Forte mobilisation des infirmiers et aide

January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Science, Médecine
Share Embed Donate


Short Description

Download Forte mobilisation des infirmiers et aide...

Description

LeParisien.fr 08 novembre 2016

Forte mobilisation des infirmiers et aide-soignants pour dénoncer les cadences infernales

Plus d'un millier d'infirmiers et aide-soignants étaient rassemblés ce mardi matin devant la gare Montparnasse, à Paris, pour dénoncer leurs conditions de travail. Ces personnels répondent à un appel national inédit depuis 28 ans. L'intersyndicale CGT, FO, Sud a été reçue à la mi-journée par la direction générale de l'offre de soins. «Infirmiers méprisés, patients en danger», ont scandé les manifestants vêtus de blouses blanches ou bleues, masques sur le visage et calot sur la tête, avant de se diriger vers le ministère de la Santé. Le cortège était coupé en deux entre intersyndicale et organisations professionnelles. «Les sous-effectifs, c'est pas automatique», pouvait-on lire sur une pancarte, tandis qu'une longue banderole en tête de cortège titre : «#Soigne-toi et tais-toi». «Les conditions de travail se dégradent, la charge s'alourdit, nous n'avons pas de reconnaissance salariale et de plus en plus de tâches nous sont déléguées», dénonçait notamment Coline Mayjonad, 23 ans, infirmière dans un établissement privé parisien à but non lucratif. «On a de moins en moins de temps pour le relationnel avec les patients, parfois on a du mal à trouver du sens à notre travail», racontait, dépitée, la jeune infirmière. Un cortège de 3 500 manifestants à Paris Le taux de mobilisation sur l'ensemble des personnels hospitaliers appelés à la grève était dans la matinée de 8% (y compris les personnels assignés) et de 12% chez les infirmières, selon le ministère des Affaires sociales. À Paris, le cortège de 3 500 manifestants, selon la préfecture de police, scindé entre intersyndicale et organisations professionnelles, a rejoint à la mi-journée le ministère de la Santé.

À Strasbourg, entre 500 et 650 salariés des hôpitaux, selon les syndicats et la police, ont battu le pavé par un froid glacial, quasiment autant qu'à Orléans (500 selon les organisateurs). Ils étaient environ 250 à Rennes au slogan de "Ni amendable, ni négociable, retrait de la loi Touraine", 1100 à Nantes, selon la police. Ils étaient quelques centaines à Marseille, 450 à Montpellier, selon la préfecture, 350 à Tarbes, environ 200 à Lille, Besançon et Bourges, 300 à Nice et Nancy, ou encore 1 300 à Lyon selon la police (2 000 selon les organisateurs). Vers une grève générale ? L'intersyndicale, reçue par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), ne s'est vu proposer «qu'un groupe de travail sur la qualité de vie au travail», a regretté Denis Basset (FO). Elle se réunira mercredi pour envisager de nouvelles mobilisations, comme une «grève générale et une manifestation nationale à Paris», selon lui. «Il n'y a plus de place pour le patient» À l'appel des fédérations FO-CGT-Sud-CFTC de la fonction publique hospitalière et d'une vingtaine d'organisations, infirmières salariées, libérales ou étudiantes, infirmiers, mais aussi aides-soignants, agents administratifs et autres personnels hospitaliers étaient appelés à observer cette journée de grève. Plusieurs rassemblements étaient prévus, outre celui de Paris : à Nantes, à Marseille, à Toulouse, à Lyon, à Bordeaux...À Reims, les infirmiers et infirmières du bloc opératoire du CHU ont mis en place un barrage filtrant et distribuent des tracts. «On n'est pas dans une entreprise qui fabrique des boulons, on est sur de l'humain. Or, les agents n'ont plus le temps de discuter avec les malades, alors que cela pourrait leur permettre d'aller mieux et de contribuer à leur guérison. Il n'y a plus de place pour le patient», déplore Chantal Berthélémy, infirmière à l'hôpital d'Epernay (Marne). «Parfois il nous faudrait quatre jambes et quatre bras pour tout faire», poursuit cette gréviste, pour qui «tout cela s'est accentué au regard des objectifs financiers des hôpitaux qui doivent être rentables». Des suicides qui interpellent «L'absentéisme monte parce qu'on a épuisé les équipes, on rappelle les personnels sur leur temps de repos, les départs en retraite ne sont pas remplacés», dénonce la présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI) Nathalie Depoire. «Quand les infirmiers qui soignent les gens commencent à se suicider, il faut vraiment se poser des questions», renchérit Lila, infirmière anesthésiste de 52 ans, en référence aux suicides de plusieurs soignants, dont au moins cinq infirmiers cet été. Dans ce contexte, l'intersyndicale réclame l'«abandon» du plan d'économies de «3,5 milliards d'euros» sur trois ans d'ici à 2017, «l'arrêt des fermetures de lits» ou encore l'«abrogation de la loi santé» et de ses groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui font craindre des restructurations. De leur côté, les 17 organisations infirmières souhaitent mettre en avant leur profession, exercée par plus de 600 000 personnes et pourtant «méprisée» par les pouvoirs publics, selon le collectif. Valorisation des salaires en adéquation avec les compétences ou la pénibilité du travail, inclusion des infirmières dans les discussions sur le système de santé ou encore meilleurs droits sociaux pour les étudiants font partie des doléances. Avec «1,2 million de personnes âgées et malades chroniques» à leur charge, les infirmiers libéraux ont une place «légitime» dans l'organisation des soins, souligne Philippe Tisserand, de la Fédération nationale des infirmiers (FNI).

View more...

Comments

Copyright � 2017 NANOPDF Inc.
SUPPORT NANOPDF