français parlé

January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Écriture, Grammaire
Share Embed Donate


Short Description

Download français parlé...

Description

Le français parlé Qu'entend – on pas ''français parlé'' ? Idées reçues : – langue dégradée , bourrée de fautes, qui menacerait l'évolution de la langue française – registre familier, français non standard, relâché, pauvre, incohérent La langue parlée n’est pas une mauvaise langue écrite !!! Le français parlé, notamment l'oral spontané, n'est pas un « sous-français écrit », truffé d'approximations, d'hésitations, d'inachèvements, de fautes Toutes les langues sont d’abord parlées : beaucoup de langues ne sont que parlées, toutes les langues n’ont pas de système écrit. L’enfant commence son apprentissage de sa langue maternelle par la langue parlée, l’apprentissage de l’écrit venant ensuite. Il y a des usages variés de l’écrit comme de l’oral : il faut distinguer l’oral spontané, de l’oral utilisé dans un cours ou une conférence ; il en va de même à l’écrit. L'accord du participe passé en français parlé Le participe passé s'accorde en genre et en nombre avec son complément direct lorsque celuici est placé avant le verbe. Cette règle qui s'applique à l'écrit n'est pas la même en français parlé ! A l’oral, il y a accord dans les situations illustrées par les exemples suivants : c’est la seule petite fille que la caméra aura prise ils savent quelle note ils ont mise En revanche, il n’y a pas accord dans les situations illustrées par les exemples suivants : je l’ai mis dans le feu [l’allumette] la pile que tu as fait là au moins on voit qu’il l’a écrit tout seul sa lettre Le système des accords du participe passé à l’oral n’est pas comparable à celui du français écrit, mais à celui qui était enseigné par les grammairiens au XVIIe siècle. Ces grammairiens recommandaient en effet l'accord en genre et nombre. A l'oral : règle d'accord du participe passé d'un verbe conjugué avec avoir : le participe passé s'accorde en genre et en nombre avec son complément direct lorsque celui-ci est placé avant le verbe mais uniquement lorsqu'il se trouve en position finale.

Discussion de la notion de fautes Que dire de la tournure suivante : mon père il arrive mon père il est malade Il s’agit d’une tournure particulière appelée dislocation qu’on attribue aux enfants, aux régions… Or, tout le monde l’utilise, et elle est ancienne (les grammairiens du XVIIe discutaient déjà de son statut).

Des fautes si fréquemment attestées chez tout le monde qu’on ne peut plus les considérer comme des fautes. Des fautes qui n’en sont plus ! A l’écrit, la négation de phrase s’appuie sur ne, placé avant le verbe (à un temps simple ou l’auxiliaire (à un temps composé), et un deuxième élément tel que pas ou plus : Paul ne chante pas A l’oral, ne est très fréquemment absent, chez tous les locuteurs (omission dans les conversation = 95%). Cette absence s’explique par le fait que ne ne porte pas de sens : pour moi la solitude extrême c’est d’être avec des gens à qui je peux pas dire que ça va pas mais ça c’était un moyen c’était pas un objectif c’est pas non plus si absurde que ça même si ça n’est qu’une fois par trimestre

L'interrogation en qu'est-ce que Largement utilisée pour formuler une interrogation : qu'est-ce qu'il avait fait comme choix Elle permet d'éviter des tours un peu « ridicules » : cours-je ? lui réponds-je ? sont-ce vos amis ? seront-ce vos choix ? On la trouve aussi dans l’interrogation indirecte : je sais pas qu’est-ce que tu veux dire Le non accord en nombre de c'est c’est des dames qui sont très gentilles j’ai rien contre Les fautes typantes Il s'agit d'infractions qui agissent comme des marqueurs sociaux que certains ont appris à éviter sous l'influence des familles et des écoles. aller au docteur / aller chez le docteur Absence de subjonctif on prend de l’argile pour pas que la dynamite s’en va je suis heureux qu’il y a une pièce de plus Dans la conversation, DONT est souvent remplacé par QUE j’ai un pantalon qu’il est bleu j’ai une sœur qu’elle s’appelle Samia Auxiliaire AVOIR pour ETRE alors j’ai parti à Lyon pour voir le professeur X j’ai intervenu à l’hygiène

L'emploi des temps en français parlé (Les temps du français écrit ne sont pas tous utilisés à l’oral ou le sont différemment). Les temps de l'oral sont : • présent (il chante) • futur (il chantera) • imparfait (il chantait) • passé composé (il a chanté) • futur proche (il va chanter) plus fréquent à l'oral que le futur simple • plus-que-parfait (il avait chanté) Les temps qu'on ne trouve pas à l'oral : • passé simple (il chanta) • passé antérieur (il eut chanté) • futur antérieur (j'aurai ri) • les temps du subjonctif : présent, passé, imparfait, plus- que-parfait • les temps du conditionnel : présent, passé Les valeurs des temps du français parlé ne sont pas les mêmes qu’à l’écrit. Le présent n’est pas seulement susceptible de désigner un événement situé dans le présent. Il peut aussi renvoyer au passé : ce matin je me réveille et qu’est-ce que je vois ou futur : je viens demain le passé surcomposé (régionalisme : particularité de l’occitan et du franco- provençal) : je l’ai eu connu, je l’ai eu fait, on en a eu acheté, j’ai eu couru Le passé surcomposé : un régionalisme Le passé surcomposé (il en a eu fait) est considéré comme une faute par ceux qui ne connaissent pas cette particularité régionale : ça a eu payé Passé composé : un passé qu'on peut dater : j'ai couru le cent mètres Passé surcomposé : un passé qu'on ne peut pas dater, un passé indéterminé, coupé du présent du locuteur : j'ai eu couru le cent mètres Le passé surcomposé implique que cela m’est arrivé à une époque déjà ancienne, difficile à situer dans le temps. et ça lui arrive d’emporter la clef oh il l’a eu fait vous êtes sportif Jacques oh j’ ai eu couru mais depuis dix ans je ne cours plus Ce temps marque donc une nuance de sens utile et intéressante. L’emploi des propositions subordonnées en français parlé L’oral est généralement considéré comme moins complexe syntaxiquement que l’écrit. Et pourtant dans certaines situations les locuteurs recourent à de nombreuses subordonnées : il faut pas taper fort parce que si tu tapes fort tu risque de faire un bleu à l’intérieur de la corne

Emploi de ON pour NOUS on est pas encore au mois de janvier les bons sentiments on en est abreuvé nous on appelle des correspondants ou des tuteurs ON signifie « ILS », quand il est suivi de ME ou de NOUS ON signifie « NOUS » quand il n'est pas suivi de ME ni de NOUS Les valeurs de ON sont donc prédictibles : ON suivi de ME ou NOUS a toujours le sens de ILS

Le français parlé dans l'espace francophone Le français méridional Pas une seule variété unifiée de français du Midi (appelé aussi français méridional) : une diversité. D'un point de vue géographique : pays Basque (basque), pays Catalan (catalan), occitan ou langue d'oc (limousin, auvergnat, gascon, languedocien, provençal), francoprovençal. Cependant, on peut lister quelques unes des principales caractéristiques de variétés méridionales : Régionalismes lexicaux (issus principalement de l'occitan, mais pas seulement)

Le français en Belgique En Belgique, on ne parle pas le « belge » mais : le français (au sud, en Wallonie) le néerlandais (au nord, en Flandre) l’allemand  et des langues régionales (Bruxelles, la capitale, le français et le néerlandais sont toutes les deux langues officielles)

Le français en Suisse En Suisse, quatre langues nationales : allemand, français, italien, romanche Parmi les régionalismes lexicaux, on trouve les dénominations des trois repas principaux de la journée : déjeuner « petit-déjeuner » dîner « déjeuner » souper « dîner, repas du soir » cuire « faire bouillir de l'eau, du lait, etc. à des fins comestibles » poutzer ou poutser « nettoyer, faire le ménage » fatre « papa » cuisine habitable « cuisine assez grande pour servir en même temps de salle à manger » de dévaloir « vide-ordures, dans un immeuble » Emploi régional de quelques adverbes : j’allais droit te le dire (« précisément ») je le ferai déjà (« bien » = « je le ferai, soyez tranquille ») il va déjà venir (« il va venir, rassurez-vous ») Il veut pleuvoir (vouloir comme auxiliaire du futur proche : « il va pleuvoir ») NB : usage attesté également en Belgique, Alsace, Aquitaine, dans le Poitou- Charente ! Passé surcomposé : on a eu fait quelques courses, comme ça, entre nous, mais pas, pas de compétition (« il est arrivé par le passé qu’on fasse quelques courses, comme ça, entre nous, mais pas de compétition ») on est eu venu ici quelquefois le week-end mais c’était toujours fermé

Le français en Amérique du Nord Québec, Acadie (surtout Nouveau Brunswick), Louisiane Des suffixes très productifs : -age : magasinage « faire les magasins » -able : téléphonable « à qui l’on peut téléphoner » Modification des formes conjuguées des verbes : Ils sontaient (à la place de « ils étaient », pour l#imparfait du verbe être sur le modèle du présent à la même personne : sont) buver pour boire convainquer pour convaincre vivé pour vécu mouru pour mort Quelques propriétés syntaxiques des parlers nord-américains : •  Usage de la particule interrogative -tu Il l’a-tu vu ? •  Interrogatifs ou subordonnants suivis de que Qui que t’as vu ? Quand que tu viens ? Le gars avec qui que je travaille •  Emplois généralisés de que Le gars que je travaille avec (« avec qui/lequel je travaille) Les livres que vous aviez coutume de suivre la messe (« avec lesquels »)

View more...

Comments

Copyright � 2017 NANOPDF Inc.
SUPPORT NANOPDF