scherzo fantastique / petrouchka / le sacre du printemps

January 9, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Musique, Histoire de la musique
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Description

SCHERZO FANTASTIQUE / PETROUCHKA / LE SACRE DU PRINTEMPS

Programme

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STRAVINSKY – Scherzo Fantastique STRAVINSKY – Petrouchka (version 1911) entracte



STRAVINSKY – Le Sacre du Printemps

Les Siècles François-Xavier Roth (direction)

Note de programme

Pour célébrer le centenaire de ces œuvres phares de l’histoire de la musique, les Siècles et FrançoisXavier Roth rendent dans leur orchestration d’origine Petrouchka (1911) et le Sacre du Printemps (1913) d’Igor Stravinsky. Ainsi se poursuit leur Odyssée des Ballets Russes sur instruments d’époque commencée en 2010 avec l’Oiseau de Feu. Les Siècles et François-Xavier Roth vous convient à la redécouverte du formidable orchestre qui accompagnait les Ballets Russes… Factures des cordes et vents issus des ateliers hexagonaux, cordes en boyaux, manière de jouer enseignée dans les classes du Conservatoire de Paris, l’Orchestre des Ballets Russes était, avant tout, d’essence française. Le 6 février 1909 à Saint-Petersbourg, le soir de la création du Scherzo Fantastique, le jeune Igor Stravinsky fait à 26 ans une rencontre qui changera sa vie, celle de Serge Diaghilev. L’impresario des Ballets Russes propulsera le compositeur du rang de talent prometteur à celui d’artistes révolutionnaire. Il lui confie la création des ballets les plus audacieux que sa jeune compagnie fera découvrir dans le monde entier. Une collaboration unique s’amorce qui donnera ainsi naissance à l’Oiseau de Feu en 1910, à Petrouchka en 1911, et au Sacre du Printemps en 1913. Cette dernière création se fait, le 29 mai 1913, dans le scandale et le chahut. Le public révolté couvre l’orchestre sous les huées. Avec le Sacre du Printemps Stravinsky ajoute le troisième volet de sa « Trilogie Russe » pourtant débutée dans le succès avec L’Oiseau de Feu et Petrouchka. En composant l’Oiseau de Feu en 1910 sur l’argument d’un conte traditionnel russe, Stravinsky pense déjà au Sacre : « J’entrevis un jour […] dans mon imagination le spectacle d’un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle, et observant la danse à mort d’une jeune fille, qu’ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps. […] Je dois dire que cette vision m’avait fortement impressionné et j’en parlai immédiatement à mon ami le peintre Nicolas Roerich, spécialiste de

l’évocation du paganisme. » (Chroniques de ma vie, 1962). Mais le travail sur Petrouchka est déjà programmé et retarde la composition de cette grande fresque. Fort du succès de l’Oiseau de Feu l’année précédente, Diaghilev encourage aussitôt Stravinsky à adapter en ballet Petrouchka pour la saison 1911, initialement conçu comme une fantaisie pour piano et orchestre peignant « un pantin subitement déchaîné qui, par ses cascades d’arpèges diaboliques, exaspère la patience de l’orchestre, lequel, à son tour, lui réplique par des fanfares menaçantes ». Le pantin aura pour nom Petrouchka, devenant le héros infortuné de « la fête de la semaine grasse à Saint-Pétersbourg, avec sa foule, ses baraques et son petit théâtre traditionnel, le personnage du magicien prestidigitateur […] ; l’animation des poupées, Petrouchka, son rival et la ballerine, ainsi que le drame passionnel qui amène la mort de Petrouchka » (Chroniques de ma vie). La création au Châtelet le 13 juin 1911 est un triomphe. Les trois œuvres de ce programme témoignent de la rapidité d’évolution du jeune Stravinsky dans son langage musical : à la chatoyance des couleurs du Scherzo Fantastique, succède le fauvisme cru de Petrouchka, qui marque un pas vers la dissonance et la rupture rythmique qui feront du Sacre du Printemps une météorite musicale bousculant toutes les conventions de l’immédiat avant-guerre.



SCHERZO FANTASTIQUE

Il s’agit de la seconde œuvre orchestrale composée par Igor Stravinsky, en 1908. Elle est inspirée par La Vie des abeilles de Maurice Maeterlinck que Stravinsky et sa femme Catherine Nossenko lisent en 1907. La pièce, qui dure une quinzaine de minutes, fut adaptée en ballet par Léo Staats dix ans plus tard à l'Opéra de Paris sous le titre Les Abeilles. Composé à Oustiloug, de juin 1907 à mars 1908, dédié à Alexandre Siloti. Stravinsky, quoique ayant composé son œuvre en s'inspirant de La Vie des abeilles de Maeterlinck, n'avait pas de réelle intention de programme en tête. Le compositeur n'apprécie donc pas que sa pièce soit adaptée en ballet. « Un peu de mauvaise littérature fut imprimée sur la page de garde de ma partition pour satisfaire mon éditeur qui croyait qu'une histoire allait faire vendre la musique. » Il écrit plus tard sur une lettre de Maeterlinck : « Lettre de M. Maeterlinck, et ses déclarations ridicules au sujet de l'argument des Abeilles, un ballet classique sans argument, réalisé sur la musique de mon Scherzo fantastique. » Nicolaï Rimski-Korsakov, professeur de Stravinsky à ce moment et compositeur déjà très célèbre, avait lu le manuscrit et l’avait apprécié, mais n'entendit jamais l'œuvre, sa santé ayant commencé à décliner. La création a eu lieu le 6 février 1909 à Saint-Pétersbourg, sous la direction d'Alexandre Ziloti, dans un programme comprenant également la création de Feu d'artifice. Ce concert fut un des plus importants de la carrière de Stravinski puisqu'il fit découvrir le compositeur à Serge de Diaghilev.



PETROUCHKA

Après le succès de L'Oiseau de feu, au début de l'été 1910, Stravinski se rend à La Baule où il compose ses Deux Poèmes de Paul Verlaine. Puis il se rend à Lausanne où il a son second fils. Lorsque Serge de Diaghilev lui rend visite à l'automne 1910, Stravinski lui parle d'une composition pour piano et orchestre dont le premier mouvement est déjà terminé. « En composant cette musique, j'avais nettement la vision d'un pantin subitement déchaîné qui, par ses cascades d'arpèges diaboliques, exaspère la patience de l'orchestre, lequel, à son tour, lui réplique par des fanfares menaçantes. » Il a nommé cette pièce Petrouchka. Avec l'aide de Diaghilev, Stravinski élabore un récit pour un prodigieux ballet. À la fin de décembre 1910, le compositeur a déjà terminé les deux premières scènes et se rend à Saint-Pétersbourg pour montrer sa musique au chorégraphe Michel Fokine et au décorateur Alexandre Benois, également co-auteur du livret et créateur des costumes. Il ne remettra plus les pieds en Russie pendant les cinquante années suivantes. La première représentation de Petrouchka, qui eut lieu à Paris, au Théâtre du Châtelet, le 13 juin 1911, avec Pierre Monteux à la tête de l'orchestre, fut un triomphe. Vaslav Nijinski dansait le rôle de Petrouchka alors que Tamara Karsavina dansait celui de la Ballerine. Stravinski révisa l'œuvre en 1947 puis de nouveau en 1965.

ARGUMENT

« C’est mardi gras. Au milieu de la fête qui bat son plein apparaissent Petrouchka, la ballerine et le maure, trois poupées qui s’agitent en une danse russe au son de la flûte du vieux magicien. Le deuxième tableau se déroule chez Petrouchka. L’endroit est morne, à l’image de sa vie illuminée par l’amour qu’il porte pour la poupée ballerine. Ce sentiment fait le pendant à l’amertume qu’il ressent pour le vieux mage. Petrouchka tente de révéler son amour à la ballerine qui le rejette, préférant la frivolité avec le maure. Le troisième tableau se déroule chez le maure, dans sa chambre décorée de rouge, de vert et de bleu. Arrive la ballerine apportée par le magicien, qui entame une danse dans le but de séduire le maure, qui la rejoint. Petrouchka est emporté lui aussi dans la chambre du maure par le mage, pour interrompre cette idylle. Petrouchka attaque le maure, mais, trop faible, se fait chasser par celui-ci. Le quatrième et dernier tableau se déroule pendant la fête du mardi gras. L’orchestre se transforme en véritable fanfare, jouant une suite de danses. Au milieu de toutes les attractions et de la foule, un cri surgit du stand de marionnettes. Le maure poursuit Petrouchka avec une hache et le tue. La nuit tombe et la foule se disperse, tandis que le mage s’en va, emportant avec lui le corps mou de Petrouchka. le fantôme de la poupée apparaît. Le vieux mage l’aperçoit et s’enfuit apeuré. »



LE SACRE DU PRINTEMPS

Le Sacre du printemps, sous-titré « Tableaux de la Russie païenne en deux parties », est un ballet composé par Igor Stravinsky et chorégraphié originellement par Vaslav Nijinski pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Sa création au théâtre des Champs-Élysées à Paris, le 29 mai 1913 a provoqué un scandale.

L'idée du Sacre du printemps vint à Stravinsky en 1910, alors qu'il travaillait encore sur L'Oiseau de feu. « J'entrevis dans mon imagination le spectacle d'un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle, et observant la danse à la mort d'une jeune fille, qu'ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps1 », écrit le compositeur dans ses Chroniques. Aussitôt, il en parla à son ami Nicolas Roerich, peintre et spécialiste de l'antiquité slave. Mis au courant, Diaghilev décide que l'argument sera élaboré par Roerich et Stravinsky. Quoique les grandes lignes de l'argument aient été écrites au cours de l'été 1910, il ne prendra sa forme définitive qu'un an plus tard. Le Sacre devait originalement être joué durant la saison de 1912 des Ballets russes, Stravinsky a presque complété le premier tableau en décembre 1911. Cependant, un retard dans la préparation de L'Après-midi d'un faune voit le Sacre reporté à la saison suivante. Le compositeur peut donc travailler sans hâte à son ballet. Il termine la composition le 17 novembre 1912 à Clarens et l'orchestration finale est datée du 8 mars 1913. L'œuvre a été créée par les Ballets russes de Diaghilev le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, avec Pierre Monteux à la direction de l'orchestre. La chorégraphie de Vaslav Nijinski, tout comme la musique d'Igor Stravinsky, plaçant le rythme comme élément principal de l'œuvre, provoquèrent un chahut qui est resté célèbre. Toutefois, la veille, la répétition générale s'était déroulée dans le calme, en présence de Claude Debussy, de Maurice Ravel et de nombreux autres intellectuels, ainsi que de la presse parisienne. Le compositeur décrit ainsi la représentation dans ses Chroniques de ma vie : « [J'ai] quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J'en fus révolté. Ces manifestations, d'abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d'autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable1. » À ce moment, Nijinski, qui était en coulisses, debout sur une chaise, criait les indications aux danseurs qui n'entendaient plus l'orchestre. De son côté, Diaghilev ordonnait aux électriciens d'allumer et d'éteindre les lumières en alternance pour tenter de calmer l'assistance.

ARGUMENT « Premier tableau : L'Adoration de la terre Printemps. La terre est couverte de fleurs. La terre est couverte d'herbe. Une grande joie règne sur la terre. Les hommes se livrent à la danse et interrogent l'avenir selon les rites. L'Aïeul de tous les sages prend part lui-même à la glorification du Printemps. On l'amène pour l'unir à la terre abondante et superbe. Chacun piétine la terre avec extase. Deuxième tableau : Le Sacrifice Après le jour, après minuit. Sur les collines sont les pierres consacrées. Les adolescentes mènent les jeux mythiques et cherchent la grande voie. On glorifie, on acclame Celle qui fut désignée pour être livrée aux Dieux. On appelle les Aïeux, témoins vénérés. Et les sages aïeux des hommes contemplent le sacrifice. C'est ainsi qu'on sacrifie à Iarilo, le magnifique, le flamboyant6 [dans la mythologie slave, Iarilo est le dieu de la nature]. »

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