Note d`intention de Toni Cafiero, metteur en scène

January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Musique, Histoire de la musique
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Le Médium Gian Carlo Menotti

Opéra Junior Solistes du Jeune Opéra Vincent Recolin, direction musicale Toni Cafiero, mise en scène Marie Arnaud, piano Anne Valdeyron, costumes

Représentations en temps scolaire Lundi 30 novembre - Mardi 1er décembre à 14h30 Salle Molière / Opéra Comédie Public - 3ème / Terminale Durée - 1h15 Représentations tout public Samedi 28 novembre à 20h - Dimanche 29 novembre à 15h

Note d’intention de Toni Cafiero, metteur en scène

Avec son opéra en deux actes Le Medium, Menotti s’interroge sur le pouvoir (et l'existence) du surnaturel mais également sur les suggestions et le charme avec lesquels le mysticisme a toujours séduit l'homme. Au-delà des classes sociales, au-delà de la période historique et du lieu de l’action, l'histoire pourrait en fait avoir lieu n'importe où, même aujourd'hui. En regardant cet opéra de chambre, il est presque impossible de ne pas avoir à l'esprit des histoires de nos jours, dans lesquelles les médiums, ou supposés, sont les protagonistes d'événements douteux. Surnaturel et magie sont en fait évoqués par Menotti tout au long de son œuvre.

Né dans le sillage des émotions et des doutes d'une séance de spiritisme à laquelle le compositeur a pris part en 1936, l’œuvre est créée en 1946, commandée par le Fonds Ditson M. Alice de l'Université Columbia à New York: la première représentation a été donnée le 8 mai 1946 à Brander Matthews Theater à New York.

Les personnages, dessinés avec finesse et psychologie par Menotti sont interprétés en double distribution par les jeunes de l’Opéra Junior de Montpellier. Ce spectacle est la finalité d'un atelier mené au printemps dernier. L'intrigue: une main mystérieuse touche Baba lors d’une séance de spiritisme. L’arnaque se transforme en tragédie. Bien que les clients, même si la supercherie a été révélée, aimeraient poursuivre les séances, Baba veut les chasser. Mais ils tentent par tous les moyens une explication humaine. L'alcool et la terreur feront tomber Baba dans une crise profonde, dans une folie qui la conduira, tout comme dans de nombreux faits divers de notre temps, à commettre l’irréparable.

A propos de cet opéra, Menotti écrivait : « Malgré son cadre étrange et ses conclusions macabres, The Medium est en fait un jeu d’idées. Il décrit la tragédie d’une femme prise entre deux mondes, un monde réel, qu’elle ne comprend pas parfaitement, et un monde surnaturel, auquel elle n’arrive pas à croire. Baba, (Madame Flora) le Médium, n’a aucun scrupule à duper ses clients… jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose qu’elle n’avait pas prévu. Cet incident insignifiant… brise la confiance qu’elle avait en elle-même et la rend presque folle de colère. »

Argument Acte I : le salon de Mme Flora, médium. Dans un coin de la pièce, on voit un théâtre de marionnettes ; dans un autre coin, une statue de la Vierge. Pas de fenêtre, heure du jour incertaine. Toby, jeune homme muet recueilli par Mme Flora, tire quelques morceaux d’une malle pour improviser un costume. La fille de Mme Flora, Monica, se coiffe en chantant pour elle-même. Le bruit de la porte qui claque les effraie et ils s’empressent de ranger le désordre créé par Toby. Apparaît Madame Flora (que Monica appelle « Baba »). Elle tance vertement les deux jeunes gens : « Combien de fois vous ai-je dit de ne pas toucher à mes affaires ? Est-ce que tout est prêt ? Evidemment, non. » Monica calme sa mère et ils se préparent pour la séance. Monica revêt une robe blanche tandis que Toby essaie les divers dispositifs du théâtre de marionnette, destinés à duper les clients. Justement, les clients arrivent : Mrs Nolan et M et Mme Gobineau. La première n’est jamais venue tandis que les deux autres viennent depuis deux ans et expliquent à la nouvelle à quel point Mme Flora est merveilleuse. Mme Gobineau raconte leur histoire : leur fils s’est noyé très jeune dans la fontaine d’une maison qu’ils avaient en France. Mrs Nolan explique que sa fille est morte. Madame Flora entre, tout le monde s’installe autour de la table. Toutes les lumières sont éteintes, à l’exception de la bougie qui brûle devant la statue de la Madone. Baba gémit, et Monica apparaît tout doucement dans une lumière bleue en chantant. « Mother, mother, are your there ? » « Mère, mère, es-tu là ? » Mrs Nolan est persuadée qu’il s’agit de sa fille et pose quelques questions faciles ; les réponses la satisfont. Mais imprudemment, Monica évoque un bracelet en or que la fille de Mrs Nolan n’a jamais eu. Immédiatement, la vision disparaît. Monica imite ensuite le rire d’un enfant, pour satisfaire les Gobineau. Tout à coup, Baba pousse un hurlement : « Who touched me ? » « Qui m’a touchée ? » Elle a senti une main glacée se poser sur sa gorge. Elle allume la lumière, chasse ses clients qui essaient de la rassurer et finissent par partir en chantant « mais pourquoi avoir peur de nos morts ? » La terreur de Baba est à son paroxysme. Elle saisit Toby et essaie de lui faire porter la responsabilité du phénomène. Mais Toby, par gestes, affirme qu’il n’y est pour rien. Monica tente de la calmer et pour la rassurer, lui chante la chanson du Cygne Noir. (« Black Swan ») Brusquement, Baba a l’impression d’entendre des voix. Elle envoie Toby voir qui est là ; mais il n’y a personne. Elle tombe à genoux et se met à prier tandis que Monica entonne à nouveau les dernières mesures du Cygne Noir.

Acte II – Le même salon. Monica, assise devant le théâtre de marionnettes, regarde une représentation que donne Toby. Elle applaudit, puis chante pendant qu’il danse pieds nus tout autour de la pièce. La danse se transforme en une sorte de duo d’amour dans lequel Monica chante pour eux deux, tandis que Toby mime sa partie. Elle a deviné son amour pour elle et essaie d’en faire un rôle de théâtre comme il aime en jouer. Baba monte péniblement l’escalier. Toby se blottit dans un coin du salon alors que Monica est déjà partie dans sa chambre. Baba interroge Toby au sujet de l’incident qui a eu lieu quelques jours auparavant : est-ce lui qui a touché sa gorge ? Toby essaie de lui faire comprendre qu’il n’y est pour rien mais devant son obstination, Baba, folle de rage, perd son sang-froid, saisit un fouet et le bat sans pitié. On sonne à la porte. Ce sont les Gobineau et Mrs Nolan. N’est-ce pas cette nuit que

doit avoir lieu la séance ? « Oui, rétorque Baba. Mais il n’y en aura plus. » En quelques mots, elle leur explique qu’elles étaient toutes frauduleuses et veut leur rendre leur argent mais ils refusent d’admettre qu’ils se sont faits duper. Même la vue des accessoires scéniques et le son de la voix de Monica imitant les voix n’arrivent pas à les convaincre. Ils la supplient de leur accorder une autre séance. Perdant patience, Mme Flora les met dehors ; elle chasse également Toby de chez elle et Monica a juste le temps de dire au revoir au jeune muet. Les voix reviennent de nouveau aux oreilles de Mme Flora. Désespérée, elle se met à boire. Elle passe en revue toute sa vie, essaie de se consoler avec la chanson du Cygne Noir et termine son monologue par un fou rire. Elle demande pardon dans ses prières et s’endort finalement, épuisée. Toby revient et va jusqu’à la chambre de Monica mais la porte est fermée à clef. Il se cache derrière un divan ; Baba, s’agitant dans son sommeil, renverse la bouteille. Il fouille dans la malle mais le couvercle se referme brutalement ; le bruit réveille Baba en sursaut. Toby se cache derrière le théâtre de marionnettes. Baba crie « qui est là ? » Prenant un révolver dans son tiroir, elle le pointe en direction du rideau du théâtre et tire. Une tache de sang apparaît sur le rideau blanc. « J’ai tué le fantôme ! » crie Baba tandis que Toby s’agrippe au théâtre qui s’écroule sous son poids et tombe mort aux pieds de Mme Flora. Monica, affolée, parvient à pénétrer dans la pièce et pousse un cri devant le spectacle. Elle sort en appelant à l’aide. Mme Flora reste seule et, épouvantée, contemple le cadavre de Toby : « C’était toi ! ».

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