavoutenubienne.org. Menu-> Documents/Medias 2 Urs Wyss, Ingénieur Civil Diplômé de l'EPFL, connaît particulièrement bien le contexte burkinabé, puisque la Coopération Suisse l’a mandaté en 2004, pour réaliser un inventaire des constructions en matériaux locaux au Burkina Faso.

Depuis novembre 2005 l'association VN a mis en place une levée de fond mensualisée auprès de ses "amis" et des personnes morales qui la soutiennent. Ces dons réguliers constituent la base de nos fonds propres. Les donateurs sont ici chaleureusement remerciés. Nous espérons que ce document leur permettra, en retour, d'avoir une vision encore plus précise du programme auquel ils participent, de ses actions et de leurs résultats.

Les problématiques de l'habitat au Sahel Ces problématiques vont du niveau local (concernant directement les individus dans leur vie de tous les jours) au niveau global (la population dans son ensemble et dans son avenir) : ●









Les pays de la zone sub-saharienne, comme le Burkina Faso, font face à la question de la désertification qu'amplifie l'explosion démographique récente et l'activité humaine qui en résulte. La préservation du couvert végétal et forestier est à ce jour une priorité. Le « bois de brousse » (nécessaire en grandes quantités aux toitures traditionnelles) n'étant plus disponible, les populations rurales (90% des habitants de la région), déjà pauvres, sont obligées d'acheter des tôles et des chevrons importés pour couvrir leurs maisons. Ces achats, uniquement possibles dans le secteur formel de l'économie (basé sur la monnaie) reviennent très chers aux populations dans le contexte économique essentiellement informel (cultures de subsistance, échanges de travail, ...) qui est le leur : les familles ne perçoivent au mieux qu'un maigre revenu (culture du coton, petits commerces des femmes), et les travaux champêtres n'ont lieu qu'une moitié de l'année (saison des pluies). Le marché des matériaux de construction (tôles, chevrons, fers, ciment, tous importés) affecte fortement le développement économique de la zone : étant exclusivement un marché d'importation, il dirige ces flux monétaires vers l'extérieur, spoliant les économies familiales, locales et nationales. De plus, il induit une immobilisation improductive (et supportées par les populations) des valeurs épargnées en vue de la construction (la famille achète le plus souvent ses tôles année par année avant de pouvoir construire). Par ailleurs, la tôle est particulièrement inconfortable au Sahel dont elle amplifie les rudes conditions climatiques (chaleur, froid et bruit des pluies). Ce manque de confort participe, d'un point de vue plus général, aux mauvaises conditions sanitaires dont souffre la région et en premier lieu les femmes, principales occupantes des maisons.

La technique « voûte nubienne » Cette technique permet de remplacer ces toitures de tôle par des voûtes montées uniquement en terre crue (utilisée sous forme de briques et de mortiers), et posées sur des murs maîtres, eux-mêmes construits en briques de terre crue ou en moellons de latérite (matériaux locaux). Ces voûtes, bâties suivant une méthode simplifiée, standardisée, et n'utilisant que des outils locaux, sont d'une solidité et d'une étanchéité éprouvées, et ceci dans un environnement où la pluviométrie peut être ponctuellement très importante. Leurs avantages les plus pertinents sont les suivants : ●











Le matériau « terre » est présent partout en zone rurale et péri-urbaine et les techniques de construction en terre crue (hors VN) appartiennent à l'architecture vernaculaire. Les maisons bâties selon cette technique sont mieux isolées (température et bruit), plus saines, beaucoup plus durables et restaurent l'usage du toit terrasse. En valorisant la main-d'œuvre (95% du coût total d'un bâtiment en VN) et les matériaux locaux, la technique favorise les économies locales et l'autonomie des populations : une famille n'a plus besoin d'économiser avant de pouvoir bâtir sa maison; les matériaux peuvent être extraits de l'environnement immédiat et le travail (y compris celui, indirect, de l'extraction, de la fabrication et du transport des matériaux) peut être soit payé soit échangé entre voisins et proches. Autrement dit, le marché de la VN, sous ses aspects formel (maison payée en monnaie) et informel (travail échangé) restitue aux économies familiales, locales et nationales, les sommes auparavant immobilisées, puis captées par le marché des matériaux importés. Du point de vue écologique, les voûtes, bâties sans charpente, ne consomment pas de bois de brousse (particulièrement les essences rares utilisées traditionnellement), favorisant ainsi la préservation du couvert forestier. Enfin, les toitures en terre sont appréciées pour leur sécurité (ni le vent ni les voleurs ne peuvent emporter la toiture, contrairement aux tôles). Elles le sont aussi pour leurs qualités esthétiques et pour leur modularité en termes d'agencement (externe et interne) et d'évolution (ajout de voûtes supplémentaires les années suivantes).

Couvertures traditionnelle (en bois) et actuelle (en tôle) des maisons au Burkina Faso.

Intérieur d'une voûte. Chambre à coucher.

Vue éclatée d'un exemple de maison à trois voûtes.

Le programme « des toits de terre au Sahel » Ce nouveau programme prend la suite du précédent au Burkina Faso et commence à essaimer dans les pays voisins : Mali et Togo. Il est le mode d'action privilégié de l'AVN au Sahel. Il tient compte des réalités socio-économiques et culturelles locales pour contrôler et organiser la diffusion à grande échelle de la technique dans la zone sub-Saharienne. Il s'attache à promouvoir activement, par la formation des maçons et l'information des populations, l'usage d'un "savoir-faire" de construction. Le concept technique de base est optimisé pour s'inscrire facilement et durablement dans le mode de vie et d'apprentissage des populations concernées : il est épuré au maximum des difficultés conceptuelles afin de favoriser sa diffusion auprès du plus grand nombre d'apprentis et de clients potentiels. Contrairement aux autres techniques de construction introduites au Sahel et basées sur la terre crue, il n'a besoin ni d'outils, ni de matériaux, ni de savoir-faire ou de concept exogène. ● Le mode d'apprentissage est lui-même inscrit dans la réalité socio-culturelle des populations cibles (souvent illettrées) : la transmission du savoir-faire est assurée par les maçons eux-mêmes et se passe toujours dans le cadre de chantiers réels. Cette forme de transmission horizontale par cooptation est celle des villageois depuis toujours. Notre action consiste à favoriser, organiser et contrôler cette formation. ● La sensibilisation auprès des populations est assurée par l'organisation de rencontres d'information dans les ●











villages et la mise en avant d'exemples concrets. Ces rencontres sont organisées et animées par les maçons eux-mêmes, assistés de propriétaires de VN. Notre action consiste à leur fournir, au travers de structures relais, le soutien et les moyens nécessaires. Le revenu des maçons, apprentis et manoeuvres est directement issu du prix des bâtiments, payé par les nouveaux propriétaires. Ces revenus (formels ou informels) renforcent durablement l'économie locale en continuant à y circuler. Les maçons formés ont vocation à devenir des entrepreneurs, partie intégrante du marché local du bâtiment. Ils favorisent son développement en formant de nouveaux apprentis sur leurs chantiers. Le programme vise à organiser le développement de cette réalité de marché dans laquelle les maçons entrepreneurs proposent le « produit » VN à une clientèle qui le recherche. Il soutient l'offre et encourage la demande. Il organise et contrôle l'expansion du marché pour éviter sa dissipation, l'optimiser et amplifier l'effet « boule de neige ». Le programme n'a pas vocation au financement de constructions ni à la maîtrise d'oeuvre. Ces moyens d'actions particuliers ne s'envisagent que pour créer un effet de levier localement (communication et/ou formation). La mise en oeuvre de partenariats avec d'autres acteurs de terrain (associations locales, ONG, ...), dans le cadre de leurs besoins de constructions et au travers de leur influence dans leurs zones d'implantation, permet aussi d'impliquer étroitement les populations et constitue une source non négligeable de « chantiers écoles » pour la formation des apprentis de leurs zones.

La véritable valeur ajoutée du programme réside dans sa capacité à implanter, puis organiser, contrôler et soutenir le développement du marché de la VN au Sahel. Il peut être résumé en trois points : ● Il met en place et organise les moyens nécessaires à l'existence d'un marché local de la voûte nubienne. ● Il s'assure du développement durable de ce marché dans le respect du contexte socio-économique et culturel des populations concernées. Il vérifie que les résultats sont concrets, quantifiables et pérennes. ● Il vise a induire des effets macro-économiques et écologiques sensibles dans les régions d'implantation.

Réunion d'information à petit Balé, en face de l'église en construction.

Maçon et apprentis au travail.

d'appropriation de la technique par la population, à identifier les conditions et les mécanismes économiques locaux rendant possible l'existence d'un marché de la VN et à tester différents moyens d'action visant à favoriser ce marché. Cette phase est maintenant en cours d'aboutissement.

Stratégie de développement Les six années de recul de l'AVN sur son activité amènent les constats suivants : En termes de validité du concept : la technique de construction, simplifiée et épurée pour être facilement transmissible, les méthodes de vulgarisation (formation et information) employées et les qualités sanitaires et esthétiques évidentes des bâtiments VN convainquent rapidement de larges pans de nouvelles clientèles au sein des zones d'application. ● En termes de résultats, les progressions exponentielles du nombre de chantiers réalisés (+60%/an depuis 6 ans, prouvant la robustesse du concept) ainsi que de celui des demandes d'ouvertures de chantiers et des demandes de formations, appellent la poursuite de nos actions. ● Pour atteindre les buts macro-économiques et écologiques que l'association s'est fixée, il est maintenant nécessaire de s'assurer de la pérennité du rythme de croissance à long terme (6+ ans). Le défi réside dans nos capacités à poursuivre la maîtrise de cette multiplication : au regard des résultats obtenus depuis 8 ans, des progressions exponentielles constatées et des potentialités du marché, il est légitime d'envisager la construction de la 1000ème voûte au cours de la campagne 2009-2010, et au delà, un impact touchant l'équivalent de 10% de la population du Burkina Faso dans les 20 ans à venir. ●

Ces constatations simples ainsi qu'une réflexion en profondeur, menée à partir de l'évaluation indépendante mentionnée en introduction, permettent de replacer l'évolution de nos activités dans un schéma de développement en quatre phases (schéma) que l'on peut décrire ainsi : ●

Une première phase de recherche puis de validation du concept technique et de son mode de transmission sur quelques voûtes à l'échelle d'un village a été à l'initiative du projet.



L'élargissement de notre activité à la zone témoin de Boromo au Burkina Faso a ouvert une deuxième phase qui a consisté à mettre au point les modes

Dans le contexte socioculturel local, l'appropriation demande du temps pour que les populations acceptent le changement et fassent confiance à la nouvelle technique. A mesure que le temps passe et que des exemples de bâtiments de plus en plus anciens sont visibles, cette méfiance décroît. Nous nous sommes assurés des conditions socioéconomiques de la transmissibilité du savoir-faire technique, de la reproductibilité de cette transmission sans dégradation du savoir, et de sa compatibilité avec un développement économique durable et profitable à tous, maçons et clients. Les actions en faveur du marché telles que les réunions d'information et les politiques de soutien aux nouveaux clients ont été testées et leurs effets analysés. Ceci nous permet maintenant d'avoir un ensemble cohérent de mesures (outils de formation et de vulgarisation) que nous pouvons utiliser pour la suite du programme. ●

La troisième phase du programme, qui a commencé avec cette campagne 2005-2006, est maintenant en cours de montée en puissance. Il s'agit, cette fois-ci, d'utiliser les moyens définis au cours de l'étape précédente pour fournir l'organisation, le contrôle et le soutien nécessaire à un changement d'échelle de nos activités. Le but est non seulement d'obtenir une part de marché significative dans la zone initiale, mais aussi d'essaimer la technique dans de nombreuses nouvelles zones pour y propager ce marché. Le développement préférentiel dans des zones géographiques circonscrites et encadrées par un responsable de zone (qui supervise les chantiers et les réunions d'information tout en conservant sa propre activité de bâtiment) s'inscrit dans une politique de suivi et de contrôle des résultats de nos actions nous permettant de les réajuster en fonction de l'évolution de la situation.

Résultats et développement du programme « Des toits de terre au Sahel »

Généralisation : - retrait local S ah e l - transfert Soutien au marché: - densification Ré gion - essaimage

Mise en place : concept socio- Zon e économique local Mise au point : Village concept technique

1000

1

10

100

1998

2000

2005

2010

Nom bre de voû te s bâtie s

An né e

Concrètement, la dernière campagne a vu la création de quatre nouvelles zones de développement, la mise en oeuvre d'un nombre significatif de chantiers hors zone à la demande de clients (signe de la vitalité du marché), et un début d'internationalisation de nos chantiers, formations et contacts (Mali, Togo, Madagascar...). Parallèlement, nous avons commencé à mettre en place une série de mesures et d'indicateurs nous permettant d'évaluer la progression des résultats et de réajuster nos actions en fonction des situations locales et des nos objectifs.



Une fois le marché de la voûte nubienne durablement ancré dans une zone (appropriation globale de la technique par les populations locales et inscription dans la réalité socio-économique locale sans plus besoin de soutien de la part de l'association) nous pourrons y amorcer un retrait progressif et transférer notre action dans de nouvelles zones et régions pour y poursuivre la généralisation du programme jusqu'à toucher une fraction significative des populations du Sahel et obtenir ainsi des effets macro-économiques durables.

Nouvelles applications de la technique VN : Construction de la première mosquée VN financée par une famille ouagalaise dans son village d'origine, en collaboration avec Urs Wyss (ingénieur EPFL) pour les plans. Cette mosquée, bâtie à Kagalé, zone de Kongoussi, se compose de 4 voûtes : - 2 grandes voûtes accolées et communiquant par de nombreux passages en voûtin formant le corps principal, - 2 petites voûtes superposées, l'une pour le récitant et l'autre formant minaret. Construction des premiers bâtiments à étage (voûte sur voûte) avec escalier intérieur. Ces maisons (2) ont été bâties à Boromo, elles drainent une clientèle aisée qui voit dans ces modèles des bâtiments de prestige confortables. Construction de hangars (ouverture des murs pignon) qui permettent de nombreux usages (garage, bâtiment agricole, séchoirs...). Photo de la dôloterie (brasserie artisanale de bière de mil) de Mme Nié à Boromo.

La campagne 2005 – 2006 en bref : ● ●



● ● ●

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Zone de Boromo : 36 voûtes construites dans 9 agglomérations différentes. Une vingtaine d'apprentis travaillant dans la zone. Zone de Dano : 11 voûtes construites dans 4 agglomérations, 7 formations bien avancées. L'association issue du jumelage des villes de Dano et d'Etréchy en France a fait appel aux maçons VN pour la réalisation d'un centre d'accueil et de formation. Zone de Tchériba : 2 voûtes construites, plusieurs formations en cours dont celle d'un entrepreneur en maçonnerie passionné par la technique et ayant construit sa propre maison VN. Celui-ci a largement soutenu les actions de vulgarisation du maçon responsable de la zone et leurs différentes visites dans les villages de la région leur ont permis de rassembler une liste de plus de 20 noms de clients potentiels pour 2007. Zone de Kongousi : 7 voûtes construites et 2 formations en cours. Projet de construction de 4 maisons de maître pour 2007 en complément d'écoles financées par une association française. Zone de Koumbia : 2 voûtes construites et 2 formations en cours. Plusieurs clients déclarés pour 2007 Hors Zones : 24 voûtes bâties hors zone (dont 2 au Mali) et l'on s'attend à de nombreuses demandes d'ouverture de chantier hors zone dans les années à venir. Plus d'une trentaine d'apprentis ont bénéficié de formations. Les 2 premiers apprentis venus du Mali ainsi que les 2 premiers venus du Togo ont commencé leur apprentissage au Burkina Faso et 2 maçons burkinabés se sont déplacés au Mali pour la première mission de construction / formation dans ce pays.

Résultats de la campagne 2005 - 2006 Comme prévu, 4 nouvelles zones ont été ouvertes cette année (Dano, Tchériba, Kongoussi et Koumbia) et viennent s'ajouter à la zone historique de Boromo. Les nombres de voûtes construites et de maçons formés durant cette campagne montrent que la progression exponentielle ne faibli pas. On constate que ces nombres doublent à chaque fois en moins d'une année et demi. Concrètement, cela représente une augmentation de 60% par an. Nous sommes actuellement en train de mettre en place d'autres indicateurs et des outils d'analyse et de contrôle qui nous permettrons, pour les prochaines campagnes et au-delà des simple chiffres montrant la croissance du nombre de voûtes bâties et de maçons formés, de mesurer l'intérêt et la validité de l'action entreprise avec plus de résultats quantifiables et valorisables.

Dynamique de construction : La campagne 2005 - 2006 a donné lieu à la construction de 78 voûtes (contre 42 en 2005, soit une progression de 86%) dans 24 villes et villages. Les trois quarts de ces chantiers sont répartis dans les 5 zones du programme, le reste étant distribué entre les constructions hors zone au Burkina Faso et au Mali qui à accueilli cette année son premier chantier dans la ville de Kati. La grande capacité des maçons et de leurs clients à conjuguer et à diversifier le concept original est, cette année encore, remarquable et cela autant dans l'agencement des bâtiments que dans leurs finitions. On constate de plus que la construction et la présentation de bâtiments plus sophistiqués (plans, taille, finitions...) convainquent une clientèle plus aisée. Celle-ci, quoique citadine, garde des contacts étroits avec le milieu rural et peut devenir à terme, grâce à son influence, un puissant levier de vulgarisation.

800 700

Cumul Maçons Formés Cumul Voûtes Construites

600

Projection : Maçons Formés Projection : Voûtes Construites

500 400 300 200 100 0 1998

2000

2002

2004

2006

2008

La conjugaison de la technique VN à des procédés issus d'autres pratiques constructives permet la mise en oeuvre de bâtiments de grande surface intérieure à l'exemple de l'église de Petit Balé dans laquelle les voûtes viennent s'appuyer sur des poutres et des piliers en béton armé. Ces concepts architecturaux qui n'utilisent que peu de matériaux d'importation et permettent l'utilisation d'une importante main oeuvre non qualifiée sont d'un grand intérêt économique et le programme se doit de les faire connaître. A noter les problèmes de réserve en eau (bas fonds à sec) ayant grevé pour cette campagne de nombreux chantiers. Cette problématique récurrente peut être fortement minimisée, à condition que l'AVN ait les moyens organisationnels de le faire, par une incitation de la clientèle à une meilleure planification des chantiers (préparation et ouverture plus tôt dans la saison quand les ressources en eau restent importantes).

Formation des maçons : L'apprentissage de la technique VN se fait « sur le tas », dans le cadre de chantiers réels commandés aux maçons par leurs clients, ceux ci prenant en charge les salaires des apprentis en formation. De ce fait, le budget de la

Fabrication des petites briques de terre crue qui serviront à monter la voûte. Montage de la voûte par le maçon et ses apprentis.

Manoeuvres sur un chantier VN. Exemple de maison villageoise en voûte nubienne.

formation ne pèse pas sur les finances de l'association mais est inclus dans le coût du chantier que règle le futur propriétaire. Cette année, 10 maçons supplémentaires ont pris la responsabilité de chantiers et l'on peut aujourd'hui compter sur plus de 35 maçons qualifiés dont une dizaine sont capable de contrôler une zone de vulgarisation (+ ou – 40 villages). La formation des premiers maçons venus du Mali et du Togo préfigure et prépare l'ouverture de nouvelles zones dans ces pays. Par les actions d'organisation et de contrôle qu'il mène et par la cohésion générale qu'il entretient, le programme, dans cette phase de développement, maintient une influence certaine (formation contrôlée, aide au démarchage, ...) sur les individus qu'il forme, retardant ainsi leur accession à un statut totalement indépendant.

L'avantage qu'ils en tirent est une meilleure préparation au métier d'artisan ou d'entrepreneur. Par exemple, le programme s'attache à interférer le moins possible dans les transactions commerciales et financières qu'impliquent les chantiers. De même, la gestion de ces derniers est placée sous le complet contrôle des maçons. Ce partis pris offre aux apprentis l'opportunité d' acquérir auprès des maçons avec qui ils travaillent une initiation entreprenariale adaptée non seulement à la réalité du terrain mais aussi et surtout à leur mode d'apprentissage. Uniquement pour les maçons qui le souhaitent, nous envisageons de proposer un complément de formation spécifique à l'aspect commercial du métier. Un des aspect très encourageant de ces résultats est le nombre de demandes de formation qui n'ont pu être satisfaites faute de chantiers d'application et de maçon formateurs (notre politique de formation limite le nombre d'apprentis par maçon, et donc par chantier).

Il est ici très important de noter que l'expansion du programme, qui est plafonnée à chaque saison par le nombre de maçons disponibles, ne dépend alors que des moyens d'organisation, de contrôle et de suivi qu'il met en oeuvre pour faire travailler au mieux l'ensemble de ces maçons, à la fois directement pour en faire bénéficier la population, et indirectement pour préparer son accroissement futur en formant encore plus de maçons.

Salaires générés : Pendant cette campagne, +/- 420 mois de salaires directs ont été générés par le programme.

450

Mois de travail générés

400

Ce chiffre ne prend en compte que le travail des maçons, apprentis et manœuvres et pas les salaires indirects (préparation des matériaux, transport...). Il est important de constater que 95% de ces mois de salaires on été versés par les clients de la technique VN eux mêmes et que notre participation financière aux construction est encore en recul. Cette dynamique s'inscrit exactement dans la « philosophie » du programme qui vise à induire dans ses zones d'intervention une véritable réalité de marché.

350 300

rémunérés par l'AVN rémunérés par les clients

250 39 400

200 40 150 100 50

On remarque aussi que l'engouement des apprentis pour la formation VN provient aussi de l'exemple des maçons dont l'activité professionnelle augmente de manière très sensible le niveau de vie.

16

0

21 35 2000

33

25

32

65

65

75

2001

2002

2003

210 160

2004

2005

2006

Diffusion de la technique : De nombreuses réunions d'incitation / promotion ont été organisées auprès des communautés villageoises par les responsables du programme et / ou par les responsables de zone. Les intervenants mobilisés (maçons, propriétaires...), les exemples de bâtiments présentés et les outils de communication utilisés (documents, photos...) leurs assurent un succès tangible. Par ailleurs, les maçons sont fortement incités à profiter des périodes impropres à la construction pour organiser leur prospection, ce qui, d'une part, renforce nos propres actions d'incitation / promotion et, d'autre part, participe à leur formation d'entrepreneur. Très clairement, la multiplication de ces actions est freinée par les faibles moyens (particulièrement financiers) que nous avons pu y consacré. C'est là que réside un de nos meilleur potentiel de croissance à condition de trouver les financements nécessaires au développement de ces actions. En effet, si théoriquement notre expansion est plafonnée chaque année par le nombre de maçons disponibles, en pratique, nous n'atteignons pas encore ce plafond, faute d'une diffusion efficace de la technique et des moyens d'organiser cette diffusion. Concrètement, le besoin est celui de personnel local employé aux actions de promotion et d'information ainsi que de missions ponctuelles d'expatriés, les deux se complétant pour soutenir l'action des responsables de zone. Une tâche prioritaire de l'association est donc maintenant de trouver les moyens financiers nécessaires à la satisfaction de ce besoin.

Partenariat avec d'autres organismes : L'association recherche pour le programme plusieurs types de partenariats : Les partenaires de terrain : Des organisations ou institutions (ONG, associations, etc.) œuvrant dans les régions d'intervention du programme, au travers de leurs besoins en bâtiment, nous permettent une diffusion intéressante de la technique grâce à leur "culture" de développement, leurs capacités de financement et leur influence. Ils sont des leviers intéressants pour le programme. A ce jour, plus d'une dizaine de ces partenariats ont été concrétisés ou sont sur le point de l'être, au Burkina Faso et au Mali. Concrètement, cette campagne à vu la réalisation : ● d'un bâtiment de deux voûtes en partenariat avec les villes de Dano (Burkina Faso) et d'Etrechy (France) à l'occasion de leur jumelage, ● d'un autre bâtiment de deux voûtes pour le jumelage de Bagassi (BF) et Lisieu (F), ● de deux voûtes en partenariat avec Terre Verte et l'Association inter-villages de Zoramb Naagtaaba, dans le village de Gué (au nord de Ouagadougou),

de deux autres voûtes à Gikologo, pour le compte d'un groupement de paysans. Au moins sept autres projets de partenariats sont en cours de discussion pour l'année prochaine. ●

Les partenaires d'affiliation : Nous avons pris des contacts avec ces partenaires (fédérations, groupements, plateformes) principalement établis dans les pays du Nord, pour bénéficier de leurs capacités de mise en réseau, de mutualisation et de promotion. Un très bon exemple est celui de la convention avec la Fédération des Associations Franco-Africaines de Développement (FAFRAD), qui fédère de nombreuses associations de migrants et qui devrait être signé très rapidement au début de l'automne 2006.

Information / Communication : L'association s'est dotée cette année d'un nouveau site web dynamique (http://lavoutenubienne.org) qui permet une mise à jour très régulière de l'information. La rubrique "actualités", notamment, nous permet de communiquer les dernières nouvelles en continu. L'intégralité du site est désormais aussi disponible langue anglaise grâce à Tony Kaye, notre responsable des contacts anglophones, et les documents essentiels le sont aussi en italien et en espagnol grâce à nos correspondants dans ces pays. Pour les joindre : ● Tony Kaye : [email protected] ● En Italie, Emilio Caravatti : [email protected]

En Espagne, Matteo Caravatti : [email protected]

Cette plateforme de travail et d'échange tient une place importante dans la prise de contacts et la concentration des informations. Le référencement sur des portails consacrés à l'architecture, à l'écologie et au développement durable augmente encore les échanges générés par le site. A Ouagadougou, l'association VN a participé en février et juin 2006 à deux conférences sur la construction en matériaux locaux et sur la construction en terre organisées par la coopération suisse et le bureau de I.C.I.(Initiatives Conseil International). Un film de présentation (disponible sur le site web) de 7mn, réalisé par un professionnel, vient d'être produit. Il nous permettra de communiquer encore plus facilement avec le public ou avec de nouveaux partenaires.

Rapport Financier 2005 - 2006 La campagne 2005-2006 a été plus difficile que les précédentes du point de vue financier. En effet, la subvention du MAE est arrivée à son terme en 2005 et aucune autre demande n'avait été faite, faute de temps. Au point de vue de la gestion comptable, par contre, nous avons renforcé le mouvement de rationalisation entamé l'année précédente et nous sommes en mesures aujourd'hui de vous présenter une version plus analytique des comptes de l'association. En premier lieu, il est important de noter que cet exercice, correspondant à la dernière campagne, a été clos au 31 août au lieu du 31octobre. Il n'a donc couru que sur 10 mois, ceci pour, à l'avenir, obtenir une meilleure adéquation entre la période de l'exercice et celle de la campagne : le volume d'activité augmentant, le temps nécessaire à la préparation de celle-ci s'allonge aussi. En faisant coïncider le début de l'exercice avec le début de cette préparation, à la rentrée de septembre, la lecture du budget, rapportée à l'ensemble de nos activités, est plus facile.

Le compte d'emploi des ressources : Il présente l'origine des fonds collectés (ressources) par l'AVN au cours de l'exercice et l'utilisation qui en a été faite (emplois). A part le reliquat de subvention pour 2005, les ressources de cette campagne proviennent quasiment entièrement des dons faits à l'association, ce qui n'a pas suffit (comme le montre l'insuffisance de ressources de plus de 4600 €, soit 26% des emplois, mentionnée au bas du compte d'exploitation) étant donné l'accroissement de notre volume d'activité. Point très positif cependant, la levée de fond mensualisée que nous avons mis en place fin 2005 s'est révélée être un grand succès avec, à la clôture de l'exercice (31/08/06), 39 donneurs apportant 460 €/mois à l'association. Sur l'ensemble de l'exercice, cela à représenté presque la moitié de nos ressources. Les contributions spécifiques proviennent essentiellement de partenariats pour des chantiers de construction.

Compte d'emploi des ressources

Emplois

(Euros)

%

Matériel de bureau au Burkina Faso Fournitures de bureau au Burkina Faso Frais postaux et télécom. au, et vers le Burkina Outillage Achat voiture au Burkina Faso Voyages et déplacements au Burkina Faso Frais de livraison Rémunération du personnel au Burkina Faso Frais de missions expatriées au Burkina Faso Programme "des toits de terre au Sahel"

557 241 669 131 4 223 1 470 120 1 867 2 238 11 516

65%

Appel à prélèvement mensuel Frais de prélèvement Nom de domaine Prestations informatique Information, communication et financement

370 182 14 605 1 172

7%

Matériel de bureau Fournitures de bureau Charges de bureau Frais de télécommunications Déplacements Fonctionnement de l'association

1 082 890 230 758 2 082 5 042

28%

17 730

100%

(Euros)

%

200 7 048 3 348 10 596

2% 54% 26%

2 500 2 500

19%

1 1

0%

TOTAL des ressources de l'exercice

13 097

100%

Insuffisance

- 4 633 - 26%

TOTAL des emplois de l'exercice

Ressources Cotisations des adhérents Contributions volontaires Contributions spécifiques Dons privés Subvention 2005 Subventions et autres concours publics Produits de participations Autres produits

Bilan

Actif

(Euros)

Disponibilités : - Crédit Coopératif - Caisse

703 114

TOTAL DE L'ACTIF

Passif

(Euros)

Fonds associatifs Résultat de l'exercice Dette à Thomas Granier

- 3 627 - 4 633 9 078

817 TOTAL DU PASSIF

Très clairement, notre « montée en puissance » se traduit par des dépenses accrues. Schématiquement, elles peuvent 2% 26%

28% 65%

53% 19%

7%

Ré partition de s re s s ource s par origine Cotisations des adhérents

Contributions volontaires

Subvention 2005

Contributions spécifiques

Répartition des emplois par destination Programme "des toits de terre au Sahel" Information, communication, financement Fonctionnement de l'association

817

être réparties entre les dépenses correspondant au programme de vulgarisation de la VN (65%) et celles correspondant à l'information et à l'appel à la générosité du public (7%), ou aux frais de fonctionnement de l'association (28%). Ces derniers ont été alourdies cette année par l'achat de matériel informatique absolument nécessaire, de même qu'une importante part des coûts opérationnels ont du être consacré à l'achat d'une voiture (Express d'occasion) au Burkina Faso. L'autre dépense de fonctionnement importante correspond aux frais de déplacements pour aller rencontrer nos partenaires ou futurs partenaires, en particulier financiers. Ces démarches sont indispensables pour nous permettre d'arriver à financer les prochaines campagnes. Les autres frais de fonctionnement ont bénéficié de la rationalisation en cours, qui devrait permettre d'en minimiser l'importance dans les budgets futurs. Les frais de communication et d'appel à la générosité du public ont essentiellement servi à la mise en place de notre site internet et du don par prélèvements automatiques. Ces deux activités ont déjà permisun retour très rapide, comme le montrent les chiffres de fréquentation du site (environ 700 visites par mois) et le succès de la mensualisation des donateurs. L'activité augmentant, les dépenses opérationnelles sont celles qui ont le plus souffert du manque de moyens. Très clairement, ces dépenses sont appelées à augmenter fortement dans les budgets futurs, tant en proportion qu'en valeur absolue. Le poste opérationnel le plus gros, après l'achat de la voiture, a été l'unique mission expatriée (une seule personne pendant deux mois et demi) de cette campagne. Suit la rétribution des travailleurs Burkinabé, que ce soit

pour les salaires des maçons restants à la charge de l'association, ou pour le défraiement de ceux intervenant dans les réunions d'information du public ou les organisant (responsables de zone). Viennent ensuite les frais de déplacement relatifs à ces réunions et aux missions de contrôle des chantiers. Enfin, les frais de télécommunications et de matériel de bureau (téléphones) sont l'expression de l'indispensable relais entre tous les acteurs de terrain.

Le bilan : Le bilan est un inventaire de tout ce que l’association possède (l’actif), et de tout ce qu’elle doit (le passif). Pour ce premier bilan publié par l'association, les choses sont très simples et à la mesure de nos capacités comptables actuelles. En particulier, il ne fait pas apparaître dans l'actif des éléments plus complexes que nous n'avons pas pu chiffrer comme les biens (immobilisations) possédés par l'association, tels que les moyens de transport au Burkina Faso, ou les ordinateurs en France. Néanmoins, ces biens perdent de leur valeur au cours des années et finissent ou finiront par être amortis. Pour les exercices futurs, nous essaierons d'être en mesure de présenter des immobilisations avec les plans d'amortissement correspondants. Au passif, les fonds associatifs sont négatifs. Ceci est le résultat cumulé de l'ensemble des exercices précédents, dont les premiers, au début de l'association, étaient déficitaires. Ces déficits ont été supportés par le fondateur de l'association, Thomas Granier, auprès de qui l'association a donc une dette. Le résultat du présent exercice est lui aussi déficitaire et vient s'ajouter à la dette mentionnée ci-dessus qui totalise plus de 9000 €. A lui seul, il est supérieur de près de 30% à la dette précédente, la faisant maintenant plus que doubler. Il est évident que le manque de financement institutionnel pour cet exercice est la cause directe du problème. Ceci ne peut pas se reproduire. Compte tenu des prévisions de croissance de l'activité, il apparaît donc comme vital que l'association se donne les moyens de trouver très vite des partenaires financiers qui l'aideront à assurer convenablement ses missions et à maîtriser cette croissance. A l'actif, les chiffres sont très simples et montrent ce qu'il reste en caisse ou sur le compte en banque à la clôture de l'exercice. Le niveau de ces disponibilités est très faible et montre l'urgence de trouver un financement pérenne. Il est patent que nombre de partenaires potentiels, aussi bien dans les institutions publiques que dans le secteur privé trouvent et trouveront dans le programme, ses résultats et ses ambitions une résonance avec leur propre conception du développement durable. Tout en poursuivant la rationalisation de sa comptabilité, l'association se consacre donc actuellement à la recherche et à la négociation avec des partenaires potentiels pour mettre en place un plan de financement sur trois ans.

Perspectives pour 2006 - 2007 La prochaine campagne devrait voir la fin de la deuxième phase de notre schéma de développement et la montée en puissance de la troisième, consacrée à soutenir le marché dans sa phase d'établissement (densification de la zone initiale), et à la poursuite de l'essaimage vers de nouvelles zones. Pour réussir, nous devons mettre en place les moyens d'organiser et de contrôler ce changement d'échelle. Ceci nous force à remettre en question à la fois les moyens et les méthodes de fonctionnement actuels. Les seuls bénévolats et dons privés ne sont plus suffisants. Nos missions, pour assumer la charge croissante de travail et gagner en efficacité, ont maintenant besoin de postes salariés pour pouvoir s'y consacrer à plein temps, à la fois sur le terrain et depuis la France. Une part importante du travail doit se faire en Afrique (contacts, information, vulgarisation et contrôle), en contact direct et rapide avec la réalité du terrain. Les Burkinabé oeuvrant déjà bénévolement pour l'association sont extrêmement motivés pour développer notre organisation sur place. Une autre partie du travail (préparation, administration, financement, gestion et internationalisation), dont dépend toute l'organisation, ne peut se faire que depuis la France.

L'urgence immédiate à laquelle nous nous consacrons est donc maintenant la mise en place de cette professionnalisation, pour la prochaine campagne. En termes de résultats, nous prévoyons pour la prochaine campagne: ●

Au Burkina Faso : ○ ○ ○ ○



Au Mali : ○ ○ ○



1 à 2 nouvelles zones ouvertes, 120 à 150 voûtes construites, 10 maçons formés, 600 à 800 mois de salaires générés. 2 nouvelles zones ouvertes, 8 à 16 voûtes construites, 4 maçons formés.

Au Togo : ○ ○ ○

1 zone ouverte, 2 à 6 voûtes construites, 2 maçons formés.

Des contacts établis au Cameroun, au Maroc et à Madagascar nous conduisent à envisager la réalisation prochaine de prototypes qui nous permettront de vérifier la pertinence du concept dans les contextes sociaux et climatiques de ces pays.

Les ressources humaines correspondant aux missions du programme sont disponibles, les méthodes et les moyens d'actions sont clairement définis, les demandes d'ouvertures de chantiers et de formations sont déjà formulées par la population au delà des capacités actuelles, les maçons sont très motivés pour commencer la nouvelle saison de construction dès les travaux des champs terminés (décembre), et les Burkinabés participant à l'organisation le sont pour préparer cette saison dès maintenant. Pour faire de la prochaine campagne un succès, ne manquent que les ressources financières nécessaires au bon fonctionnement de l'ensemble.

Conclusion Les avancées du programme sur le terrain (apprentis maliens et togolais au Burkina Faso, premiers bâtiments au Mali, ouvertures de zones dans les pays limitrophes en 2007, etc.) et le rôle grandissant des outils de contrôle couplés aux données collectées sur le terrain depuis huit ans, nous ont conduit à une réflexion profonde sur la professionnalisation et l'internationalisation du programme et ses effets à moyen et long terme. Cette réflexion concerne la stratégie à adopter, les moyens financiers à trouver et l'identification des difficultés potentielles. Conformément aux exigences d'un développement durable, les résultats et les moyens de les obtenir sont acquis au long terme. Nous devons, au sein des zones, atteindre un nombre suffisant d'ouvertures de chantiers et de formations pour induire l'émergence d'une réalité de marché obéissant aux règles de l'offre et de la demande, et ayant une influence économique et écologique sensible, à la fois au niveau local et au niveau de la région Sahélienne.

A cette fin, nous continuons à développer des outils de gestion et de promotion adaptés à la spécificité du « produit » proposé et de la clientèle visée. Nous continuons aussi à rechercher des partenaires ayant un intérêt commun pour le développement du marché de la VN. Pour pouvoir supporter « l'explosion » qui se confirme et atteindre nos objectifs à long terme, nous espérons vivement que l'obtention rapide de financements va nous permettre très prochainement de coupler des postes salariés au travail bénévole.

1ère maison en voûte nubienne construite au Mali.

Association "la voûte nubienne" 9 rue des arts – 34190 Ganges – France

+33 (0)4 67 81 21 05

http://www.lavoutenubienne.org +33 (0)6 17 51 23 63

[email protected]

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