Le musée anthropologique de Mexico

February 4, 2018 | Author: Anonymous | Category: Histoire, Histoire globale, Aztec
Share Embed Donate


Short Description

Download Le musée anthropologique de Mexico...

Description

Le musée anthropologique de Mexico 31-10-2010 Téotihuacan 01/11/2010

Le Musée National d’Anthropologie (MNA ) a été inauguré en 1964, il est situé à Mexico, dans le bois de Chapultepec et est dédié aux civilisations de la Mésoamérique. Avec ses 36 000 m2 d’exposition, c'est un des plus importants musées de l’Amérique Latine (« le plus beau musée du monde » selon André Malraux)

Le célèbre pilier parapluie porte une immense coupole de 84 m de long : la plus grande structure de béton du monde soutenue par un seul point. Du sommet du support, l’eau jaillit et retombe en pluie sur le sol, combinant fraîcheur et beauté. L’eau symbolise les cycles de la nature et évoque le dieu de la pluie Tlaloc. Le jour de notre visite, l’eau n’était pas là, n’est-ce pas Mirta ?

Le pilier monumental, recouvert de bronze martelé, est décoré de motifs et ornements symboliques, il évoque plus spécialement le dieu de la pluie Tlaloc. D’autres motifs représentent divers aspects de l’histoire du Mexique : l’arbre mythologique des indigènes préhispaniques, la nationalité mexicaine mélange d’indigènes et d’européens. Au bas de la colonne, l’aigle (le jour) et le jaguar (la nuit) symbolisent les éléments contraires de l’univers précolombien.

Vue satellite du musée qui permet de bien visualiser le parapluie. Les douze salles d’exposition du rez-dechaussée entourant la cour sont consacrées aux civilisations précolombiennes. Chaque salle est organisée par région. Tout d'abord, trois salles d'introduction à l'anthropologie, puis la salle préclassique (vallée de Mexico), la salle Teotihuacán et la salle Toltèque; la salle Mexica (au milieu entre Toltèque et Oaxaca), consacrée à la civilisation aztèque; la salle Oaxaca (Zapotèques et Mixtèques); le Golfe du Mexique (Huastèques, Totonaques et Olmèques) ; la salle Maya ; les cultures du Nord et de l'Occident.

Trois grandes périodes : Préclassique : -2500 à 250 Classique : 250 à 900 Postclassique : 900 à 1521 Culture

Période

Localisation

Mayas

du XIe siècle av. J.-C. au XVIe siècle

De la péninsule du Yucatán (Mexique) au Honduras

Olmèques

du

XIIIe siècle

av. J.-C. au

VIe

siècle av. J.-C.

Côte du Golfe et le long de la côte Pacifique (État du Guerrero, Oaxaca et Chiapas) jusqu’au sud du Costa Rica

Zapotèques du VIe siècle av. J.-C. au VIIIe siècle

Côte pacifique de l'État d'Oaxaca (Mexique)

Teotihuacán du IIe siècle av. J.-C. au VIIIe siècle

Ville de Teotihuacán, État de Mexico (Mexique)

Toltèques

du Xe siècle au XIIIe siècle

État de Mexico (Mexique)

Aztèques

du XIVe siècle au XVIe siècle

Ville de Mexico, principalement, mais aussi jusqu'à l'est de l'État de Veracruz (Mexique)

1ère salle d'introduction à l'anthropologie Arbre de vie représentant l’explication historique de la diversité ethnique et de la richesse culturelle du Mexique d’aujourd’hui. Exemple d’artisanat traditionnel en argile de la ville moderne de Metepec. Auteur : Miguel Angel Gutierrez.

La salle de la période préclassique (- 2500 à 250) Après une longue période au cours de laquelle les hommes du Mexique ancien ont domestiqué le maïs et d'autres végétaux, ce qui les a rendus moins dépendants de la chasse, sont apparus, vers 2500 av. J.-C, les premiers villages. Les agriculteurs ont fondé des villages, tels Tlatilco et Tlapacoya. C'est essentiellement de là que proviennent les nombreux récipients et statuettes de cette époque ainsi que les figurines en argile représentant des femmes nues, avec des maquillages faciaux et corporels complexes, manifestations du culte à la force féminine de la nature. Les statuettes de chamans, les masques, les vases dits de l'Acrobate et du prêtre d'Atlihuayan, manifestent la présence de la culture olmèque au centre du Mexique. A partir de 600 av. J.-C., au cours de l'époque préclassique récente, apparaissent les premières bases pyramidales, sièges du culte à Huehueteotl, le dieu du feu, et à Tlaloc, dieu de la pluie.

Les animaux sont souvent représentés à la période préclassique. Ci-dessus, bonbonne zoomorphe représentant un tatou. Les incisions en courbe sur la carapace constituent un élément décoratif. Les deux objets proviennent des fouilles de Tlatilco (état de Mexico). Milieu de la période préclassique.

Beau pendentif. Milieu de la période préclassique

Période préclassique

Au début du préclassique, les statuettes sont asexuées, hommes et femmes se ressemblent. Il faut attendre la fin du préclassique pour les représentations sexuées. Ici, statuettes de femmes avec hanches proéminentes symbolisant la fertilité alors que les bras sont atrophiés. Fin de la période préclassique.

Les figurine de Tlatilco représentent des femmes aux petits seins pointus, habillées le plus souvent de jupettes courtes.

Une des sépultures de Tlatlico contenait comme offrande un récipient en forme d’homme se contorsionnant, il pourrait s’agir d’un chaman (cet objet olmèque en argile de couleur crème est appelé « l’Acrobate »). Préclassique moyen.

Les Olmèque ont rendu un culte à un personnage robuste au crâne déformé qui, par son expression et l’absence d’organes sexuels, fait penser à un homme affecté de mongolisme. Ce type de sculpture est surnommé « Baby Face » et est considéré comme l’union entre la femme et le jaguar. Période : milieu du classique. Les "Baby Face" représentent souvent des enfants avec un visage mystérieux, au crâne déformé, aux yeux bridés et dont la bouche présente des fentes vers le bas. Ici, fragment de « Baby Face» provenant du site archéologique olmèque de Gualupita. (état de Moelos). L’expression est énigmatique, le visage a conservé la couleur blanche du kaolin tandis que le rouge symbolise les cheveux.

LA SALLE DE TEOTIHUACAN La salle de Teotihuacán (« la ville où sont nés les dieux »* ) Dans cette salle sont exposés les objets les plus importants découverts lors des fouilles archéologiques de Teotihuacán et qui montrent l'extraordinaire développement de cette ville préhispanique, la plus ancienne de la Mésoamérique. Sa présence et sa prédominance sont caractéristiques de l'époque classique du Haut Plateau central (100 av J.-C. - 750 ap. J.-C.). Le plus surprenant est que le nom du site et de tous les bâtiments furent attribués par les Aztèques qui découvrirent le site de Teotihuacán en l'état, c'est-à-dire abandonné de toute population depuis déjà trois siècles. Et ils ne savaient rien de leurs anciens occupants, les Toltèques, qui eux-mêmes ignoraient tout des premiers fondateurs de la ville. Nous ignorons même si Teotihuacán s'appelait déjà Teotihuacán à l'époque de sa fondation. Nous n'avons pas de trace d'écriture, ni donc de chronologie. Mais avec les Aztèques, la cité renaissait une seconde fois de ses cendres pour mieux triompher. Mais pour peu de temps... Les Aztèques choisiront Tenochtitlán (Mexico) à 50 km plus au sud comme capitale, plus pour des raisons pratiques et politiques que religieuses. Ce n'est qu'au milieu du siècle dernier que la cité fut redécouverte. Elle n'avait plus l'aspect d'une ville sacrée car tout avait été recouvert par la végétation, même les pyramides ! Elles ressemblaient alors à de vulgaires collines... C'est ce qui explique que la cité passa inaperçue pendant plus de trois siècles et ne fut donc ni pillée, ni détruite, ni profanée. Teotihuacán, a été à son apogée une des cinq plus grandes villes du monde, avec jusqu’à 250 000 habitants. * Selon la légende, les Dieux s’y réunirent pour créer le Soleil et la Lune. Plus précisément, c'est le lieu où Quetzalcóatl et Tezcatlipoca, le Dieu noir de la nuit, ont créé les hommes en mélangeant les os des anciens morts et le sang offert par les autres Dieux. De ce mélange sont sortis les premiers hommes du « Cinquième Soleil », le dernier cycle avant la fin définitive du monde. En remerciement pour tant de générosité, les hommes construisirent deux temples à la mesure de cette puissance divine.

Le plan de Teotihuacán manifeste une originale conception urbaine ; l'axe central est la Chaussée des Morts (4 km sur 45 m de marge) ponctuée par les Pyramides du Soleil et de la Lune. Dans sa partie sud, se trouve la Citadelle, où vivaient les gouverneurs et où se dresse la Pyramide (ou temple) des Serpents à plumes (Quetzalcoatl) dont une superbe réplique est présentée dans la salle. Ce vaste enclos abrite le temple de Quetzalcóatl élevé vers 150 ap. J.-C. Le temple porte des sculptures de serpents couverts de plumes, images de Quetzalcóatl, accompagnées de représentations d'une divinité grotesque affublée de crocs que l'on a identifiée comme étant Tlaloc, le dieu de la Pluie.

Au 2ème plan, la Citadelle entourée de 4 grands murs de 400 m de côté surmontés de 15 pyramides. Ce vaste enclos abrite le temple de Quetzalcóatl .

Pour dégager sa façade Ouest, ornée de remarquables sculptures en excellent état de conservation, les archéologues ont dû démolir la partie postérieure d'une pyramide plus récente.

Touristes devant le temple de Quetzalcóatl dans la Citadelle.

Le temple de Quetzalcóatl

Le temple compte sept degrés. Les deux rampes qui flanquent l'escalier étaient peintes en bleu, elles sont décorées de têtes de serpents à collerette de plumes. La gueule des serpents était rouge, les crocs blancs et les plumes vertes tandis que les yeux étaient incrustés d'obsidienne. Les têtes de serpent simulent sa sortie de la montagne sacrée.

Coquillages

Tlaloc

Le temple de Quetzalcóatl, détails. Au premier plan, têtes de serpents, au second plan, Tlaloc, les coquillages et escargots de mer incrustés dans le mur. Toutes ces sculptures étaient revêtues d'une fine couche de stuc qui masquait les irrégularités de la pierre. II subsiste par endroits des traces de peinture. Les coquillages étaient peints en rouge et en jaune, les escargots marins en blanc.

Le temple de Quetzalcóatl

Sur les panneaux latéraux, des serpents et Tlaloc émergent du mur

Le temple de Quetzalcóatl

Reconstitution au musée anthropologique, grandeur nature, en fibre de verre, d’un panneau latéral. Il est décoré de têtes de serpents (Quetzalcóatl) surgissant de collerettes de plumes. Ces têtes alternent avec des masques très stylisés, que certains identifient avec des effigies du dieu de la Pluie, Tlâloc. Entre ces masques, on retrouve des coquillages et des escargots symbolisant les eaux terrestres. La base est décorée d’un long serpent ondulant.

Lors de fouilles réalisées aux abords du temple, on a trouvé cent vingt-six squelettes placés en demi-flexion, les mains jointes derrière le dos et des maxillaires humains en pendentifs, emblèmes des guerriers.

La pyramide du Soleil est la deuxième en taille du Nouveau Monde, après la Grande Pyramide de Cholula et la Pyramide de la Lune. Contrairement à beaucoup d'autres pyramides mésoaméricaines, elle a, pour l'essentiel, été construite d'un seul jet. Son avant-corps constitue la principale adjonction ultérieure. Le temple qui occupait son sommet a disparu.

À l'origine de sa construction se trouve une grotte d'origine volcanique longue d'une centaine de mètres. Les grottes jouent un rôle important dans les religions mésoaméricaines : elles sont un symbole de fertilité, le lieu d'émergence de l'homme, mais aussi un accès à l'inframonde, celui de la mort.

La pyramide du Soleil, construite au-dessus de la grotte, comporte cinq degrés en talus. Haute de 65 mètres, elle forme approximativement un carré de 225 mètres de côté, dont le volume totalise plus d'un million de mètres cubes.

Au sommet de la pyramide du Soleil, en arrière plan, la pyramide de la Lune

La pyramide de la Lune est située à l'extrémité nord de la chaussée des Morts, elle n'est pas aussi imposante ni aussi élevée que la pyramide du Soleil. Elle fut achevée vers 300 ap. J.-C. Elle est édifiée sur une plate-forme de 120 m sur 150 m, pour une hauteur de 43 mètres.

De la pyramide de la Lune, on voit toute l’importance de la chaussée des Morts. On pense que l'autel, au centre de la place de la Lune, servait à la représentation de danses religieuses. Tout autour, douze plates-formes de temples. En arrière plan, à gauche, la pyramide du Soleil.

Les plates-formes qui supportaient les temples sont également impressionnantes

La pyramide du Soleil. A une certaine époque, la pyramide du Soleil présentait sur sa façade des éléments funéraires de caractère rituel. Ce fragment de disque en est une illustration, il porte en son centre un crâne humain tirant la langue, son auréole ressemble à un grand nœud de papier plissé.

A l'ouest de la pyramide de la Lune, se trouvent les vestiges de magnifiques bas-reliefs et de peintures murales dans les palais de Quetzalpapálotl, palais des Jaguars, temple des Escargots emplumés. Ci-dessous, le palais des Jaguars : un jaguar, coiffé d’un couvre-chef, souffle dans une coquille.

Le bec du perroquet

La fleur

Dans le temple des Escargots emplumés, une frise représente des perroquets La fleur arrosant une fleur avec leur bec.

Brasero en argile dans lequel on brûlait des substances odorantes. Il est décoré de l’image stylisée du dieu de la chaleur et du feu, portant un pectoral en or. Deux épis de maïs sortent du récipient.

Ce masque taillé dans la roche volcanique couvert de mosaïques de turquoises a été découvert dans l’Etat de Guerrero, ce qui montre l’influence de Teotihuacan dans cette région. Les sourcils, la fleur sur le front, l’ornement nasal en forme de frise grecque sont faits de coquillages rouges.

Masque funéraire caractéristique de Teotihuacan : visage idéalisé évoquant la jeunesse. Les traits horizontaux étaient destinées à recevoir une mosaïque de turquoises et de coquillages. PS : les 2 photos ne sont pas de moi.

Statue géante monolithe en pierre volcanique. Elle provient de l’avant de la pyramide de la Lune et représente la déesse Chalchiuhtlicue, divinité de l’eau (époque classique , 300 à 800)

De tous les récipients en céramique de Teotihuacan, les vases tripodes (ici, on ne voit pas le 3ème pied) sont les plus originaux. Ils étaient destinés aux rites religieux.

SALLE TOLTEQUES Depuis l'abandon de Teotihuacan, il s'est produit, dans la région centrale de la Mésoamérique, une profonde transformation dans tous les domaines de la culture, ce que montre la salle toltèque à travers la vie des villes qui se sont développées de 700 à 1300 ap. J.-C. Cette étape comprend deux périodes que les archéologues désignent sous les noms d'Épiclassique et de Postclassique ancien, la première se manifestant dans les sites de Cacaxtla, de Xochitecatl et de Xochicalco. Un fragment des peintures murales sur la guerre, de Cacaxtla, une localité de l'État de Tlaxcala, reconnue mondialement pour son patrimoine pictural, inaugure la salle. Xochitecatl est un site archéologique récemment étudié, d’où l’on retiendra la découverte de curieuses figurines qui mettent en évidence le culte féminin ancestral dans la Mésoamérique.

Reproduction d’une peinture murale de la cité de Cacaxtla (site archéologique situé dans l‘État de Tlaxcala). Au centre, l’hommeoiseau, aves ses ailes sur les avant-bras, porte sur la tête un panache d’aigle et tient un bâton de commandement dans la main droite. Ses sandales sont en forme d’ailes avec des serres d’oiseaux, symboles de férocité du guerrier aigle. Il est debout sur un serpent à plumes de style teotihuacan qui représente l’inframonde. Sur le flanc droit du mur, figure un second personnage peint en noir, couleur distinctive des grands prêtres. Il pourrait s’agir d’un seigneur de Tikal (grande cité maya, au Guatemala, conquise par Teotihuacan au IVe siècle).

Salle des Toltèques

Reproduction d’une peinture murale de la cité de Cacaxtla : le guerrierjaguar. La peau de bête que porte le personnage caractérise la classe des guerriers. Dans sa main, un bâton de commandement. Il est debout sur un serpent-jaguar associé à la terre, aux forces telluriques et à l'inframonde. Sur le flanc droit du mur, un personnage d'un rang inférieur porte un vase de Tlâloc ; de l'eau bleu sort de son nombril.

Cette troisième fresque représente un haut dignitaire encadré à droite par un plan de maïs et une grenouille, à gauche par un plan de cacao et une tortue. Cacaxtla était un lieu important de production agricole où l'on vénérait l'étoile du matin, Vénus, en relation directe avec l'eau, la fertilité et les sacrifices. Le haut dignitaire est du reste paré pour la mort ; il est peint en bleu, la couleur des victimes de Tlâloc, dieu de l'agriculture; sur les yeux, les cercles qui représentent les anneaux du jeu de balle attribué à ce dieu. La tortue et la grenouille renvoient à l’inframonde (le monde souterrain des morts).

Implants de perles de jade

Halte, on ne passe pas ! - A gauche : en début de journée - A droite : en fin de journée

Stèles de Xochicalco couverts de nombreux éléments : glyphes et symboles. A gauche, au centre de la stèle, le dieu Quetzalcoalt dont le visage sort de la gueule d’un serpent. Xochicalco est situé dans l’Etat de Morelos (« le lieu des fleurs »). Aussi, on y rendait le culte du dieu de la pluie qui apparaît sur la stèle du centre, il porte un masque fantastique et une fleur sort de sa langue.

Salle toltèque

A Tula, les toits des temples étaient soutenus par des atlantes, colonnes en pierre à forme humaine. Il s’agit ici de guerriers (h : 4m50) avec leurs armes et leurs ornements caractéristiques.

Les atlantes à Tula

Tête d’un guerrier barbu, déguisé en coyote. Matériel utilisé : céramique plombifère, couverte de mosaïques en petites pièces de nacre et d’os. La plus belle pièce de la salle toltèque

Image de la mort liée aux sacrifices des joueurs de pelote pour les divinités de l’inframonde. Le perdant était sacrifié.

La salle MEXICA (culture aztèque, période postclassique) Cette salle de 80 m de côté et de 15 m de hauteur rassemble des centaines de pièces de l'empire aztèque (1325-1521). La pièce maîtresse est la pierre du Soleil ou calendrier aztèque (en arrière plan). En 1325, au post-classique tardif, est fondée la ville de Tenochtitlân (Mexico). Rapidement, le pouvoir s'exprime dans un art monumental. Les Mexicas représentent leurs dieux, leurs animaux et leurs objets de culte dans des œuvres, statues et bas-reliefs, de proportions impressionnantes.

. Elle a été découverte à la fin du XVIIIème siècle dans la ville de Mexico, pendant les travaux de construction de la nouvelle cathédrale. Cette pierre basaltique circulaire a un diamètre de 3.59 m et pèse 25 tonnes. Elle se trouvait sur la pyramide double de Tenochtitlán (voir diaporama précédent), dédiée à Tlaloc et Huitzilopotchli, dieux de la pluie et de la guerre, mais aussi dieux de l'Homme nouveau et de la guerre fleurie. Datant de l'époque d'Axayacatl (6ème roi Aztèque), elle est sans doute une réplique d'une pierre originale qui se serait perdue dans un lac situé de nos jours à côté du musée d'anthropologie de Mexico. La Pierre du Soleil, également appelée " calendrier aztèque " est non seulement un calendrier mais aussi une pierre commémorative d'une date sacrée car comme les stèles mayas, certaines pierres aztèques rappelaient une fête rituelle célébrée tous les 52 ans. On retrouve en effet gravée sur cette Pierre du Soleil la date du 13 Acatl qui marqua la fête du Feu nouveau en l'année 1479.

La Pierre du Soleil ou « calendrier aztèque »

Le feu nouveau va illuminer le monde pour un cycle de 52 ans. L’échelle est ici

8 cercles concentriques 8 triangles qui représentent Les rayons solaires

1

8

Le cercle central représente le visage du Soleil (Tonatiuh) avec ses deux griffes qui saisissent 2 cœurs pour se fixer à l'univers. Il est symbole de vitalité et du "mouvement immobile". Sa langue, matérialisée par un couteau d'obsidienne, symbolise le sacrifice de soi-même, source de vitalité et de création de la cinquième ère.

Le deuxième cercle laisse apparaitre les symboles des dieux Ehecatl, Tezcatlipoca, Tlaloc et Chalchiuhtlicue et évoque la légende des soleils en rappelant la façon dont les 4 soleils (les mondes) précédents ont été détruits par des jaguars, le vent, le feu, l'eau. Cet ensemble de glyphes forme l'expression « Nahui Ollin Tonatiuh » (« la cinquième ère ») évoquant le monde actuel des hommes. Ce cercle tourne de gauche à droite, suivant le mouvement apparent des étoiles.

Le 3éme cercle contient les 20 glyphes correspondant aux 20 jours du mois.

Les 20 jours du mois Les Mayas ont développé un système de calendriers très complexes pour marquer le temps. Les calendriers les plus connus sont : - le Tzolkin ou calendrier sacré basé sur un cycle de 260 jours (il associe les nombres de 1 à 13 avec une séquence de 20 signes appelés glyphes qui s'entremêlent et se répètent sans cesse). - le Haab basé sur un cycle solaire de 365 jours comme notre calendrier Grégorien (il se compose de 18 mois de 20 jours et d’un mois de 5 jours).

Le 4ème cercle représente les 260 jours du calendrier sacré. On y retrouve en effet 52 cases contenant chacune 5 points, ces derniers matérialisant un jour chacun (5 x 52 = 260).

Le 5ème cercle est lié à la planète Mars, dont la révolution synodique de 780 jours équivaut à 260 x 3. Le 6ème cercle correspond à la planète Jupiter. Le 7ème Cercle est celui de Saturne. Cette frange composée de 28 petits arcs (qui rappellent les vertèbres du serpent) est dédiée à Saturne. En effet, Saturne réalise 28 révolutions synodiques en presque 29 ans tropiques.

Le 8ème cercle est le cercle de la Voie lactée, Il est composé de 2 serpents (divisés en 13 segments-cieux), gueules en bas en flamme représentant chacun 52 ans. Le symbole entre les 2 queues des serpents (tout au-dessus de la pierre) est la date de la fête du Feu nouveau que commémore la pierre : « année 13roseau » (1479). La pierre est ici recolorée.

Le 8ème cercle, sur la tranche, est bien visible ici. Pour en savoir plus : http://www.americasfr.com/civilisations/calendrier.html #cercle8

Le cuauhxicalli (réceptacle de l'aigle ) de Moctezuma Ilhuicamina. Cet autel en pierre monolithe était utilisé pour y déposer le cœur excisé des victimes des sacrifices humains. Les Mexicas y ont représenté ici, sur la face supérieure les rayons du soleil et sur le pourtour les conquêtes menées par l’empereur au nom de cet astre. Cette pierre a été mise au jour en 1987 dans l'enceinte du Templo Mayor de Mexico-Tenochtitlan, sous la fontaine du deuxième patio de la pyramide de Tezcatlipoca.

La pierre de Tizoc est un autre cuauhxicalli, elle a été sculptée sous le règne du huey tlatoani Tizoc. Sur le pourtour se trouve une frise qui représente 15 guerriers aztèques tenant un captif par les cheveux. Chaque captif est identifié par un glyphe désignant une localité. Le pied gauche de chaque guerrier se termine par un miroir fumant, associé au dieu Tezcatlipoca.Seul un des guerriers est identifié par le glyphe représentant une jambe habituellement associé à Tizoc. (1481-1486). En-dessous de la procession, on distingue le symbole de la Terre, sous la forme d'une peau de crocodile. Découverte en 1790, cette œuvre échappe de peu à la destruction, on voulait en faire des pavés!

La face supérieure de La pierre de Tizoc est ornée d'un disque solaire à huit rayons. La rigole creusée dans la couronne solaire servait à l'écoulement du sang jusqu'à une des gueules de Tlaltecuhtli (dieu de la Terre), scupltée sur le côté. Cette pierre monolithe de 2,65 m se trouvait au pied de l'escalier du temple principal de Tenochtitlân. Tizoc posa la première pierre du nouveau temple de Tenochtitlân en l'an naui acatl (« Quatre-Roseau », c'est-à-dire en 1483 de notre calendrier), mais le temple fut achevé par son frère et successeur, Ahuitzotl, et inauguré en 1487, au cours d'une cérémonie qui entraîna le sacrifice de centaines de prisonniers.

L'Ocelotl-cuauhxicalli (Ocelotl signifie «jaguar» en nahuatl). Le récipient pour recueillir le cœur des guerriers sacrifiés est bien visible sur le dos du jaguar.

Les plus anciennes représentations de ce type ont été trouvées à Chichen Itza, cette forme de cuauhxicalli pourrait donc dater de l'époque toltèque ou plus tôt. Le jaguar, était considéré comme une puissance de la nuit et symbolise le soleil couchant. La paroi intérieure du vase est sculptée de motifs de plumes d'aigle et de pierres précieuses qui ornent le symbole du sang des sacrifiés. Au fond du récipient, en bas relief, les dieux Huitzilopochtli et Tezcatlipoca se percent le lobe des oreilles, pratique d'autosacrifice. Dimensions : 2mx1m.

Encore un cuauhxicalli

L’intérieur du réceptacle de l’aigle où l’on déposait les cœurs arrachés aux victimes avec des couteaux de pierre en silex ou en obsidienne. Au fond, la sculpture représente une boule de paille appelée zacatapayoli contenant des épines de maguey avec le sang de ceux qui se sont auto mutilés avec les épines par pénitence.

Et voilà les couteaux en pierre pour arracher le cœur vivant des sacrifiés

Le disque de Chalco. Il est associé au culte du soleil. Ses éléments géométriques évoquent la chaleur de l’astre et les quatre directions de l’univers Basalte, 102cm x 20cm.

A gauche, pierre sculptée de couronnement des édifices de Tenochtitlan. Un serpent délimite par son corps la pierre. Cette représentation prend modèle sur des sculptures utilisées auparavant à Xochicalco. Elle évoque sans doute la ville antique.

La tête du serpent

Xochicalco : couronnement du mur de la pyramide du serpent emplumé

Statue en terre cuite, en taille réelle, d'un prêtre qui représente le dieu de la Mort. Elle ornait l'entrée du Temple Mayor. Les ornements et les insignes sont ceux de Mictlantecuhtli. le dieu de la mort. Son nom signifie "seigneur du Mictlan", le domaine de la mort, le lieu le plus bas de l'inframonde. Selon un des mythes de la création du monde, c'est là que Tezcatlipoca et Quetzalcoatl l'ont enfermé en mettant en ordre les éléments. Comme principal dieu de la mort, le culte de Mictlantecuhtli était particulièrement important et impliquait des sacrifices humains et des actes de cannibalisme.

Côté pile

H : 3,5 m

Côté Coatlicue (« la jupe de face serpents »), la déesse de la Terre et mère de tous les dieux. Elle représente la force féminine de la nature. Elle est aussi le symbole du sacrifice humain et son visage, à deux têtes de serpents, fait allusion à son autre nom « Cihuacoatl , la femme serpent. ». Plus de détails dans le diaporama précédent.

Le coyote, dont le nom dérive du Nahuatl coyotl, est un animal lié au dieu Tezcatlipoca du fait de sa férocité et de son comportement sexuel particulier. L’animal sacré est représenté avec le corps recouvert de cheveux et de plumes qui semblent plaqués par le vent. Dans un conte, le coyote réussit à s'accoupler avec une femme qui a tué tous les autres hommes du monde pendant l'acte sexuel. Assise d’un siège de cérémonie représentant un félin assimilé au grand dieu aztèque Tezcatlipoca, Provenance Veracruz.

Jaguar rugissant. Les Mexicas, comme les Toltèques à Tula (voir plus loin), utiliseront sur leurs édifices des processions de jaguar comme décoration.

Tezcatlipoca représenté dans le Codex Borgia

Tezcatlipoca (nom nahuatl signifiant littéralement « Miroir fumant ») est un dieu de la mythologie aztèque. C'est la plus crainte de toutes les divinités aztèques. Dans son temple, sa statue était cachée et seuls quelques prêtres pouvaient la contempler. Une fois par année, on lui réservait toujours le plus beau des captifs pour sacrifice et quatre jeunes filles pour lui servir symboliquement d'épouses. Tezcatlipoca est associé à de nombreux concepts : la nuit, la discorde, la guerre, la chasse, la royauté, le temps, la providence, les sorciers et la mémoire. Obscur comme la nuit, le Tezcatlipoca noir a le corps entièrement couvert de cette couleur, exception faite des rayures jaunes de son visage qui l'associent au jaguar. Son attribut est le miroir d'obsidienne, objet divinatoire lui permettant de lire l'avenir et le cœur des hommes, qu'il porte soit autour du cou, soit à sa cheville. Celle-ci est souvent figurée estropiée ou terminée par un serpent, évocation de son combat avec le monstre Cipactli, du corps duquel les dieux créèrent le monde. L'autre pied porte souvent un sabot, signe de son agilité.

Le mur des jaguars à Tula. Le jaguar, animal de la nuit, est la représentation du soleil quand il parcourt le ciel nocturne.

Cihuacoatl (femme serpent), sœur de Huitzilopochtli, était la déesse de la Terre, et donc associée au maïs. Elle était généralement vêtue d'une jupe et d'un chemisier blanc, la bouche largement ouverte et garnie d'horribles dents. Son culte demandait le sacrifice des prisonniers de guerre. Son image était gardée à Ténochtitlan dans une grande pièce (Tlillan) toujours plongée dans l'obscurité ; ce sanctuaire n'était accessible qu'en rampant et l'entrée était fermée par un couvercle. Lors d'une grande fête dédiée à la déesse qui se déroulait après le crépuscule dans l'obscurité, une jeune fille, qui avait été révérée comme la déesse ellemême les jours auparavant, avait la poitrine ouverte d'un coup de couteau rituel et on lui arrachait le cœur, son sang était récupéré dans un bol pour être versé sur la statue de Cihuacoatl, puis son cadavre était dépecé et la peau était portée par un prêtre. Finalement la dépouille était jetée sur les corps de quatre autres victimes. La déesse tient un serpent dans la main droite et un épi de maïs dans l’autre. Provenance : Morelos

Avec le masque de Tlaloc (dieu de la pluie) en plus. Terre + eau = maïs (base de l’alimentation)

C U L T E

D U M A Ï S

A mon avis, ce n’est pas l’aumône mais peut-être le bol servant à recueillir le sang des victimes sacrifiées en l’honneur de la déesses de la Terre Cihuacoatl .

A droite, c’est sûr, c’est le dieu de la pluie Tlaloc, facilement reconnaissable à sa paire de lunettes. Voir le diaporama précédent.

Le Codex Borbonicus est un ouvrage rituel aztèque dont on ne peut affirmer avec certitude s'il s'agit d'un codex préhispanique ou colonial.

Ce codex, sur papier d'amate, est remarquable par son format imposant (39 x 40 cm) et sa longueur : déplié, l'ensemble de ses 36 pages mesure un peu plus de 14 mètres.

Statuette représentant un personnage de la noblesse

Le bois a certainement été le matériau le plus employé par les sculpteurs mexicas mais très peu d’exemplaires nous sont parvenus. A droite, statue en bois de la déesse de la fertilité, elle a conservé ses yeux et ses dents en coquillages.

Vase en obsidienne en forme de petite guenon enceinte, sculpture très fine dans un matériau très dur. Ce vase symbolise l’action du vent qui pousse les nuages chargés de pluie.

La salle MAYAS

Salle Maya (600 av. J.-C. - 900 apr. J.-C.) Après la chute de Teotihuacân, sur l'altiplano, les principales cités mayas atteignent leur apogée. On construit de grands édifices, avec des inscriptions, des dates, une richesse symbolique dans la décoration qui atteint souvent la perfection. En 200 ans, Tikal, Calakmul, Yaxchilân, Palenque, Copan développent d'énormes projets architecturaux, avec de grandes places, d'amples palais, des pyramides magnifiques qui glorifient les dieux et les gouvernants. On estime que ces cités mayas comptaient au total cinq millions d'habitants.

Linteau 26 du temple de Yaxchilan : le gouverneur « Escudo Jaguar » recevant son épouse « Puno Pez », avec une tête de félin, symbole de pouvoir. Les deux personnages présentent le type physique caractéristique de la noblesse maya, avec leur crâne déformé. Bizarre cette ressemblance avec la civilisation amarnienne de l’Egypte sous Akhenaton. Voir : http://jfbradu.free.fr/egypte/LE%20PHARAON/akhenaton0 03.php3?r1=1&r2=9&r3=0

Autre description de la scène : «Bouclier-Jaguar», grand roi de Yaxchilán (681742 apr. J.-C.) se pare de sa tenue de combat avec l'aide de son épouse, dame Xoc, qui tient son casque de jaguar. On livrait bataille pour prendre des prisonniers qui étaient ensuite sacrifiés lors des rites dédicatoires du temple. A vous de choisir !

Autres linteaux (58 et 54) de Yaxchilan, ce temple est connu pour son grand nombre d'excellentes sculptures, notamment ses superbes linteaux qui représentent le gouverneur et son épouse dans différentes scène de cérémonies rituelles Linteau 58 : l’épouse brandit une hache dans la main droite et un bouclier solaire dans la main gauche, symboles de guerre. Son époux brandit un sceptre de forme humaine, symbole du pouvoir.

Linteau 47 de Yaxchilan. Ce linteau rempli de 32 glyphes (signes de l’écriture maya) nous permet de mettre en évidence la complexité de l’écriture maya. Ce n’est que vers les années 1980 qu’on arrive vraiment à percer le mystère de l’écriture maya. Les Mayas adoraient varier les types d'écriture. A titre d'exemple, le glyphe du souverain Pakal. Il peut être représenté, à la manière d'un rébus, par un bouclier (1) car pakal signifie bouclier. On peut aussi l'écrire avec les syllabes phonétiques pa, ka, la. Lesquelles peuvent être combinées et dessinées différemment selon les endroits. A Palenque, la syllabe pa est céphalomorphe (en forme de tête) (2). Aujourd'hui, on a identifié près de 800 signes. On sait aussi que l'écriture se lit de gauche à droite, par colonne de deux. 80% de l’écriture serait actuellement déchiffrée.

Linteau 48 de Yaxchilan

Pierre dite de Dupaix. Guillermo Dupaix, archéologue du début du XIX° s , découvrit cette pierre recouverte de glyphes mayas dans la palais de Palenque.

Prêtre en train de célébrer une cérémonie rituelle, il porte une barbichette et arbore un symbole phallique sur la poitrine. A droite de sa tête, un ara (symbole du soleil) représenté de façon réaliste.

Gainsbourg ? La décoration des oreilles est un signe de noblesse.

Toujours le front allongé avec une arrête nasale renforcée

Cylindre en terre cuite utilisé comme support d’une urne-brasero représentant le dieu solaire maya.

Vase représentant un vieil homme ou un nain ou un lutin sortant d’une conque marine. Reste à trouver le symbolisme ! Epoque classique tardive : 600 à 800 ap. J.-C

Plat polychrome décoré d’un superbe ara, animal sacré chez les Aztèques et les Mayas, il symbolise le soleil diurne.

Plat décoré d’une spirale terminée par le corps d’un petit singe

Elégance et grâce

Figurines en argile se tenant sur les marches d’une pyramide

Détail de la photo précédente

Des centaines de figurines en argile ont été trouvées dans les 20 000 sépultures de l’île de Jaïna. Elles représentent avec réalisme la société maya de l’époque classique. Dimensions : 12 à 15 cm. L’île de Jaina est une petite île calcaire du golfe de la péninsule du Yucatán qui se situe dans l'actuel État mexicain de Campeche.

Figurines représentant les élites, richesse des vêtements et des coiffes.

La figurine à droite a été appelée « el charro » à cause du grand chapeau qu ’elle porte. La longue chemise est de la célèbre couleur bleu maya.

Bijoux

Le jade avait plus de valeur que l’or en Mésoamérique. Plus d’un millénaire avant notre ère, les Olmèques utilisaient déjà le jade. En Amérique, il s’agit plus précisément de jadéite avec laquelle ils réalisaient des perles, avant de maîtriser parfaitement la taille et “sortir” de la pierre des ornements de plus en plus sophistiqués. Les Mayas, puis les Aztèques, attachèrent la même importance au jade. Pour tous ces peuples d’agriculteurs, la couleur verte ou bleutée du jade était symboliquement associée à l’eau et assimilée, en particulier, au maïs qui lève. Le prestige du jade tenait aussi à la rareté des gisements. Le plus important était localisé au sud-est du Guatemala, dans la vallée du rio Motagua. Dès lors, on ne s’étonnera pas si le port d’objets en jade était l’apanage de l’élite

Reproduction, grandeur nature de la tombe de Pakal à Palenque. Le sarcophage est dans la chambre funéraire recouverte par une dalle sculptée. Ce n'est qu'en 1952 qu'Alberto Ruz découvrira, dans le Temple des Inscriptions, la sépulture du roi Pakal. C'est dans une crypte dont l'escalier d'accès avait été bouché et maçonné qu'il reposait, dans un lourd sarcophage de pierre. Flou, mais je ne vous dis pas les conditions de prise de vue : derrière une vitre, loin, en obscurité et sans flash.

Le masque mortuaire de Pakal et tel qu'il a été trouvé dans sa tombe, paré de bijoux en jade. Cette page n’utilise pas mes photos.

Relevé de la dalle de 5 tonnes représentant le Roi Pakal. On pense que le tombeau a été construit avant le temple Sur le couvercle, Pakal (K'inich Janaab' Pakal ) est représenté en adulte vigoureux. Derrière lui, une sorte de croix symbolise le Ceiba, l'arbre sacré des Mayas (fromager) qui évoque aussi le centre du monde. Sur une coupe dirigée vers le ciel (la cosmogonie mésoaméricaine partage toujours le monde en trois : le Ciel, la Terre et l'Inframonde) est posé Itzanyeh, l'oiseau céleste qui accompagne le dieu Itzanaj. L'inscription sur le bord du sarcophage donne les dates de décès de huit générations de gouverneurs de Palenque de 524 à 624, date à laquelle meurt le père de Pacal. Sur l'autre côté, le glyphe de sa naissance 603 et celui de sa mort 683. Un autre glyphe indique qu'il était le fils du seigneur Quetzal Blanco et de Preciosa (jolie) JaguarGuacamaya. Les silhouettes des huit gouverneurs sortant de la terre avec un arbre, symbolisent le renouvellement perpétuel de la vie, le cycle de la vie et de la mort des Mayas.

La période faste de Palenque coïncide avec le règne du roi Kin Pacal (615 à 683). Quand Alberto Ruz entre dans la chambre funéraire du roi Pakal, il se trouve face à cette tête modelée en stuc qui représente un jeune noble maya au crâne déformé, la coiffure élaborée accentuant encore cet allongement *. Dans la tombe, on a retrouvé aussi un extraordinaire masque de jade, de nombreux bijoux et statuettes. Remarquez l'arrête du nez qui monte jusqu'au milieu du front. * Les rois voulaient se démarquer du peuple et pour cela accentuèrent l'arrête du nez (on ne sait pas comment, implant ou maquillages?). Ils ont si bien réussi qu'aujourd'hui, c'est une signe distinctif.

K'inich Janaab' Pakal. Tête représentant Pakal. La partie supérieure de la tête est en jade Provenance : tombe de Pakal à Palenque.

Exemple (incomplet) de culte phallique Sculpture de Cumpich au Yucatan

Le dieu jaguar de l’inframonde, dieu du soleil nocturne

Sépulture d’enfant. Les Mayas utilisaient la plupart du temps des vases en argile pour enterrer leurs morts. Ici, il s’agit d’un enfant.

Grande façade en très beau stuc rouge, caractéristique des grands sites mayas. Au centre, la représentation du dieu du soleil entouré de deux divinités anciennes soutenant dans leurs mains les symboles calendaires. (250 – 600 ap. J.-C) Bel exemple de vandalisme, cette frise du palais des Plaisirs (Campeche) avait été démontée par les pilleurs, vendue au Metropolitan Muséum de New York puis restituée au Mexique.

Vase polychrome avec la tête du dieu du maïs sacrificateur émergeant de la gueule du grand caïman terrestre en relation avec le monde aquatique

le décor représente un milieu aquatique ou l’eau primordiale est ornée d’un serpent stylisé représentant l’origine de la vie et des quatre éléments.

Ile de Jaïna, Campeche, 700- 900

Joueurs de pelote. Dans l’art maya, les joueurs de pelote sont représentés de manière dynamique pour donner l’impression de mouvement. Les joueurs portent des éléments de protection pour se protéger de la balle. Ils la frappaient avec leurs hanches, leurs genoux et leurs coudes. Le vaincu était sacrifié.

Le jeu de balle est un sport rituel qui a été pratiqué pendant plus de 3000 ans par les peuples précolombiens de la Mésoamérique, et qui est connu également sous les noms de jeu de pelote et d'ulama (nom dérivé du nahuatl). Apparu durant le second millénaire avant J.C., le jeu de balle connait son apogée chez les Mayas de 900 à 1200. Il se pratiquait avec une balle de caoutchouc entre deux équipes (de 1 à 12 joueurs) sur un terrain généralement en forme de H, également nommé tlachtli par les Aztèques. L'iconographie et quelques récits présentent des joueurs se renvoyant la balle à coup de hanches ou de genoux, s'interdisant de la toucher avec les mains et les pieds. Le disque de chinkultik représente un joueur de pelote portant une ceinture de protection et frappant la balle de la hanche. L’inscription sur le pourtour donne la date : 590 ap. J.-C

Anneau dans lequel les joueurs devaient sans doute faire passer la balle. Musée de Xochicalco. Il existe peu de descriptions historiques précises des règles de ce jeu qui faisait partie d'un rituel et qui était parfois accompagné de sacrifices. Le jeu fut ensuite repris par les Aztèques. Le jeu de balle était avant tout un rite symbolisant la cosmogonie méso-américaine : la trajectoire de la balle correspondait à la course du soleil qui ne devait pas s’arrêter ; les anneaux de pierre servant de cibles, le plus souvent disposés à l'Est et à l'Ouest, représentaient le levant et le ponant.

Le terrain, lui, représentait la plate-forme terrestre séparant le Monde Supérieur (le ciel) de l’Inframonde (semblable aux Enfers), où l’homme doit lutter contre les forces des ténèbres pour rejoindre, avec le soleil, le Monde Supérieur. D’une manière générale, la pratique cérémonielle du jeu de balle servait à révéler la volonté des dieux : pour trancher des débats voire des conflits politiques (le terrain du jeu de balle servait également de forum social), et pour, en cas de problème (agricole en particulier), donner des indices d’ordre divinatoire aux prêtres, qui suivaient le jeu avec attention pour en déchiffrer les signes. De plus, ces cérémonies se terminaient systématiquement par la décapitation de l’équipe perdante ou du moins de son chef (à ce titre on comprend pourquoi c’étaient des prisonniers de guerre qui participaient le plus souvent à cette pratique rituelle) : ce sacrifice visait à invoquer l’aide des dieux, le sang versé pouvant qui plus est être rattaché à la fertilisation des terres. Selon certains historiens, ce sont les vainqueurs du jeu qui étaient sacrifiés aux dieux, puisque cet acte était un honneur suprême.

Xochicalco, autre terrain de pelote avec l’énorme anneau qui s’est détaché de la paroi

Le terrain du jeu de pelote de Xochicalco

Diaporama N°3 Photos et texte : JF Bradu (mis à part les 4 photos précisées dans le texte et cette cinquième ici). Réalisation : 10-2011. Que cela ne vous empêche pas d’aller visiter ou revisiter ce superbe musée de Mexico. Toutes les salles n’ont pas été présentées dans ce diaporama et beaucoup de photos sont passées à la trappe compte tenu des conditions de prise de vue difficiles. Pour vous appâter, une œuvre de la salle de l’Occident. Cette céramique provient d’une tombe de Tiro. (Etat de Nayarit ). La femme, nue, porte des anneaux en coquillage ou en métal aux oreilles et au nez, elle pose ses mains sur son ventre dans une attitude de parturiente.

FIN

View more...

Comments

Copyright � 2017 NANOPDF Inc.
SUPPORT NANOPDF