Lire l`article de presse locale (Ouest France du 24 Octobre 2014)

January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Science, Médecine
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Dans un rapport, le Comité national d'éthique fait la synthèse de deux ans de débats publics. Si l'accès aux soins palliatifs fait l'unanimité, l'euthanasie reste un sujet de clivage profond. Un profond débat. Depuis son avis rendu en juillet 2013, où il se prononçait contre l'euthanasie et le suicide assisté, jamais le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) n'aura autant travaillé sur la fin de vie. Hier, son président, Jean-Claude Ameisen, a présenté la synthèse de deux ans de débats publics et de la conférence citoyenne de décembre 2013. Il montre que le sujet est loin d'être clos et pointe le retard de la France dans l'accompagnement de la mort. Constat accablant. L'accès aux soins palliatifs est déficient. Seuls 20 % des patients concernés y ont accès. Le manque de formation des personnels soignants est aussi soulevé. De nombreux témoignages font état de moments difficiles vécus lors des derniers jours d'un proche. « La fin de vie, ce n'est pas que les trois dernières semaines, estime Jean-Claude Ameisen. Nous devons profondément repenser la notion d'accompagnement bien en amont des derniers jours. » Directives anticipées. Elles permettent à une personne de faire connaître à l'avance son opposition à tout acharnement thérapeutique. Le souhait partagé est qu'elles soient véritablement prises en compte par les médecins. La parole des patients doit être entendue et respectée. Mais « les directives doivent-elles s'imposer dans tous les cas ou seulement si elles ont été rédigées alors que la personne était malade ? » Sédation terminale. Il existe « une demande forte » d'avoir « droit » à une sédation permanente jusqu'au décès. Ce procédé consiste à endormir définitivement le patient afin qu'il ne souffre plus dans les derniers moments de sa vie. On tue la douleur, pas le malade. Collégialité. Les récentes affaires Vincent Lambert et Nicolas Bonnemaison ont montré l'importance de la collégialité de la décision d'interrompre ou non un traitement. Des pistes de réflexion sont lancées : « La décision doit être collégiale, sans hiérarchie de voix, explique Jean-Claude Ameisen. Elle doit permettre au corps médical, à la famille et aux proches de trouver un accord. Sinon, nous suggérons la mise en place d'une médiation. » Clivage. Si les points précédents font l'objet d'un consensus, il existe« un profond clivage dans notre société »sur l'assistance au suicide et l'euthanasie. Pour Alain Cordier, viceprésident du CCNE, « deux notions philosophiques s'affrontent: celle de la liberté de la personne et celle de la solidarité envers les malades au nom du principe: 'Tu ne porteras pas atteinte à la vie d'autrui.'» Et après ? À la demande de Manuel Valls, les députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Clayes (PS) doivent élaborer, pour décembre, un texte qui préfigurera une nouvelle loi. Celle-ci pourrait être présentée en mars 2015. « Nous travaillons de façon consensuelle, explique Jean Leonetti. Nous abordons les soins palliatifs, l'opposabilité des directives anticipées et la sédation terminale. »

Il s'agit de faire évoluer l'actuelle loi qui porte son nom. Mais « j'ai toujours dit que j'étais opposé à l'euthanasie et au suicide assisté. J'ai accepté ce travail car il me semble que ces notions ne rentrent pas dans la lettre de mission de Manuel Valls. » Philippe LEMOINE. Ouest-France, Edition en ligne du 24/10/2014.

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