Les troubles digestifs fonctionnels (1ère partie).

January 14, 2018 | Author: Anonymous | Category: Science, Biologie, Nutrition, Appareil digestif humain
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Les troubles digestifs fonctionnels (1ère partie). Les troubles digestifs fonctionnels regroupent un ensemble de manifestations et / ou symptômes liés au fonctionnement de l’appareil digestif. Sans gravité dans la plupart des cas, ces tracas digestifs bénins n’en demeurent pas moins gênants. Ballonnements, crampes intestinales, brûlures gastriques, nausées, lourdeurs, diarrhées,….. Qui peut prétendre ne jamais connaître de telles plaintes digestives ?

Qu’est-ce-que la digestion ? Afin de mieux comprendre les différents troubles digestifs, il est me semble important de faire un petit rappel anatomique et physiologique du processus de la digestion. En résumé, cette dernière est la transformation des aliments en nutriments assimilables par l’organisme et essentiels à son bon fonctionnement. Dans le tube digestif, les aliments subissent une série de transformations progressives mécaniques et chimiques destinées à produire ces différents éléments nutritifs. Les nutriments résultant de la digestion sont suffisamment petits pour traverser la paroi poreuse de l’intestin. Ils passent dans le sang et dans la lymphe. Le sang apporte les nutriments à tous les organes du corps. Ils pénètrent dans les cellules où ils sont utilisés comme éléments de construction ou comme source d’énergie. Les aliments non digérés, sont transformés en matière fécale dans le côlon et sont rejetés sous forme d’excréments au niveau de l’anus. En fonction de la nature des aliments consommés, le processus de digestion dure entre 24 et 72 heures. Ce qui veut dire que notre tube digestif est en perpétuelle activité et donc qu’il peut à tout moment connaître l’une ou l’autre difficulté. Le cheminement des aliments dans notre organisme permet de passer en revue les différents organes de l’appareil digestif et les glandes annexes qui s’y rattachent. En suivant le parcours qui commence par la bouche et se termine par l’anus, notre nourriture est soumise à deux processus : - Les aliments commencent à subir une transformation mécanique au niveau de la bouche et de l’estomac. Ils sont réduits en bouillie par mastication, broyage et malaxage. -

La seconde transformation est surtout chimique et se déroule au niveau de l’estomac puis des intestins. Les sucs digestifs constitués d’acide et d’enzymes jouent le rôle de « ciseaux moléculaires » pour produire les nutriments.

Les différentes phases de digestion des aliments. La bouche. Dans la bouche les aliments sont mastiqués, coupés en petits morceaux et écrasés par les dents. Ils sont en même temps imprégnés de salive et humidifiés. Cet amalgame de bouchées liées par la salive s’appelle le « bol alimentaire ». Il est poussé par les mouvements de la langue vers le fond de la bouche pour être avalé. L’œsophage. C’est un tube creux qui relie la bouche à l’estomac. Dans la partie supérieure, le pharynx oriente et contrôle le passage des aliments afin notamment d’éviter de « fausses déglutitions » et le passage des aliments dans la trachée et les voies respiratoires (poumons, bronches). Ceux-ci descendent pendant une quinzaine de secondes dans l’œsophage par péristaltisme : les contractions progressives de la paroi de l’œsophage font avancer les aliments et contribuent à leur brassage mécanique. A la base, un clapet (cardia) s’ouvre sur l’estomac. L’estomac. L’estomac est une poche entourée de muscles épais et puissants. Dans ce réservoir, le bol alimentaire est brassé pendant 3 ou 4 heures. Les ondes de contractions produisent un malaxage qui réduit les aliments en bouillie. En même temps, les cellules qui tapissent la paroi interne de l’estomac, sécrètent les sucs gastriques (acide chlorhydrique et enzymes). Ces sécrétions pouvant atteindre 2 litres par 24 heures provoquent une dégradation chimique du bol alimentaire dans un milieu très acide. L’intestin grêle. Cet intestin est un tube replié dans l’abdomen qui mesure sept mètres de long chez un adulte. Ses parois ont une structure assez proche de celle de l’estomac et la bouillie alimentaire (le chyme) est poussée en avant par péristaltisme. On distingue plusieurs segments dans ce long tube: le duodénum (+ ou - 50 cm ), le jéjunum (+ ou - 5 m) et l’iléon (= ou - 1m). C’est dans l’intestin grêle que se déroule la partie la plus importante de la digestion. A la sortie de l’estomac, les cellules de l’intestin sécrètent le suc intestinal et le duodénum reçoit les sucs digestifs provenant du pancréas et de la vésicule biliaire. Les réactions chimiques de ces enzymes avec le chyme produisent les nutriments. Ces éléments passent dans le sang : c’est le phénomène d’absorption. La fine paroi intestinale interne est entièrement recouverte de micro villosités richement vascularisées. Elle offre ainsi une grande surface d’absorption pour les nutriments. Le gros intestin. Le gros intestin mesure 1,5 mètre de long. Il fait suite à l’intestin grêle. Ce qui n’a pas été absorbé parvient dans le colon qui renferme des milliards de bactéries. Cette flore Intestinale permet la fermentation des aliments non digérables. Cette réaction produit des gaz et la réabsorption de l’eau permet la formation des matières fécales qui sont rejetées au niveau de l’anus. WOWO 04. 2013

Les troubles digestifs fonctionnels (2ième partie). Une mauvaise alimentation, mal équilibrée ou des excès alimentaires sont probablement les premières causes d’inconfort digestif. En effet, chez certaines personnes, le fait de manger des aliments gras, sucrés ou épicés, de boire des boissons gazeuses, du café ou de l’alcool…irrite le système digestif et provoque des troubles.

Les principaux troubles digestifs peuvent avoir des causes très variées : La dyspepsie : il s’agit d’une sensation de pesanteur à la digestion, une impression désagréable de ne pas pouvoir digérer et d’avoir « une brique sur l’estomac ». Elle est généralement liée à une prise alimentaire trop copieuse ou trop rapide, à l’ingestion d’aliments très gras qui ralentissent la digestion, au stress ou à des excès alimentaires répétés. Elle ne demande en principe pas de consultation médicale, sauf si elle se répète ou s’accompagne systématiquement et de manière répétées de douleurs, de nausées ou de vomissements. Les éructations à la suite d’un repas sont en soi normales. Elles sont généralement causées par l’ingestion d’air notamment : - en mangeant - en buvant trop rapidement ou en buvant avec une « paille » - en mâchant des chewing-gums ou des friandises - en consommant des boissons gazeuses libérant une grande quantité de gaz carbonique…. Cependant, les éructations peuvent aussi être liées à un ulcère de l’estomac ou du duodénum, à un problème de gastrite ou d’œsophagite (inflammation de l’estomac ou de l’œsophage). Le fait d’ingérer une trop grande quantité d’air peut aussi causer le hoquet. Le reflux gastro-œsophagien ou les remontées acides (pyrosis) : Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est causé par la remontée du liquide gastrique acide de l’estomac vers l’œsophage. C’est une maladie chronique, le plus souvent sans gravité mais qui peut à la longue altérer la qualité de vie de la personne qui en est victime. Il s’agit d’une affection relativement fréquente atteignant en moyenne une personne sur trois avec des manifestations chez certain(e)s d’au moins une fois par semaine. Elle concerne tous les âges et aussi bien les hommes que les femmes.

Comment se manifeste-t-il ? Le RGO se produit habituellement après les repas. Chez certaines personnes, la « valve antireflux » (le sphincter inférieur) située entre l’estomac et l’œsophage se relâche de façon anormale. Une partie du contenu de l’estomac (aliments, acide …) remonte alors dans l’œsophage (reflux). Il s’ensuit des douleurs le plus souvent caractérisées par des sensations de brûlures ascendantes allant de l’estomac vers le thorax. Ces douleurs peuvent également s’accompagner de saveur acide dans la bouche. Parfois s’il est trop important, le RGO peut se manifester par des symptômes intéressant la sphère ORL (nez, gorge, oreilles) et/ ou pulmonaires. Lorsqu’il devient chronique, le RGO peut parfois entraîner une inflammation de l’œsophage (œsophagite).

Comment reconnaître le RGO ? Certains symptômes sont évocateurs du RGO. Les symptômes digestifs : - brûlures d’estomac remontant vers la poitrine - remontées d’aliments au goût acide ou amer dans la bouche - douleurs ou aigreurs dans la poitrine Autres symptômes possibles : - voix enrouée, gorge irritée - toux chronique, asthme Le RGO se manifeste souvent après les repas ou pendant la nuit, il est favorisé par : - le tabagisme - le type d’aliments consommés : graisses, chocolat, café, alcool, mets épicés….. - certaines positions (couchée, allongée, penché en avant…) - certains médicaments - la grossesse….

Comment diminuer la fréquence du RGO ? Parce qu’il apparaît de façon imprévue et répétée, le RGO a des répercussions gênantes dans la vie de tous les jours : difficultés à avaler et digérer, nuits perturbées….. Si votre médecin traitant vous a diagnostiqué un RGO, il est recommandé de respecter quelques règles d’hygiène de vie : sur le plan alimentaire, il est recommandé d’éviter les repas trop copieux et/ou gras surtout le soir. Le repas du soir ne doit pas être pris trop tard afin d’éviter la position allongée peu de temps après la prise d’aliments et de boissons. Il est aussi très important de mâcher suffisamment les aliments lors de leur absorption. La consommation quotidienne de chocolat, de café, de boissons alcoolisées, gazeuses…doit être limitée. Le tabac favorisant le RGO, l’arrêt de celui-ci est souhaitable et doit également être envisagé. En cas de surcharge pondérale, un amaigrissement même peu important est souvent bénéfique et contribue généralement à diminuer la fréquence de RGO voire à aider à sa disparition. WOWO 05. 2013

Les troubles digestifs fonctionnels (3ième partie).

Suite des deux précédents feuillets consacrés aux troubles digestifs. La hernie hiatale correspond au passage d’une partie de l’estomac dans le thorax au travers d’un muscle de l’abdomen appelé diaphragme et ce, à travers l'orifice oesophagien du diaphragme, aussi appelé "orifice hiatal" ou "hiatus". Cette anomalie anatomique peut être intermittente ou permanente. La hernie hiatale survient principalement lorsque les fixations de l’estomac et du bas œsophage sont défaillantes. Elle est souvent considérée comme étant un facteur aggravant d’un reflux gastro-oesophagien. Il existe deux types de hernies hiatales : a) La hernie par glissement est la plus fréquente (85 à 90% des cas) : la partie haute de l'estomac et le cardia (jonction de l’œsophage et de l’estomac) passent dans le thorax. Certains facteurs comme l'obésité morbide (excès de poids important), la grossesse (stase gastrique et hyperpression abdominale), les efforts répétitifs lors de la toux, un raccourcissement de l'œsophage favorisent les hernies par glissement. b) La hernie par roulement (10% des cas) : la portion la plus volumineuse de l'estomac passe à travers l'orifice diaphragmatique et forme une poche. Le cardia reste à sa place normale, sous le diaphragme, dans la cavité abdominale. Les hernies par roulement sont plutôt liées à un traumatisme ou à un défaut congénital du diaphragme.

Quels sont les symptômes ? Le principal symptôme d’une hernie hiatale est le reflux gastro-oesophagien qui se traduit par une sensation de brûlure au niveau du thorax, derrière le sternum, un essoufflement………. En règle générale, la douleur augmente en cas de pression sur l'abdomen (en position allongée ou penchée en avant). Même si le plus souvent une hernie hiatale ne se manifeste par aucun symptôme, certains signes peuvent orienter votre médecin vers ce diagnostic: • dysphagie (douleur en avalant) • douleur dans le creux de l'estomac • toux nocturne. En cas de doute, une simple radiographie thoracique permet d’observer l’image d’une hernie hiatale, la fibroscopie œsogastrique est un examen plus performant qui confirme le diagnostic et aide à rechercher des complications comme l’oesophagite. En quoi consiste le traitement ? En l'absence de symptôme ou de complication, une hernie hiatale ne nécessite aucun traitement. Certains conseils hygiéno-diététiques sont donnés afin de limiter le reflux gastro-oesophagien: • fractionner ses prises alimentaires (faire 5 ou 6 petits repas plutôt que 2 repas copieux) • ne pas se coucher tout de suite après les repas • maigrir en cas de surcharge pondérale • ne pas porter de vêtement serré sur l'abdomen • éviter les boissons gazeuses, les épices, les graisses, l'alcool, le café et le tabac • surélever la tête du lit. Une hernie hiatale favorise évidemment la survenue d’un reflux gastro-oesophagien (RGO) et prolonge également le reflux du contenu acide de l’estomac vers l’œsophage. Dès lors, un traitement médical contre les reflux peut également être prescrit (anti-acides, inhibiteurs de la pompe à protons).

Dans certains cas, notamment en cas de torsion de l’estomac hernié (volvulus / traitement chirurgicale urgent), de reflux gastro-œsophagien résistant au traitement médical, d'oesophagite grave ou de douleurs liées à une hernie par roulement… un avis circonstancié d’un chirurgien sera parfois nécessaire afin d’envisager une petite intervention chirurgicale permettant de résoudre le problème. Cette intervention chirurgicale consiste à replacer l’estomac dans l'abdomen et à redimensionner l'orifice hiatal. Elle peut souvent être réalisée de façon moins agressive et traumatisante par voie endoscopique (coelioscopie).

WOWO 06. 2013

Les troubles digestifs fonctionnels (4ième partie).

Suite des trois précédents feuillets consacrés aux troubles digestifs. L’oesophagite :

L’œsophage est la partie la plus étroite du tube digestif. Schématiquement, c’est un tube aplati, musclé, de 24 à 28 cm de long, débouchant derrière la trachée-artère et reliant le pharynx à l’estomac. Il traverse le muscle diaphragme qui sépare la poitrine de l’abdomen. Sa largeur est de 1,5 cm, mais il peut se dilater jusqu’à 3 à 3,5cm pour laisser passer de gros morceaux. Il n’a pas partout le même diamètre. En effet, il se rétrécit quelque peu à quatre endroits différents : à la tête du larynx ; derrière la bronche gauche, un peu en dessous de celle-ci, derrière l’aorte ; immédiatement au-dessus de l’estomac.

L’œsophage comporte trois tronçons : un situé dans le cou, un dans la cage thoracique et un tronçon abdominal. Sa paroi a une épaisseur de 3 à 4 mm et comprend plusieurs couches : l’enveloppe du tissu conjonctif, le tissu musculaire longitudinal, le tissu musculaire annulaire et la muqueuse. Entre les deux couches musculaires et la muqueuse s’insinue une ramification du grand sympathique. L’œsophage abrite également deux sortes de glandes salivaires dont les sécrétions contribuent au processus de la digestion. L'oesophagite se manifeste par une inflammation de la muqueuse de l'oesophage, qui peut être aiguë ou chronique, légère ou sévère. Une oesophagite représente l'ensemble des lésions inflammatoires de la muqueuse de l'oesophage. Elle est le plus souvent secondaire au reflux gastro-oesophagien (RGO), sachant que d'autres causes peuvent être à l'origine de cette pathologie. Principales causes d’oesophagite : La cause la plus fréquente d'oesophagite est le reflux gastro-oesophagien, remontée de liquide gastrique acide vers l'œsophage thoracique. Le reflux gastrique est lié soit à une hernie hiatale soit à une insuffisance du sphincter musculaire qui ferme le bas de l'œsophage.

Les oesophagites caustiques, souvent accidentelles, font suite à l'ingestion de produits agressifs : soude, potasse, ammoniaque, eau de Javel, produits ménagers divers, solvants. Les oesophagites post-radiques : brulûres secondaires à une radiothérapie locale, pour le traitement d'un cancer Les oesophagites médicamenteuses sont dues à des lésions provoquées sur la muqueuse oesophagienne par des médicaments comme les anti-inflammatoires, l'aspirine, le chlorure de potassium, le fer, des antibiotiques telles les tétracyclines. Des oesophagites infectieuses se voient parfois, notamment suite à une infection par un champignon microscopique (candidose oesophagienne), ou par le virus Herpès simplex de type 1 (HSV1) L'oesophagite peptique représente donc, la majorité des cas d'oesophagites, et résulte de l'action corrosive des sucs digestifs du reflux gastro-oesophagien sur la muqueuse de l'oesophage. Elle se manifeste par des douleurs épigastriques hautes (région supérieure de l'abdomen), une régurgitation acide, une sensation de brûlure partant du creux de l'estomac et remontant vers la bouche, de la dyspnée (difficulté respiratoire) intermittente et douloureuse. Le diagnostic repose sur l'endoscopie digestive haute, qui permet de déterminer l'importance et l'étendue des lésions, selon le Grade de Savary-Miller (légère(I), sévère(II), compliquée(III). D'autres examens peuvent être envisagés comme une biopsie (prélévement de tissu oesophagien….), une manométrie (mesure de la pression du sphincter inférieur de l'oesophage), une pHmétrie : détermination de l'importance du reflux acide par mesure du pH oesophagien. Le traitement de l’oesophagite peptique a pour objectif de soulager les symptômes (diminuer le reflux), d'aider à la cicatrisation des lésions, et de prévenir le risque de récidive. Il repose à la fois sur un changement d'habitude diététique et nutritionnel, et sur la prise de certains médicaments qui accompagnent le traitement du reflux gastro-oesophagien. Il consiste en une réduction de la surcharge pondérale, le cas échéant, la suppression du tabac, de l'alcool et des boissons gazeuses, la prise de médicaments anti-acides ( émulsions de sels d'aluminium et de magnésium ou de médicaments dits « inhibiteurs de la pompe à protons » (ils sont prescrits à demi-dose en cas d'oesophagite non sévère, à pleine dose si sévère). Dans certains cas exceptionnels, la chirurgie peut être proposée notamment en cas d'oesophagite sévère, résistante au traitement médical et en cas de complication hémorragique. Les complications éventuelles d’une oesophagite non traitée peuvent dans certains cas évoluer en sténose (réduction du conduit oesophagien), avec différentes complications possibles : comme une anémie, ou une hémorragie digestive. Dans tous les cas, consultez votre médecin traitant rapidement dès l'apparition des symptômes. WOWO 07.2013.

Les troubles digestifs fonctionnels (5ième partie).

Suite des quatre précédents feuillets consacrés aux troubles digestifs. La gastrite : la gastrite est un trouble de la digestion qui se manifeste par l'inflammation de la muqueuse de l'estomac. La muqueuse agit comme barrière protectrice de la paroi de l'estomac en absorbant les sécrétions acides produites par la digestion des aliments. Sans cette protection, la paroi de l'estomac, plus sensible, serait vite attaquée par ces acides ou par d'autres substances irritantes qui provoqueraient des ulcères. C'est ce qui se produit dans le cas de l'ulcère gastroduodénal. Mais il arrive aussi que la muqueuse elle-même soit irritée, sans que la paroi soit touchée. On parle alors de gastrite. La gastrite peut être aiguë et se manifester soudainement, ou être chronique et évoluer lentement sur plusieurs années. Causes et facteurs de risque Plusieurs facteurs peuvent contribuer à causer une gastrite aiguë. Certains médicaments, comme l'aspirine ou les anti-inflammatoires provoquent une irritation et entraînent l'inflammation aiguë de la muqueuse gastrique. La gastrite aiguë est parfois causée par un abus d'alcool récent et excessif ou par l'ingestion de substances corrosives. Elle peut aussi provenir d'une allergie ou de traitements de radiothérapie, ou être la conséquence d'un ralentissement important des fonctions du foie, des reins ou des poumons. Enfin, les personnes qui viennent de subir un stress important comme une chirurgie majeure, un traumatisme crânien ou des brûlures sévères souffrent souvent de gastrite aiguë. La gastrite chronique, quant à elle, est souvent due à une consommation prolongée d'agents irritants comme l'alcool, le tabac ou les médicaments anti-inflammatoires. Elle peut aussi être causée par une maladie sousjacente comme l'anémie pernicieuse ou une maladie auto-immune, dont la caractéristique est de produire des anticorps qui s'attaquent aux propres organes de la personne atteinte.

La gastrite chronique se développe parfois chez les personnes qui souffrent de reflux gastro-oesophagien. Il arrive aussi qu'elle soit une simple conséquence de l'âge ou tout simplement de cause inconnue. On a aussi découvert qu'une bactérie, l'Helicobacter pylori, celle-là même qui est impliquée dans la majorité des cas d'ulcère gastroduodénal, serait aussi responsable de certaines gastrites chroniques. Signes et symptômes La gastrite aiguë se manifeste par des sensations de brûlures au niveau de l'estomac et des douleurs dans le haut de l'abdomen. Ces symptômes sont souvent plus intenses après les repas. Certaines personnes ont des nausées et perdent l'appétit. Il arrive parfois que la muqueuse de l'estomac, très irritée, saigne facilement et provoque une hémorragie digestive. On peut alors vomir occasionnellement du sang ou avoir des selles très foncées. La gastrite chronique s'accompagne parfois de brûlures ou de douleurs à l'estomac, mais elle peut se développer longtemps sans autre signe qu'une légère perte d'appétit. Il arrive qu'une hémorragie minuscule, mais régulière et persistante, entraîne une anémie par manque de fer. Dans ce cas, la personne a le teint pâle, peut se sentir faible et éprouver parfois de la difficulté à respirer. Autrement, les symptômes sont souvent les mêmes que ceux de la gastrite aiguë. Diagnostic et tests La gastroscopie est le principal examen utilisé pour diagnostiquer la gastrite. On introduit un tube muni d'un appareil optique par la bouche du patient jusqu'à l'estomac, ce qui permet de voir directement l'étendue de l'inflammation. Il peut arriver que l'on fasse une biopsie en prélevant des tissus de la muqueuse afin de les examiner au microscope. Cet examen permet parfois de déterminer les causes de l'inflammation. Le traitement En ce qui concerne la gastrite aiguë, le traitement dépend de ce qui la cause. Lorsque les symptômes se manifestent, le médecin peut recommander une diète liquide temporaire rapidement remplacée par un régime normal de trois repas équilibrés par jour. Certains médicaments comme les antiacides sont parfois essentiels pour soulager les symptômes. On doit aussi éviter l'alcool et le tabac, de même que cesser de prendre de l'aspirine ou des anti-inflammatoires jusqu'à ce que les symptômes disparaissent. En général, la plupart des gastrites aiguës disparaissent avec le traitement. La gastrite chronique, quant à elle, est traitée à l'aide de médicaments qui visent soit à diminuer ou à neutraliser les acides de l'estomac, soit à privilégier la cicatrisation des ulcères. On utilise aussi les antibiotiques lorsqu'une infection par l'Helicobacter pylori est diagnostiquée. Comme dans les cas de gastrite aiguë, il vaut mieux s'abstenir de fumer ou de consommer de l'alcool, et cesser les médicaments qui causent des brûlures d'estomac. Dans certains cas de gastrite chronique, on prescrira des injections de vitamine B12 et un supplément de fer. Suivi et accompagnement Après la disparition des symptômes, on peut reprendre une alimentation normale, en excluant de son alimentation toute source pouvant causer des brûlures d'estomac. En cas de gastrite chronique, on conseille un régime léger, exempt d'aliments particulièrement irritants. On préconise aussi de manger plusieurs petits repas, afin d'éviter de surcharger l'estomac. WOWO 08.2013

Les troubles digestifs fonctionnels (6ième partie).

Suite des cinq précédents feuillets consacrés aux troubles digestifs. L’ulcère : généralement, on qualifie d’ulcère toute perte de substance se manifestant par une plaie ouverte et touchant la peau, les yeux et les muqueuses de notre corps c’est-à-dire la fine couche de cellules qui tapissent les cavités ouvertes vers l’extérieur comme la bouche, le nez, le vagin… Dans le cas de l’ulcère au niveau du système digestif, ce nom englobe deux grandes affections : l’ulcère gastrique qui se forme dans l’estomac et l’ulcère duodénal qui se forme dans le duodénum et plus précisément dans la première partie de l’intestin grêle. Dans ce cas, l’ulcère est qualifié d’ulcère gastroduodénal, il s’agit d’une lésion de la paroi interne de l’estomac et/ou du duodénum.

La taille et l’étendue d’un ulcère gastroduodénal peut varier d’un millimètre à plusieurs centimètres. La paroi digestive interne de l’estomac (muqueuse) subit tout d’abord, pour diverses raisons, une inflammation chronique amenant finalement à une destruction ou un endommagement des cellules de la muqueuse. Sans traitement, l’affection évolue et l’étape suivante consiste en une atteinte de la paroi musculaire. L’ulcère traité médicalement guérit en laissant une cicatrice. On le différencie des érosions, abrasions et exulcérations superficielles qui n’atteignent pas la couche musculaire et qui guérissent sans cicatrice.

La fréquence de la maladie ulcéreuse est très variable selon les pays. Les statistiques estiment qu’environ 10 % de la population des pays industrialisés est susceptible de souffrir un jour ou l’autre d’un ulcère gastroduodénal. Les personnes âgées de 40 ans et plus sont les plus touchées. Les ulcères du duodénum sont 10 fois plus fréquents que les ulcères de l’estomac. Des signes spécifiques, mais pas systématiques. Un ulcère gastroduodénal peut causer une douleur au niveau de l’épigastre (haut et milieu de l’abdomen). Localisée dans cette partie du corps, elle ressemble à une crampe ou à une sensation de faim douloureuse (brûlures), et survient une à trois heures après un repas. Cette douleur se manifeste souvent par poussées périodiques de quelques semaines : elle dure 2 à 3 semaines puis disparaît (phase sans symptôme), elle revient à intervalles réguliers. En cas d’ulcère de l’estomac, la douleur sera généralement aggravée par la prise de nourriture ou de boisson. En cas d’ulcère duodénal, la douleur sera, au contraire, apaisée lors du repas, mais elle augmentera quelques heures après lorsque l’estomac sera vide. L’ulcère gastroduodénal se manifeste également par le sentiment d’être vite rassasié(e) et de souffrir de ballonnements et d’éructations (rots). Si l’affection est à un stade plus avancé, cela peut occasionner un amaigrissement, des vomissements (parfois avec du sang), des nausées plus ou moins importantes et des selles noires (couleur donnée par la présence de sang). Il s’agit là des formes classiques mais, un ulcère gastroduodénal peut aussi engendrer des manifestations plus atypiques, comme une simple gêne sous les côtes. Par ailleurs, dans certaines formes de la maladie, les repas et la prise d’aliments n’ont aucune influence sur la douleur. Enfin, certains ulcères sont asymptomatiques. Leur présence peut être révélée par une endoscopie pratiquée pour une autre raison, par exemple la surveillance d’une gastrite (inflammation de la muqueuse de l’estomac). WOWO 09.2013

Les troubles digestifs fonctionnels (7ième partie) Suite des six précédents feuillets consacrés aux troubles digestifs. * l’ulcère gastroduodénal (suite): Causes ? Pendant longtemps, la maladie ulcéreuse était attribuée principalement au stress lié à la vie quotidienne trépidante. Différentes causes peuvent toutefois être évoquées : - La production excessive d’acide par l’estomac liée à des abus alimentaires … - La prise de certains médicaments qui altèrent la paroi de l’estomac comme l’aspirine (Acide Acétylsalicylique ou AAS) et les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).Ces derniers favorisent la production d’acide au niveau de l’estomac et réduisent la production du mucus qui tapisse la paroi interne de l’estomac et le protège. - La cortisone et ses dérivés - La présence de la bactérie Helicobacter Pilori. Il s’agit d’une bactérie intestinale à gram négatif dont la structure externe est hélicoïdale, munie de flagelles, elle infecte la muqueuse gastrique et survit à l’acidité de l’estomac, tout en perturbant les mécanismes qui protègent normalement l’estomac contre cette acidité. Elle fut découverte par deux chercheurs Australiens Barry Marshall et Robin Warren en 1982. Le prix Nobel de médecine et physiologie 2005 pour avoir prouvé l'implication de la bactérie Helicobacter pylori dans l'évolution des ulcères de l'estomac leur fut octroyé. L’infection par Helicobacter pylori est contractée durant l’enfance, et passe inaperçue chez la très grande majorité des personnes touchées. Elle est associée à un niveau socio-économique faible des conditions d’hygiène défavorable liée à une plus grande promiscuité. Sa prévalence diminue en Europe (20 à 30% de la population), mais reste élevée dans les populations immigrées de première ou de deuxième génération. Sa prévalence est élevée dans les pays en voie de développement (70 à 90%). Après un épisode aigu, l’infection provoque une inflammation chronique de la muqueuse gastrique antrale (partie inférieure de l’estomac / gastrite chronique). En l’absence d’éradication de la bactérie, on observe dans certains cas l’apparition d’une atrophie de la muqueuse et l’extension des lésions vers le fundus (partie haute de l’estomac).

Facteurs favorisants ? Il est possible d’établir un profil type de personne à risques susceptibles de présenter un ulcère gastroduodénal.

L’ulcère duodénal touche deux fois plus les hommes, entre 45 et 65 ans. L’ulcère de l’estomac devient plus fréquent avec l’âge. Il touche autant les femmes que les hommes. Les personnes les plus à risque ont entre 55 ans et 65 ans. D’autre part, les principaux facteurs favorisant la survenue d’un ulcère sont : - la consommation d’alcool à outrance (production excessive d’acide au niveau de l’estomac). - le tabagisme augmente également la sécrétion acide, il retarde la cicatrisation des ulcères duodénaux. - le stress intervient aussi semble-t-il comme facteur pour entretenir l’ulcère. Il n’est vraiment reconnu comme cause principale de l’ulcère que dans le cadre d’hospitalisation en réanimation notamment en cas de polytraumatisme. - la consommation de café, de thé, de boissons à base de cola, de boissons gazeuses, d’aliments gras, de chocolat, de concentrés de viande (liquide ou extraits en cubes), d’épices (poivre, moutarde, piment, muscade, chili…)… sont réputés chez certain(e)s comme mal tolérés et source d’entretien chronique de l’ulcère. Comment un ulcère peut-il évoluer ? Au départ, la lésion de la muqueuse gastrique ou duodénale est superficielle mais, doit être traitée par médicament afin de ne pas se creuser davantage plus profondément. Généralement, la maladie évolue par poussées successives de durée et d’intensité variable, celles-ci se traduisent habituellement par des douleurs au niveau de l’épigastre.

WOWO 10.2013

Les troubles digestifs fonctionnels (8ième partie). Suite des sept précédents feuillets consacrés aux troubles digestifs. * l’ulcère gastroduodénal (suite): Comment diagnostiquer ? L’examen de référence pour le diagnostic de l’ulcère est la gastroscopie (ou endoscopie digestive haute). Il s'agit est un examen qui permet d'examiner l'oesophage, l'estomac et le duodénum à l'aide d'un tube flexible introduit par la bouche. Elle est utile à votre médecin afin de déterminer l'origine de vos symptômes. La gastroscopie est actuellement la meilleure méthode d'examen pour explorer l'oesophage, l'estomac et le duodénum. Elle permet également de mettre en évidence d'éventuelles lésions et de faire des biopsies. L'examen utilise un endoscope qui est introduit par la bouche, après une anesthésie locale. Le plus souvent, vous êtes installé, couché sur le côté gauche. D'éventuels prélèvements sont réalisés en cours d'examen si votre médecin le juge nécessaire. Entre chaque patient l'endoscope est désinfecté selon les recommandations en vigueur et l'ensemble des accessoires utilisés (pinces à biopsies,...) est stérilisé ou jeté (matériel à usage unique). Pour que l'examen se passe dans de bonnes conditions, il faut que l'estomac soit vide. Il ne faut donc ni boire, ni manger, ni fumer durant les 6 heures précédant l'examen. Informez votre médecin de vos allergies et des médicaments que vous prenez (particulièrement ceux qui modifient la coagulation du sang comme l'Aspirine et le Sintrom). Avant l'examen il faut si nécessaire, enlever ses fausses dents et ses lunettes. En général, l'examen proprement dit a une durée inférieure à 10 minutes. Si l'on y ajoute le temps nécessaire pour les formalités et le repos après l'examen il faut compter une heure. Si vous avez reçu un calmant lors de l'examen, le médecin pourra vous demander de vous reposer une à 2 heures avant de quitter l'hôpital. En période d’hémorragie digestive, la gastroscopie sera préférablement faite sous anesthésie générale avec protection des voies respiratoires si l’estomac est plein de sang ou d’aliments. La gastroscopie permet de : - faire le diagnostic d’ulcère ; de localiser celui-ci ; de préciser si il est hémorragique ou pas, de classifier l’ulcère : les ulcères sont décrits suivant la classification de Forrest (voir ci-dessous), cette dernière permet de prédire le risque hémorragique et permet d’indiquer un geste hémostatique endoscopique (l'hémostase de façon générale, désigne l'arrêt d'une hémorragie); - de réaliser des prélèvements histologiques : pour rechercher la présence et/ou une infection à Helicobacter pylori ;

- de faire le diagnostic de risque éventuel de cancer gastrique ou confirmer le diagnostic de malignité d’un ulcère. Classification de Forrest Stade I Hémorragie active II Hémorragie récente

III Pas d’hémorragie

I a en jet I b en nappe II a vaisseau invisible II b caillot récent II c taches pigmentées Cratère profond

% de récidive hémorragique 55%

Traitement endoscopique Oui

40% 22% 10% 5%

Oui Oui Non Non

La gastroscopie est la meilleure méthode d'examen de l'oesophage, de l'estomac et du duodénum. La radiographie de l'estomac, réalisée après avoir avalé un produit opaque aux rayons X, est possible mais n'est pas aussi détaillée, et ne permet pas de prélever des échantillons ou d'effectuer un traitement. L'autorisation de remboursement de médicaments est souvent basée sur l'endoscopie, et non autorisée après radiographie. Le scanner et l'échographie ne remplacent pas la gastroscopie. Traitement ? Le traitement a pour objectifs de soulager rapidement la personne souffrant d’ulcère gastrique en quelques jours, d’accélérer la cicatrisation spontanée et de prévenir les récidives et les complications. Habituellement, la majorité des ulcères répondent parfaitement à un traitement médicamenteux : en cas d’infection par Helicobacter pylori, le traitement peut associer des antisécrétoires gastriques pour permettre la cicatrisation et des antibiotiques pour éradiquer l’Helicobacter pylori et réduire le risque de récidive. Souvent après traitement, un contrôle systématique par gastroscopie et nouvelles biopsies sont conseillées afin de vérifier l’efficacité du traitement contre la bactérie Helicobacter pylori, si le traitement était initié dans ce but et de ne pas méconnaître un cancer se présentant comme un ulcère… Complications ? Non traité, un ulcère peut être à l’origine d’hémorragies digestives importantes. Dans ce cas, vos selles sont noires, ce qui trahit la présence de sang digéré. Vous pouvez également présenter des vomissements sanglants. Habituellement, les saignements digestifs passent inaperçus et c’est l’apparition d’une anémie qui peut alerter votre médecin traitant ( l’anémie se traduit par une baisse notable des globules rouges dans les résultats d’une prise de sang). L’ulcère peut également perforer complétement la paroi digestive, elle provoque une péritonite. Le principal signe est une douleur brutale, comme un coup de poignard. Elle peut diffuser dans tout l’abdomen, son intensité forte augmente progressivement, il devient difficile de respirer….La sténose correspond à un rétrécissement du tube digestif au niveau de l’ulcère et se révèle surtout par une intolérance alimentaire avec des vomissements. Ces deux situations imposent une hospitalisation très rapide.

WOWO 11. 2013

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