La subordination – DOCUMENT D`INTRODUCTION

January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Écriture, Grammaire
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La subordination – DOCUMENT D’INTRODUCTION Définition : La subordination, en grammaire, définit le rapport de dépendance entre deux phrases syntaxiques ou plus dans une même phrase graphique. La phrase subordonnée est insérée dans une phrase avec l’aide d’un subordonnant et ne peut être utilisée seule. Le rapport de dépendance s’incarne dans une fonction, la phrase subordonnée occupera une fonction dans la phrase dans laquelle elle est enchâssée. À l’instar de la coordination ou de la juxtaposition, la permutation est impossible avec une phrase contenant une phrase subordonnée. Exemples : Ne peut être seule :

Je pense qu’il va accepter cette proposition. ***Qu’il va accepter cette proposition.

Fonction :

La fille qui est assise à côté de moi te sourit. Complément du nom : La fille à mes côtés te sourit.

Permutation :

J’ai peur qu’il arrive plus tôt. *** Qu’il arrive plus tôt j’ai peur. Ma sœur mange et mon père lave la vaisselle. Mon père lave la vaisselle et ma sœur mange.

Lis cet extrait du roman La classe de neige, de Emmanuel Carrère (pages 39-40). Identifie les subordonnants. Il l’entendait lui dire comme à son seul ami, à la seule personne en qui il pouvait avoir confiance, qu’il était malheureux, que son père était mort d’une façon terrible, démembré ou jeté dans un puits, que sa mère vivait dans la peur de voir un jour ou l’autre reparaitre ses complices, avides de se venger sur elle et sur son fils. Hodkann, si impérieux, si railleur, avouait à Nicolas qu’il avait peur, qu’il était lui aussi un petit garçon perdu. Des larmes coulaient sur ses joues, il posait sa tête si fière sur les genoux de Nicolas et Nicolas caressait ses cheveux, lui disait des choses douces pour le consoler, consoler ce chagrin immense et toujours tu qui éclatait soudain devant lui, pour lui seul, parce que lui seul, Nicolas, en était digne. Hodkann disait, entre deux sanglots, que les ennemis qui avaient tué son père et que redoutait si fort sa mère risquaient de venir au chalet pour l’emmener, lui. Le prendre en otage ou simplement le tuer, abandonner son cadavre dans un sous-bois enneigé. Et Nicolas comprenait que c’était à lui de protéger Hodkann, de trouver une cachette où il serait en sureté quand ces hommes méchants, qui portaient des manteaux sombres et luisants, encercleraient le chalet, entreraient en silence, chacun par une porte afin que personne ne puisse s’échapper. Ils sortiraient leurs couteaux et frapperaient froidement, méthodiquement, résolus à ce qu’il n’y ait aucun témoin.

Les corps à demi nus des enfants surpris dans leur sommeil s’entasseraient au pied des lits superposés. Des flots de sang couleraient sur le plancher. Mais Nicolas et Hodkann seraient cachés dans un creux du mur, derrière un lit. Ce serait un espace étroit, sombre, un vrai trou à rats. Ils s’y serreraient l’un contre l’autre, les yeux brillants dans la pénombre, écarquillés par l’effroi. Ils entendraient ensemble, avec leurs propres souffles, les bruits affreux du carnage, cris d’épouvante, râles d’agonie, chocs sourds des corps qui tombent, vitres brisées dont les éclats entaillent davantage encore les chairs mutilées, petits rires brefs et secs des bourreaux. La tête tranchée de Lucas, le petit roux à lunettes, roulerait sous le lit jusqu’à leur cachette et s’arrêterait à leurs pieds, les fixant de ses yeux incrédules. Plus tard, il n’y aurait plus de bruit. Des heures passeraient. Les assassins seraient partis bredouilles, partagés entre le plaisir du massacre et le dépit d’avoir manqué leur proie. Il n’y aurait que des morts, dans le chalet, des montagnes d’enfants morts. Mais ils ne sortiraient pas. Ils resteraient toute la nuit serrés dans leur réduit, retranchés au cœur du charnier, sentant couler sur leurs joues un liquide chaud qui pouvait être le sang d’une blessure ou les larmes de l’autre. Ils resteraient là, tremblants. La nuit n’aurait pas de fin. Peut-être qu’ils ne sortiraient jamais.

1. Les manipulations syntaxiques et les subordonnées En isolant les subordonnées et en faisant ensuite quelques manipulations syntaxiques, nous pouvons voir qu’elles occupent des fonctions importantes dans la phrase comme : complément du nom, complément du pronom, complément de l’adjectif, CD du verbe, CI du verbe, attribut du sujet ou complément de phrase. Il l’entendait lui dire comme à son seul ami, à la seule personne en qui il pouvait avoir confiance, qu’il était malheureux, que son père était mort d’une façon terrible, démembré ou jeté dans un puits, que sa mère vivait dans la peur de voir un jour ou l’autre reparaitre ses complices, avides de se venger sur elle et sur son fils. Hodkann, si impérieux, si railleur, avouait à Nicolas qu’il avait peur, qu’il était lui aussi un petit garçon perdu.

P subordonnée en qui il pouvait avoir confiance

Effacement Oui (non) …à une seule personne…

qu’il était malheureux

Non Il l’entendait lui dire.

que son père était mort d’une façon terrible, démembré ou jeté dans un puits

Non Il l’entendait lui dire.

Déplacement Non …en qui il pouvait avoir confiance à la seule… Non Qu’il était malheureux il l’entendait lui dire. Non Que son père… il l’entendait lui dire.

Autres Remplacement par un GAdj La seule personne digne de confiance Remplacement par le pronom LE / CELA Il l’entendait LE lui dire. Remplacement par le pronom LE / CELA Il l’entendait LE lui dire.

Subordonnant

qui

qu’ (que)

que

FONCTION Complément du nom personne obligatoire CD du verbe dire

CD du verbe dire

que sa mère vivait dans la peur de voir un jour ou l’autre reparaitre ses complices, avides de se venger sur elle et sur son fils qu’il avait peur qu’il était lui aussi un petit garçon perdu

Quelle fonction occuperait une subordonnée qu’on peut remplacer par le pronom LUI ou le pronom LEUR? _________________________________________ Quelle fonction occuperait une subordonnée qui suivrait un verbe attributif comme être ou avoir l’air? ________________________________________ Quelle fonction occuperait une subordonnée qui pourrait être effacée et déplacée? ________________________________________

2. Un peu de pratique… Des larmes coulaient sur ses joues, il posait sa tête si fière sur les genoux de Nicolas et Nicolas caressait ses cheveux, lui disait des choses douces pour le consoler, consoler ce chagrin immense et toujours tu qui éclatait soudain devant lui, pour lui seul, parce que lui seul, Nicolas, en était digne. Hodkann disait, entre deux sanglots, que les ennemis qui avaient tué son père et que redoutait si fort sa mère risquaient de venir au chalet pour l’emmener, lui. P subordonnée qui éclatait soudain devant lui, pour lui seul

Effacement

Déplacement

Autres

Subordonnant

FONCTION

parce que lui seul, Nicolas, en était digne que les ennemis qui avaient tué son père et que redoutait si fort sa mère risquaient de venir au chalet pour l’emmener, lui qui avaient tué son père que redoutait si fort sa mère

Que remarques-tu entre les différents subordonnants utilisés et les différentes fonctions des phrases subordonnées? ___________________________________________________________________________________________________________

Qu’est-ce qu’un pronom relatif? ___________________________________________________________________________________________________________ Voici les trois sortes de phrases subordonnées, classe les phrases subordonnées du tableau ci-dessus et explique ton classement. Sortes de P subordonnées Phrase subordonnée relative

Phrase subordonnée complétive

Phrase subordonnée complément de phrase

Phrases subordonnées du #2

Explication

3. À toi de jouer! Le prendre en otage ou simplement le tuer, abandonner son cadavre dans un sous-bois enneigé. Et Nicolas comprenait que c’était à lui de protéger Hodkann, de trouver une cachette où il serait en sureté quand ces hommes méchants, qui portaient des manteaux sombres et luisants, encercleraient le chalet, entreraient en silence, chacun par une porte afin que personne ne puisse s’échapper. Ils sortiraient leurs couteaux et frapperaient froidement, méthodiquement, résolus à ce qu’il n’y ait aucun témoin. P subordonnée

Effacement

Déplacement

Autres

Subordonnant

FONCTION

4- Les différents usages de que Si tu as bien fait ton travail, tu sais que que peut être un pronom relatif ou une conjonction, tous deux étant des subordonnants. Maintenant, observe cette phrase et explique ce qu’est que, et pourquoi ce n’est pas une phrase subordonnée. Il n’y aurait que des morts, dans le chalet, des montagnes d’enfants morts.

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5- La phrase subordonnée n’est pas toujours nécessaire, partie 1.

…que sa mère vivait dans la peur de voir un jour ou l’autre… **Sa mère vivait dans la peur qu’elle le voie un jour ou l’autre… …ses complices, avides de se venger sur elle et sur son fils… **Ses complices, avides qu’ils se vengent sur elle et sur son fils… … [il] lui disait des choses douces pour le consoler… **Il lui disait des choses douces pour qu’il le console…

Pourquoi les verbes à l’infinitif ont-ils été utilisés plutôt que des phrases subordonnées? Quelle est la différence entre les deux types de construction? __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________

Fais-en ressortir une règle quant à l’utilisation des phrases subordonnées et des groupes infinitifs. ____________________________________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________________________________

6- La phrase subordonnée n’est pas toujours nécessaire, partie 2. Regarde bien le texte complet à la première page, voici la deuxième partie. Il n’y a pas de phrases subordonnées (ou presque) dans cette partie. Note toutes les différences que tu vois dans le style entre la première et la deuxième partie. Les corps à demi nus des enfants surpris dans leur sommeil s’entasseraient au pied des lits superposés. Des flots de sang couleraient sur le plancher. Mais Nicolas et Hodkann seraient cachés dans un creux du mur, derrière un lit. Ce serait un espace étroit, sombre, un vrai trou à rats. Ils s’y serreraient l’un contre l’autre, les yeux brillants dans la pénombre, écarquillés par l’effroi. Ils entendraient ensemble, avec leurs propres souffles, les bruits affreux du carnage, cris d’épouvante, râles d’agonie, chocs sourds des corps qui tombent, vitres brisées dont les éclats entaillent davantage encore les chairs mutilées, petits rires brefs et secs des bourreaux. La tête tranchée de Lucas, le petit roux à lunettes, roulerait sous le lit jusqu’à leur cachette et s’arrêterait à leurs pieds, les fixant de ses yeux incrédules. Plus tard, il n’y aurait plus de bruit. Des heures passeraient. Les assassins seraient partis bredouilles, partagés entre le plaisir du massacre et le dépit d’avoir manqué leur proie. Il n’y aurait que des morts, dans le chalet, des montagnes d’enfants morts. Mais ils ne sortiraient pas. Ils resteraient toute la nuit serrés dans leur réduit, retranchés au cœur du charnier, sentant couler sur leurs joues un liquide chaud qui pouvait être le sang d’une blessure ou les larmes de l’autre. Ils resteraient là, tremblants. La nuit n’aurait pas de fin. Peut-être qu’ils ne sortiraient jamais.

__________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ Trouve les quatre phrases subordonnées de cette deuxième partie et consigne-les dans le tableau suivant. P subordonnée

Effacement

Déplacement

Autres

Subordonnant

2013 – Collège de Montréal – Valérie Tremblay

FONCTION

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