Maîtrise de l`énergie Activité, Emplois et Métiers

January 15, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Architecture
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Chapitre I

Maîtrise de l’énergie Activité, Emplois et Métiers

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

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La Maîtrise De l’Énergie (MDE)

Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

La Maîtrise de l’énergie consiste à éviter tout surplus de consommation d’énergie par des changements de pratiques, de comportements ou la mise en place de procédés techniques. Elle concerne tant les particuliers que les organisations, les collectivités et les entreprises.

-- - + ++

La MDE participe de la révolution culturelle qu’il est indispensable de mettre en place en même temps que les EnR. Elle en est le pendant. En effet, selon les professionnels, la MDE peut-être considérée comme la recherche de l’économie maximum de l’énergie existante. À la différence de la

Forte probabilité de déploiement

maîtrise de la consommation d’énergie, elle englobe la conception des bâtiments et produits jusqu’à leur démolition et leur recyclage. Dans la logique du développement durable, elle doit être située en amont des ENR.

a. État des lieux Actuellement des nombreuses solutions sont à l’étude et de nouveaux matériaux sont mis sur le marché. Aucune technologie n’a pris le pas sur une autre. À La

Réunion, les principaux acteurs sont l’ARER, l’ADEME et la DRIRE, qui chacun à leur niveau mènent des actions d’information, de sensibilisation ou de

formation à destination des collectivités locales et des services de l’État, des entreprises et des particuliers.

b. Facteurs d’évolution, impacts et contraintes b.1. Facteurs •  Politique et environnemental : développement de politiques en faveur de la MDE Au niveau national, le Grenelle de l’environnement prévoit de construire des Bâtiments à Basse Consommation d’énergie (BBC), dès 2010 pour les bâtiments publics et les bâtiments tertiaires et dès 2012 pour les logements, un grand chantier de rénovation thermique des bâtiments existants, et un grand plan de formation pour les professionnels du bâtiment… Au niveau local, notons la réglementation thermique à venir et la généralisation possible du référentiel PERENE (–20% de consommation d’énergie qu’un bâtiment traditionnel) sont des outils cadres indispensables.

•  Technologique : accélération de l’innovation L’intensité de la recherche et développement dans le domaine de la MDE génère des innovations dans les produits et techniques de production (composants du bâtiment matières premières utilisées, « recyclabilité », impact sanitaire, cycle de vie…). Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) note que les technologies existantes sur le marché, permettent de construire des bâtiments qui ne rejettent pas de gaz à effet de serre pendant toute leur phase d’exploitation. Donc, si les technologies existent, elles doivent aussi être diffusées au-delà des frontières. Par exemple, des systèmes de ventilation double flux avec échangeur

adapté à la rénovation sont largement diffusés en Allemagne, mais pas en France. La recherche et développement est par conséquent intimement liée à la capacité des entreprises à transférer (benchmarker) et à adapter les technologies au marché local.

d’état en simultané) : mise en place de guichets uniques, rassemblant tous les corps d’état et qui soient en mesure de dresser le bilan énergétique complet d’un bâtiment. Les entreprises devront donc se structurer pour répondre à ces problématiques. De nouvelles activités apparaissent  :

- Conseil énergétique en rénovation d’habitat : possède une vision transversale de la maîtrise de l’énergie dans les bâtiments, assure l’AMO, est le référent réglementaire, intervient dans la gestion des intervenants pour le compte de maître d’ouvrage

• Un manque certain de visibilité Au contraire des EnR, voyantes de par leurs installations (panneaux PV, Chauffeeau, éoliennes…), la MDE est pénalisée par son manque de visibilité.

b.2. Impacts de la MDE • Une mutation organisationnelle des entreprises : de la spécialisation à la transversalité. Actuellement, l’activité du bâtiment est organisée en « corps d’état » indépendants. La mise en place de la MDE nécessitera des entreprises multicompétentes (maîtrise et intervention de plusieurs corps

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La Maîtrise De l’Énergie (MDE) > b.2. Impacts de la MDE (suite) publics ou privés (institutionnels ou particuliers) - Bureau d’étude en diagnostic énergétique  : réalise diagnostics, recommandations, montages de dossiers de financement…

• De nouvelles compétences pour les salariés Les métiers vont évoluer et s’approprier des compétences nouvelles du fait des nouveaux produits. Les professionnels devront à la fois  :

• Maîtriser de nouvelles techniques d’installation, notamment dans le bâtiment • Posséder une connaissance générale sur la MDE

par l’ADEME, si les particuliers sont favorables à cette évolution, le milieu professionnel est plus frileux car la MDE nécessitera de construire en changeant les habitudes de travail. • De résultat  : Les démarches MDE sont aujourd’hui incitatrices mais la réglementation thermique devrait imposer des réductions de toutes les consommations d’énergie. • Financières  : En général, les coûts de matériaux et de la conception sont plus élevés pour des bâtiments MDE. Dans le même temps, La Réunion a des besoins

en logements sociaux, aux budgets de construction moindres au m². Construire des logements sociaux à basse consommation d’énergie pourrait dès lors sembler difficile. Pourtant ce n’est pas le cas, puisque si un Bâtiment à Basse Consommation (BBC) a un coût global supérieur d’environ 6 à 7% par rapport à un bâtiment traditionnel, soit un investissement d’environ 120 à 140/m² de plus avec une durée de vie de 80 ans, par comparaison, la mise en œuvre d’un dispositif EnR représente un investissement d’environ 1000€/m² sur 20 ans.

b.3. Les contraintes • Réglementaires  : L’introduction de nouveaux matériels et matériaux, de techniques innovantes pose des problèmes de reconnaissance en termes de normes et donc d’assurances, ce qui freine leur déploiement. De plus, certaines normes nationales ne sont pas applicables localement. Par ailleurs, il y a peu de laboratoires d’analyse pour étudier et formuler des avis techniques sur ces matériaux ou pour leur certification. Ce problème est accentué par la taille critique du marché local. • D’opinion  : D’après un sondage effectué

c. Les potentiels à 5 ans  : INDISPENSABLES et COMPLÉMENTAIRES Ce domaine va nécessiter la conception, la prise en compte dans les projets, l’installation, la maintenance et le recyclage de nouveaux matériaux. Ainsi, 5 grands axes d’intervention ont été identifiés  : • Les nouveaux bâtiments et les rénovations  40% de l’énergie d’un bâtiment est consommée pour sa construction. Les bâtiments et les pratiques de leurs occupants, génèrent une consommation importante d’énergie électrique. À titre d’exemple, la consommation énergétique des établissements de santé de l’île est supérieure à la consommation de ses industries. Afin de réduire au maximum la consommation énergétique des locaux, leur construction et leur rénovation vont être impactés par   : - de nouvelles façons de concevoir des projets immobiliers   : approvisionnement, installation, maintenance et recyclage des matériaux, raisonnement en coût énergétique global ; - de nouveaux matériaux ; - les technologies de l’information et de la communication (gestion informatisée des consommations dans les bâtiments  : bâtiments intelligents) ; - l’intégration des EnR… Par ailleurs, la réglementation thermique qui pourrait être applicable fin 2008/début 2009, viendra par son caractère d’obligation accélérer la modification qualitative des métiers du bâtiment de façon conséquente. Des compétences complémentaires et nouvelles devront se greffer sur des métiers

traditionnels. Déploiement très probable à horizon de 5 ans  : modification des normes et matériaux, en impliquant de la remise à niveau pour la grande majorité des métiers du bâtiment. • Ingénierie de la ville et des déplacements La vie et la ville de nos sociétés modernes ont été principalement bâties dans la logique économique « meilleur rapport qualité/ prix ». La logique MDE doit aujourd’hui être mise en équation avec la logique économique. Cette prise en compte va nécessiter de repenser  : - la ville  : conception de bâtiments, de quartiers et voire de villes dans une logique forte d’adéquation avec leur environnement immédiat. - les modalités de déplacement des hommes : Que ce soit à titre de loisir ou pour aller travailler, les « pourquoi se déplacer ? », « pour quoi faire ? » et « comment le faire ? » sont des questions qui se poseront afin de résoudre les problèmes liés notamment à la consommation d’énergie. En effet, les transports représentent 75% de la consommation énergétique de l’île (Schéma ARER). Les transports propres ne se limitent donc pas aux véhicules, à leur vente ou leur maintenance, mais l’ingénierie des déplacements doit être prise en compte au niveau de l’urbanisme et aménagement du territoire (inter modalité entre les types de véhicule, plan de déplacement d’entreprise, plan de déplacement urbain…). L’urbanisme doit permettre de « rationaliser » les déplacements. Par exemple, dans les pays d’Eu-

rope du nord, le rapprochement des lieux de villégiature et des commerces a permis, de minimiser les déplacements mais aussi de rationaliser la dépense d’énergie qui utilisée en journée dans les grands centres commerciaux est transférée le soir dans les habitations environnantes. - Déploiement très probable à horizon de 5 ans  : activités liées à la conception et à la mise en place des cadres de déplacement. • De citoyen vers les « éco citoyens » Changer les comportements passe entre autre par la connaissance  : information, sensibilisation et formation, tant à un niveau individuel que collectif. Il est indispensable, pour que les « bons comportements » apparaissent, qu’il y ait la création d’une conscience collective connotée positivement. La sensibilisation a plusieurs conditions de réussite : la multiplication des informations, afin de valoriser les pratiques et outils existants, auprès des publics divers (école, entreprise, collectivité, etc.), doit être accompagnée des moyens techniques qui permettent leur mise en pratique. Par ailleurs, plus tôt les bons comportements sont inculqués, meilleurs sont les résultats. C’est entre autre une des missions de l’ARER qui dispense formations et informations auprès de divers publics. Déploiement très probable à horizon de 5 ans  : accroissement des activités liées à la sensibilisation et à la mise en place des cadres de déplacement.

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La Maîtrise De l’Énergie (MDE)

d. Les emplois, les métiers et l’offre de formation à La Réunion d.1. L’emploi actuel Actuellement, selon l’ADEME (2006), il y a environ 50 emplois directement impliqués dans ce domaine et notamment à l’ARER, à l’ADEME, sur des activités de sensibilisation, de formation, d’accompagnement  des  porteurs  de projets et de coordination de la recherche et développement ; mais aussi

au sein de quelques entreprises. Par exemple, la mise en place des Plans de Déplacement Entreprise (PDE) concerne des entreprises comme La Poste, la CINOR et deux bureaux d’études qui les accompagnent. Par ailleurs, l’ARER mobilise différents intervenants dans ses formations.

Ex emple : l’association « les petits débrouillards ». La quantification des emplois actuels est extrêmement difficile dans la mesure où la MDE concerne tous les emplois et tous les métiers et qu’elle a pour nature d’être transversale.

d.2. Évolution de l’emploi et des métiers à horizon 2015 À dires d’experts, l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur est susceptible d’être impactée  : de la commande à la

réalisation en passant par la conception, le choix des matériaux, aux processus de pose, etc. Cette modification des

compétences nécessitera un important volet de formation.

d.3. Les nouveaux métiers  : Impact quantitatif et qualitatif L’apparition dans la chaîne de valeur de nouvelles activités et de nouvelles expertises va entraîner un besoin quantitatif en emploi. Ce besoin nécessitera

de mettre en œuvre de nouveaux programmes de formation. Plusieurs nouveaux métiers directement liés à la MDE ont été identifiés. Ils ont

été distingués par secteur d’activité (voir tableau ci-après).

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Métiers

Niveau et type de formation de base

Compétences attendues/Activités et offr

Compétence  : expertise technique de la Chef de projets

Niveau III à I technique ou bâtiment

Activité  : Coordination partenariale et a

L’offre de formation à La Réunion  : Les formations de type « licence profess option  : énergies renouvelables) sont ad

Compétences  : connaissance approfond Sensibilisation Formation

Formateur MDE et EnR

Niveau III à I technique ou bâtiment

Activité  : Formation à la MDE auprès de

L’offre de formation à La Réunion  : Les formations de type « licence profess option  : énergies renouvelables) sont ad

Compétences  : connaissance des « actio Animateur/ « médiateur énergie »

Niveau IV à III

Activité  : Sensibilisation du grand publ

L’offre de formation à La Réunion  : Les formations de type BTS Bâtiment ou

Compétences  : connaissance des « actio

Activité  : Sensibilisation des salariés da Animateur MDE

Niveau IV à III

L’offre de formation à La Réunion  : Les formations de type BTS Bâtiment ou La Réunion. Compétences  : méthodologie Qualité Activité  : conception et vérification de Responsable de Service QE MDE

Niveau III à II

L’offre de formation à La Réunion  : L’IUT de Saint Pierre propose une Licenc formation

Compétences  : thermodynamique, bâti

Industrie et bâtiments de santé Auditeur/conseiller en énergétique

Niveau IV à III Bâtiment ou électricité

Activité  : réalisation de bilan énergétiq

L’offre de formation à La Réunion  : Les formations de type « licence profess option  : énergies renouvelables) sont a

Compétences  : expertise technique et t Conseiller en optimisation énergétique/ Homme énergie/ Consultant en « mégawatt »

Niveau III à I Thermodynamique, énergétique ou Bâtiment

Activité  : Pour les bâtiments en cours d cité, gestion déchets… Dans les bâtimen gie, cogénération…) aux différents stad consécutive à l’intervention d’un « hom

L’offre de formation à La Réunion  : Les formations de type « licence profess option  : énergies renouvelables) sont ad

Agent d’exploitation des bâtiments

Compétences  : connaissance des princip direction

Conseiller en mobilité  :

Niveau III à II

Activité  : Conseille sur les moyens de dim d’Entreprises (PDE) ou administrations. (PDU)…

L’offre de formation à La Réunion  : Il n’existe pas de formation de ce type à

Bâtiment tertiaire Transports

Gestionnaire de flux

Niveau III à II Gestion de flux

Compétences  : gestion des flux + maîtr Activité  : Intervient sur les flux d’énerg Selon les professionnels, il y aurait 50 em

L’offre de formation à La Réunion  : Les formations de type « licence profess option  : énergies renouvelables) sont a

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re de formation correspondante

a MDE + méthodologie de projet

aide au développement des projets

sionnelle » ouvertes à l’IUT (Licence Professionnelle Maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables) et au CNAM (Licence STI, Parcours  : énergie – daptées à l’exercice de ce métier

die des outils et principes de la MDE + pédagogie

e divers publics

sionnelle » ouvertes à l’IUT (Licence Professionnelle Maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables) et au CNAM (Licence STI, Parcours  : énergie – daptées à l’exercice de ce métier

ons » à mettre en œuvre dans la logique MDE + pédagogie + relationnel

lic et des publics spécifiques

u DUT énergétique, thermodynamique… peuvent correspondre à ce métier. Elles sont présentes à La Réunion.

ons » à mettre en œuvre dans la logique MDE + relationnel + communication

ans les entreprises

u DUT énergétique, thermodynamique… et les licences professionnelles de l’IUT et du CNAM peuvent correspondre à ce métier. Elles sont présentes à

la mise en œuvre d’un système de management de la consommation énergétique

ce pro « Qualité hygiène sécurité environnement ». Afin de les rendre polyvalent, un module « optimisation énergétique » pourrait compléter la

iment, méthode, respect du cahier des charges, utilisation d’appareils de mesure…

que et proposition d’amélioration, conseil, élaboration de tableaux de bord.

sionnelle » ouvertes à l’IUT (Licence Professionnelle Maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables) et au CNAM (Licence STI, Parcours  : énergie – adaptées à l’exercice de ce métier

technologie MDE, connaissances financières et juridiques approfondies.

de réalisation, il assure une fonction de « maître d’œuvre consommation »  : accompagne le chantier sur le suivi des consommations en eau, électrints existants, il propose, conçoit et met en œuvre des solutions d’optimisation énergétique (suivi de consommation, suivi de facturation, achat d’énerdes de vie d’un bâtiment (commande, conception, exploitation, maintenance de haut niveau). Selon les acteurs du domaine, l’économie d’énergie mme énergie » pourrait raisonnablement atteindre 15 à 20%.

sionnelle » ouvertes à l’IUT (Licence Professionnelle Maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables) et au CNAM (Licence STI, Parcours  : énergie – daptées à l’exercice de ce métier

pes de la MDE + méthodologie d’étude + animation (relationnel fort) + négociation partenariale avec pouvoirs publics et

minuer l’énergie consommée lors des déplacements. Étudie les impacts humains et organisationnels de la mise en œuvre de Plans de Déplacement Anime le dialogue avec les acteurs concernés et la définition finale. Peut intervenir sur les transports scolaires (PDS), l’aménagement des quartiers

à La Réunion. Cette formation d’environ 1 semaine existe en métropole.

rise des principes MDE gie, les transports, la logistique… afin d’optimiser les échanges et de minimiser les coûts énergétiques imputables. mplois possibles sur ce métier à La Réunion d’ici 5 ans.

sionnelle » ouvertes à l’IUT (Licence Professionnelle Maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables) et au CNAM (Licence STI, Parcours  : énergie – adaptées à l’exercice de ce métier

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Chapitre II

Maîtrise de l’énergie Propositions pour renforcer l’offre de formation

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La Maîtrise De l’Énergie (MDE) Les métiers en mutation La très grande majorité des impacts de la MDE sera liée à la « mutation » de compétences professionnelles d’un métier exercé de façon traditionnelle, vers un métier  : • dont la culture évolue en intégrant la « logique MDE » ;

• qui pratique de nouvelles technologies, de nouveaux matériaux et donc de nouvelles techniques de travail. Le tableau ci-dessous propose pour chaque secteur d’activité, un panorama des principaux métiers et des compétences

complémentaires nécessaires à la mise en œuvre de la MDE, pour les salariés en exercice (formations modulaires) et l’adaptation des formations qualifiantes. Chaque secteur d’activité a été découpé selon ses grandes fonctions.

a. Le bâtiment Il est indispensable que les sensibilisations et formations prennent en compte les thématiques MDE et l’Aménagement Durable en Milieu Tropical (ADMT). Formation initiale Les étapes

métiers

Spécialité et niveau

Formation continue à La Réunion

Élu des collectivités, Directions d’urbanisme et d’aménagement

• Connaissance de la MDE et ADMT • Environnement juridique de la MDE • MDE est économique : surcoût de départ lissé par le retour sur investissement à court terme • La réalité du coût de la construction

Commanditaire privé Maître d’ouvrage Commande Chargé d’opération construction

Master urbanisme ou aménagement du territoire…

oui

Juriste

• Expertise et veille sur le cadre juridique et les évolutions législatives qui entourent la MDE et les EnR

Diplôme d’État, Master Ingénieur du BTP

• Connaissance approfondie des techniques de réalisation des habitats bioclimatiques • Ecoconstruction  : adaptation des constructions et des matériaux aux spécificités climatiques micro-régionales • Principes de conception des écoquartiers (bâtiments, voies de circulation, transports) • Eco-urbaniste  : coordination des projets d’aménagement en logique MDE • Principes et conception de PDU

Archi  : oui Architecte, urbaniste, constructeur, maîtrise d’œuvre

Conception Économiste de la construction

BTS/DUT Licence Pro

Ingénieur BTP  : non

oui oui

• Problématiques techniques de la MDE et ADMT • Analyse de cycle de vie des matériaux intégrant : fabrication, transport, application, élimination… • Prévision coût/bénéfice énergétique : prise en compte de l’évolution des coûts et gains de l’énergie dans celui des matériaux et du projet global

oui

• Montages financiers  : intégration des problématiques MDE, HQE, HPE dans les taux d’endettement et les montages financiers…

oui

• Méthodologie de planification, d’organisation et de suivi opérationnel du chantier en logique MDE  : prise en compte de problématiques telles que : approvisionnement en matériaux, contrôle du chantier, gestion des déchets (tri sélectif, gestion de l’eau, des huiles usagées, du bruit…)

oui oui oui

• Méthodologie de planification en logique MDE et ADMT : approvisionnement en matériaux

En bâtiment, Génie Civil

Ingénieur financier

Conducteur travaux second œuvre

Master Finance, banque, DECF

BTS/DUT Licence Pro En bâtiment / Génie Civil

Logisticien/approvisionnement

Mise en œuvre et suivi

Chef de chantier second œuvre

BTS Transport/DUT Logistique CQPM logistique (niveau II) BTS/DUT, Bac Pro (+ expérience) En Bâtiment

Contrôleur de chantier second œuvre

• Connaissance et approfondissement MDE et ADMT • Environnement juridique de la MDE • Démonstration des avantages financiers de la MDE dans la réalisation des bâtiments • Montages financiers des dossiers MDE • Problématiques techniques de la MDE et ADMT • Sensibilisation à la construction de bâtiments adaptés, puis passer à l’approfondissement technique (voir ci-après)

Constructeur

Juriste spécialisé

Modules de formations/sensibilisation MDE à apporter

BTS/DUT Licence Pro Bâtiment

oui (pas de formation continue) non

• Méthodologie de planification, d’organisation et de suivi opérationnel du chantier en logique MDE  : prise en compte de problématiques telles que : approvisionnement en matériaux, contrôle du chantier, gestion des déchets (tri sélectif, gestion de l’eau, des huiles usagées, du bruit…) • Connaissance de la MDE et ADMT • Vérification de l’atteinte des objectifs QEB (Qualité Environnementale des Bâtiments) ou HQE des bâtiments

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> Chapitre II

La Maîtrise De l’Énergie (MDE)

Les étapes

Formation initiale

Formation continue

métiers

Spécialité et niveau

Modules de formations/sensibilisation MDE à apporter

Couvreur

Couvreur (niveau V)

Ouvrier de l’étanchéité et de l’isolation

Opérateurs du Second œuvre

à La Réunion oui (Peu d’effectifs)

CAP isolation thermique et acoustique

non

Plateforme du bâtiment

oui

Monteur plaquiste agencement

Niveau V

Poseur fermeture menuiserie

CAP pose de menuiseries Niveau V et IV

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Techniques de pose des nouveaux matériaux • Réglementation • Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Techniques de pose de divers matériaux d’isolation • Intérieure et isolation extérieure • Connaissance des caractéristiques et performances des différents matériaux • Réglementation…

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Pose de nouveaux matériaux de menuiserie

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Pose de nouveaux matériaux de menuiserie

Électricien du BTP

Électricien du bâtiment (Niveau V et IV)

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Pose de modules PV de différentes natures • Multiplexage des bâtiments pour la GTC • Connaissance des réglementations • Fonction conseil auprès des entreprises et des particuliers

Climaticien

Froid et climatisation (Niveau V et IV)

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Technique de pose des différents produits • Connaissance des réglementations • Fonction conseil auprès des entreprises et des particuliers

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Mise en place d’une double tuyauterie et citernes  : recyclage des eaux grises, récupération eaux de pluies… • VRD  : traitement des eaux • Connaissance des réglementations en vigueur • Fonction conseil aux entreprises et particuliers

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Connaissance des caractéristiques et performances des différents matériaux  : pouvoirs isolants, produits bioclimatiques… • Réglementation…

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Connaissance des caractéristiques et performances des différents matériaux  : pouvoirs isolants, produits bioclimatiques… • Réglementation…

oui

• Sensibilisation forte à la MDE et ADMT • Technique de pose et connaissance des nouveaux produits (peinture PV, bio, sans produits polluants…) et de leurs performances (isolant, acoustique…) • Réglementation • Fonction conseil auprès des entreprises et des particuliers

Plombier/VRD

Poseur de revêtements rigides (carreleur…)

Poseur de revêtements souples

Peintre en bâtiment

En résumé

Toutes les fonctions et tous les niveaux de formation La MDE modifie qualitativement l’ensemble des fonctions et métiers du BTP. Ce besoin en compétences complémentaires, en formation initiale ou continue, touche tous les niveaux de formation (niveau V à I) et toutes les fonctions (du décideur à l’utilisateur). Certaines fonctions souffrent d’un manque de professionnels. • Conception, suivi et montage d’opérations  : besoin d’ingénieurs •  Suivi des travaux  : conducteurs de tra-

Niveau V et IV

Niveau V

Niveau V et IV

Niveau V

vaux, chef de chantier de second œuvre. Ils n’ont pas la compétence second œuvre et des besoins en compétences existent à ce niveau, tout autant que sur les nouveaux matériaux et nouvelles technologies liées à la MDE. Les entreprises réunionnaises n’ont généralement pas ces compétences en interne du fait de leur taille et de celle du marché. Pourtant, c’est à ce niveau que s’applique le mieux le concept de MDE  : isolation, matériaux « intelligents »… •  Contrôle des chantiers : Au sein des bureaux d’études, les chargés d’études manquent régulièrement d’expérience de terrain, ne permettant pas un suivi opérationnel réellement efficace (repé-

rage de malfaçons, de dimensionnements incorrects, de matériaux inappropriés…). Un besoin en outils structurants  : Établir un cadre de référence local. Cette activité implique la mise en place d’activités de  : • laboratoire  : tester les matériaux et produits, afin d’établir les « normes locales » de résistances aux conditions d’utilisation, aux conditions climatiques, établir les cycles de vie des produits, les besoins en compétences relèvent des domaines tels que mesures physiques, chimie, acoustique, thermodynamique… de niveau III à I, dans un faible volume.

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La Maîtrise De l’Énergie (MDE)

• Assurance  : travail à l’ingénierie de modalités d’assurances pour permettre le déploiement des produits • Contrôle sécurité  : Contrôle sur le chantier dans le respect des normes d’installation et d’utilisation des produits.

sera impulsée par les décideurs. Cela nécessite de les impliquer, sensibiliser et former prioritairement. Les décisions prises impliqueront la mobilisation de compétences MDE en cascade tout le long de la chaîne de valeur.

En l’absence de ce travail au niveau local, c’est le cadre de référence national qui s’applique.

•  Former les opérateurs à plusieurs procédés et produits Au niveau de la fonction opérateur, si une culture générale liée à la connaissance des principes de la MDE doit constituer une culture de base, chaque métier est impacté par les nouveaux produits, leurs

Du point de vue de la formation  • Mobiliser prioritairement les décideurs L’accélération du déploiement de la MDE

caractéristiques, modalités d’installation et d’entretien. Les besoins en formation dépendent donc des technologies. Les professionnels indiquent que généralement, l’arrivée d’un nouveau produit/procédé sur le marché et son déploiement dans les entreprises, se fait par le biais d’une formation réalisée par le fabricant. Ils ajoutent que si l’entreprise est liée exclusivement à un seul fournisseur, il y a un risque (un seul produit/procédé par entreprise) « déqualification ». Les formations dispensées dans le cadre de la MDE devront donc être « multi-technologies ».

b. L’industrie Les fonctions « commande », « conception » et « suivi du process » industriel, logistique et aspects comptables » sont impactés par la MDE comme dans le BTP.

Formation initiale Les étapes

Commande

métiers

Spécialité et niveau

Formation continue

à La Réunion

• Connaissance du concept MDE • Environnement juridique de la MDE • Conséquences économiques de la MDE  : investissement et retour sur investissement

Chef d’entreprise, Administrateur Actionnaires Électrotechnicien de maintenance des équipements de production Installeur et maintenicien des installations en froid industriel

Auditeur/superviseur en énergétique Support

Modules de formations/sensibilisation MDE à apporter

Électrotechnique, électromécanique (niveau III)

Oui

• Sensibilisation forte à la MDE • Optimisation du réglage et de la maintenance des installations de production en prenant en compte le facteur énergétique

Froid industriel et climatisation (Niveau IV et III)

Oui

• Sensibilisation forte à la MDE • Optimisation du réglage et de la maintenance des installations frigorifiques prenant en compte le facteur énergétique

Niveau III Électrotechnique, Thermodynamique

Compétences  : thermodynamique, méthode, respect du cahier des charges, utilisation d’appareils de mesure ou de capteurs lui permettant suivi et régulation de la performance énergétique des installations. Activité  : réalisation de bilan énergétique et proposition d’amélioration, conseil, tableau de bord

Animateur MDE

Niveau IV à II

Compétences  : connaissance des « actions » à mettre en œuvre dans la logique MDE + relationnel + communication Activité  : Sensibilisation des salariés dans les entreprises Compétences  : méthodologie Qualité

Responsable de Service QE MDE

Niveau III à II

Activité  : conception et vérification de la mise en œuvre d’un système de management de la consommation énergétique

Nouvelles fonctions (mentionnées au point 4.2.1) CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

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La Maîtrise De l’Énergie (MDE) En résumé Domaine très sensible à la hausse du coût de l’énergie Le domaine industriel est actuellement le plus sensible à la hausse du coût de l’énergie et notamment l’Industrie AgroAlimentaire (IAA). En effet, il est utilisateur de technologie de refroidissement (climatisation, réfrigération, conditionnement d’air…), tout comme le secteur de la pêche dans lequel la réfrigération

en chambres froides, sur le bateau et sur les quais), puis tout au long de la chaîne du froid. Des besoins quantitatifs en superviseur énergie et un profil complété par une licence professionnelle Dans le tableau (p.19), les rôles d’auditeur et d’animateur ont été dissociés. À La Réunion, nos industries étant de tailles limitées, il est probable qu’ils soient regroupés au sein d’un seul et même emploi. Les besoins quantitatifs pour-

raient être significatifs. En effet, La Réunion compte près de 600 entreprises de plus de 50 personnes au 31/12/2005 (Source : INSEE, TER 2007/2008) et 24 collectivités. Celles qui consomment à minima 6 GWh par an, pourraient rentabiliser l’intégration d’un auditeur/superviseur énergétique. Une Licence Pro « Process industriel et MDE » portant sur tous les domaines des processus industriels (moteurs, froid industriel, thermique) pourrait compléter cette offre.

c. Les transports Formation initiale

Les étapes

métiers

Commande

Chef d’entreprise, Administrateur, Actionnaires, Élus, Service AOT (Autorité Organisatrice de Transports) des communes et départements

Conception/ études

Conseiller en mobilité

Conducteur transport en commun Conducteur de véhicule poids lourds Opérateur

Conducteur de véhicule de tourisme (taxiteur, livreur…) Moniteurs Auto-école

Zoom Sur le métier de Conseiller en mobilité : rationaliser ses modes de déplacement Au sein d’une Autorité Organisatrice des Transports Urbains (AOTU)  : • Rôle  : accompagner les collectivités, décideurs et usagers dans la définition et la mise en œuvre des politiques de déplacement.

Spécialité et niveau

Formation continue

Modules de formations/sensibilisation MDE à apporter

à La Réunion

• Connaissance du concept MDE • Réglementation et obligations liées au rôle et à la mise en place d’une cellule mobilité • Connaissances approfondies des concepts et des principes de mise en place des Plans de Déplacement Urbain (PDU) et Plan de Déplacement Scolaire (PDS)

Niveau III

Non

Permis

oui

Permis et FIMO, FCOS

oui

Permis B et licence

oui

B.E.P.E.C.A.S.E.R

oui

• Animation de la démarche avec les décideurs et personnels des structures concernées • aspect multimodal et l'aspect interdisciplinaire des déplacements. • législation en vigueur • méthode d'approche des problèmes de déplacement • techniques de résolution de problèmes de déplacement • calcul de coûts • mise en œuvre des mesures décidées • évaluation des effets constatés • suivi de la situation

• Intégration de la conduite économique dans les pratiques

• Intégration de la conduite économique dans les programmes de formations à destinations des apprentis conducteurs

• Objectifs  : rationaliser les modes de déplacement pour limiter la consommation d’énergie qui y est associée. • Descriptif du poste -  optimise l’usage des transports alternatifs à la voiture individuelle, apporte des informations et de méthodes permettant aux usagers ciblés (particuliers, entreprises…) de rationaliser leurs choix en matière

de déplacements du fait des données socio-économiques et environnementales. Il vise à la mise en place et à la pérennisation des Plans de Déplacement Entreprise (PDE) - Négocie, anime les réflexions et concertations dans le cadre de l’élaboration des Plans de déplacement Urbain (PDU) ou scolaires (PDS)

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> Chapitre II

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d. De nouveaux métiers à la frontière de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables : de nouvelles formations ? Les métiers traditionnels ont été recensés au travers les filières les concernant. Toutefois, de nouveaux métiers liés aux EnR voient le jour. Installation de la MDE et des EnR  : consolidation d’une filière de formation spécifique. Il est nécessaire de former des professionnels capables d’intervenir sur tous les chantiers MDE et EnR, quelle que soit la technologie mise en place (éolien, photovoltaïque, solaire thermique…). Du fait des différentes technologies, de leurs contraintes et spécificités et en réponse aux besoins de polyvalence des entreprises du secteur, de telles formations pourraient concerner plusieurs corps de métiers et plusieurs niveaux : Métiers

Conducteur de travaux second œuvre MDE et EnR

Niveau et type de formation de base

Niveau III à I technique ou bâtiment

Compétences MDE et EnR à adjoindre et l’offre de formation réunionnaise correspondante Compétences MDE et EnR  : En plus des compétences traditionnelles attendues : - Expertise technique des installations du second œuvre, des technologies MDE et EnR. - Gestion de chantier dans une logique MDE - Contrôle de l’Atteinte des objectifs MDE des bâtiments L’offre de formation à La Réunion  : Pas d’offre de formation sur ce métier (ingénieur BTP)

Chef de chantier second œuvre MDE et EnR

Niveau IV à III Technique ou bâtiment

Compétences MDE et EnR : - Connaissance approfondie des outils et principes de la MDE et des EnR, - Gestion de chantier, - Management des hommes, - Lecture de plan, - Informatique - Contrôle qualité L’offre de formation à La Réunion : Il n’existe pas à La Réunion de formation « chef de chantier second œuvre. Si elle devait être ouverte, le complément MDE et EnR seraient importants à prendre en compte.

Technicien EnR

Niveau IV à III Technique

Compétences MDE et EnR : sur la base d’une formation technique (électricité/électrotechniques…)  : - Connaissances générales des principes EnR - Connaissances techniques opérationnelles de l’installation des technologies EnR - Compétences en plomberie, couverture et étanchéité, mécanique, charpente métallique… Habilitations : haute et basse tension, travail en hauteur, STT, conduite d’engins de levage… L’offre de formation à La Réunion : Cette spécialisation n’existe pas actuellement à La Réunion. Elle pourrait être proposée à des personnes possédants un niveau III ou IV (avec expérience) en électricité, électrotechnique. Le CQP « installateur mainteneur en systèmes solaires thermique et photovoltaïque » (voir programme en annexe) peut constituer la base d’une formation adaptée.

Installateur de chauffeeau solaires

Niveau V sanitaire et thermique

Compétences MDE et EnR  : sur la base d’une formation en plomberie : - Connaissances générales des principes EnR, - Connaissances techniques approfondies et opérationnelles de l’installation des chauffe-eau solaires, - Notions de couverture, d’étanchéité, de charpente métallique… - Habilitations  : travail en hauteur, STT, conduite d’engins de levage… L’offre de formation à La Réunion : La Chambre de Métiers propose une formation de ce type formation. En 2008, 10 places sont offertes. La capacité pourrait être augmentée Compétences MDE et EnR : - Acheminement sur les toits d’éléments de structure et éléments de dispositifs - Aide à l’installation et fixation des structures métalliques et de des chauffe-eau et panneaux, - Aide à la mise en place des éléments de raccordement - Nettoyage du chantier.

Assistant de chantier EnR

Sans qualification

L’offre de formation à La Réunion : Cette formation n’existe pas à La Réunion. Une structure en entrée-sortie permanente pourrait être adaptée. La fin du stage pourrait être sanctionnée par une attestation de stage. Si une telle formation devait être mise en place, le problème de la reconnaissance des acquis et leur impact en termes de niveau de qualification et de rémunération serait à prendre en compte.

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Chapitre III

Énergies Renouvelables

Activité, Emplois et Métiers

CARIF OREF –- 2008. CARIF-OREF 2008 Activités, Activités, emplois, Emplois, métiers Métiers des et Qualifications énergies renouvelables dans le domaine et de lade maîtrise la Maîtrise de l’énergie de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

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A- Les filières en cours de déploiement 1- Filière solaire thermique a. État des lieux des activités Cette technologie correspond à la conversion du rayonnement solaire en énergie calorifique. À La Réunion, l’activité consiste essentiellement à la fabrication, la pose et l’entretien de chauffe-eau solaires. En 2008, les professionnels estiment que le potentiel des foyers réunionnais déjà équipés correspond à 30 ou 40% du potentiel total. En effet, à la fin de l’année 2007, près de 90 000 chauffe-eau solaires (CES), soit 360 000 m² de surface de toiture, étaient installés, et ce sont entre 10 000 et 11 000 chauffe-eau solaires individuels qui sont installés par an, en dehors du renouvellement du matériel. Le niveau actuel d’équipement représente l’équivalent de 40 à 80 MW en puissance installée et 113 GWh de « consommation évitée ».

En 2008, il y aurait environ 60 entreprises concernées dans le domaine, dont 2 acteurs intervenants dans la construction/assemblage de systèmes : Solar Réunion et Giordano. Ces mêmes acteurs interviennent dans le domaine de l’installation et de la maintenance dont 25 artisans. Selon une étude de l’ARER, la filière recyclage, non encore nécessaire, est déjà implantée et les infrastructures actuelles devraient permettre l’absorption des matériaux lorsque le temps du changement des dispositifs sera venu. En effet, le matériel est totalement constitué par des chauffe-

eau solaires (cuve + panneau solaire) et parfois de supports métalliques. Ils sont généralement fixés sur les toits des habitations. La durée de vie de ce matériel est de 15 à 20 ans. Le marché des énergies renouvelables est fortement influencé par les aides octroyées à l’installation de ces dispositifs ; aides sans lesquelles son développement ne pourrait être aussi dynamique. Dans le cas des chauffe-eau solaires, ces aides correspondent à une défiscalisation à hauteur de 50% du prix du matériel.

NB : Il faut souligner qu’un certain nombre d’éléments des tendances de développement sont difficilement maîtrisables aujourd’hui : la défiscalisation, législation… ce qui confère à ce travail un certain nombre de zones d’incertitudes

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans Selon les professionnels, la défiscalisation devrait se poursuivre et permettre aux ménages réunionnais de s’équiper. Des offres de location/achat ont été développées par les installateurs afin de permettre aux particuliers, même les plus modestes, de s’équiper en contrepartie d’un abonnement d’environ 20 € par mois. Au bout de 10 ans le matériel est acquis. L’activité du secteur est soutenue et semble continuer à se développer car  : •  Si les entreprises ont pourvu 1/3 des foyers en quelques années, la tendance pourrait encore être en progression et atteindre près de 13 000 installations annuelles. Selon les professionnels, d’ici 2015, le taux d’équipement devrait alors avoir atteint 3 ménages sur 4. •  Dans l’hypothèse d’une durée de vie des installations de 15 ans et d’un début significatif d’installation à partir de l’année 2000, les premières installations devraient commencer à être remplacées vers 2015. Notons que les cuves seules pourraient être changées. Toutefois, des progrès technologiques relatifs aux panneaux et à l’amélioration de leurs rendements pourraient rendre ceux qui sont actuellement en service « obsolètes » et générer leur remplacement. Dans ce dernier cas, une filière de recyclage du silicium devra être développée (inexistante à La Réunion aujourd’hui).

Scénario 1 : Scénario 2 :

Premières installations Installations de remplacement Continuation de l’activité  : le remplacement pallie la baisse d’activité des premières installations

Scénario d’activité dans le domaine des Chauffe-eau solaires (OREF 2008)

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> Chapitre III

Les filières en cours de déploiement b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans (suite) Le Scénario n°2 préserve ainsi l’activité et les emplois d’installation à La Réunion, alors que le scénario n°1 laisse présager un creux d’emploi et d’activité entre 2015 et 2020. • Le marché des chauffe-eau solaires (CES) collectifs est en début de développement. La conquête des toits des bâtiments du tertiaire et des collectivités pourraient permettre de développer l’activité d’installation et de commercialisation. En effet, les collectivités tendent à équiper systématiquement leurs nouvelles constructions en y implantant des systèmes solaires thermiques. Exemple : l’abattoir de Saint Pierre. Les logements sociaux collectifs sont aussi une cible privilégiée pour les équipements en CES. Le déploiement de cette technologie dans le logement social se développe également et pourrait nécessiter de retravailler complètement les installations de réseau d’eau et donc mobiliser des plombiers, voire de nouvelles compétences techniques. • une législation incitative et probablement bientôt obligatoire sur les constructions neuves Il n’existe pas aujourd’hui d’obligation d’installation de CES sur les constructions neuves. Le référentiel PERENE est encore limité dans son déploiement géographique et ne représente pas une généralité. Les textes législatifs n’ont aujourd’hui qu’un rôle incitatif, mais la réglementation thermique de 2009, pourrait apporter le volet obligatoire impliquant l’inscription des communes dans le programme « Ville solaire ».

• les exportations dans la zone océan indien : un impact limité Si les solaristes réunionnais s’attaquent au marché OI, il est peu probable que les matériels soient d’origine réunionnaise. En effet, le coût des matériaux réunionnais est environ 10 fois supérieur à celui du matériel vendu à Maurice. En ce qui concerne l’exportation des compétences, elle est également peu probable, sinon dans un volume limité. En effet, pour Madagascar, les solaristes formeront des installateurs sur place : plus pratique et moins cher. En revanche la mobilité vers la métropole de personnel formé et compétent dans l’installation des EnR pourrait favoriser leur insertion professionnelle. • La diversification des usages : peu d’impact Selon les professionnels, la diversification des usages du solaire thermique ne devrait pas se développer au point de marquer significativement l’activité et les emplois. Pour les piscines, par exemple, les pompes à chaleur sont à priori plébiscitées par rapport aux chauffe-eau solaires. Les potentiels de diversification sont davantage à chercher dans : > le chauffage solaire des habitations dans les hauts : diffusion de la chaleur par le biais d’un radiateur avec un système d’appoint. (Expérimentation menée par la ville de Trois Bassins avec l’ARER). > le froid solaire : Système en œuvre à l’IUT de St-Pierre pour rafraîchir le

bâtiment grâce à de l’énergie solaire. L’inconvénient majeur de cette technique est qu’elle nécessite aujourd’hui de disposer d’une importante surface de capteurs qui pourrait en limiter le déploiement. Les professionnels identifient également des freins : • L’investissement de départ semble être le frein le plus important pour l’installation de ce type de technologie, soit environ 8 000 €. Afin de pallier ce frein, la Région Réunion envisage de mettre en place un fonds de garantie. L’objectif est d’inciter les individus à ne pas revenir au gaz par exemple. La mise en place de ce fond de garantie et d’un prêt à taux zéro devrait rendre plus accessible l’équipement en chauffe-eau solaires pour les populations les moins favorisées. Ce dispositif pourrait permettre d’atteindre l’installation de 15 000 chauffe-eau solaires par an. •  Des chauffe-eau en libre-service commencent à faire leur apparition, à des prix très inférieurs aux tarifs pratiqués par les constructeurs locaux. Une éventualité que ces produits soient « auto-installés » existe. Toutefois, selon les professionnels, l’impact sur l’activité devrait être limité. Deux leviers d’action identifiés : - la réglementation thermique - la politique fiscale

1- Filière solaire thermique

c. Les emplois et les métiers c.1. L’emploi actuel et les métiers L’association TEMERGIE évoque un chiffre de 400 emplois en 2006, personnel administratif compris. Pour la même année, l’ARER annonce 305 emplois. Pour 2008, il faut retenir qu’il y a environ 80 emplois à la construction et l’assemblage de systèmes, près de 150 dans le commerce et 150 à 200 dans l’installation. [10 et 15 dans l’activité de recyclage métallique.] Évolution de l’emploi et du nombre de CES installés par an (source EMERGIE, technopole 2007)

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> Chapitre III

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Les filières en cours de déploiement

Les métiers dans la filière Métiers

Activités

Bureau d’études/thermodynamicien

Études techniques

Commercial

Vente des systèmes

Chef de chantier

Encadrement opérateurs et suivi technique du chantier

Installateur/Maintenance

montage des Chauffe-Eau + raccord.

Nettoyeur de panneaux solaires Nettoyage des installations Recyclage

Démantèlement

c.2. Évolution de l’emploi et des métiers : + 100 emplois à 2015 NB : L’absence de repérage par catégorie d’entreprise ne permet pas de réaliser une étude sur les statistiques institutionnelles classiques (INSEE, CGSS, caisse des congés payés…). L’enquête lancée par l’OREF auprès de 120 entreprises des EnR n’a eu que 22 réponses et nombre des questionnaires reçus ont été partiellement complétés. Ainsi, l’évaluation des volumes d’emploi par métier ne peut être réalisée, et ce d’autant plus que le secteur est très concurrentiel ; les entreprises restent discrètes sur leurs stratégies de développement. Toutefois, l’évaluation du potentiel d’emploi peut se faire au regard des

ratios dégagés entre l’évolution de l’emploi et celle du nombre de systèmes installés. Ainsi, pour 2006, selon TEMERGIE, il y a eu 9 500 installations et 11 259 selon l’ARER, pour 300 à 350 emplois techniques et commerciaux. Si l’on se réfère à un plafond d’installation de 13 000 annuel (Source  : TEMERGIE) à 5 ans, ce sont entre 60 et 100 emplois techniques et commerciaux qui pourraient être créés dans les années à venir. L’accroissement de l’activité d’installation CES collectif pourrait légèrement impacter les besoins en compétences.

La filière recyclage, même au plus fort des  renouvellements  de   dispositifs pourrait ne permettre qu’une création d’emplois limitée (< 10). Le déploiement de la filière froid solaire nécessitera : • une capacité à dimensionner les installations aux besoins des bâtiments. Cette compétence est actuellement non disponible à La Réunion et elle s’inscrit dans la logique de la maîtrise de l’énergie. • une formation complémentaire : entre froid traditionnel et froid solaire pour des niveaux BTS et ingénieurs.

Perspectives d’emploi à horizon 2015 :

Emplois directs

Métiers

Impact quantitatif création d’emploi

Impact qualitatif

installateur de CES

30/50

Formation CES

commerciaux/représentants

30/50

faible

Besoins actuels recensés par les professionnels hors solaire thermique installateur – maintenicien en froid thermique

40 à +

oui

1- Filière solaire thermique

Total : 60/100

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> Chapitre III

Les filières en cours de déploiement 2- Filière photovoltaïque a. État des lieux des activités Cette technologie consiste à convertir le rayonnement solaire en énergie électrique. À La Réunion, cette filière s’implante depuis 3 ans et est en cours de déploiement de façon très importante. En effet, entre 2004 et 2006, la production photovoltaïque a été multipliée par 50. Et si 3 MWc étaient implantés en 2006 et 7 MWc en 2007, en 2008, la puissance installée sera doublée (10 MWc). Les systèmes sont soit autonomes (raccordés soit à des batteries, comme à Mafate), soit des systèmes constitués de panneaux et d’onduleurs raccordés au réseau. Leur durée de vie est de 15 à 20 ans.

À La Réunion, 15 à 20 entreprises travailleraient majoritairement dans ce domaine et dans les activités suivantes  : • La construction des systèmes photovoltaïque : Elle se fera à court terme (2009) par le groupe DIJOUX, permettant la création de 130 emplois immédiatement et 350 à terme, selon son Directeur, • Le développement d’affaire et la vente (COREM, COREX, SCE…), • La vente, l’installation et la maintenance de systèmes à la fois par de grosses sociétés (BP Solar, Énergies nouvelles, SCE, Tenesol…) mais aussi par des indépendants, des artisans et des

petites sociétés. Notons que la force de vente est principalement constituée de travailleurs indépendants et que les travaux d’installation sont majoritairement sous-traités à des artisans, • Les filières de recyclages existent : métal, batterie, déchets électroniques (onduleurs). Seul le silicium (panneaux) ne dispose pas de modalités de recyclage. Selon les experts, une solution devra être opérationnelle d’ici 10 ans. À ces acteurs, il faut ajouter les accompagnateurs de projets (ADEME, ARER, DRIRE, AD…).

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans Une très forte croissance Filière en implantation depuis 6 ans, sa croissance est exponentielle. Les prévisions 2008, au regard des nombreux projets à l’étude (> à 150 MW) laissent penser à une poursuite de la tendance de développement. Toutefois, les professionnels indiquent que les nombreux projets à l’étude ne verront pas tous le jour. En effet, EDF, gestionnaire du réseau, étudie les dossiers et autorise leur raccordement, dans la limite de la sensibilité du réseau (30%), actuellement de 100 MWc et 170 en 2013. Les professionnels ajoutent que la tendance d’installation pourrait atteindre 20 MWc/an plutôt que les 10 MW communément admis par les acteurs du secteur. Dans cette perspective, les 100 MW pourraient être atteints entre 2012 et 2015. La plupart des sites étant alors couverts, l’activité pourrait ralentir. Si cette hypothèse des 20 MWc annuels parait constituer une hypothèse « tendancielle », elle pourrait devenir une hypothèse « basse » dès 2009, au regard des projets des principaux opérateurs pour 2009 (voir tableau

Hypothèses de déploiement de Photovoltaïque (10 à 20 MWc/an) en puissance installée (Source : séminaires OREF)

ci -après), où la taille des installations semble « s’envoler ». Les 100 MWc seraient alors atteints d’ici 2010. Selon le Directeur d’Energy Ocean Indien, il est possible d’atteindre dans les 5 ans 120 MWc installés au sol ou sous forme de fermes agro-solaires sur 250 hectares.

Cette surface correspond à la limite d’autorisation de colonisation des terres agricoles par le photovoltaïque qui figure dans l’accord entre la SAFER et les entreprises photovoltaïques, à horizon 2030. (Source  : De natura, 27 avril 2008, JIR 18/07/2008).

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> Chapitre III

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Les filières en cours de déploiement Projets d’installation photovoltaïque annoncée au premier semestre 2009 Puissance installée (MWc)

Lieu

Dates prévisionnelles

Groupe DIJOUX

30

NC

2008/2009

Énergies nouvelles

12

Sainte-Rose

2009

2,2

Sainte-Suzanne

2009

SCE

12,5

Séchilienne Sidec Siif

3 14,5

Soleo

15

Total

90

En cours sur plusieurs années Sainte-Suzanne

En cours

Sainte-Rose

2008/2009

NC

Fin 2009

• Un potentiel réunionnais élevé mais aujourd’hui limité à 100 MWc Selon les études de l’ARER, le potentiel total de l’île est d’environ 630 MW et jusqu’à 1 000 ou 2 000 MWc selon d’autres sources. Pour EDF, les caractéristiques techniques du réseau actuel permettraient d’absorber 30% d’énergies intermittentes, soit 100 MWc à 150 MWc.

•… Pour encore 3 ans. En effet, la technologie photovoltaïque est totalement opérationnelle et bientôt les systèmes fabriqués en Asie et répondant aux normes européennes pourraient s’implanter sur ce marché. Dès lors, le coût des installations devenant plus abordable, il peut permettre au secteur de s’affranchir de la défiscalisation et des tarifs de rachat

Cette limite est essentiellement liée à l’absence de capacité de stockage de grande capacité. Dès lors que son stockage sera possible, la puissance des installations pourra être nettement supérieure à 100 MWc. La puissance raccordée pourrait alors atteindre, à dires d’experts, les 370 MWc à l’horizon 2025.

• Ouverture du marché aux particuliers pour  l’autoconsommation.  Jusque-là réservé aux industriels, aux entreprises ou aux particuliers aisés, la technologie photovoltaïque pourrait se développer vers les particuliers. À cela, plusieurs raisons :

Le stockage de grande capacité pourrait prendre prioritairement 2 formes : • Un procédé hydraulique : faire remonter l’eau la nuit pour l’utiliser le jour • Mise en place de piles à combustibles, mais cela à un coût pour EDF. NB : Afin de répondre aux ambitions de La Région Réunion, les objectifs du PRERURE vont faire l’objet d’un travail de mise à jour. Les parts de production énergétique à partir des EnR, notamment celle du photovoltaïque, seront revues.

• Impact fort des politiques en faveur du photovoltaïque… La défiscalisation à hauteur de 50% du coût des matériels, le maintien du rachat des productions de façon avantageuse (tarif actuel de rachat : 0,30 à 0,40 ct/kWh lorsqu’il est intégré correspond à 5 fois le prix de vente par EDF) et la dynamique impulsée par la future réglementation thermique devraient favoriser le développement de l’activité. Le développement de cette filière est très dépendant de la volonté de l’État de continuer à le subventionner.

> Baisse annoncée du coût des matériaux, > Réglementation thermique des logements neufs, > Pack solaire en 2008 décidé par l’ARER et la Région Réunion. Il s’agit, pour les particuliers, d’installer des chauffe-eau solaires et panneaux photovoltaïques à des fins d’autoconsommation, > Début des campagnes publicitaires orientées grand public. > De nouvelles technologies La technologie actuelle repose sur des panneaux de silicium, mais de nouveaux procédés sont en cours de développement  : - cellules photovoltaïques en couche simple pouvant être posées sur quasiment tout type de support. (verre rendement : 18%) - peinture photovoltaïque est aussi en cours de développement dont le rendement moindre, 2 fois inférieur à celui du silicium, soit environ 11% nécessitera des surfaces beaucoup plus importantes.

2- Filière photovoltaïque

Société

CARIF OREF –et 2008 Activités, emplois, desde énergies renouvelables et de la de l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers Qualifications dans le métiers domaine la Maîtrise de l’énergie etmaîtrise des Énergies Renouvelables

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> Chapitre III

Les filières en cours de déploiement c. Les emplois et les métiers c.1. L’emploi et les métiers techniques dans la filière photovoltaïque Enquête ARER (2006, 6 MWc) Montage de projet/ Bureau d’études/vente

21

Pose

60

Maintenance

21

18

Total

120

Selon les professionnels du domaine, les emplois actuels dépassent les 60 prévus par le PRERURE dans l’hypothèse volontariste, avec près de 120 emplois en 2006 selon l’ARER. Toutefois, selon la courbe de tendance, le domaine devrait représenter entre 140 et 150 emplois en 2008.

Évolution de l’emploi et de la puissance installée annuelle entre 2002 et 2008 (Source Région, ARER, OREF)

Les métiers dans la filière :

2- Filière photovoltaïque

Métiers

Activités

Ingénieur énergétique

Développement d’affaire

Contrôleur de gestion, chef de projet, ingénieur financier

Étude préalables (rentabilité, montage financier, faisabilité technique)

Ingénieur, dessinateur projeteur, acheteur

Étude d’exécution

Manutentionnaire/monteur, chef d’équipe, électricien

Installation et réglage

Électricien de maintenance

Exploitation et maintenance

c.2. Évolution de l’emploi et des métiers : un maximum de 190 à 430 emplois à 2015 En 2009, l’activité « construction de systèmes photovoltaïques » du groupe DIJOUX devrait permettre de créer près 120 emplois de plus et 350 à terme (2012), selon les déclarations du Directeur. (Source : De natura, 27 avril 2008) Dans l’hypothèse tendancielle, à savoir 20 MWc annuels installés, les professionnels estiment que ce sont 35/40 emplois en bureau d’études (sur la base

de 15 emplois en Bureaux d’étude pour 4 MWc) et 60/100 emplois de plus en installation. Les emplois de « commercial en systèmes photovoltaïques » à destination du « grand public » devraient, pour une bonne partie d’entre eux, être portés par les commerciaux indépendants de la filière « solaire thermique ». À la clef, 15 à 30 emplois spécifiques pourraient être créés. L’activité de vente à destination

des industriels et professionnels, devrait continuer à se développer. Quelques postes de chef de projet/technico-commerciaux pourraient voir le jour  : 10 à 20 emplois environ. Ainsi, à horizon 2012/2015, si 20 MWc sont installés annuellement et que le département construction de système est en fonctionnement, cette filière pourrait compter 105 à 150 emplois de plus.

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Les filières en cours de déploiement Perspectives d’emploi à horizon 2015 : hypothèse tendancielle Impact quantitatif création d’emploi

Impact qualitatif

Commerciaux industries

Métiers

10/20

oui

Commerciaux particuliers

15/30

oui

Bureau d’étude

35/40

non

Manutentionnaire à compétences : charpentier métallique, travail en hauteur…

35/75

électrotechnicien

15/25

TOTAL

oui oui oui oui

110/190

En hypothèse « volontariste » : développement important  

Métiers

Impact quantitatif création d’emploi

Impact qualitatif

Commerciaux industries

20/30

oui

110/140

non

Bureau d’étude Manutentionnaire à compétences  : charpentier métallique, travail en hauteur… électrotechnicien TOTAL

oui 135/200

oui oui

45/60 310/430

oui

2- Filière photovoltaïque

L’accord signé le 9 juillet 2008 entre l’État, les collectivités et les représentants locaux de l’agriculture fixe à 750 ha (soit 750 MW) l’ambition solaire d’ici 2030. Cet accord, qui encadre le développement du photovoltaïque sur le foncier agricole, fixe que chaque hectare prit sera compensé, dans une limite de 50 ha d’ici 2011, 150 hectares d’ici 2020 et 250 ha d’ici 2030. Cet accord pourrait favoriser un développement plus rapide encore de l’activité dans le photovoltaïque, effet conjugué de la forte concurrence entre les entrepreneurs du secteur et la disponibilité limitée des surfaces allouables. Dans ce cadre, à l’horizon 2011, si 50 hectares de terre agricole sont utilisés, l’installation annuelle de 35 MWc semble réaliste au regard des projets déjà recensés. Les effectifs pourraient alors être portés à 110/140 emplois en bureau d’études et à 200/0 emplois ETP en « installation/ mise au point/maintenance ».

CARIF OREF 2008 Activités, emplois, desde énergies renouvelables et de la maîtrise l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREF–et – Qualifications 2008 Activités, dans emplois, le métiers domaine métiers des laénergies Maîtrise renouvelables de l’énergie etet des deÉnergies la de maîtrise Renouvelables de l’énergie

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> Chapitre III

Les filières en cours de déploiement 3- Filière Éolienne a. État des lieux des activités Le principe consiste à convertir l’énergie du vent en énergie électrique. La Réunion possède 2 fermes éoliennes, soit un parc de 60 éoliennes en 2008, représentant  une  puissance  installée de 18 MWc. Selon l’ARER, en mai  2006, La Réunion comptait 27,8 MWc de puissance installée programmée à horizon 2010. Le matériel correspondant à cette activité est de type aérogénérateur fixé

au sommet de mats. Ils sont en général raccordés au réseau. Leur durée de vie est de 20 ans. Les matériaux installés à La Réunion développent 275 KWc pour ceux installés avant fin 2007. Les futures éoliennes représenteront une puissance de 1 MWc. Deux acteurs principaux sont présents à La Réunion : AEROWATT et VERGNET. Le premier est un développeur de projet alors que le second est un

opérateur d’installation et d’exploitation de ces dispositifs. La construction de ces matériaux s’effectue en métropole (VERGNET). Les filières de recyclage métal (mats et pales) et électronique sont présentes à La Réunion. À ces acteurs, il faut ajouter les accompagnateurs de projets (ADEME, ARER, DRIRE, AD…). Notons que de nouveaux acteurs semblent prêts à investir sur cette technologie à La Réunion.

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans Malgré des coûts de production divisés par 5 par rapport au solaire photovoltaïque, selon les professionnels, les freins au développement de l’éolien à La Réunion sont de 4 ordres : Géographique : • Des vents irréguliers de mauvaise qualité. Selon les professionnels du secteur, La Réunion bénéficie des alizés toute l’année, mais ces derniers ne semblent pas de qualité suffisante pour un développement renforcé de cette technologie. Cette moindre qualité des vents semble ne pas permettre le déploiement de l’éolien domestique. • Si le PRERURE prévoit une puissance de 100 MWc à horizon 2025, selon le Schéma Régional Éolien, le potentiel énergétique éolien représente 70 MWc. Par ailleurs, les projets de la zone OI pourraient représenter 40 MWc à horizon 2015. À dires d’experts, ce potentiel serait difficilement atteint, puisque les sites identifiés comme intéressants par l’exploitant pourraient ne permettre d’atteindre que 40 MWc à horizon 2015, plafond actuel de déploiement. • Trouver des sites avec une qualité de vent à même de répondre aux exigences des dispositifs, la plupart des sites étant en passe d’être exploités. • L’implantation « off shore » semble également compromise du fait de la pente abrupte qui prolonge La Réunion

sous l’eau. Ainsi à quelques centaines de mètres des côtes la profondeur pourrait être trop importante pour ancrer ces dispositifs Technique : L’énergie Éolienne est dite intermittente et aujourd’hui ; elle ne peut être stockée et dépend de la sensibilité du réseau EDF. Financier : • Selon les professionnels, l’éolien n’est pas suffisamment rémunérateur pour les loueurs de terrain ou toitures. En effet, 1 hectare loué pour l’implantation d’éolienne rapporte 2 500 euros alors que la même surface rapporte jusqu’à 20 000 euros pour le photovoltaïque. •  Le tarif de rachat est moins avantageux que le solaire. Il est actuellement de 11 cts. Culturel et réglementaire : L’éolien a encore une image négative vis-à-vis de la population réunionnaise (nuisance sonore et visuelle) et leur implantation dépend des communes et des politiques menées par les collectivités. Ces difficultés ont été prises en compte par la Région Réunion. D’ailleurs les objectifs du PRERURE concernant la part de l’éolien dans le mix énergétique à horizon 2025 pourraient être revus à la baisse.

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

31

Les filières en cours de déploiement

c. Les emplois et les métiers c.1. L’emploi actuel et les métiers Près de 23 personnes exercent directement dans ce domaine actuellement. Le développement de projet est assuré par AEROWATT (1 emploi) et l’exploitation par VERGNET pour l’installation (10 emplois) et la maintenance des sites (12 emplois), en dehors des bureaux d’études.

c.2. Évolution de l’emploi et des métiers : entre 20 et 25 emplois à 2015 En hypothèse « tendancielle », selon les estimations de l’OREF, basée sur des ratios à dires d’experts, près de 40 emplois pourraient être atteints en 2015, si les 40 MWc sont mis en service à La Réunion. En revanche, le déploiement de cette technologie dans la zone OI, ne créerait que peu d’emploi réunionnais. En effet, les exploitants auraient alors tendance à former du personnel d’exploitation sur place et, pour l’installation, feraient appel à ses équipes de métropole comme c’est actuellement le cas.

Hypothèse d’évolution des emplois à 40 MWc à 2015 Hypothèse d’évolution des emplois atteinte PRERURE (100MWc)

Perspectives d’emploi à horizon 2015 : Métiers

Impact quantitatif création d’emploi

Manutentionnaire

non

Charpentier métallique Conducteur d’engins de terrassement

Impact qualitatif non

10

non

équipe BTP second œuvre

non

Chef de chantier

non 10

3- Filière Éolienne

TOTAL

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

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> Chapitre III

Les filières en cours de déploiement 4- Filière Hydraulique a. État des lieux des activités Le principe consiste à convertir l’énergie des chutes d’eau en énergie électrique. Cette énergie a constitué l’unique source de l’électricité réunionnaise jusqu’en 1985. Puis, au fur et à mesure des besoins en énergie, les énergies fossiles sont venues la compléter. En 2006, l’hydrauli-

que représentait 24,4% de la production électrique de l’île. Cette source fournit 121 MWc et représente aujourd’hui 576 GWh sur les 2 365 consommés à La Réunion. Les installations sont des centrales hydrauliques pilotées à distance. L’acteur principal est EDF.

En Micro-hydraulique, le principe est celui de la conversion d’énergie des petites chutes d’eau et canalisation en énergie électrique. Deux projets sont actuellement en cours d’étude : celui de la SAPHIR, sur le site de Bellevue (466 kW) et celui de Maniron (244 kW).

a.1. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans • Un potentiel déjà très largement utilisé. Le PRERURE fixe des objectifs de 60 MWc complémentaires à horizon 2025, afin d’atteindre 180 MWc à 2025. Cet objectif semble difficilement atteignable. En effet, selon EDF, la très grande majorité du potentiel réunionnais est utilisée, à l’exception de l’extension de la rivière de l’Est, qui permettrait la production de 12 MW supplémentaires. La capacité de production d’électricité

d’origine hydraulique sera alors de 133 MWc. • Le développement des procédés de stockage de l’énergie. Selon les professionnels, le stockage des énergies renouvelables intermittentes grâce à l’hydraulique est une voie intéressante à étudier. Le principe consiste à utiliser les surplus de production des énergies intermittentes pour faire remonter l’eau

dans des bassins de stockage (retenues collinaires) afin d’utiliser cette énergie en période de pointe. Cependant, son déploiement à 5 ans est peu probable. • En micro-hydraulique, le PRERURE prévoit 20 MWc de puissance. À horizon de 5 ans, l’incertitude entoure cette technique. Selon une étude de l’ARER, le potentiel des canalisations réunionnaises serait de l’ordre de 5 MWc.

a.2. L’emploi et les métiers actuels et futurs : moins de 10 emplois possibles à 2025 Pour l’hydraulique, EDF emploie 55 personnes pour la maintenance et le pilotage de ses installations. L’exploitation de nouveaux sites et la mise en service du « stockage hydraulique » ne créerait pas d’emploi, EDF pourvoyant les postes en interne. Six emplois concerneraient la micro-hydraulique en 2008, au sein de bureaux d’études, à l’ARER et dans les collectivités. Selon les experts, cette technique nécessite peu d’emplois.

Perspectives d’emploi à horizon 2015 : Métiers

Impact quantitatif création d’emploi

Impact qualitatif

Chef de Projet/ Ingénieur hydraulique

1

Non

Hydraulicien de maintenance

 Chapitre III

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B- Les filières en devenir 1- Filière géothermie basse enthalpie

Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

a. État des lieux Consiste en un rafraîchissement des locaux par échanges thermiques avec le sol. Ce principe ne crée pas d’énergie, cependant, il permet d’éviter une consommation. Les échanges thermiques peuvent être liquide/liquide ou air/ air. Le potentiel concerne les échanges par fluide caloporteur : échanger la chaleur en surface contre la fraîcheur des milieux ouverts en profondeur (50 m). En effet, le rendement présumé est

intéressant dès lors que le différentiel de température atteint 5 à 7 degrés. Cette technologie est alors efficace (La Réunion : surface 30° et à 50 m 22°). Les premières conclusions des études de potentiel devraient être disponibles fin 2008/début 2009. Le matériel mis en œuvre est de type « pompe à chaleur », et si les résultats s’avèrent concluants, des industriels

montrent déjà un intérêt pour cette technologie. Les premiers bâtiments à pouvoir en bénéficier pourraient être les industries et les Établissements Accueillant du Public (EAP, institutions…) Un acteur principal travaille aux études (Compagnie Française de Géothermie) ainsi que des accompagnateurs de projets et experts tels que BRGM, ADEME, ARER, DRIRE, AD…

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans

• Limites géologiques : les sols instables à La Réunion (nombreuses veines rocheuses) sont une forte contrainte sur le déploiement de la géothermie basse enthalpie. • Plusieurs technologies aux limites identifiées > échanges thermiques liquide/liquide. La construction doit nécessairement s’effectuer au-dessus de la ressource en eau et cela suppose de sonder le sol avant l’implantation de chaque installation, au cas par cas.

> échanges air/air : - principe plus simple à mettre en œuvre,  mais  moins  efficace.  En effet, les différences de température entre l’été et l’hiver, et entre la température de l’air et du sol ne sont pas assez conséquentes pour permettre l’usage de « puits canadiens » à La Réunion. Ce dernier n’est efficace que lorsque les différentiels de température sont importants. - la ventilation naturelle (norme HQE) semble plus adaptée que les « puits provençaux », consistant à rafraîchir l’air, par le biais de pompes à chaleur terre/Air. De ce fait, les équipements existent (pompes à chaleur) au niveau national/ mondial, mais ils ne sont pas transposables tels quels au niveau local (climat différent). Seules les installations

implantées dans les hauts (> à 600/800 mètres) pourraient être suffisamment efficaces. Les coûts d’installation et d’exploitation élevés. La géothermie basse température peut être utilisée en complément de la climatisation. Outil de prérafraîchissement de l’air, elle doit permettre de faire baisser les factures dues à la climatisation. De ce fait, seuls les industriels pourraient y avoir accès dans un premier temps, à condition que cette technique soit subventionnée. Selon les professionnels, si les résultats des études étaient concluants, le déploiement de cette technologie resterait limité. Quelques emplois pourraient être créés en recherche et développement (R&D) au cours des 5 prochaines années.

1- Filière géothermie basse enthalpie

•  Limites géographiques : nécessité d’être au dessus d’un sous sol qui remplit toutes les conditions d’exploitation. Or, toute La Réunion ne bénéficie pas des qualités de sol adéquates. Ainsi, cette technologie pourrait ne répondre qu’à des besoins ponctuels là où les conditions sont adaptées.

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

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> Chapitre III

Les filières en devenir c. Les emplois et les métiers c.1. L’emploi actuel et les métiers Le nombre d’emplois actuels est d’environ 10 pour le forage, les études et les accompagnateurs de projets et experts tels que BRGM, ADEME, ARER, DRIRE, AD…

c.2. Évolution de l’emploi et des métiers : peu d’emplois à 2015 Selon les professionnels, en « hypothèse tendancielle » si les résultats des études étaient concluants, le déploiement de cette technologie resterait limité. Quelques emplois pourraient être créés en

recherche et développement, mais à 5 ans, peu de chance de réels débouchés pour des emplois d’installation et d’exploitation. Par ailleurs, plus que de la création d’emploi, il s’agirait d’adaptation ou de transfert de

compétences à destination de personnels déjà en fonction. En revanche, à horizon 2025 et si cette technologie devait être opérationnelle et se déployer, près de 150 emplois pourraient voir le jour.

Métiers

Impact quantitatif

Impact qualitatif

Frigoristes/climatisation

NC

Oui : adaptation à la technologie pompe à chaleur

2- Filière géothermie haute enthalpie Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

a. État des lieux Cette technologie consiste à produire de l’électricité à partir de l’énergie de la croûte terrestre. L’injection d’eau dans un « point chaud » permet de récupérer de la vapeur d’eau qui, injectée dans une turbine, produit de l’électricité. Une telle usine existe déjà en Guadeloupe, à Bouillante avec 15 MWc de puissance nominale. Actuellement cette filière est en cours d’étude à La Réunion et les premières conclusions sur les potentiels seront rendues fin 2008/début 2009. Environ 10 personnes travaillent à ces études, en bureau et sur le terrain. Les installations sont de type centrale thermique traditionnelle (bois rouge, le gol…), seul le « combustible » change. Le savoir-faire réunionnais existe donc déjà.

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

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Les filières en devenir b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans elle est exploitable, de trouver un industriel prêt à investir et mettre en œuvre les installations. L’exemple de l’expérience menée à Cilaos (2000) a permis de trouver de la chaleur à 200 mètres de profondeur mais pas d’eau, la roche basaltique étant imperméa-

Selon les professionnels, l’étude de la ressource pourrait être plus longue que l’horizon annoncé (2011). Si elles étaient concluantes, le temps de sa réalisation dépasse l’horizon 2012/2013. Il s’agit d’abord de trouver la ressource, de savoir ensuite si

ble. Si une telle roche était à nouveau rencontrée, la technique pourrait consister à la fragmenter, y infiltrer de l’eau qui serait ensuite récoltée sous forme de vapeur. L’exploitation de cette ressource est toutefois lourde et coûteuse à mettre en place.

c. Les emplois et les métiers Le PRERURE se fixe un objectif de 20 MW d’électricité produite en 2025. Pour une puissance de 15 MW, l’usine de bouillante (Guadeloupe), très automatisée emploie 11 personnes. Par conséquent, une telle usine à La Réunion emploierait 15 à 20 personnes, sur des emplois identiques à ceux d’une centrale thermique classique.

Perspectives d’emploi à horizon 2015 Métiers

Étude

Ingénieur Physique/Froid industriel,

oui

Hydrogéologue

non

Topographe

non

Conducteur d’engin de forage

non

Manutentionnaire

non

Installateur – maintenicien en froid industriel

oui

Électrotechnicien

oui

Chaudronnier

non

2- Filière géothermie haute enthalpie

Installation et Exploitation

Impact qualitatif

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> Chapitre III

Les filières en devenir 3- Filière bois énergie

Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

a. État des lieux Le principe de la mise en place de cette filière consiste à cultiver des arbres pour utilisation du bois à des fins de combustion pour production d’énergie (électricité/chaleur). La valorisation énergétique de cette filière fait appel à une technologie de type centrale thermique classique, pour les troncs et branches. Quant aux feuilles, elles peuvent alimenter les bacs à compostage ou être mélangées et enfouies avec des

résidus organiques pour la production de méthane. La culture d’arbre est bien implantée au niveau européen et national, où l’ONF est l’acteur principal. Cette filière est encore peu implantée à La Réunion, puisque l’ONF gère 101 000 hectares de forêts et commercialise chaque année environ 2 000 m3 de bois. Une étude de potentiel de la filière a été réalisée par le CIRAD pour le compte de

la Région Réunion. Cette dernière indique que la filière « acacia » permettrait un rendement énergétique intéressant, mais que les contraintes de production sont fortes : délai de production de 7 ans et un enclavement des lieux de plantation. En dehors de l’exploitant actuel (ONF), il faut compter l’ADEME, l’ARER, le CIRAD et la DAF parmi les acteurs de la filière.

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans Les professionnels soulignent : • le faible potentiel réunionnais dans cette filière qu’une étude de l’ADEME réalisée en 2005 met en avant. • Le problème du foncier. Il est en effet peu probable que des terrains agricoles soient déclassés pour des cultures ayant vocation d’énergie. • L’invasibilité de l’acacia. Les acacias (Acacia mearnsii) sont classés dans la catégorie des pestes végétales (invasibilité niveau 5). Cette espèce, si elle a un rendement énergétique et un déve-

loppement rapide n’est pas, selon les professionnels, adaptée au contexte réunionnais. • Une alternative bambou intéressante. La filière bambou paraît plus intéressante que l’acacia. À croissance rapide (Bambusa vulgaris et/ou Dendrocalamus giganteus) et au coefficient d’invasibilité moindre (coef4 et coef2), cette solution pourrait soit être utilisée comme combustible, soit être valorisée (matière) par deux moyens : > valorisation dans le BTP : parquet lamellé/collé, construction

>  l’assainissement / dépollution des eaux (de station d’épuration - STEP) par les bambous – Phytoremédiation  : Les bambous, une fois coupés, pourraient également servir de combustibles. Toutefois, dans la mesure où ils absorbent les métaux lourds contenus dans le sol dans leurs parties aériennes, leur utilisation comme combustible pourrait rejeter les métaux lourds dans l’atmosphère. Plus généralement, les bambous utilisés en phytoremédiation sont incinérés dans des incinérateurs possédant les filtres adaptés.

c. Les emplois et les métiers Les objectifs du PRERURE fixent un objectif de 20 MW d’électricité produite en 2025 à partir du bois énergie. Selon les professionnels, cette filière ne se mettra pas en place et ne créera pas d’emplois complémentaires à horizon de 2013/2015 ans.

CARIF OREF – 2008 métiers des énergies renouvelables et le dedomaine la maîtrisede de la l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Activités,emplois, Emplois, Métiers et Qualifications dans Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

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Les filières en devenir

Les métiers de la filière Métiers Ingénieur énergétique Ingénieur forestier Technicien sylviculteur Ouvrier forestier/bûcheron Conducteur d’engins Conducteur routier Agent de tri Manutentionnaire Conducteur d’engins de levage Agent de scierie Mécanicien de maintenance machine

4- Filière déchets verts

Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

a. État des lieux Aujourd’hui, selon la MVAD, ce sont près de 26 000 tonnes de déchets verts qui sont collectées et constituent la matière première du compostage (valorisation matière) en situation « aérobie ». Deux modalités de valorisation énergétique : - Combustion des branches et des troncs en centrale thermique classique pour produire de l’électricité. La valorisation énergétique pourrait être opérationnelle dans les deux ans à venir, via l’usine de Bois Rouge qui crée pour ce faire une plateforme de tri, soit fin 2009, courant

2010. Selon l’ARER, le potentiel pourrait atteindre 50 GWh/an pour 50 kt. - Valorisation par méthanisation : La valorisation énergétique par méthanisation nécessite l’enfouissement des déchets verts (dégradation anaérobie) et la récupération du gaz produit. Cette technique est opérationnelle et existe à La Réunion. Selon l’ADEME, la méthanisation peut être compétitive par rapport au compostage pour des tonnages supérieurs à 20 000 t/an (Source : ADEME, 2002).

CARIF OREF 2008 Activités, emplois, desde énergies renouvelables et de la maîtrise l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREF–et – Qualifications 2008 Activités, dans emplois, le métiers domaine métiers des laénergies Maîtrise renouvelables de l’énergie etet des deÉnergies la de maîtrise Renouvelables de l’énergie

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> Chapitre III

Les filières en devenir b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans • La technologie est opérationnelle, mais encore inorganisée au niveau local Selon les professionnels, quelle que soit la modalité de valorisation à mettre en œuvre, la chaîne de valeur est identique  : - collecte, - tri, - valorisation (combustion ou compostage). L’équilibre entre valorisation matière ou énergie reste à définir.

Les acteurs principaux sont alors les transporteurs, les centrales thermiques, les plateformes de tri. L’étape du tri est importante. En effet, la combustion des déchets verts n’est envisageable que quand ceux-ci sont propres. Toutefois, les professionnels indiquent que les essais réalisés en combustion des bois sont performants même si une partie feuillage résiduelle faisait partie du combustible.

• Un potentiel réunionnais important, de par la production des professionnels, des collectivités et des particuliers. La valorisation énergétique commencera dès la fin 2008, par l’usine de « Bois Rouge » qui crée pour ce faire une plateforme de tri. Le développement de cette filière à horizon de 5 ans est probable, mais faible en volumétrie.

c. Les emplois et les métiers : 20 à 30 emplois Les métiers ne seraient pas a priori impactés de façon qualitative : pas de nouvelles compétences. En revanche, dans la mise en place de la filière, des tâches de tri sont à prévoir entre la coupe et la combustion. Selon les professionnels, peu de création d’emploi envisageable.

Perspectives d’emploi à horizon 2015 :

Exploitation

Métiers

Impact quantitatif création d’emploi

Chauffeur de camion de collecte

NC

Agent de tri

20

Agent de centrale thermique

NC

4- Filière déchets verts

• Collecte : Ces déchets sont d’ores et déjà collectés par les collectivités. Cette filière pourrait être structurée sur l’ensemble de l’île en rassemblant notamment les entreprises d’aménagement paysager/espaces verts (résidus d’élagage…), donc les entreprises existent déjà, les personnels et les matériels également. Si cette activité génère de nouvelles tournées, alors des emplois de chauffeur/collecteur seront créés. • Tri  : Les emplois au sein des plateformes de broyage de type petites industrie peuvent créer jusqu’à 20 emplois dans les 2 unités de tri potentielles à La Réunion. • Combustion  : Les emplois liés à la combustion existent déjà.

CARIF OREF – 2008 métiers des énergies renouvelables et le dedomaine la maîtrisede de la l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Activités,emplois, Emplois, Métiers et Qualifications dans Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

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Les filières en devenir 5- La méthanisation (Biogaz)

Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Le principe de la méthanisation concerne plus particulièrement les déchets organiques riches en eau et à fort pourvoir fermentescible (fraction fermentescible des ordures ménagères, boues de station d’épuration, graisses et matières de vidange, certains déchets des industries agroalimentaires, certains déchets agricoles…).

Forte probabilité de déploiement

5 sources principales potentielles de biogaz : • les déchets verts (feuilles) • les boues de station d’épuration (STEP) • les déchets ménagers (et industriels) • les effluents d’élevage • les matières de vidange

a. État des lieux des ressources à valoriser et des modalités de valorisation a.1. Les déchets ménagers et assimilés : Ce sont des déchets organiques issus de la consommation humaine. Pour les professionnels, les poubelles des ménages réunionnais regorgent de matière organique qui génère du méthane par décomposition. L’exploitation de cette ressource est encore limitée à La Réunion.

• Biogaz : 2 centrales Sainte Suzanne et la Rivière Saint-Louis produisent du biogaz (respectivement 1 et 6 MW à horizon 2012).

• Incinérateur (projet abandonné) : Une étude pour l’implantation d’un incinérateur dans le sud de l’île a montré que les 150 000 tonnes collectées par la CIVIS pourraient créer 11 MW de production électrique. Toutefois, ce projet a été abandonné par la collectivité.

a.2. Les effluents d’élevage Leur décomposition génère du méthane. Ils ne sont pas collectés et que très rarement valorisés énergétiquement. Selon les professionnels, il y a 2 types de valorisation potentielle : •  Valorisation énergie par méthanisation : les effluents d’élevage sont injectés dans un méthaniseur. La production de méthane peut alors être brûlée en torchère pour produire de l’électricité et de la chaleur •  Valorisation matière : Au lieu d’être enfouis, les résidus peuvent être séchés pour une utilisation ultérieure en amendement des sols Une seule exploitation dotée de ce type d’installation existe à La Réunion (Plaine des cafres). Cette exploitation de 60 vaches permet une production d’environ 55 kW d’électricité.

CARIF OREF 2008 Activités, emplois, desde énergies renouvelables et de la maîtrise l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREF–et – Qualifications 2008 Activités, dans emplois, le métiers domaine métiers des laénergies Maîtrise renouvelables de l’énergie etet des deÉnergies la de maîtrise Renouvelables de l’énergie

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> Chapitre III

Les filières en devenir a.3. Les boues de station d’épuration (STEP) Chaque année, 15 500 tonnes de boues sont collectées sans être valorisées (Source : Département, 2006). Leur production est constante, en hausse, car corrélée à la progression de la démographie. Véritables matières premières, elles constituent une énergie renouvelable, au coût énergétique nul avec un pouvoir de combustion équivalent à celui du charbon. Selon les professionnels, les boues constituent en cela une ressource mieux adaptée que le photovoltaïque (production non constante).

Potentiels de valorisation : 2 étapes possibles

• valorisation énergie à 2 étapes : 1- par méthanisation : les boues de STEP récupérées sont injectées dans un méthaniseur et y produisent du méthane. Ce dernier est brûlé en torchère pour produire de l’électricité et de la chaleur (au lieu d’être enfouies).

2- par combustion : À l’issue de leur passage au méthaniseur et une fois séchées, les boues ont le même pouvoir de combustion que le charbon. Elles peuvent être valorisées énergétiquement une seconde fois. • valorisation matière des boues, qui séchées peuvent servir d’amendement des sols.

a.4. Les matières de vidange 20 000 tonnes de matière de vidange d’ores et déjà valorisées sont recueillies chaque année. Elles pourraient également être susceptibles de rejoindre un processus de méthanisation.

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans La technologie de méthanisation des matières organiques est opérationnelle mais elle est inorganisée au niveau local.

b.1. Les déchets ménagers et assimilés et matières de vidanges • Une importante quantité de matière première. 427 626 tonnes de ces « déchets » sont collectées par les collectivités chaque année dont 348 000 tonnes d’ordures résiduelles et 20 000 tonnes de matières de vidange, déjà valorisées énergétiquement par la centrale thermique de Bois Rouge (Source : Département, 2006). De plus, la démographie et l’activité économique créent un appel d’air à la consommation et à la production de déchets.

5- La méthanisation (Biogaz)

b.2. Les effluents d’élevage • Une ressource très importante L’ensemble des effluents d’élevage de La Réunion représente près de 830 000 tonnes/an. Les études montrent que 50 000 tonnes d’effluents peuvent produire jusqu’à 10 MW d’électricité, soit un potentiel réunionnais maximum de l’ordre de 160 MW. Ce potentiel reste à préciser, car chaque effluent a son propre potentiel biogaz (en fonction de sa charge en matières organiques). Par ailleurs, de multiples modalités de valorisation existent.

• Élimination des déchets est prioritaire pour le Département. Le Département a la compétence en matière de gestion des déchets et les sites d’enfouissement seraient complets à horizon 2012. Des solutions de valorisation énergétique de ces déchets existent. La technologie mise en œuvre correspond à celle actuellement utilisée sur les lieux même des sites d’enfouissement. Le dispositif correspond à : > Un méthaniseur ou une bâche, qui

Nature des gisements

recouvre le site pour récolter le méthane > Une microcentrale qui brûle le gaz pour produire : - de l’électricité injectée dans le réseau EDF. - de la chaleur : eau chaude, séchage de matière… Ce type de traitement qui assimile des fractions fermentescibles des ordures ménagères, déchets verts et graisses existe déjà en Métropole.

Tonnes

Lisier de bovin

485 468

Lisier de porc

184 110

Lisier de poule pondeuse Fiente séchée de poule pondeuse

16 401 1 825

Fumier de volaille

10 901

Fumier de bovin

13 499

Fumier de caprin (cabri)

20 301

Fumier de cheval Fumier de lapin

4 152 13 885

Fumier de mouton

1 602

Écume de sucrerie

79 000

TOTAL

831 144

Quantité d’effluents d’élevage par nature, Source : CA Réunion, MVAD, 2008 CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

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Les filières en devenir

Selon les professionnels, le potentiel de développement est très important, avec des perspectives d’application importantes. L’utilisation des effluents d’élevage est une possibilité de production d’électricité décentralisée : • exploitation individuelle : au niveau des sites agricoles en eux-mêmes, une exploitation de 60 vaches permettrait une production d’environ 55 kW. • coopérative locale : Dans une logique de « développement durable », il est préférable

de disposer de microcentrales à proximité ou sur les exploitations, de façon à éviter la pollution due au transport. Le dispositif pourrait être le suivant  : > récolte des effluents : mutualisation des moyens entre exploitants (coopérative) et rassemblement en un même lieu. > injection dans un méthaniseur associé à une microcentrale qui produira : - de l’électricité injectée dans le réseau EDF, - de la chaleur qui pourra être utilisée

pour sécher le « digesta » (résidu) à des fins d’amendement des sols (boues ultimes riches en matière minérale), > stockage et conditionnement du « digesta », > vente des produits pour amendement des sols ou combustion en centrale thermique. Des projets expérimentaux sont en cours. En effet, le CIRAD mesure actuellement la qualité de la litière de volaille en collaboration avec la coopérative AVIPOLE. Le projet est en début de développement.

b.3. Les bouts de stations d’épuration (STEP) • Une ressource importante Selon la Mission de Valorisation Agricole des Déchets (MVAD), en 2005, la production de boues est de 57 500 tonnes de produit brut sur l’ensemble des stations d’épuration de l’île. Les boues présentant une moyenne de 20% de siccité, la valeur théorique de production de ces stations est estimée à 11 492 tonnes de matières sèches. Selon le laboratoire de biotechnologie de l’environnement, les boues pri-

maires sont plus aptes à la méthanisation, soit 57 500 tonnes. Cela dépend également de leur teneur en matière organique (ou matières volatiles). • Des projets de STEP à venir Il manque un nombre important de stations d’épuration à La Réunion, les constructions à venir devraient augmenter la production de ces boues. Selon les estimations du service PRERURE,

le potentiel initial des lisiers d’animaux, des boues STEP et effluents de quelques industries agroalimentaires pourrait représenter 90 MW de puissance disponible, soit l’équivalent de 30 MWc de puissance électrique. Un groupe de travail biogaz doit être constitué, afin notamment de préciser les potentiels de la filière déchets et les modalités de valorisation les plus adaptées.

Potentiel de la filière Selon les professionnels, la filière « Biogaz » est prometteuse et possède un potentiel de développement très important, notamment en incorporant les boues d’origine humaine en provenance des STEP. Le biogaz est l’énergie renouvelable la plus rentable actuellement. Selon les professionnels, ces déchets sont une matière première et une filière à fort potentiel. Son potentiel de développement à 5 ans est estimé probable. Cependant, la filière « biogaz » est à structurer et des investissements lourds à réaliser. Même si les acteurs à impliquer dans la mise en place de cette filière sont déjà tous présents (éleveurs, collectivités, gestionnaires de STEP, transporteurs et accompagnateurs de projets), les délais entre la décision de mise en place d’équipements et leurs opérationnalité est de 2 à 4 ans. Le développement de la filière est donc conditionné par une forte volonté des collectivités, des partenaires sociaux et des professionnels. Facteurs facilitateur : la matière première est importante et les métiers sont « traditionnels ». NB : ANTEA réalise actuellement une étude relative à la valorisation des boues de STEP

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

42

> Chapitre III

Les filières en devenir c. Les emplois et les métiers Selon les professionnels, les potentiels d’emploi sont importants. Cette filière a des capacités de création d’emploi identiques, voire supérieures au photovoltaïque, mais davantage sur des fonctions de maintenance/entretien.

c.1. Les emplois actuels Les deux sites de méthanisation de La Réunion représentent 4 emplois directs.

c.2. Évolution de l’emploi et des métiers Précision méthodologique : •  Principe de base : tous les déchets sont valorisables • 2 hypothèses de développement peuvent être envisagées. >  Une hypothèse « volontariste », la moitié des matières premières seront valorisées.

>  une hypothèse « tendancielle », le quart des déchets seront valorisés. • Les déchets ménagers et assimilés, et les matières de vidanges À dire d’experts, 1 à 2 petites centrales utilisant le biogaz comme combustible pourraient être réalisées à La Réunion. De telles structures existent déjà. Selon des

exemples de structures déjà en service, 30 000 tonnes de déchets utilisés permettent la création de 10 emplois. Ainsi, la totalité des déchets ménagers réunionnais, soit 348 000 tonnes pourraient, selon ce ratio permettre la création de près de 100 emplois.

Hypothèse tendancielle

Hypothèse volontariste

20/30

40/60

Emplois

• Les effluents d’élevage Selon les professionnels, une telle valorisation n’est efficace que si elle est décentralisée. Ainsi, une usine de méthanisation pourrait être implantée dans chaque microrégion. Au regard du potentiel estimé et si le même ratio est appliqué, alors :

Hypothèse volontariste Emplois

20/30

Production électrique

30/40 MW

À horizon 2015, la confirmation des potentiels d’exploitation de la ressource et la politique de déploiement mise en œuvre permettrait l’exploitation de 50% de celle-ci et pourrait créer 50 à 100 emplois. Toutefois, le temps de la mise place d’une filière peut être d’environ 4 ans. Dans cette hypothèse, l’impact emploi ne serait pas immédiat mais décalé dans le temps. Il conviendra donc d’être attentif quant aux décisions des collectivités et mouvements des opérateurs privés dans ce champ.

Impact quantitatif création d’emploi

Impact qualitatif

Ingénieur énergétique

Non

non

Ingénieur Agronome/Environnement

Non

non

Éleveurs

Non

oui

Transporteur

NC

oui

Agent de tri et de sélection

10

5- La méthanisation (Biogaz)

Métiers Perspectives d’emploi à horizon 2015 : Les domaines de compétences sont : Mécanique/Turbine/Méthaniseur/Chaudronnerie/Chaudière/Agronomie, soit les compétences classiques d’une centrale thermique, auxquelles se rajoutent celles des biologistes et des chimistes.

Ingénieur d’exploitation

non

Chaudronnier

non

Laborantin

non

Pilote/superviseur d’installation industrielle

non

Opérateur de régulation

40 à 100

non

Électrotechnicien/mécanicien de maintenance

non

Manutentionnaire/conditionneur

non

Caristes

non

Commercial

non

CARIF OREF – 2008 métiers des énergies renouvelables et le dedomaine la maîtrisede de la l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Activités,emplois, Emplois, Métiers et Qualifications dans Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

43

Les filières en devenir 6- La filière canne énergie

Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

Le principe consiste en la valorisation de matériaux organiques sous forme d’alcool ou d’huile pour utilisation en tant que carburant vert. La canne est alors mise en culture à des fins de production d’énergie.

a. état des lieux La filière canne énergie n’est pas encore implantée à La Réunion. Les équipements nécessaires à cette production sont des usines de fermentation, composées de cuves inox au sein desquelles il faut mettre en œuvre et maîtriser un processus chimique (isobutène). Les processus de transformation (Fabrication d’alcool par fermentation des sucres) sont maîtrisés et opérationnels, mais inorganisés à La Réunion. Deux ty-

pes de transformation sont possibles : bioéthanol ou biodiésel. Le potentiel réunionnais est mal connu mais les ratios communément admis sont de 3 à 6 tonnes de carburant pour 1 hectare de canne énergie. Selon les constructeurs de véhicules déjà lancés dans cette voie depuis 2005, l’incorporation de moins de 25% de biocarburant dans le carburant actuel ne générera pas de surcoût ou de modifica-

tion technique des véhicules. Cette filière n’est pas encore implantée à La Réunion. Toutefois, l’Europe et l’Île Maurice se sont d’ores et déjà engagés dans cette voie. En effet, Maurice fabrique et exporte de l’éthanol et à terme, Madagascar devrait produire 27 000 millions de litres d’éthanol par an au sein de 3 usines, chacune d’entre elle créant plus de 2000 emplois pour 4 500 hectares de terre cultivée.

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans Selon les professionnels, les biocarburants semblent ne pas avoir d’avenir effectif à La Réunion. En effet, dans le contexte réunionnais, il semble improbable de déclasser du foncier agricole pour autoriser une culture énergétique, dans un contexte où ce dernier est soumis à la forte pression de l’urbanisation. La seule utilisation qui pourrait être faite, serait un « complément » au

fuel des centrales thermiques, mais pas comme carburant pour les transports. Par ailleurs, la pénurie agricole mondiale pourrait, dans les années à venir, modifier l’intérêt porté à cette culture. D’ailleurs, l’agence européenne pour l’environnement rend un avis défavorable concernant le maintien de l’objectif de 10% d’incorpo-

ration de biocarburants dans les carburants à l’horizon 2020. Le rendement ne semble pas au rendezvous  : Le coût de la production d’un litre de carburant à partir de la canne énergie pourrait dépasser de 30% celle obtenue au final. De plus, pour produire 1 litre de bioéthanol, il faudrait entre 3 500 et 5 000 litres d’eau pendant la période de sécheresse.

CARIF OREF 2008 Activités, emplois, desde énergies renouvelables et de la maîtrise l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREF–et – Qualifications 2008 Activités, dans emplois, le métiers domaine métiers des laénergies Maîtrise renouvelables de l’énergie etet des deÉnergies la de maîtrise Renouvelables de l’énergie

44

> Chapitre III

Les filières en devenir c. Les emplois et les métiers c.1. L’emploi et les métiers actuels et futurs Il n’y a aucun emploi actuel dans la filière puisqu’elle n’est pas implantée. Celle-ci ne nécessiterait pas de changements de pratiques particulières de la part des professionnels de la culture et du transport. Les métiers de l’usine de « fermentation » sont identiques à ceux d’une usine de transformation (alcoolisation) classique.

Métiers

Activités

Développeur d’affaire

Apporteur de projet

Ingénieur agronome

Étude de faisabilité de l’implantation de la filière

Agriculteurs et coupeurs de canne

Planteurs et récoltants de canne

Routiers, caristes, conducteurs engins de levage

Transport de la canne et de ses résidus

Pilote d’installation, laborantin, opérateur de régulation, chaudronnier, électromécanicien de maintenance, manutentionnaire…

Implantation et exploitation des installations de transformation de la canne en carburant

Commercial, pompiste…

Commercialisation du produit énergétique

6- La filière canne énergie

Rappel sur la filière canne bagasse La filière canne sucre est historiquement implantée à La Réunion. La culture de la canne produit environ 2 millions de tonnes de canne sur 25 000 hectares. À l’issue de sa valorisation sucrière et alcoolique, il résulte 530 000 tonnes de bagasse qui sont valorisées par combustion pendant 5 à 6 mois par an dans les 2 centrales thermiques réunionnaises. Elle produit 100 MW à elle seule et 210 MW – 12% électricité de La Réunion – quand elle est couplée au charbon. Malgré la valorisation des déchets de cette combustion dans les routes et le ciment, il reste 100 tonnes de boues résiduelles (Mâchefer, cendre et suies) de sa combustion. Cette filière emploie 35 à 40 personnes et est exploitée à son maximum.

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

45

Les filières en devenir 7- Le stockage de l’énergie Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

Le principe consiste à stocker les énergies renouvelables dites intermittentes sous une forme permettant une exploitation différée, l’énergie produite pouvant être utilisée selon les besoins du réseau.

a. État des lieux Cette filière est en cours de Recherche et Développement. Plusieurs solutions sont envisageables à La Réunion. •  Batterie vanadium • Batterie souffre sodium : un essai de cette technologie devrait avoir lieu chez EDF, courant 2009. Cette batterie serait capable de délivrer 1 MW de puissance

en instantané. Aucun élément concernant un éventuel planning de mise en exploitation. • Hydraulique : le principe consiste à utiliser les énergies renouvelables intermittentes afin de faire remonter de l’eau, utilisée dans l’hydraulique classique, vers de retenues collinaires. L’eau ainsi emmagasinée pourrait être réutilisée lors des pé-

riodes de pointe. • Hydrogène : Certains véhicules fonctionnent déjà à l’hydrogène, mais les coûts de stockage et de transport sont encore très élevés. • Air comprimé  : pas d’information sur le sujet.

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans • Des solutions au stade de recherche et développement Selon les professionnels, la recherche et développement pourraient peu impacter les acteurs locaux au profit des laboratoires de recherches et grandes entreprises d’Europe et du monde entier. Les acteurs locaux pourraient intervenir sur l’adaptation du « process tropicalisation » aux conditions locales et son déploiement. •  Une solution impérative pour le développement du solaire et l’autonomie énergétique La mise en œuvre de moyens de stockage de l’énergie est indispensable à

La Réunion pour l’atteinte de l’autonomie énergétique. Une ou plusieurs solutions permettraient le maintien de l’activité des filières de production d’énergies intermittentes : photovoltaïque, éolien… • Un secteur boosté par l’accord récent sur le photovoltaïque L’accord du juillet 2008 propose et limite la mise à disposition de terres agricoles à 750 hectares à horizon 2025. L’accélération qu’il pourrait engendrer sur l’activité photovoltaïque aura très probablement un impact sur les besoins en solutions de stockages, qui pourraient se faire plus pressants.

Selon les professionnels, parmi les solutions évoquées, le moyen le plus simple et le plus propre est l’hydraulique. En faisant remonter, la nuit, vers des bassins de rétention, l’eau utilisée le jour par les centrales hydrauliques, cette eau pourrait être réutilisée le jour lors des périodes de pointe. Toutefois, le manque d’eau douce disponible dans les rivières réunionnaises pourrait limiter son déploiement. Pour l’ARER, il est urgent de trouver une solution, dans le cas contraire, la filière photovoltaïque, à l’essor prometteur, pourrait voir son avenir fortement compromis à 5 ans.

c. Les emplois et les métiers Les métiers dépendront des technologies mises en œuvre.

Métiers

Activités

Chercheur en physique, énergétique…

R&D

Électrotechnique, électricité de puissance

Maintenance électrique

Sécurité

Installations classées de stockage d’énergie

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

46

> Chapitre III

Les filières en devenir 8- L’énergie des mers

Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

Le principe consiste à convertir l’énergie de la houle, des marées, des courants ou des différences thermiques en électricité. Cette énergie pourrait être qualifiée d’intermittente, du fait de l’abse ce d’un réel contrôle sur sa production, même si pour certaines d’entre elles, les prévisions sont possibles.

a. État des lieux Cette filière en est au stade de recherche et développement et des études de potentiel des sites réunionnais sont en cours. La filière « énergie des mers » recouvre plusieurs principes et donc plusieurs techniques : • Houlomotricité : tirer partie de l’énergie de la houle pour créer de l’électricité. • Océanothermie ou Énergie Thermique des Mers (ETM) : consiste à utiliser le dif-

férentiel de température entre les eaux de surface et les eaux de profondeur. Le principe est de récupérer de l’eau à basse température pour potentiellement créer de l’électricité et alimenter un circuit de climatisation. Une  valeur  ajoutée  complémentaire pourrait être apportée par la production d’eau minérale très pure (dont la production actuelle rapporte près de 3 milliards

de dollars à Hawaï), la création de dispositifs de concentration de poisson ou la culture d’algue, ou encore la création de réseaux d’irrigation d’espaces verts. • Énergie des courants marins : convertir les courants marins en électricité à l’aide d’hydroliennes (éoliennes sous marines). Ce système est opérationnel et des essais sont en cours aux États-Unis et en Grande Bretagne.

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans • Houlomotricité Le potentiel houlomoteur du site de SaintPierre fera l’objet d’une étude de faisabilité en 2008-2009. Si elle s’avère concluante, l’expérimentation du système « PELAMIS » (SRP) pourra se faire en 2010, pour une mise en service en 2011. Ce type de dispositif pourrait développer 30 MW

• Océanothermie Une étude est en cours sur la commune de Saint-Paul, au large du Port, sur le premier semestre 2008. L’ARER indique que le site de Bois Rouge pourrait avoir un potentiel en la matière. Pas de précisions sur l’éventuelle mise en service d’un dispositif.

• Énergie des courants marins En métropole, l’expérimentation d’une éventuelle hydrolienne se fera dès 2010, en Bretagne, pour une mise en service en 2011. Le stockage est la problématique majeure qui permettrait aux énergies intermittentes de devenir « permanentes ». C’est un enjeu majeur pour les EnR.

c. Les emplois et les futurs métiers Actuellement, il n’y a aucun emploi opérationnel dans le domaine. Les perspectives d’emploi ne semblent pas importantes dans ces dispositifs, selon les experts. La création d’emplois pour les activités autour des dispositifs ETM pourrait principalement concerner les métiers de la pêche. La filière pourrait créer de 10 à 20 emplois, selon les estimations de l’OREF.

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

47

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

48

> Chapitre III

Les filières en devenir 9- Les transports propres Probabilité de déploiement à 5 ans : Faible probabilité de déploiement

-- - + ++

Forte probabilité de déploiement

Le principe consiste en un changement des modalités de propulsion des véhicules particuliers, industriels et collectifs.

a. État des lieux Actuellement  des  nombreuses  solutions sont à l’étape de R&D. À La Réunion, un seul concessionnaire propose des véhicules dotés de technologie hybride - essence + électricité. Une entreprise réunionnaise s’est lancée dans l’import de véhicules électriques (Electrans).

Elle propose aujourd’hui des vélo-électriques mais à terme, elle devrait mettre en vente des voitures, des motos et des camions. Les technologies à l’étude sont de plusieurs types. Soit elles proposent un changement de carburant, mais conservent les technologies

actuelles (essence + électricité, biocarburant, hydrogène…), soit elles proposent un changement technologique complet (électrique, production d’hydrogène,…).

b. Les potentiels de développement de la filière à 5 ans La saturation du trafic routier réunionnais et la hausse du prix des carburants fossiles sont des facteurs qui devraient favoriser les changements de comportements vis-à-vis des transports : limiter les déplacements ou favoriser les transports en commun… En effet, pour les professionnels, les transports propres ne se limitent pas aux véhicules, à leur vente ou leur maintenance, mais doivent également être pris en compte les systèmes et l’ingénierie des transports (urbanisme et aménagement du territoire, intermodalité entre les types de véhicule,

plan de déplacement d’entreprise, plan de déplacement urbain…). Ce point est traité dans la partie maîtrise de l’énergie. Il est fort probable, comme pour le stockage de l’énergie, que la R&D impactera peu les acteurs locaux au profit des grands pôles de recherche et les grandes entreprises. Les acteurs locaux interviendraient sur : •  la  « tropicalisation »  du  « process »  aux conditions locales. • la commercialisation • le service après vente

Selon les professionnels, en ce qui concerne le véhicule tout électrique, tout hydrogène ou autre, pour les transports individuels ou en commun, les pistes sont ouvertes mais certaines technologies actuelles n’apportent pas entière satisfaction à La Réunion. Le déploiement de véhicules propres semble encore peu probable à horizon de 5 ans.

c. Les emplois et les métiers actuels et futurs Si aucun changement technologique n’a lieu, il n’y aura pas de modifications des métiers.

Métiers

Impact quantitatif création d’emploi

Impact qualitatif

Mécanicien auto, moto et poids lourds

non

non

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre III

49

Les filières en devenir

Tableau synthétique des probabilités de déploiement des filières EnR et de leurs potentiels d’emploi

Filières

Probabilités de déploiement

--

-

+

Solaire thermique Solaire

En Photovoltaïque déploiement

Éolien

Hydraulique

En devenir

x

Potentiels d’emploi à 5 ans

x

60/100

x

110/190

x

10/20

x

NC

Géothermie haute enthalpie

x

NC

Bois énergie

x

NC

Déchets verts

x

20/30

Méthanisation

x

70/140

x

Énergie des mers Transports propres Stockage de l’énergie

Total

185/320

5/10

Géothermie basse enthalpie

Canne énergie

Total

++

100/190

NC x

x

10/20 NC

x

NC 285/510

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

50

Chapitre IV

Énergies Renouvelables Propositions pour renforcer l’offre de formation

CARIF OREF –- 2008. CARIF-OREF 2 008 Activités, Activités, emplois, Emplois, métiers Métiers des et Qualifications énergies renouvelables dans le domaine et de lade maîtrise la Maîtrise de l’énergie de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

51

Introduction : Les parties I et II ont permis de projeter à 5 ans les potentiels d’évolution de chacune des filières EnR, d’envisager, selon des hypothèses explicitées les conséquences en matière d’emploi, tant en termes de métiers ou de compétences que parfois sur les volumes. La présente partie est consacrée aux métiers, au marché du travail au recensement de l’offre de formation réunionnaise, avec pour chaque métier, des propositions d’amélioration de l’offre de formation.

Méthodologie 1 - Les métiers identifiés pour chacune des filières ont été regroupés pour constituer une liste de 25 métiers (cf. tableau ci-après) après élimination des métiers administratifs non spécifiques et des équipes du BTP (préparation des installations). 2 – Parmi ces métiers, certains étant exclusivement concernés par des filières dont la probabilité de développement à 5 ans a été estimée « très peu probable », ont été écartés de l’analyse. Au final, c’est une liste de 25 métiers qui a été retenue car concernés par les EnR. Cette partie regroupe les 25 « fiches-métier ». Chacune d’entre elles aide à comprendre la place du métier dans le cadre du développement des EnR, la ou les filières qui le concernent. Elles se décomposent en 3 parties :

a- État de lieux • Analyse du marché du travail : disponibilité de la ressource humaine inscrite à l’ANPE, du profil global recherché par les entreprises réunionnaises. • Étendue de l’offre de formation réunionnaise. Les chiffres présentés pour l’offre de formation sont : - en formation initiale (FI) : le nombre de diplômés en 2007 - en formation continue (FC) : le nombre de places offertes en 2008.

b- Tendances à venir pour le métier • Impacts des EnR en termes de compétences • Potentiels et conditions de création d’emplois

c- Propositions d’amélioration qualitatifs de l’offre de formation selon deux axes • « Formation de base » : identifie la formation de base sur laquelle des efforts quantitatifs sont à faire. • « Spécialisation modulaire EnR/MDE »  : propose des modules de formation complémentaires. • Typologie de publics/dispositifs de formation  : - formation continue, soit pour les salariés, soit pour les demandeurs d’emploi - formation initiale - pré-requis  : conditions de formation ou d’expérience Un tableau récapitulatif synthétise pour chaque métier les points les plus importants.

CARIF OREF –et 2008 Activités, emplois, desde énergies renouvelables et de la de l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers Qualifications dans le métiers domaine la Maîtrise de l’énergie etmaîtrise des Énergies Renouvelables

52

> Chapitre IV

c.1 - Le panorama des 25 métiers liés au développement des énergies renouvelables

N° fiche métier 1

Métiers Acheteur

Solaire thermique

Solaire PV

Éolien

x

x

x

Hydraulique

Agent de scierie

2

Agent de tri, de sélection et de démantèlement

x

x

3

Assistant de chantier EnR/Manœuvre

x

x

x

4

Charpentier métallique

x

x

5

Chaudronnier

6

Chef de chantier 2nd Œuvre (chefs d›équipe)

x

x

7

Chercheur : physique, énergétique…

8

Commercial grand public/représentant

x

x x

x

Conducteur d’engins de levage, débardage

9

Conducteur routier

x

10

Contrôleur de gestion

x

Coupeur de canne

11

Couvreur

x

x

12

Dessinateur projeteur

x

x

13

Électrotechnicien d’installation et de maintenance

14

Éleveurs

x

x x

Hydraulicien de maintenance

15

Ingé. énerg, phys., thermodyn…  : dvpt* d’affaires

x

x

16

Ingé. énerg, phys., thermodyn…  : « tropicalisation »

x

x

17

Ingénieur financier

x

x

Ingénieur forestier ou agronome

18

Ingénieur environnement

x

Ingénieur hydraulique

19

Laborantin/chimiste des industries

20

Mécanicien auto, moto et poids lourds

21

Mécanicien de maintenance industrie Ouvrier forestier/bûcheron

22

x

Pilote et opérateur d’installation chimique Planteurs de canne

23

Plombier/installateur de CES

x

Technicien sylviculteur

24

Technicien froid industriel et climatisation

25

Technico-commercial

x

* Dvpt : développement

Métiers exclusifs à des filières dont le développement est très peu probable et peu probable

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

GT haute T°

GT basse T° Bois énergie

Déchets verts

Méthanisation Canne énergie

x

x

x

x

NRJ des mers

Transports

Stockage énergie

x

x

53

x

x x

x

x x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x x x

x x

x

x x

x x

x

x

x x

x

x

x

x

x

x

x x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x x

x

x x

x x x

x

x x

x

x

x

x

x

x x

x x

x

x

x

CARIF OREF 2008 Activités, emplois, desde énergies renouvelables et de la maîtrise l’énergie CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREF–et – Qualifications 2 008 Activités, dans emplois, le métiers domaine métiers des laénergies Maîtrise renouvelables de l’énergie etet des deÉnergies la de maîtrise Renouvelables de l’énergie

54

> Chapitre IV

c.2 : Panorama des 25 métiers et des propositions d’amélioration qualitative de l’offre de formation

N° fiche métier

ROME

1

33111

Métiers Acheteur Agent de tri, de sélection et de démantèlement (filières recyclage)

2

Difficulté actuelle de recrutement

Niveau souhaité de Formation

Moyenne

I, II et III

Sans

Sans ou V

3

42111

Assistant/manœuvre/opérateur chantier EnR

Sans

Sans ou V

4

42121

Charpentier métallique

Très forte

V

5

44114 44134

Chaudronnier

Très forte

V

6

61231

Chef de chantier/d’équipe 2nd Œuvre/EnR

Très forte

III, IV ou V + expérience

7

Chercheur : physique, énergétique…

I

8

14321

Commerciale vente grand public/représentant

9

43114

Conducteur routier

sans

10

32115

Contrôleur de gestion/chef de projet

sans

I et II

11

42123

Couvreur

Très forte

V

12

61221

Dessinateur projeteur

Forte

III + expérience

13

44331 52221 52311 112 523

Moyenne

III

14

41121 41123 41124

Éleveurs

15

53312

Ingénieur/développeur d’affaires

16

53211

Techniciens et ingénieur d’étude tropicalisation et implantation

17

32114

Ingénieur financier

18

53131

Ingénieur d’étude  : environnement…

19

45413

Laborantin/chimiste des industries

Sans

IV

20

44321

Mécanicien auto, moto et poids lourds

Moyenne

V, IV, III

21

44311

Mécanicien de maintenance industrie

Sans

IV

22

45111 45112

Pilote et opérateur d’installation chimique

Sans

IV et V

23

42212

Plombier/installateur de Chauffe-Eau Solaire

Satisfaisant

V

24

52332

Techniciens froid industriel et climatisation

Très forte

IV : installation III : maintenance

25

14311 14312 14314

Technico-commercial

Sans

III + expérience

Électrotechnicien d’installation et de maintenance

Très fortes

IV

I+ expérience 10 ans Forte

I et II

Satisfaisant

I

Sans

I

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Formation de base

Axes d’amélioration quantitatifs de l’offre de formation

Potentiels de recrutement Pour les 5 prochaines années

Commerce, logistique

MDE : Gestion des approvisionnements en logique, coût global

< 10

55

30 à 50

Charpente métallique

Formation « assistant de chantier EnR »

50 à 100

Possibilité de Formation assistant de chantier EnR

10 à 20

Chaudronnier tuyauteur voire tôlier Électricité/Plomberie

10 à 20 Gestion de chantier, lecture de plans, gestion d’équipe, contrôle qualité des installations en logique MDE, informatique

30 à 50

Doctorat physique énergétique Vente, personnalité Permis, FIMO, FCOS

50 à 80 Capacités : transports matières dangereuses et capacité déchets

Économie, gestion

< 10 < ou = 10

Couvreur

Installation Chauffe-Eau Solaire Nouvelles technologies EnR

15 à 30

Électricité

CAO/DAO + spécifique EnR

15 à 30

Électrotechnique, MSMA, électronique…

Intervenir sur les EnR, onduleur, raccord réseau, HTT, HBT, hab. hauteur…

30 à 60

Valorisation énergétique de l’exploitation et des effluents

< 10

,Ingénieur énergétique physique, thermodynamique

Management de projet EnR Négociation avec les pouvoirs publics

10 à 20

,Ingénieur énergétique physique, thermodyn

Connaissance des technologies EnR Calculs de dimensionnement des installations

10 à 25

Banque, Finance

Fiscalité et montage financier propre aux EnR

 Chapitre IV

Organisme

énergie positive (BEPOS). Savoir utiliser les énergies

fonction

CNAM

Architectes, ingénieurs bâtiment, bâtiment, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre,

CNAM

Grand public, décideurs politiques services : politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets…

CNAM

Ingénieur, technicien

CNAM

Architectes, ingénieurs bâtiment, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre,

CNAM

Décideurs politiques, services des collectivités et entreprises : politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets… Architectes, ingénieurs bâtiment, AMO (chargés d’opération…), Maîtrise d’ouvrage, Maîtrise d’œuvre, Enseignants

CNAM

Ingénieur, technicien

apteurs photovoltaïques. Mettre en œuvre un système onné. Savoir caractériser les différents constituants s photovoltaïques. Élargir sa culture dans les domaia communication.

CNAM

Ingénieur, technicien

recours aux énergies renouvelables, à la mise en œue et cela tout en proposant des choix de gestion, de lectivité.

ARER

Décideurs politiques, services des collectivités et entreprises : politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets… Architectes, ingénieurs bâtiment, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre,

es et environnementaux, Les réglementations natioion d’une installation utilisant les bioénergies

es à chaleur. Sélection de panneaux solaires, concep-

mes solaires thermiques, et d’un logiciel de simulation.

de l’environnement au fonctionnement des écosystèue en consultant des sources très diversifiées.

n d’aérogénérateurs sur un site éolien. Savoir caracntenance de sites éoliens. Élargir sa culture dans les

e réunionnais. Acquérir les outils méthodologiques et ental pour les hôtels, gîtes, chambres d’hôte... financiers et administratifs de chacun des systèmes

n des systèmes utilisant l’énergie solaire avec une omique et une étude technique pour le montage de

dans les constructions réunionnaises et bénéficier des

hets. Permettre aux stagiaires de réaliser un argumen-

outils de sensibilisation et pédagogiques pour la com-

péenne : Savoir formaliser la réponse et le budget ; ntre le programme et le projet)

x énergies renouvelables.

nnaître les textes fondateurs, les outils législatifs et ivité ou une entreprise.

prendre à agir en citoyen responsable et réfléchi. comment chaque citoyen peut agir, par ses choix et ses

gétiquement performants

cadre privé.

un apport de connaissance réglementaires et techni-

57

Services environnement : ingénieurs, techniciens ARER

Décideurs politiques, services des collectivités et entreprises : politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets… Architectes, ingénieurs bâtiment, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre,

ARER

Décideurs politiques, services des collectivités et entreprises : politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets… Architectes, ingénieurs bâtiment, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre,

ARER

Décideurs politiques, services des collectivités et entreprises : politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets… Architectes, ingénieurs bâtiment, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre,

ARER

Animateurs : déchets, environnement, protection de l’environnement, action social et socioculturel.

ARER

Animateurs et futurs animateurs : déchets, environnement, protection de l’environnement, action sociale.

ARER

Tous les acteurs de la construction : individuelle, collective et tertiaire, décideurs politiques, services des collectivités et entreprises, politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets. Architectes, ingénieurs bâtiment, contrôleurs techniques, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre.

ARER

Tous les acteurs de la construction : individuelle, collective et tertiaire, décideurs politiques, services des collectivités et entreprises, politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets. Architectes, ingénieurs bâtiment, contrôleurs techniques, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre.

ARER

Tous les acteurs de la construction : individuelle, collective et tertiaire, décideurs politiques, services des collectivités et entreprises, politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets. Architectes, ingénieurs bâtiment, contrôleurs techniques, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre et enseignants.

ARER

Tout le public réunionnais

ARER

Tous les acteurs de la construction : individuelle, collective et tertiaire, décideurs politiques, services des collectivités et entreprises, politique de la ville, aménagement, environnement, gestion des déchets. Architectes, ingénieurs bâtiment, contrôleurs techniques, AMO (chargés d’opération…), maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre et enseignants.

ARER

Tout le public réunionnais

CMA CFA EST

Opérateur de chantier EnR Plombier

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

58

> Chapitre IV

Fiche métier 1 : Acheteur

Code ROME : 33 111

Activités/rôles Conclut tout ou partie des achats de matières premières, de produits élaborés, ou semi-élaborés ou de services nécessaires à la production de l’entreprise. Prospecte les marchés, évalue la capacité des fournisseurs à répondre aux impératifs de coûts, de délais, de qualité, de quantité. Négocie les meilleures conditions en tenant compte des objectifs techniques et commerciaux. Assure l’interface entre les fournisseurs, la production, la commercialisation et la recherche-développement.

Analyse Formation  Formation technique de niveau III à I + complément en gestion/École de commerce ou Master économie Gestion Expérience  Nécessaire Compétences • Négociation • Connaissance du prix des technologies • Langues étrangères courant • Connaissance du process de transit/logistique Le marché du travail : 13 offres d’emploi déposées en 2006 pour 42 inscriptions. Au 31/12/2006, 34 DE étaient inscrits sur ce métier. Les profils recherchés par les entreprises sont des personnes ayant un niveau I-II et III dans 60% des cas et possédant une forte expérience minimum 2 à 3 ans (50%). 1/3 des offres recherchent 4 ans et plus. Les contrats proposés sont des CDI à 55%. Des difficultés de recrutement effectives. Si le métier n’est pas en tension (4 fois plus d’inscriptions de demandeurs d’emplois que d’offres déposées), les profils recherchés semblent être difficiles à trouver, puisque seules 73% des offres d’emploi trouvent preneur. L’offre de formation réunionnaise  : 2 formations semblent être à même de répondre aux besoins des entreprises, et l’offre de formation insuffisante en quantité (25 personnes environ).

Tendances Les tendances de développement du métier : Les missions sont ponctuelles ce qui peut expliquer que ces activités soient déléguées à des bureaux d’études. Les impacts en matière de compétences : connaissances spécifiques liées aux technologies EnR et à la MDE Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : L’implantation grandissante des EnR pourrait nécessiter un accroissement des compétences dans ce domaine. 5 à 10 emplois complémentaires pourraient être créés.

Plan d’action formation Intitulé

Public

la connaissance des technologies EnR : sensibilisation, connaissance des types de technologies

salariés de niveau I, II et III

Formation de base

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Maîtrise de la logistique dans la logique MDE CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 2 : Agent de tri/démantèlement/valorisation

59

Code ROME : 11 214

Activités/rôles Intervient en centre de tri, sépare et classe les éléments (détritus, ordures ménagères, déchets verts) valorisables, matière ou énergie, des éléments non valorisables. Peut-être amené à exercer une activité de reconditionnement dans le cadre de la valorisation matière.

Analyse Formation  Pas nécessaire Expérience   Pas nécessaire Compétences  • Appliquer rigoureusement des normes et des consignes de sécurité. • Identifier les éléments valorisables • S’adapter aux contraintes des locaux d’exercice Le marché du travail : L’analyse du marché du travail indique que 90 offres d’emploi ont été déposées en 2007 à l’ANPE. Dans le même temps, 103 demandeurs d’emploi se sont inscrits sur ce métier. Le nombre de demandeurs d’emploi était de 406 au 31/12/2007. Les profils recherchés par les entreprises : des débutants de niveau V. Les contrats de moins de 6 mois constituent 80% des offres. Pas de difficultés de recrutement : La tension est forte, mais 98% des offres sont satisfaites. Il n’y a donc pas de difficultés de recrutement. L’offre de formation réunionnaise : aucune offre de formation n’est recensée à La Réunion. Les formations sont dispensées en interne avant la prise de poste. Toutefois, un prérequis possible pourrait être l’obtention d’une capacité de conduite d’engins de levage/caristes.

Tendances Les impacts en matière de compétences : pas d’impact sur les compétences Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : 30 à 50 emplois possibles dans le cadre du tri et de la valorisation matière des déchets du cycle « biogaz » et de la mise en place des filières de recyclage des dispositifs EnR. En revanche à horizon de 10/15 ans et davantage encore à 20 ans, le démantèlement des dispositifs actuellement installés (solaire thermique et solaire photovoltaïque), deviendra un enjeu réel nécessitant près d’une centaine d’emplois.

Plan d’action formation Intitulé Spécialisation modulaire EnR/MDE

Formation : aucune action à mener

Public Social : les personnes plus éloignées de l’emploi pourraient être prioritaires sur ces postes

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

60

> Chapitre IV

Fiche métier 3 : Assistant de chantier EnR/Manœuvre

Code ROME : 42 111

Activités/rôles Prépare le terrain, les outils et les matériaux nécessaires à l’exécution de travaux de construction, de réparation ou d’entretien dans le bâtiment, sur les routes ou voiries, dans les ports ou voies navigables, les cimetières. Peut prendre en charge divers travaux simples sous la directive d’un professionnel.

Analyse Le marché du travail : En 2006, 1 109 offres d’emplois enregistrées à l’ANPE et 3 683 demandeurs d’emploi se sont inscrits sur ce métier (gros et second œuvres confondus). Les profils recherchés par les entreprises sont principalement des personnes de niveau VI (60%) sans expérience spécifique (75%) pour des contrats de plus de 12 mois dans un cas sur 2. Pas de difficultés de recrutement. Pas de tension sur le métier et les offres d’emploi trouvent preneur de façon très satisfaisante (88%). Dans le cadre des EnR, le métier se situerait davantage sur le second œuvre, et les professionnels indiquent qu’ils auront besoin de compétences complémentaires, et notamment de l’expérience sur les chantiers (1 à 2 ans minimum). L’offre de formation  : Pas d’offre de formation

Tendances Les tendances de développement du métier  : Les grands chantiers réunionnais vont avoir besoin de manœuvres, notamment dans le cadre du Tram Train. Le dynamisme du secteur du bâtiment pourrait être revu à la baisse, en fonction des aboutissements et impacts des dispositifs de « défiscalisation ». Dans les EnR, le métier pourrait être plus complet et nécessiter des compétences techniques complémentaires, à savoir : • Solaire Thermique  : à l’approvisionnement du chantier (acheminement des éléments de structure sur les toits) et chauffeeau solaire (CES), aide à la mise en place des CES, aide à la mise en place de la tuyauterie, nettoyage du chantier. • Solaire photovoltaïque : aide à l’installation de centrales, à l’approvisionnement en matériel du chantier (acheminement des éléments de structure sur les toits), à l’installation et à la fixation des structures métalliques, pose des panneaux, nettoyage du chantier… • Les filières en devenir : des compétences pour la mise en place d’outils de production d’énergie de type centrales thermiques.

Les impacts en matière de compétences : Connaissances ou notions complémentaires opérationnelles qui favoriseront l’insertion professionnelle (voir ci-dessous). Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : Métier qui sera quantitativement fortement impacté par la vitesse de déploiement des dispositifs EnR Solaires. Selon les hypothèses rationnelles, jusqu’à 50 à 100 emplois dans les 5 années à venir.

Plan d’action formation Intitulé

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Assistant de chantier second Œuvre/EnR : - assemblage, voire soudage, de structures métalliques, - montage de câbles électriques, - pose de tuyaux d’arrivée et d’évacuation, - notions d’étanchéité des toits, - aptitudes à travailler en hauteur…

Public

DE Pas d’expérience, ni de niveau requis

NB  : Cette offre de formation complémentaire pourrait également être administrée à des titulaires de niveau V et IV, et en particulier dans le domaine de la plomberie et de l’électricité

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 4 : Charpentier métallique

61

Code ROME : 42 121

Activités/rôles Réalise des ensembles et des ouvrages métalliques par assemblage de profilés, produits plats ou tubes en métal fabriqués en atelier, qu’il monte, fixe et règle sur le chantier. Il réalise aussi les charpentes et l’ossature d’édifices divers (hangars, bâtiments industriels, ponts, passerelles, échafaudages…). Peut assurer l’entretien et la réparation des réalisations déjà existantes.

Analyse Compétences recherchées pour les EnR  : Charpente métallique/soudure, montage de structures support, connaissance des matériels à installer et travail en hauteur. Le marché du travail : En 2006, 133 offres d’emploi déposées à l’ANPE contre 146 DE inscrits. Les profils recherchés sont des niveaux V ayant 2 à 3 ans d’expérience, pour des contrats en CDI à 50% CDI et à 50% moins de 6 mois. 80% des DE ont le niveau de formation attendu par les entreprises. Les difficultés de recrutement sont très fortes et les entreprises arrivent difficilement à pourvoir leurs offres d’emploi. Le dynamisme du BTP pourrait être à l’origine de l’absorption de la plupart de ces professionnels. L’offre de formation réunionnaise : Environ 165 personnes sortent du système scolaire chaque année dans ce champ de compétences. Parmi eux, environ 120 sont de niveau V, 401 de niveau IV et 9 de niveau III.

Tendances Les tendances de développement du métier  : Le développement du photovoltaïque implique la réalisation de structures métalliques (support des panneaux), soit pour les installations sur les toits des bâtiments, soit pour les futurs complexes « agro-solaires ». Les professionnels indiquent qu’ils sous-traitent en général cette activité à des entrepreneurs locaux. Ces derniers pourraient donc avoir à renforcer leurs équipes. Les impacts en matière de compétences  : Pas d’impact des EnR en matière de compétences. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : L’évolution des emplois dépend surtout du développement de la filière photovoltaïque, qui cherchera des professionnels à même de travailler sur les toits et qui soient polyvalents (soudure, assemblage, mise en place d’installation voire connexion…). Cette activité en général sous traitée pourrait permettre la création de 15 à 20 postes, du fait de l’ampleur des installations à venir.

Plan d’action formation Intitulé

Public

Formation de base

Renforcer quantitativement les formations de niveau V en charpente métallique

DE

Spécialisation EnR

Module spécifique EnR caractéristiques du matériel et de la pose, travail en hauteur

DE

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

62

> Chapitre IV

Fiche métier 5 : Chaudronnier soudeur

Codes ROME : 44114 - Chaudronnier tôlier 44134 – Chaudronnier tuyauteur

Activités/rôles Déforme ou découpe après traçage le métal (métal en feuille, tôle, tube, profilé) et autres matériaux, à partir de plans, schémas ou pièces-modèles. Utilise des outils à main et des machines appropriées (cisaille, rouleuse, plieuse, lunette de géomètre…). Effectue généralement les assemblages par divers procédés : pointage, soudage, rivetage, boulonnage, collage… Pour les opérations de traçage, peut être amené, de plus en plus souvent, à se servir de l’outil informatique : traçage assisté par ordinateur (TAO). Débite des tubes métalliques ou plastiques à partir de plans isométriques (représentation tridimensionnelle) et les assemble avec des accessoires préfabriqués (coudes, brides, vannes…). Effectue le montage de ces éléments de tuyauterie, le plus souvent sur un chantier, en suivant un plan d’ensemble. Procède également à des épreuves de lignes (test de pression, d’étanchéité des tuyaux).

Analyse Le marché du travail  : En 2006, 102 offres d’emploi déposées à l’ANPE pour 274 DE inscrits. Les profils recherchés sont des personnes ayant 2 à 3 ans d’expérience (76%). Le niveau de formation est rarement précisé (1 offre sur 4) ce qui laisse à penser que la formation de base n’est pas le critère le plus important. Toutefois, lorsqu’il est indiqué, c’est le niveau V (100%) qui est recherché. Les contrats proposés sont des missions de plus de 12 mois pour les « chaudronnier tôlier » (70%) et inférieur à 6 mois pour les « chaudronniers tuyauteurs » (66%). Globalement, les DE ont le niveau de formation attendu par les entreprises (niveau V) Les difficultés de recrutement sont très fortes. Puisque les tensions qualifiées sont importantes et que 30 à 40% des offres d’emploi proposées ne trouvent pas preneur. L’offre de formation réunionnaise : Environ 80 personnes sortent du système scolaire chaque année dans ce champ de compétences. Parmi eux, environ 40 niveaux V et 40 de niveau IV

Tendances Les tendances de développement du métier  : Dans les EnR, les activités du chaudronnier seront liées à la mise en place des outils de production d’énergie de type centrale ou « microcentrale », outils nécessitant le transport de fluide à différentes températures (liquide, vapeur, gaz…). Ainsi, les filières concernées sont la géothermie, le biogaz et l’énergie des mers (océanothermie). Ces filières sont en devenir. Les impacts en matière de compétences : Selon les professionnels, aucune connaissance préalable spécifique aux EnR n’est nécessaire. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : Ce potentiel peut être estimé entre 10 et 15 emplois. Toutefois, ce métier étant principalement concerné par l’installation des dispositifs, il pourrait ne pas se traduire par de la création directe d’emploi. Les porteurs de projets feraient davantage appel à des entrepreneurs réunionnais pour cette partie. La maintenance des installations qui seraient mises en place créerait peu d’emploi. Il conviendra d’être vigilant sur la spécialité sollicitée par les entreprises

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Renforcer la spécialité « chaudronnier tuyauteur » Renforcer la spécialité « chaudronnier tôlier »

Spécialisation EnR

Aucune action spécifique

Public DE

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 6 : Chef de chantier/chef d’équipe second œuvre/EnR

63

Code ROME : 61 231

Activités/rôles Organise et dirige au quotidien un chantier qui comprend des hommes, des matériaux mettant en œuvre des moyens financiers importants. Est responsable d’une partie ou de la totalité d’un chantier selon sa taille. Doit dans tous les cas, rendre compte des activités au conducteur de travaux. Cette activité s’exerce sur plusieurs types de chantier (Gros œuvre BTP, BTP second œuvre, finition, électricité, forage…)

Analyse Formation  Niveau IV (brevet de technicien ou Bac professionnel) dans les spécialités bâtiment, travaux publics Expérience   Nécessaire Compétences  • Coordination des acteurs du chantier • Suivi des travaux Le marché du travail : En 2006, 172 offres d’emplois enregistrées et 182 demandeurs d’emploi se sont inscrits sur ce métier (gros et second œuvres confondus). Les profils recherchés par les entreprises sont principalement des personnes de niveau IV (60%) et III (30%), avec une expérience supérieure à 2 ans (75%) pour des contrats > à 12 mois. Difficultés de recrutement très fortes et les entreprises trouvent très difficilement le personnel adéquat. En effet, le dynamisme du BTP absorbe la plupart des professionnels en leur proposant des niveaux de rémunération très forts. En ce qui concerne le second œuvre, les professionnels indiquent une extrême difficulté à trouver du personnel compétent. L’offre de formation réunionnaise  : Elle forme sur des niveaux III et IV conformément au besoin des entreprises. Toutefois, d’un point de vue qualitatif, si le gros œuvre est largement représenté, les formations dans le second œuvre ne sont pas identifiables. Selon les professionnels cette formation n’est pas dispensée à La Réunion.

Tendances Les tendances de développement du métier : Chef de chantier second œuvre est un métier à enjeu fort tant pour la MDE que les EnR. Face au manque de professionnels, certaines entreprises font appel à des ingénieurs BTP pour remplir cette fonction. Les impacts en matière de compétences  : Ce métier nécessite à la fois la compétence technique liée au projet qu’il supervise et des connaissances dans la gestion des hommes et des chantiers, dans la lecture de plans et des connaissances spécifiques liées aux technologies EnR solaires. Un novice ne pourrait remplir totalement ce rôle. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : 30 à 50 postes pourraient voir le jour, avec principalement des formations des bases en électricité et plomberie. De plus, le manque important de ce type de professionnels pourrait pousser à former bien au-delà des besoins pour les EnR.

Plan d’action formation Intitulé

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Chef de chantier second œuvre : - installation électrique - gestion de chantier - management des hommes - lecture de plan - informatique - contrôle qualité…

Public

Volume

DE et salariés expérimentés (plombier  : niveau V et IV ; électricien niveau IV et III)

++++

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

64

> Chapitre IV

Fiche métier 8 : Commercial vente grand public

Code ROME  : 14 321

Activités/rôles Prospecte, visite et développe une clientèle de particuliers afin de lui présenter et lui vendre des produits pour le compte de l’entreprise (exclusif) ou des entreprises (multicarte) qui l’emploient. Exerce dans un secteur déterminé en fonction d’objectifs commerciaux définis en accord avec l’entreprise. Travaille le plus souvent à partir d’un fichier, mais peut aussi pratiquer le porte à porte, la vente en laisser-sur-place ou la vente par réunion.

Analyse Formation/expérience/aptitudes : Bac Vente avec expérience et forte aptitude à la négociation. Le marché du travail : En 2006, 238 offres ont été déposées à l’ANPE, pour des profils de niveau IV (50%) et III (40%), débutant à 60% (1 à 3 ans : 40%) et pour des contrats de plus de 12 mois à 85%. Dans le même temps, 124 DE se sont inscrits, soit 2 fois moins que d’offres déposées. Les difficultés de recrutement sont très importantes sur les offres qualifiées : on dénombre 2 offres pour une inscription. Et les entreprises n’arrivent pas à recruter les profils recherchés, 4 offres sur 10 ne trouvant pas preneur. Au-delà de la formation qui pourrait ne pas correspondre au profil recherché, les professionnels notent une importance particulière de la personnalité et des aptitudes à la négociation. L’offre de formation réunionnaise : Près de 500 personnes arrivent sur le marché du travail chaque année avec une compétence en vente/commerce, dont 269 avec un niveau IV et 211 de niveau III.

Tendances Les tendances de développement du métier : Le métier de commercial est très majoritairement exercé par des indépendants. Leur rôle devrait se renforcer, dans le cadre du développement de la filière solaire (PV et thermique) dans laquelle la concurrence est forte. Les impacts en matière de compétences : Selon les professionnels, aucune connaissance préalable n’est nécessaire, les arguments de vente n’étant pas techniques. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : Entre 50 et 80 emplois sont possibles, essentiellement dans le solaire thermique et PV, si les deux activités venaient à se rapprocher de leur potentiel maximum. Quelques emplois pourraient voir le jour dans la vente des résidus de la filière biogaz (amendement des sols).

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Renforcer les formations opérationnelles « commercial/négociant » avec des critères de sélection à l’entrée orientée vers les aptitudes à la négociation

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Aucune action complémentaire à prévoir. Les formations sont délivrées en interne sur des caractéristiques non techniques

Public DE

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 9 : Conducteur routier

65

Code ROME  : 43 114

Activités/rôles Conduit un véhicule lourd en vue d’assurer le transport et la livraison de marchandises. Contribue à la promotion commerciale de l’entreprise. Assure l’entretien courant du véhicule. Peut charger et décharger la marchandise.

Analyse Formation  : Compétences spécifiques EnR  : transport de matières dangereuses (attestation ADR) Le marché du travail : En 2006, 651 offres d’emploi ont été déposées à l’ANPE, Dans le même temps, un peu plus de 1 400 demandeurs d’emploi se sont inscrits à l’ANPE. Pour les entreprises, le niveau de formation n’est pas important. En effet, les formations spécifiques à la conduite de ce type de véhicule ne correspondent pas forcément à des qualifications reconnues au RNCP. Globalement, les entreprises recherchent des personnes possédant les permis, FIMO et FCOS et qui possèdent une expérience de plusieurs années, et dans le cas du transport des matières dangereuses (TDM), l’expérience demandée peut aller jusqu’à 5 ans dans la spécialité. Pas de difficulté de recrutement. La tension sur ce métier est présente, sans être trop élevée et les offres déposées trouvent preneurs dans des proportions satisfaisantes (88%). L’offre de formation réunionnaise : Aucune des certifications enregistrées au RNCP dans le domaine de transport de marchandises n’est disponible actuellement à La Réunion. Les formations disponibles à La Réunion sont FIMO et FCOS. Selon la DDE, 196 conducteurs ont obtenu leur capacité, dont 103 en plus de 3,5 tonnes (86% par équivalence). Notons qu’à l’issue de l’embauche, une formation interne de 15 jours est prévue avec des conducteurs expérimentés.

Tendances Les tendances de développement du métier  : L’activité du transport est tirée vers le haut par le dynamisme du BTP, toutefois, celui-ci étant remis en cause, l’activité pourrait devenir plus incertaine. Par ailleurs la saturation du réseau routier rend cette activité moins rentable. Toutefois, le développement de la filière biogaz pourrait impacter l’activité transport par une densification des réseaux existants et la mise en place de collectes localisée d’effluents Les impacts en matière de compétences : Les activités de transport liées aux EnR pourraient concerner essentiellement le transport de déchets (ménagers, verts, effluents…) et celui de matières dangereuses (biogaz). Les conducteurs pourraient donc avoir besoin de capacités spécifiques (attestation ADR, FCOS spécifique). Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : Les potentiels d’emplois semblent a priori limités : 5 à 10 emplois potentiels conditionnés par le développement du photovoltaïque et celui du biogaz.

Plan d’action formation Intitulé

Public

Formation de base

Spécialisation EnR

Module spécifique EnR : capacités spécifiques : - transport de matières dangereuses explosives - transport de déchets

Salariés et DE

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

66

> Chapitre IV

Fiche métier 10 : Contrôleur de gestion/Chef de projet

Code ROME : 32 115

Activités/rôles Le Chef de projet et/ou le contrôleur de gestion travaille sur l’exploitation d’éléments chiffrés, en particulier sur la comptabilité budgétaire et analytique. Il met en place les indicateurs de suivi et les actions correctives en cas d’écart avec les impératifs coûts-délai du projet initial. Il est un des garants du bon déroulement et de l’aboutissement du projet d’énergie renouvelable.

Analyse Formation  Niveau I-II de type École d’Ingénieur ou École de Commerce et/ou de Management. Expérience  Souhaitée (au même titre que la formation) Compétences • Planification • Analyse coûts et délai • Comptabilité analytique et diagnostic stratégique • Mise en place d’indicateurs • Compétences techniques selon la filière Le marché du travail : 49 offres d’emploi avec 73% de contrats supérieurs à 12 mois. L’ensemble des professionnels réunionnais recherchent des personnes de niveau I, II voire III pour les postes à responsabilité (et de niveau IV pour les assistants), expérimentées (57% > à 2/3 ans), mais le marché n’est pas fermé aux débutants, ce qui est sans doute la conséquence des difficultés de recrutement fortes. Depuis 2003, le nombre d’offres a augmenté de 25% et le nombre de DE est stabilisé (17 DE inscrits au 31/12/2006). Des difficultés de recrutement existantes (tension = 126%) puisque pour 49 offres d’emploi, 41 DE se sont inscrits en 2006, mais les entreprises arrivent à recruter puisque 82% des propositions d’emploi trouvent preneur. L’offre de formation réunionnaise : En FI, 270 sortants chaque année, correspondant aux profils recherchés par les entreprises de niveau III à I (École de commerce et Master Économie gestion : 80 étudiants ; Comptabilité : 200 étudiants).

Tendances Les tendances de développement du métier  : Le métier parait représenter un enjeu fort pour les domaines qui sont actuellement en déploiement : Photovoltaïque et solaire thermique collectif Les impacts en matière de compétences : Pas d’impact EnR sur les compétences dans ce métier. En revanche, la mise en œuvre d’une logique de gestion MDE des entreprises pourrait avoir un impact sur les règles et indicateurs à mettre en œuvre. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : Les volumes de création d’emploi semblent réduits, la majorité des acteurs étant en place, au sein des équipes projets EnR. Dans le domaine de la MDE, toutefois certaines filières ont un déploiement très important. 5 à 15 emplois pourraient être créés et des impacts qualitatifs sur l’ensemble des formations devront être pris en compte. Conclusion : Métier à enjeu faible, maîtrisable

Plan d’action formation Intitulé

Public

Formation de base Spécialisation modulaire MDE/EnR

Gestion des entreprises et logique MDE

Titulaire Niveau I, II voire III organisation, management, logistique (Salariés, DE)

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 11 : Couvreur

67

Code ROME : 42 123

Activités/rôles Effectue la préparation et la pose des éléments de couverture de toute construction individuelle, industrielle ou administrative… dans le cadre de travaux neufs ou de rénovation. Peut assurer des travaux simples de charpente ou assurer des travaux courants de plomberie ou de chauffage. Peut également encadrer une petite équipe de travail. Dans le cas des EnR, ce n’est pas la compétence couvreur (pose d’ardoise…), mais certaines des compétences ou habileté qu’il met en œuvre (voir cadre analyse), dans le cadre de l’installation de chauffe eaux solaires et panneaux PV.

Analyse Formation  Couvreur (formation de base) Expérience  Nécessaire Compétences Habitude de travail en hauteur, habitude de travail en sécurité et réalisation de travaux de plomberie (chauffe-eau solaire) Le marché du travail  : En 2006, 45 offres ont été déposées à l’ANPE et dans le même temps, seuls 26 DE se sont inscrits sur ce ROME. Les profils recherchés par les entreprises : aucune formation précisée pour 80% des offres ou niveau V. L’absence de formation est compensée par la recherche de personnes expérimentées (> à 2 ans à 80%). Les contrats proposés sont des missions < à 6 mois (2/3 des cas). Très importantes difficultés de recrutement. Les EnR sont concurrencées par le dynamisme du BTP qui embauche ces personnels. L’offre de formation réunionnaise  : seuls 8 couvreurs diplômés en 2007. D’autres formations existent dans le domaine. Une offre de formation générale très insuffisante.

Tendances Les tendances de développement du métier : C’est la compétence travail en hauteur et l’habilitation sécurité qui est recherchée par les solaristes (installations sur les toits). Le profil est plus intéressant lorsqu’il est complété par des savoirs faire-complémentaires (CESI : plomberie, orientation des panneaux ; PV  : tirage des câbles électriques…). Les impacts en matière de compétences : Connaissances spécifiques aux modalités d’installation des technologies solaires. Toutefois, le profil est très difficile à trouver dans le secteur du bâtiment, d’où l’importance de l’orientation vers ces métiers (voir fiche installateur solariste). Selon les professionnels, le développement à grande échelle de la technologie solaire va faire évoluer les compétences du métier. Les technologies solaires (PV et CESI) intégrées à la toiture, parfois servant directement de toiture vont nécessiter de nouvelles compétences spécifiques. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : Dans les EnR, les filières solaires sont concernées par quelques créations d’emplois liées directement au métier de couvreur (20 à 30). Par contre, 45 à 90 emplois « d’assistant de chantier EnR » pourraient être accessibles du fait des compétences similaires requises. Enfin, le volet MDE va nécessiter une « requalification » des salariés et des futurs salariés, et par voie de conséquence impacter la nature des formations initiales et continues.

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Public

CAP Couvreur : - renforcer l’offre de formation de base - intégrer des modules technologies solaires intégrées aux Formations existantes

DE, lycéens

Installateur de chauffe-eau solaires + Qualisol

Couvreur (Salariés + DE)

Nouvelles technologies : le solaire intégré aux toitures, panneaux-toiture, isolation et MDE

Professionnels en exercice, DE et lycéens (niveau V couvreur)

Volume ++++

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

68

> Chapitre IV

Fiche métier 12 : Dessinateur Projeteur

Code ROME : 61 221

Activités/rôles Réalise des plans détaillés des installations EnR à mettre en place (Photovoltaïque, Thermique collectif, Éolien…) au moyen d’outils et de logiciels informatisés spécifiques. Peut également effectuer un travail de suivi de chantier.

Analyse Formation  Compétences

Dessinateur projeteur/Niveaux IV et III BTP • Capacités à répondre à un cahier des charges • Connaissance des réglementations liées à la construction des infrastructures concernées • Maîtrise parfaite et utilisations de logiciels informatiques

Le marché du travail : Sur toute l’année 2006, 134 Offres d’emploi enregistrés pour 143 DE Inscrits. Les profils recherchés par les entreprises sont des personnes de niveau III (57%) et IV (29%) et possédant 2 à 3 ans d’expérience dans 1 cas sur 2. Les contrats proposés sont > à 12 mois et plus (57% des offres), dont 80% de CDI. Les demandeurs d’emploi ont un profil en décalage puisque seul 13% ont un niveau III et 41% un niveau IV. Fortes difficultés de recrutement : Il y a un peu plus d’offres d’emploi que de personnes qui s’inscrivent à l’ANPE (143 vs 134). En revanche, les employeurs trouvent preneurs pour les postes proposés. Les professionnels des EnR indiquent qu’ils ont des difficultés fortes à trouver ces compétences dans le cadre de leur activité. L’offre de formation réunionnaise : Environ 120 personnes formées en 2007 sur des compétences à même de répondre au métier de dessinateur projeteur au travers de formations BTP (niveau III) et le nombre de personnes formées ne suffisent pas à couvrir les demandes des entreprises. En formation initiale, 69 admis et 51 places offertes en formation continue.

Tendances Les tendances de développement du métier : Les professionnels des EnR indiquent que des difficultés de recrutement se font sentir sur ce métier, comme l’indiquent les données ANPE (tension). En effet, parmi les 120 personnes formées en 2007, seules 41 ont une compétence technique industrie ou électrotechnique. Les impacts en matière de compétences : Connaissances spécifiques liées aux technologies EnR. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : Dans les EnR, ce métier est considéré comme à enjeu important et pourrait permettre la création de 15 à 30 emplois.

Plan d’action formation Intitulé

Public

Formation de base

Formation Dessinateur projeteur (AutoCAD ou identique) avec spécialisation EnR (voir ci-dessous)

DE et salariés niveau III (voire IV), électricien/électrotechnicien

Spécialisation EnR

Formation modulaire sur : - la connaissance des technologies EnR : - les spécificités techniques liées à ce domaine : Dessinateurs (Salariés + DE) construction métallique, mécanique, schéma électrique, schéma des fluides, bâtiment…

Au niveau de La Réunion, les organismes dispensant les formations DAO/CAO (CCIR-CCF Est, CMA du Port, CNAM…) pourraient construire avec les partenaires des EnR et de la MDE (ARER, ADEME…) le module de spécialisation. CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 13 : Électrotechnicien/Électronicien /Automaticien installation et maintenance

69

Code ROME  : 44331, 52 221, 52311, 52 312

Activités/rôles Métier impliqué dans l’installation, la mise au point et la maintenance des équipements de type industriel (centrale thermique, biogaz) ou nouveau (photovoltaïque, éolien) liés aux énergies renouvelables. Procède à la mise au point, à la maintenance corrective et préventive de tout ou partie d’éléments ou ensembles électriques (armoires électriques, compteurs…), électromécaniques (réparation de bobines, moteurs…), parfois électroniques. Intervient, à partir de plans et de schémas électriques, sur des équipements, installations et matériels, en appliquant les règles de sécurité.

Analyse Comme le métier recherché dans les EnR est multitâche, nous avons tenté de repérer les métiers rassemblant la majorité des compétences attendues. Formation  Niveau IV + expérience et surtout III Nécessaire Expérience  Compétences • Mise au point et réglage des installations, Maintenance, Pluridisciplinarité : mécanique, charpente métallique… Le marché du travail  : Pour les 4 métiers identifiés, en 2006, 138 offres d’emploi ont été déposées à l’ANPE. Dans le même temps, 419 DE se sont inscrits. Au 31/12/2006, il y avait 228 DE inscrits. Les entreprises recherchent essentiellement des personnes possédant un niveau III et IV avec une expérience de 1 à 3 ans dans 60% des annonces et 30% des débutants. Les contrats proposés sont à 56% des CDI. La moitié des DE inscrits sur ces métiers sont de niveau V et ne correspondent pas aux profils recherchés par les entreprises. En revanche, seuls 9% des DE ont un niveau III. Les difficultés de recrutement sont fortes. Globalement, sur les 4 métiers, les tensions sont importantes. Cependant, les entreprises n’ont pas de difficulté à satisfaire leurs offres ni en « maintenance des équipements » ni en « contrôle essai qualité ». Les postes liés à l’installation des mêmes équipements semblent être difficiles à pourvoir L’offre de formation réunionnaise : 92 BTS et 111 bac pro.

Tendances Les tendances de développement du métier : Selon les professionnels, ce métier présente un enjeu fort pour les EnR. Des besoins quantitatifs se feront sentir dans le photovoltaïque (mis au point et maintenance et raccordement au réseau), mais plus globalement dans l’ensemble des EnR dont la production d’électricité est reliée au réseau (centrale ou microcentrale). Les impacts en matière de compétences : Pour les professionnels, le niveau BTS est le niveau de formation qu’il faut viser, auquel il faut adjoindre une connaissance spécifique liée aux technologies EnR avec diverses habilitations (travail en hauteur, haute tension et basse tension, raccordement réseau pour un accès direct au domaine photovoltaïque). Un besoin de « raccordeurs réseau » semble exister à La Réunion. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : 30 à 60 emplois pourraient être créés dont la moitié dans le secteur photovoltaïque et l’autre moitié soumise au développement des outils de type « microcentrale » et centrales.

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Renforcer les formations de niveau IV et III en électrotechnique et énergétique Module Principes techniques et intervention en EnR (Éolien, Photovoltaïque) : onduleur, mise au point et réglage, raccordement au réseau EDF…). Module : compétences opérationnelles annexes aux EnR (travail en hauteur, notions de mécanique, charpente métallique)

Public Élèves et DE

DE et salariés (IV et III en électrotechnique et énergétique)

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

70

> Chapitre IV

Fiche métier 14  : Éleveur

Code ROME : 41121, 41 123, 41 124

Activités/rôles A la responsabilité totale ou partielle d’un troupeau. Assure la conduite sanitaire et alimentaire d’un troupeau de vaches, brebis ou chèvres. Surveille l’état de santé des animaux, distribue les rations quotidiennes de nourriture et peut recueillir le lait. Assure les tâches liées à l’alimentation, la reproduction et au suivi sanitaire du troupeau.

Tendances

Les tendances de développement du métier  : Ce métier n’est pas quantitativement impacté par les développements des EnR. Toutefois, le développement de certaines filières pourrait nécessiter des connaissances complémentaires. Les impacts en matière de compétences  : Biogaz : le développement de cette filière et principalement l’exploitation énergétique des effluents d’élevage nécessitera de la part des éleveurs des connaissances minimale sur : • la compréhension du potentiel énergétique de leurs exploitations, • la mise en valeur des effluents (stockage, préparation), • la mise en exploitation et la valorisation énergétique. Cette connaissance et le déploiement de cette filière pourraient faire l’objet d’un accompagnement, par des conseillers de la chambre d’agriculture qui devront maîtriser cette technologie Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : 0

Plan d’action formation Intitulé

Public

Formation de base

Insérer dans les formations initiales de niveau V, IV et III : • la logique Maîtrise de l’énergie dans les exploitations et la compréhension du potentiel énergétique de leurs exploitations, • la mise en valeur des effluents (stockage, préparation), • la mise en exploitation et la valorisation énergétique.

Formation initiale

Spécialisation EnR

Éleveurs et conseillers techniques  : • la logique Maîtrise de l’énergie dans les exploitations et la compréhension du potentiel énergétique de leurs exploitations, • la mise en valeur des effluents (stockage, préparation), • la mise en exploitation et la valorisation énergétique.

Formation continue salariée

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 15 : Développeur d’affaire/Ingénieur physique

71

Code ROME : 53312

Activités/rôles Le développeur d’affaire est le véritable chef du projet. Il est l’instigateur de l’implantation des technologies des énergies renouvelables. Son rôle est à la fois de sélectionner les sites d’implantation, de négocier avec les entreprises et collectivités hôtes et clientes (EDF…), et de coordonner les acteurs de l’étude préalable (Permis de construire, études techniques, études de risques, études d’impact, études économiques, choix technologique…).

Analyse Formation  Niveau I • Ingénieur, Master et Doctorat généraliste technique électrotechnique, conversion énergétique… profil le plus répandu et probablement le plus recherché • Ingénieur commercial possédant une excellente connaissance technique du domaine Expérience  Indispensable et forte Compétences • Gestion de projet, maîtrise des technologies proposées (nature, principe, rendement, coût et recette…), négociation, connaissance de la législation. Marché du travail  : peu de volumes 6 offres d’emploi recherchant des personnes de niveau I ou II, expérimentés dans 80% des cas, pour des contrats en demandeurs d’emploi CDI. Dans le même temps, 17 DE se sont inscrits sur ce ROME tout au long de l’année. En fin d’année, 7 DE étaient inscrits sur ce ROME. Des difficultés de recrutement aujourd’hui modérées pourraient s’accentuer demain si le développement des filières venait à faire être important et si la concurrence était agressive. L’offre de formation réunionnaise : L’offre de formation de niveau I existe à La Réunion : « master conversion des énergies », mais pas d’école d’ingénieurs. 80 étudiants sortent de formation École de Commerce et/ou management gestion chaque année mais ne sauraient être opérationnels sur ces postes du fait de la connaissance spécifique nécessaire sur les principes des EnR.

Tendances Potentiels de création d’emploi : pour l’ensemble des filières : jusqu’à 30 postes, mais plus probablement autour de 20 dont quelques uns seront des créations, d’autres seront des apporteurs d’affaire déjà en fonction. Les tendances de développement du métier Ce métier tend à se développer et si jusque-là les chefs d’entreprises étaient les développeurs d’affaires, quelques offres d’emploi de « chargé d’affaires » (domaine photovoltaïque) ont été recensées. Il est probable que le domaine « solaire thermique collectif » fasse appel à ce type de professionnel, et le développement des autres EnR pourrait permettre la création de 10 à 20 emplois de ce type. Professionnels expérimentés de niveau de formation I, leur recrutement semble être moins en lien avec leur formation, qu’avec leur personnalité. La difficulté à trouver des profils adéquats à La Réunion pourrait nécessiter la mise en place de formations dans le domaine. Toutefois, ce métier peut être porteur en Europe et dans le monde en général. Une telle formation pourrait être proposée en formation continue pour des personnes souhaitant se lancer dans ce domaine. Métier à enjeu, non maîtrisable.

Plan d’action formation - Spécialisation EnR

Spécialisation modulaire MDE/EnR

Intitulé

Public

Management de projets EnR (Principes techniques et rentabilité économiques, connaissance des conditions d’implantation des installations, gestion de projets industriels, coordination d’équipe…)

Titulaire Niveau I, II et III (Salariés, DE, porteurs de projets) expérimentés

Négociation

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

72

> Chapitre IV

Fiche métier 16 : Ingénieur d’étude tropicalisation et implantation des dispositifs EnR

Code ROME : 53 211

Activités/rôles L’ingénieur d’implantation est en charge de la phase étude technique et de la réalisation de la solution EnR. Ce professionnel exerce en général en bureau d’études. Les installations sont en général dédiées à des industriels ou collectivités.

Analyse Formation  Ingénieur Expérience  Nécessaire Compétences • Conception de l’implantation • Suivi de l’implantation • Connaissance de la réglementation spécifique Le marché du travail : En 2006, 36 offres d’emplois ont été enregistrées à l’ANPE pour 47 DEE qualifiées. Les profils recherchés par les entreprises sont des personnes de niveau III (54%) et I (20%), possédant une expérience minimale de 2/3 ans (40%) et 4 ans et + dans 30% des cas, pour des contrats en CDI à 95%. Les demandeurs d’emploi sont 50% à posséder le niveau de formation recherché par les entreprises. Fortes difficultés de recrutement : Les difficultés de recrutement sont dues à l’absence de formation de niveau Ingénieur à La Réunion. De ce fait, les PME locales ne possédant pas de réseau ou de ramification en métropole ont d’importantes difficultés à pourvoir ce type de profil. Si besoin, elles se dirigent vers des personnes moins qualifiées (III) qui possèdent une expérience importante. L’offre de formation réunionnaise : • Niveau I  : « Master conversion des énergies »  : formation plutôt sur les principes de fonctionnement, mais 2 écoles d’ingénieur sont en projet pour la rentrée 2008-2009. • Niveau II : En formation continue pour les salariés, 2 formations repérées  : la licence professionnelle MDE – EnR (IUT de Saint Pierre) et la licence professionnelle STI option énergie renouvelables permettront de pourvoir aux compétences sur le métier « assistant ingénieur » mais pas « ingénieur ».

Tendances Les tendances de développement du métier : Les missions sont en général ponctuelles ce qui explique que ces activités soient aujourd’hui déléguées à des bureaux d’études. L’implantation grandissante des EnR pourrait nécessiter, de façon plus importante, des compétences dans ce domaine. Le développement très important du photovoltaïque pourrait nécessiter des personnels qualifiés dans une proportion significative (15 à 40) dans les 3 ans à venir, soit avant que les premières promotions ne sortent des futures écoles réunionnaises Les impacts en matière de compétences : connaissances spécifiques liées aux technologies EnR (installation, dimensionnement, solution technique appropriée…) Potentiels de création d’emploi  : Dans les EnR, 10 à 25 emplois pourraient être créés, dont la moitié dans le PV.

Plan d’action formation Intitulé

Public

Formation de base

Ingénieur Généraliste, Énergie ou électrotechnique

Étudiants, salariés

Spécialisation modulaire EnR

EnR  : - Technique spécifique à 1 technologie EnR - Techniques liées à plusieurs technologies EnR (voire « toutes »)

Salariés, étudiants et DE titulaires de niveau I et II en énergétique, physique…

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 17 : Ingénieur Financier

73

Code ROME : 32 114

Activités/rôles Il cherche à optimiser la rentabilité financière du projet d’installation, d’équipement ou de construction, à repérer les risques d’exploitation, tout en évitant de mettre en péril l’équilibre financier du projet. Rattaché à l’ingénieur d’affaires, responsable projet, il met en œuvre des techniques sophistiquées (modèles financiers, simulations, exploitation de bases de données économiques et financières…) nécessitant une importante utilisation de moyens informatiques et de télécommunications.

Analyse Formation  Niveau I (École de Commerce et de management, MSTCF) et Niveau II (DCG ex DPECF-DECF) Expérience  Aussi indispensable que la formation Compétences • Connaissances et pratiques des normes comptables (IFRS,...) • Connaissances juridiques et fiscales • Adaptabilité et polyvalence tant sur le cœur de métier comptable que du point de vue réglementaire Le marché du travail  : 12 offres d’emploi en quasi-majorité de type CDI (83%). Un profil recherché de niveau I-II (64%) ou expérience professionnelle minimum de 2 ans (80%). Par rapport aux 5 dernières années, les offres d’emplois ont été multipliées par 2 en 2006, tout autant que le nombre de DE. Les demandeurs d’emploi inscrits ont un profil qui semble correspondre à ce que recherchent les entreprises (niveau de formation I-II et III (100%). Les difficultés de recrutement sont fortes mais les offres sont satisfaites, sans doute par le recours aux débutants L’offre de formation réunionnaise : satisfaisante Une offre de formation qui paraît être satisfaisante, au regard du nombre d’offres d’emploi, tant en terme de volume (53 inscrits par an) que de niveau de qualification (MSTCF et DCG). En Formation Initiale, 270 sortants chaque année, correspondant aux profils recherchés par les entreprises de niveau III à I (École de commerce et Master Économie gestion : 80 étudiants ; Comptabilité  : 200 étudiants).

Tendances Les tendances de développement du métier : Métier lié au développement des projets EnR et aux études financières (coûts bénéfices). Enjeu fort pour l’ensemble des filières dès lors qu’elles commencent à se développer. Ces études sont liées à des projets et donc ponctuelles. Elles pourraient être majoritairement confiées à des bureaux d’études spécialisés. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : Peu - moins de 5 - voire pas de création d’emploi sur ce métier Les impacts en matière de compétences : pas d’impact compétences des EnR ni de la MDE.

Plan d’action formation - Spécialisation EnR Intitulé

Spécialisation modulaire MDE/EnR

Public

Fiscalité des EnR sensibilisation : la vente d’électricité, les subventions, le crédit d’impôt, la défiscalisation…

architecte, chargé d’opération en aménagement, élus (Région, Département, Intercommunalité, Communes),

Fiscalité des EnR pour montage de dossier : la vente d’électricité, les subventions, le crédit d’impôt, la défiscalisation…

Fiscalistes et comptables (salarié et DE)

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

74

> Chapitre IV

Fiche métier 18 : Ingénieur Environnement

Code ROME : 53 131

Activités/rôles Gère, analyse et résout les problèmes liés à la protection de la nature, à l’environnement et à l’amélioration du cadre de vie (élimination et recyclage des déchets, qualité de l’air et de l’eau, contrôle des nuisances et du bruit…). Suivant le domaine d’application, assure une fonction préventive, corrective, de recherche ou de sensibilisation. Peut-être chargé de la mise au point de technologies « propres », de la conception des installations de sites de stockage, de la maintenance d’installations ou encore de la gestion administrative et financière d’une structure. Dans les EnR, peut être impliqué au niveau des études d’impact environnemental des installations, de dimensionnement des dispositifs ou d’études de faisabilité de mise en place de certaines filières.

Analyse Le marché du travail : En 2007, 11 offres d’emploi ont été déposées à l’ANPE pendant que 47 DE se sont inscrits. Les profils recherchés sont des personnes ayant un niveau I et II (70%) avec généralement de 2 à 3 ans d’expérience (44%), cette dernière restant variable. Les contrats proposés sont des CDI pour plus de 7 contrats sur 10.

Globalement, les DE ont le niveau de formation attendu par les entreprises (niveau I et II) Pas de difficultés de recrutement puisque, il y a 4 fois plus de personnes inscrites à l’ANPE que d’offres développées, 80% des offres déposées trouvent preneur. Enfin, il faut distinguer 2 types de structures : Si les filiales des grands groupes bénéficient de l’appui de leur réseau dans la mise à disposition de personnel, les bureaux d’études locaux peuvent avoir davantage de difficultés pour trouver du personnel. L’offre de formation réunionnaise  : Aucune offre de formation réunionnaise correspondant à ce métier.

Tendances Les tendances de développement du métier  : Ingénieur en « environnement » intervient généralement sur les études d’impact et certaines études de faisabilité, d’avant-projet, de suivi de travaux (MO et AMO) voire de contrôle d’installation. La mise en place de technologies EnR, quelle que soit la technologie, pourrait donc impacter ce métier de façon sensible. Les impacts en matière de compétences  : Pas d’incidence des EnR sur les compétences Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : Ce potentiel pourrait être relativement limité (5 à 10 emplois. Le développement des EnR impacte l’activité à la hausse ce qui constitue, d’ores et déjà, le fond de roulement de l’activité des bureaux d’études.

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Aucune action spécifique

Spécialisation EnR

Aucune action spécifique

Public

Ingénieur Hydraulique Ce métier est intimement lié au développement des filières « énergie des mers », « hydraulique et micro-hydraulique » et « géothermie », et ce, essentiellement dans le cadre d’études préalables et de mise au point de dispositifs. Peu d’emplois seront concernés (< 10) sur les 5 années à venir, et les structures concernées (bureaux d’études, EDF, équipes de recherche) possèdent les personnels compétents. Aucune formation spécifique n’existe à La Réunion. CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 19 : Laborantin/chimiste des industries /technicien en biologie

75

Code ROME : 45 413

Activités/rôles Procède à des tests et à des contrôles sur des matières premières, des en-cours de fabrication, des produits fabriqués… Vérifie les caractéristiques physiques, la composition (chimique, biologique, biochimique…) et la conformité par rapport à des normes déterminées par la fabrication ou le laboratoire. Applique des directives ou des protocoles d’analyse préétablis et manipule des appareils plus ou moins complexes dont il peut assurer le montage et le démontage. Peut également procéder à des préparations (chimie, agroalimentaire…).

Analyse Le marché du travail  : En 2007, 21 offres d’emploi ont été déposées à l’ANPE pendant que 56 DE se sont inscrits. Les profils recherchés sont des personnes ayant un niveau IV (80%) ayant moins d’un an d’expérience (90%). Les contrats proposés sont majoritairement des missions de moins de 6 mois (66%). Le niveau de formation des demandeurs d’emploi se distribue de façon équivalente entre les niveaux V, IV, « III et plus ». Pas de difficultés de recrutement. Puisque, 96% des offres trouvent preneur. L’offre de formation réunionnaise  : L’offre de formation réunionnaise est relativement complète, puisque 129 personnes sortent du système scolaire chaque année dans ce domaine de compétences. L’offre de formation de niveau IV (50 personnes) n’est pas destinée à une entrée directe sur le marché du travail. Il est donc étonnant qu’il n’y ait pas de difficultés de recrutement. Peut-être que les sortants de formation de niveau III (52) permettent de répondre aux attentes des entreprises.

Tendances Les tendances de développement du métier  : Ce métier, au départ davantage destiné aux laboratoires de santé et agro-alimentaire, pourrait être impacté par le développement de la filière « Biogaz », avec pour activité, la gestion du process de décomposition de la matière par les bactéries. Les impacts en matière de compétences  : Pas d’incidence des EnR sur les compétences Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : Si ces compétences sont nécessaires à l’exploitation de la filière, très peu d’emplois y seraient liés  : potentiel < à 5 emplois.

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Aucune action spécifique

Spécialisation EnR

Aucune action spécifique

Public

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

76

> Chapitre IV

Fiche métier 20 : Mécanicien automobile, moto, poids lourd

Code ROME  : 44 321

Activités/rôles Procède aux révisions et aux contrôles périodiques, diagnostics, réparations, réglages, notamment de moteurs et organes mécaniques, de véhicules légers, industriels ou de transports en commun, à partir des données constructeurs ou des instructions du supérieur hiérarchique. Selon le mode d’organisation et le contexte de travail dans l’entreprise, peut être spécialisé sur un type d’intervention, de marque ou de modèle. Peut aussi procéder à l’expertise de véhicules accidentés.

Analyse Les tendances de développement du métier : Ce métier n’est pas quantitativement impacté par les développements des EnR, mais le développement de la filière des transports propres pourrait nécessiter des connaissances complémentaires. Si, selon les acteurs des EnR, cette filière ne devrait pas se déployer au cours des 5 prochaines années, les premiers véhicules totalement propres arriveront à La Réunion au second semestre 2008. Par ailleurs, l’évolution du cours du pétrole pourrait accélérer les choses. Les impacts en matière de compétences  : 2 temps et 2 technologies distinctes Véhicules hybrides  : Cette technologie est déjà proposée par certains constructeurs et devrait se déployer dans les 5 années à venir. L’ensemble des formations actuelles, initiales ou continues doivent intégrer cette technologie. Véhicules propres : Faire de la veille Quelle que soit la future technologie « propre » qui sera utilisée (hydrogène, pile à combustible…), il conviendra de suivre le développement de cette dernière afin de former le personnel en place et les futurs sortants à temps Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : 0 à 5 emplois possibles pour l’entretien des véhicules si la filière venait à s’implanter de façon conséquente. Il s’agit probablement davantage de mutation des compétences dans les emplois actuels.

Plan d’action formation en cas de développement de la filière Biogaz Intitulé

Public

Formation de base

Insérer dans les formations initiales de niveau V, IV  : - La technologie hybride

Formation initiale et continue

Spécialisation EnR

Proposer en formation continue modulaire - La technologie hybride

Formation continue salariés

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 21 : Mécanicien de maintenance des industries

77

Code ROME : 44 311

Activités/rôles Procède à la maintenance corrective et préventive, à dominante mécanique, des équipements, installations, matériels de production traditionnels ou automatisés. Intervient à partir d’instructions du supérieur hiérarchique, d’informations de l’utilisateur et de dossiers techniques machines. Peut intervenir dans d’autres activités telles que l’installation, la mise en route, l’amélioration et la fiabilité des matériels ou y être associé.

Analyse Le marché du travail  : En 2007, sur ce métier, 64 offres d’emploi ont été déposées à l’ANPE pendant que 149 DE se sont inscrits. Le profil recherché est généralement le niveau IV (54%) ou V (38%). Les offres d’emploi sont des missions de plus de 6 mois dans 1 cas sur 2. Pas de difficultés de recrutement. Si la tension sur le métier est importante, les offres d’emploi trouvent preneur de façon acceptable. L’offre de formation réunionnaise : Environ 140 personnes sortent chaque année du système scolaire. Environ 70 sont de niveau V, 40 de niveau IV et 25 de niveau III. Ainsi, les sorties de formation à niveau IV - le plus recherché par les professionnels - ne couvrent pas les besoins annuels.

Tendances Les tendances de développement du métier : Ce métier est peu répandu et son potentiel de développement est exclusivement lié au déploiement d’outils industriels de type centrale ou microcentrale qui pourraient être installés dans la filière Biogaz. Les impacts en matière de compétences : Pas d’incidence des EnR sur les compétences, hormis la connaissance du process. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : Cette compétence, si le potentiel maximum d’outils venait à être exploité, pourrait représenter moins de 10 à 15 emplois. La mise en place d’une telle filière pourrait se faire en complémentarité des éventuels besoins de l’industrie Agro-alimentaire. Le métier d’électrotechnicien, au profil approchant, pourrait également convenir.

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

- Renforcer quantitativement l’offre de formation à niveau IV

Spécialisation EnR

Aucune action spécifique

Public Formation Initiale et Formation Continue

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

78

> Chapitre IV

Fiche métier 22 : Pilote et opérateur de régulation d’installation de transformation chimique

Code ROME : 45111, 45 112

Activités/rôles Dans l’industrie chimique, le Pilote est appelé « opérateur tableau ». Installé dans une salle-contrôle, il veille à la bonne marche des opérations. Il pilote tout ou partie d’une installation complexe d’appareils intégrés provoquant des réactions physiques ou chimiques, à partir d’une commande centralisée (tableau synoptique, écrans vidéo, consoles ou moniteurs informatiques…). Il surveille et corrige les écarts des paramètres par rapport aux valeurs de consigne. Peut aussi procéder à des rondes de surveillance sur les installations afin de détecter sensoriellement ou techniquement les anomalies de fonctionnement. Signale les dysfonctionnements au poste de commande. L’opérateur de régulation, aussi appelé « opérateur d’extérieur » et a en charge les tâches de surveillance des appareillages et les prises de mesures simples. Il conduit un nombre restreint d’appareils qui réalisent les transformations physiques (malaxage, granulation…) ou chimiques (distillation, séparation, polymérisation…) des matières travaillées (liquides, gazeuses, solides…). Surveille et régule les paramètres de fabrication et le circuit des matières en fonction des consignes, sur un appareillage automatique pouvant être localement informatisé. Procède ou participe aux opérations de démarrage et d’arrêt des appareils, voire des opérations de contrôle, d’entretien ou de dépannage, qui peuvent complexifier le travail lorsqu’elles sont fréquentes.

Analyse Le marché du travail  : En 2007, sur ces 2 métiers, 10 offres d’emploi ont été déposées à l’ANPE pendant que 14 DE se sont inscrits. Le profil recherché est généralement le niveau IV pour un pilote et le niveau V pour un opérateur de régulation. Pour l’un ou l’autre des métiers, les offres d’emploi sont en majorité des missions de moins de 6 mois Pas de difficultés de recrutement. Pour ces 2 métiers, 100% des offres trouvent preneur. L’offre de formation réunionnaise : La formation typique pour exercer ce métier est un CAP/BEP/titre professionnel de Conducteur d’Appareils de l’Industrie Chimique (CAIC) ou bac pro industries de procédés ; Bac Pro bio-industries de transformation. Cette offre n’est pas présente à La Réunion.

Tendances Les tendances de développement du métier : Ce métier est peu répandu et son potentiel de développement est exclusivement lié au déploiement d’outils industriels de type centrale ou microcentrale qui pourraient être installés dans la filière Biogaz. Les impacts en matière de compétences : Pas d’incidence des EnR sur les compétences, hormis la connaissance du process. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : Cette compétence, si le potentiel maximum d’outils venait à être exploité, pourrait représenter moins de 15 à 25 emplois. La mise en place d’une telle filière pourrait se faire en complémentarité des éventuels besoins de l’industrie Agro-alimentaire.

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Aucune action spécifique

Spécialisation EnR

Aucune action spécifique

Public

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 23 : Plombier/Installateur de Chauffe-eau

79

Code ROME  : 42 212

Activités/rôles Procède à la maintenance corrective et préventive, à dominante mécanique, des équipements, installations, matériels de production traditionnels ou automatisés. Intervient à partir d’instructions du supérieur hiérarchique, d’informations de l’utilisateur et de dossiers techniques machines. Peut intervenir dans d’autres activités telles que l’installation, la mise en route, l’amélioration et la fiabilité des matériels ou y être associé.

Analyse Formation  Expérience  Compétences

CAP, BEP Plombier Débutant accepté et en général formé en interne à l’installation et mise en service des chauffe-eau solaires Individuels et collectifs •Travail en hauteur, étanchéité et connaissance des modalités d’installation (orientation, pose, raccordement…)

Le marché du travail  : Parmi les 309 offres d’emploi enregistrées en 2006, 75% sont non qualifiées. Dans le même temps, 618 DE se sont inscrits sur ce métier : 80% sont non qualifiés. Les entreprises recherchent des personnes possédant un niveau V (94%), 40% de débutants et 1 an d’expérience et 60% d’expérimentés. Les demandeurs d’emploi possèdent globalement le niveau de formation demandé (71%). Les difficultés de recrutement existent  : Il y a peu de choix pour les entreprises. En effet, il n’y a que 2 personnes inscrites pour 1 offre d’emploi déposée à l’ANPE. Le métier est dit en tension. En revanche, les offres trouvent preneur 8 fois sur 10. L’offre de formation réunionnaise  : Les formations débouchant sur le marché du travail forment 60 personnes de niveau IV et 200 de niveau V. La Chambre de Métiers propose une formation innovante à l’installation de chauffe-eau solaires pour 10 personnes en 2008.

Tendances Les tendances de développement du métier : Le métier de plombier va être impacté par les EnR et la MDE. • EnR  : Le développement de la filière solaire thermique est important et selon TEMERGIE, les effectifs d’installateurs (CESI et CESC) devraient évoluer à la hausse (+ 15 à 20 emplois) auxquels il faut potentiellement ajouter 20 à 30 « assistants de chantier EnR », qui pourraient être des plombiers. Toutefois, une récente étude de l’ARER montre que malgré l’évolution de l’activité du secteur, les créations d’emploi tendent à se ralentir. • MDE  : Les professionnels notent une absence de connaissance des concepts et applications techniques des installateurs thermiques. Cela peut s’interpréter par le fait qu’en l’absence des profils recherchés, les entreprises sont moins exigeantes et forment en interne. Les impacts en matière de compétences : Oui Solariste  : Connaissances spécifiques liées aux technologies EnR. dans la filière « solaire thermique » MDE : Culture et connaissance technique des Bâtiments Basse Consommation (BBC)

Plan d’action formation Intitulé Formation de base

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Installateur sanitaire et thermique

Public DE et élèves

EnR : « installateur de chauffe-eau solaire » - Installation de CES, - connaissance des spécificités des CESI et CESC - notions de charpente métallique et de couverture - QUALISOL + - Habilitations : travail en hauteur, SST

DE et salariés (niveau V et IV)

MDE : La logique MDE et l’installation sanitaire - double installation de tuyaux - récupération d’eau de pluie et usages - apport de conseils

DE, élèves et salariés (niveau V et IV)

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

80

> Chapitre IV

Fiche métier 24 : Technicien Froid industriel et climatisation

Code ROME  : 52 332

Activités/rôles Procède à la maintenance préventive ou corrective de systèmes techniques (installations de chauffage), climatiques (climatiseurs…), frigorifiques (chambres froides, réfrigérateurs…). Peut-être amené à assurer la conduite et la surveillance d’installations et parfois à réaliser de petites études (travaux neufs…).

Analyse Compétences recherchées pour les EnR : Installation et maintenance des installations des particuliers et des industriels. Le marché du travail  : En 2006, 143 offres d’emploi déposées à l’ANPE pour 290 DE inscrits. Les profils recherchés sont des niveaux V (68%) ayant 2 à 3 ans d’expérience et plus (45%), et 1/3 ayant 1 an d’expérience. Les contrats proposés sont des missions de plus de 12 mois ou des CDI à 60%. 80% des DE ont le niveau de formation attendu par les entreprises. Les difficultés de recrutement sont très fortes. Parmi les demandeurs d’emploi inscrits en cours d’année, seul 1 sur 2 est qualifié. Cette situation génère des difficultés de recrutement. Par ailleurs, les entreprises indiquent être à la recherche de professionnels de niveau IV (Bac Pro et BP) et III. Or, la moitié des demandeurs d’emploi inscrits sur ce métier au 31/12/2006 possédaient ce niveau de qualification. L’offre de formation réunionnaise : Environ 80 personnes sortent du système scolaire chaque année dans ce champ de compétences. Parmi eux, environ 30 niveau V et 26 de niveau IV (BP et Bac Pro), et 20 de niveau III. Les niveaux Bac Pro ou BP sont les plus recherchés par les professionnels.

Tendances Les tendances de développement du métier : Le développement du photovoltaïque implique la réalisation de structures métalliques (support des panneaux) va nécessiter cette compétence Les impacts en matière de compétences  : Connaissances spécifiques liées aux technologies EnR. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières  : La filière industrielle est déjà en manque important de ces professionnels. Selon les entrepreneurs, ce sont près de 40 professionnels opérationnels qui manquent dans les entreprises réunionnaises. Par ailleurs, le développement à venir du Froid Solaire, tant industriel que domestique devrait nécessiter des compétences professionnelles complémentaires chez les artisans notamment, et si cette filière se déploie, permettre la création de 10 à 20 emplois de plus.

Plan d’action formation Intitulé

Public

Formation de base

Doubler les effectifs entrant en formation dans les formations de base : BP, Bac Pro et BTS

DE

Spécialisation EnR

Module spécifique EnR : Froid solaire (quand le produit sera commercialisé)

DE, salariés

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, Métiers et Qualifications dans le domaine de la Maîtrise de l’énergie et des Énergies Renouvelables

> Chapitre IV

Fiche métier 25  : Technico-commercial (vente aux professionnels et collectivités)

81

Code ROME : 53311, 14 311, 14312, 14 314

Activités/rôles Prospecte l’ensemble du marché potentiel (fichiers clients et clients virtuels). Vend des produits industriels (biens d’équipement…) plutôt standardisés ou des produits adaptables aux différents besoins des clients professionnels. Lance ou répond aux appels d’offre pour obtenir des contrats concernant la réalisation de projets industriels particuliers. Peut assurer une assistance technique auprès des clients, ainsi qu’un service après-vente.

Analyse Formation  Expérience  Compétences

Commercial + connaissance produit ou technicien supérieur + formation (continue) en commerce

Nécessaire • Connaissance des technologies EnR • Capacité à argumenter sur les qualités et avantages du produit auprès des acheteurs

Le marché du travail : En 2006, 41 offres d’emploi ont été enregistrées à l’ANPE et dans le même temps 93 demandeurs d’emploi se sont inscrits. Les profils recherchés par les entreprises sont des personnes de niveau III dans 2/3 des annonces, possédant plus de 2 ans d’expérience dans 2/3 des cas. Les contrats proposés sont des CDI à 84% Les difficultés de recrutement sont effectives, mais les entreprises arrivent à pourvoir les postes de façon satisfaisante, probablement du fait de l’étendue des profils de base (technicien ou commercial). L’offre de formation réunionnaise  : L’offre de formation correspondante peut être relativement étendue et dépend de la technologie EnR considérée. Les profils techniques sont les filières électrotechniques, électromécaniques, électricité ou encore énergétique, EnR ou MDE…). Pour le profil de base technicien, la formation la plus adaptée semble être celle de BTS Technicocommercial en génie électrique.

Tendances Les tendances de développement du métier : Pour ce métier, les professionnels réunionnais du solaire semblent préférer recruter un profil de technicien supérieur (niveau III en électrotechnique…) auquel est ajoutée une formation commerciale. Leur emploi sera surtout dirigé vers la vente des systèmes vers les entreprises et collectivités Les impacts en matière de compétences  : connaissance spécifique liée aux technologies EnR, connaissance produit. Potentiels de création d’emploi pour l’ensemble des filières : 20 à 35 emplois

Plan d’action formation Intitulé

Spécialisation modulaire EnR/MDE

Public

Pour les profils de base Commerce/Technicien  : Module connaissance des principes techniques et arguments de DE et salariés ventes spécifiques à chaque technologie EnR (Éolien, Photovoltaïque) Pour les profils de base Technicien Module : Techniques de vente

DE et salariés

CARIF-OREF - 2008. Activités, Emplois, CARIF Métiers OREFet– Qualifications 2 008 Activités,dans emplois, le domaine métiersde deslaénergies Maîtriserenouvelables de l’énergie etetdes deÉnergies la maîtrise Renouvelables de l’énergie

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