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January 8, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Sciences des religions, Catholicisme
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MEDIAS ET EVANGELISATION : LA COMMUNICATION AU SERVICE DE LA COMMUNION ECCLESIALE LES MOYENS DE COMMUNICATION SOCIALE AU SERVICE D’UNE EGLISE FAMILLE DE DIEU EN COTE D’IVOIRE

INTRODUCTION La première Assemblée Spéciale des Evêques pour l’Afrique tenue à Rome en 1994, présentait l’Eglise comme Famille de Dieu. Cette image étaitcertainement la plus éloquente pour parler de l’Eglise aux africains dont l’attachement à la famille est universellement reconnu. Par ailleurs, le thème de la communication avait été retenu comme l’un des thèmes majeurs de ladite Assemblée. Aujourd’hui, l’Eglise en Afrique et particulièrement celle de Côte d’Ivoire a fait de grands bonds en avant en ce qui concerne le domaine de la communication. Mais beaucoup reste à faire, surtout dans le domaine de l’évangélisation et de la pastorale avec les médias. La communication inter ecclésiale ou extra ecclésiale est-elle assurée de manière efficiente, convenable, adaptée et planifiée ? D’ailleurs,il est bien évident qu’une famille où les différents membres ne communiquent pas régulièrement ou dans laquelle il manque des espaces de dialogue, remet en cause l’idée même de la famille en général et ouvre la porte à la zizanie, à la médisance et à la destruction tant individuelle que collective. Notre exposé de cet après-midi vise donc à susciter un éveil communicationnel dans notre Eglise ; surtout dans la transmission de la Parole de Dieu et dans la consolidation de l’unité ecclésiale. Nous parlerons donc de communication entre les différents membres de l’Eglise, des régies de communication internes et externes de nos diocèses ainsi que l’usage qu’ils font aussi bien des médias classiques que des nouveaux médias dans le but toujours de construire une véritable Eglise famille de Dieu en Côte d’Ivoire. Dans un premier temps, nous ferons un bref rappel de l’historique des rapports entre l’Eglise et les médias, ensuite, nous parlerons du regard de l’Eglise sur les médias et nous terminerons en démontrant en quoiles médias peuvent aider à la diffusion de la foi et à la consolidation de l’unité dans l’Eglise.

I.

LES MEDIAS DANS L’EGLISE : L’EPOQUE AVANT VATICAN II 1

Au quinzième siècle, quand apparaît l’imprimerie, celle-ci fut saluée comme une espèce d’art divin capable de multiplier les codes de chaque science en faveur de la culture humaine et de l’instruction religieuse des fidèles. Cependant, très rapidement, les dangers de ce nouveau moyende communication se présentèrent. Ils pouvaient divulguer des doctrines hérétiques et des textes immoraux selon l’Eglise. L’Eglise commença donc à regarder l’imprimerie avec suspicion. C’est le Pape Pie XIqui pour la première fois écritune lettre encyclique sur le cinéma. Cette encyclique s’appelle « Vigilanticura » publié le 29 juin 1936. Il s’agit d’un document d’une grande importance doctrinale et pastorale. C’est la première encyclique sur les moyens de communication et en particulier sur le cinéma. Il s’agissait pour le Pape de déterminer la qualité morale des films et l’encyclique proposait de créer un système de classification et les bureaux qui devaient réagir au niveaumondial surce sujet. Malgré la fermeté de l’Eglise envers le cinéma qui était parfois jugé moralement inacceptable, l’encyclique exprime donc la confiance sur le cinéma : il montre les qualités et les possibilités pastorales d’encouragement, il invite à multiplier les salles cinématographiques de propriété paroissiale… Le Pape Pie XIIcontinuera dans la même lancée que ses prédécesseurs. On note environ 60 interventions du Pape Pie XII sur la communication sociale et on a en mémoire certains de ses discours sur le film idéal, c’était le 21 Juin et le 28 Octobre 1955. L’enseignement du Pape Pie XII sur la communication sociale est arrivé à son summum avec la publication le 08 Septembre 1957 de l’encyclique « Miranda Prorsus ».Nous lisons en effet au Préambule : Les merveilleux progrès techniques dont se glorifie notre époque sont assurément les fruits du génie et du travail de l'homme, mais ils sont d'abord des dons de Dieu, notre Créateur, de qui dérive toute œuvre bonne; "non seulement en effet Il a suscité la créature, mais Il la protège encore et la soutient".Cette encyclique en réalité acontinué l’enseignement du cinéma et va décréter pour la première fois la radio et la télévision comme moyens de communication reconnus par l’Eglise. Cette encyclique témoigne donc du profond intérêt que l’Eglise et surtout le Pape avait sur les communications sociales. Comme dans les autres documents, Pie XII donne dans cette encyclique la preuve de la capacité d’analyse et surtout une attitude positive de l’Eglise envers les médias. Le Pape exprime une certaine théologie de la communication, il évoque la revendication des droits d’accès de la part de l’Eglise Catholique aux moyens de communicationavec quelques considérations spécifiques sur le cinéma, la radio et la télévision. A la conclusion de l’encyclique, le Pape fait appel au rôle et à la responsabilité du Prêtre et dit ceci : « le Prêtre doit connaitre les problèmes du cinéma, de la radio et de la télévision envers les fidèles, il doit savoir s’en servir avec prudence, avec le jugement de son autorité ecclésiastique ». Enfin, le Pape insiste sur le fait que le Prêtre doit savoir lui-même utiliser ces moyens de communication afin de servir d’exemple de prudence, de tempérance et de 2

sens de responsabilité. Le Pape insiste aussi sur le fait que ces moyens de communications doivent servir au niveau pastoral et encourage les prêtres à les utiliser seulement à cette fin pastorale Au grand concile Vatican II, pour la première fois arrive dans l’agenda de l’Eglise Catholique un document conciliaire qui sera publié le 04 Décembre 1963 avec pour titre « Inter Mirifica », ce qui signifie « Entre autres merveilles… » II. L’EGLISE ET LES MOYENS DE COMMUNICATION SOCIALE 2.1. Le regard du Concile Vatican II sur les médias en général : quelques extraits du décret conciliaire Inter Mirifica. Dans le décret conciliaire Inter Mirifica nous lisons : «parmi les merveilleuses découvertes techniques qu’avec l’aide de Dieu, le génie de l’homme a tiré de la création, à notre époque surtout, l’Eglise accueille et suit avec une sollicitude toute maternelle celle qui plus directement touche les facultés spirituelles de l’homme et offrent des possibilités élargies de communiquer très facilement des nouvelles de tout genre, des idées, des orientations. Or parmi ces découvertes, il faut assigner une place singulière aux moyens qui par leur nature sont aptes à atteindre et à influencer non seulement les individus mais encore les masses comme telle et jusqu’à l’humanité toute entière. Telest le cas de la presse, du cinéma, de la radio, de la télévision et d’autres techniques de même nature. Aussi peut-on les appeler à juste titre les moyens de communication sociale. » Nous voyonsque dès l’introduction le ton est donné ; le ton de l’ouverture et de l’accueil : l’Eglise accueille avec joie ce génie de l’homme à inventer ces moyens qui vontessayer de mettre les hommes ensemble. En adoptant ces moyens de communication sociale, L’Eglise entend consolider et renforcer la communion ecclésiale. Les Pères conciliaires affirment également que l’Eglise notre Mère sait que ces instruments, lorsqu’ils sont utilisés correctement, rendent de grands services au genre humain. Ils contribuent en effet d’une manière efficace au déracinement, à la culture de l’esprit ainsi qu’à l’extension et à l’affermissement du Règne de Dieu. Mais elle sait aussi que les hommes peuvent les utiliser à l’encontre du desseindu Créateur et les tournerà leur propre perte. Son cœur maternel est angoissé à la vue des dommages que bien souvent leur mauvais usage a déjà causés à l’humanité. C’est pourquoi le Concile œcuménique prenant à son compte le souci vigilant du Souverain Pontife et des Evêques en une matière d’une aussi haute importante, considère de son devoir de traiter des principaux problèmes relatifs aux moyens de communication sociale. Il a confiance en outre 3

que la doctrine et la discipline qu’il propose ici seront utiles non seulement au salut des chrétiens mais encore au progrès de toute l’humanité. L’Eglise ne diabolise pas les moyens de communication sociale, elle ne les canonise pas non plus. C’est maintenant à l’homme d’en faire un bon usage. Pour l’Eglise,le bon usage signifie utiliser ces moyens de communication sociale pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut et atteindre l’homme partout où il se trouve. Prier avec la radio, réciter le chapelet en communion avec tous les autres chrétiens dans le monde, suivre des émissions de formation spirituelle et humaine sur des chaînes télévisées, entrer en contact et échanger sur des événements d’église par le moyen d’internet et des réseaux sociaux…voici plusieurs avantages que nous offrent les médias. On ne peut donc pas nier le rôle que jouent ces moyens de communication sociale pour l’évangélisation et même pour la vie spirituelle. Aujourd’hui, combien de personnes infirmes ou de malades suivent des programmes télévisés en direct de Lourdes grâce à KTOou bien alors ceux qui ne peuvent pas se rendre à la Messe qui réussissent à écouter la Parole de Dieu ou à réciter leur chapelet en direct de diverses radioscatholiques ici même en Côte d’Ivoire... S’il est vrai que(citant Inter Mirifica) l’Eglise a été fondée par le Christ notre Seigneur pour apporter le salut à tous les hommes, Elle se sent donc poussée par l’obligation de prêcher l’Evangile. Aussi bien l’Eglise Catholique estime-telle qu’elle est de son devoir d’une part d’employer aussi les instruments de communication sociale pour annoncer le message du salut et d’autre part d’enseigner aux hommes le bon usage de ces moyens. L’Eglise a donc le droit inné d’utiliser et de posséder ces moyens sans exception dans la mesure où ils sont nécessaires ou utiles à la formation chrétienne et à toutes actions pastorales. Les Pasteurs ont le devoir d’instruire et d’orienter les fidèles de sorte que ceux-ci utilisent les moyens de manière à assurer leur propre salut et perfection comme ceux de l’humanité entière. Enfin il revient principalement aux laïcs d’animer des valeurs chrétiennes et humaines ces moyens afin qu’ils répondent pleinement à la grande attente de l’humanité et au dessein de Dieu ». Inter Mirifica, n.3 : La mission principale de l’Eglise est d’annoncer Jésus Christ à toutes les nations. Pour atteindre tous les hommes, l’Eglise utilise elle aussi ces moyens de communication mais son rôle consiste aussi à rappeler les dangers que ces moyens de communication peuvent avoir au sein de la société.« Enfin il revient principalement aux laïcs d’animer des valeurs chrétiennes et humaines ces moyens afin qu’ils répondent pleinement à la grande attente de l’humanité et au dessein de Dieu ». Il ne s’agit pas simplement d’une mission réservée aux prêtres, aux religieuses qui sont dans la Paroisse mais il est du devoir de tous les baptisés de donner une valeur à ces moyens de communication sociale. Aujourd’hui, il est plus que nécessaire 4

d’utiliser les nouveaux moyens de communication que nous offre le monde moderne : internet, skype, facebook, twitter…pour transmettre la Parole de et favoriser la communion ecclésiale parce que c’est justement là-bas que se trouvent et se retrouvent les jeunes générations. Inter Mirifican. 4, : « Pour qu’il soit fait un usage correcte de ces moyens, il est absolument nécessaire que tous ceux qui les utilisent connaissent les principes de l’ordre moral et les appliquent fidèlement. Ils prêteront certes d’abord attention à l’objet c’est-à-dire au contenu communiqué conformément à la nature propre de chaque instrument mais aussi au texte dans lequel s’effectue la réflexion comme par exemple le but, les personnes, le lieu, le temps, etc… car le contexte peut en altérer et même changer totalement la moralité. Il est absolument indispensable que toutes les personnes intéressées se forment une conscience droite sur l’utilisation de ces instruments principalement à propos de plusieurs questions vivement discutées de nos jours ». Comment être éduqué aux médias ? Comment juger et apprécier tout ce que nous servent les mass-médias ? 2.2. L’éducation aux médias pour la transmission de la foi, la préservation des mœurs et la consolidation de la saine doctrine catholique. Le Concile insiste pour dire que tous les membres de la société doivent remplir leur devoir de justice et de vérité. Ils emploieront les moyens de communications sociales pour concourir à la formation et à la diffusion de certaines opinions publiques. Le Concile parleégalement des devoirs des usagers de la communication. En effet, les Pères conciliaires disent ceci : « tous les usagers (lecteurs, spectateurs et auditeurs) reçoivent par libre choix personnel les messages diffusés par les moyens de communication sociales. Des devoirs particuliers s‘imposent donc à eux. Par leur choix, ils encourageront nettement tout ce qui présente une valeur morale, culturelle et artistique, ils éviteront tout ce qui pourrait être soit pour eux même cause ou occasion de préjudice spirituel soit pour les autres cause de scandale par leur mauvais exemple soit enfin pour les communications elles-mêmes un obstacle aux bonnes et un appui aux mauvaises mœurs. Ce dernier cas se présente souvent lorsqu’on soutient de ses propres deniers les gens qui exploitent ces moyens en tenant compte uniquement des critères du profit. A ce sujet, il faut signaler que les moyens de communication sont des moyens, il appartient aux usagers de les utiliser dans le bon sens ou de les utiliser dans le mauvais sens. L’Eglise encourage à les utiliser dans le bon sens. Parfois, des parents se lamentent des mauvaises compagnies de leurs enfants, ils évitent et oublient parfois que ces mauvaises compagnies peuvent être aussi des programmes de télévision, de radio qu’ils ont à l’intérieur de la maison ! On ne 5

pouvait pas se soucier de l’avenir de ces enfants en leur évitant les mauvaises compagnies des mauvais camarades sans tenir compte aussi de les orienter, de les éduquer au choix personnel des programmes de télévision qui peuvent les édifier aussi bien sur le plan culturel, intellectuel que spirituel. Le concile continue à ce sujet en disant qu’à force de conformer leur conduite à la loi morale, les usagers ne négligeront pas leur devoir de se renseigner à temps sur les positions à adopter en ces matières par l’autorité compétente et de s’y soumettre selon les normes de la conscience droite. De plus, en recourant aux moyens appropriés, ils voudront se former une conscience éclairée et droite afin de résister plus facilement aux influences moins honnêtes et de suivre plus sûrement les bonnes. L’Eglise joue son rôle à fond à ce niveau pour orienter les fidèles auditeurs et les téléspectateurs de nos différentes télévisions mais en même temps des lecteurs des journaux à savoir faire le bon choix, le choix des journaux qui élèvent l’esprit, le choix des journaux qui peuvent aussi nous aider dans notre approfondissement spirituel. Parlant des devoirs des jeunes et des parents, le décret conciliaire dit que les usagers, les jeunes plus particulièrement doivent s’entrainer à la modération et à la discipline dans l’usage de ces moyens et chercher en outre à mieux comprendre ce qu’ils voient, entendent et lisent. Ils en discuteront soit avec leurs éducateurs soit avec les spécialistes en ces matières. Ils apprendront à se former ainsi en jugement droit. Les parents de leurs côtés se souviendront qu’il est de leur devoir de veiller avec soin que les spectacles, les imprimés contraires à la foi ou à la morale ne pénètrent pas leurs foyers et que leurs enfants en soient préservés. Le rôle des parents est à ce niveau très important pour un usage équilibré des médias afin qu’ils ne fassent pas écran aux relations interpersonnelles et que ce ne soit pas aussi le lieu de l’acculturation, d’aliénation pour les enfants. III. NECESSITE DES MEDIAS DANS L’ACTION PASTORALE DE L’EGLISE : ANNONCE DU REGNE DE DIEU, TRANSMISSION DE LA FOI ET CONSOLIDATION DE LA COMMUNION ECCLESIALE PAR LES MEDIAS. 3.1.

Prêtres et laïcs, unis pour la cause de l’Evangile, à travers les médias

Le mandat missionnaire de Jésus est à garder et à préserver. : «Allez, de toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit…apprenez-leur à garder mes commandements ; et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». L’Eglise existe pour 6

évangéliser. Elle n’est ni une ONG ni une association, rappelait le Pape François. Par ailleurs, le concile affirme que tous les membres de l’Eglise uniront volontiers leurs efforts afin de mettre efficacement sans aucun retard et avec le plus grand zèle les moyens de communication au service des multiples œuvres d’apostolat. Compte tenu des exigences particulières des temps et des lieux, ils auront à cœur de prévenir les initiatives mauvaises surtout là où l’évolution religieuse et morale réclament leur intervention de manière plus urgente ». Les communautésecclésiales de bases, les paroisses, les diocèses, les mouvements d’action catholique sont invités à se munir de ces moyens de communication sociale pour donner le témoignage de l’Evangile à travers ces moyens. Les moyens de communications doivent donc être mis au service de l’évangélisation et de la pastorale ainsi que des multiples œuvres d’apostolat : par la radio, la presse écrite, le cinéma et internet…on arrive à atteindre un plus grand nombre de fidèles, de spectateurs et d’auditeurs. Les laïcs qui par profession sont engagés dans ces moyens chercheront à rendre témoignage de Jésus Christ d’abord en accomplissant leur métier avec compétence et esprit apostolique puis en collaborant directement à l’action pastorale de l’Eglise par une contribution technique, économique, culturelle ou artistique selon les possibilités de chacun. Les fidèles doivent être avertis de la nécessité de lire et de diffuser la presse catholique pour se former un jugement chrétien sur tous les évènements. Lorsqu’on parle d’une presse authentiquement catholique, il ne s’agit pas nécessairement de cette presse là où l’autorité ecclésiastique est promotrice. Il s’agit de toutes initiatives prises même par des laïcs qui sont organisés en association pourvu que cette initiative ait pour intention de former, d’affermir et de promouvoir des opinions publiques conformes au droit naturel ainsi qu’à la doctrine et à la discipline catholique. La production et la programmation des films qui concourent à une détente moralement saine de l’esprit à la culture et à l’art sur tous les sujets destinés à la jeunesse sont à favoriser et à renforcer par tout moyen efficace. On soutiendra aussi efficacement les émissions radiophoniques et télévisées moralement saines surtout les émissions familiales. Les émissions catholiques seront vivement encouragées car elles incitent les auditeurs et les spectateurs à participer à la vie de l’Eglise et à se familiariser avec les vérités religieuses. Il faut cependant veiller à ce que les émissions s’imposent par la qualité et l’efficacité. On s’efforcera enfin, de faire que l’art antique et noble du théâtre qui désormais se répand largement grâce aux moyens de communication contribue à la formation humaine et morale des spectateurs. Il est urgent de former sans retard des prêtres, des religieux ainsi que des laïcs qui devront acquérir une véritable compétence pour employer ces instruments à des fins apostoliques.On formera ainsi de vrais communicateurs qui soient 7

capables de porter l’Evangile avec ces moyens de communication aujourd’hui. Cela suppose justement une certaine attention de la part des Pasteurs de l’Eglise de tout ce qui se fait et de tout ce qui se produit par les moyens de communication. On ne peut être totalement indifférent à la télévision, à la radio ou à internet et prétendre former la jeunesse aujourd’hui. La bonne utilisation des moyens de communication sociale mise à la disposition des usagers différents par l’âge et la culture requiert une formation théorique et pratique adaptée selon les usagers et spécifiques selon les instruments. Aussi bien les émissions ou autres productions visant à la formation (surtout si elles concernent la jeunesse dans les écoles catholiques de tous degrés) les séminaires et aussi les groupes d’apostolat des laïcs sont-elles à encourager et à multiplier. Elles seront conduites à la lumière des principes de la morale chrétienne afin d’atteindre plus rapidement le résultat. Le catéchisme également comportera un exposé et une explication de la doctrine et de la discipline de l’Eglise en cette matière. 3 .2. Les moyens techniques au service de l’Evangile, de l’unité ecclésiale et de la promotion de l’homme. L’exemple du Christ, le Communicateur par excellence, disait Ecclesiain Africa, quand il annonçait la Bonne Nouvelle à ses contemporains, doit nous inciter et nous orienter. En toute intelligence, il utilisait les moyens de son temps pour se faire entendre. Aujourd’hui plus que jamais, la Parole de Dieu doit être annoncée, transmise et vécue ; « Fides ex auditur », dit Saint Paul. La foi naît de ce qu’on entend. Il serait donc injuste et anormale que cette Parole soit enchaînée et tenue en échec à cause de certaines difficultés techniques. C’est pourquoi, nous avons tous le devoir de soutenir et d’aider les journaux catholiques, les périodiques, les réalisations dans le cinéma, les stations et les émissions de radio et de télévision puisque le but principal de toutes ces œuvres est de défendre et de propager la vérité, d’assurer une animation chrétienne de la société et de créer la communion. A cet effet, nous félicitons et encourageons les initiateurs du réseau social des prêtres ivoiriens sur facebook intitulé PresbyterorumOrdinis : un réseau qui nous aide à mieux nous connaître, à échanger les nouvelles entre nous, à nous soutenir dans les moments de joie comme de peine et à discuter honnêtement et fraternellement sur des sujets qui minent notre clergé ivoirien. Nous vous invitons à vous y inscrire. Par ailleurs, le Saint Concile invite instamment les groupements et les hommes qui tiennent des positions clés dans l’économie et la technique à soutenir volontiers et généreusement de leurs ressources, de leurs conseils ces moyens 8

dans la mesure où ils sont mis au service d’une authentique culture et de l’apostolat. Le Concile insiste enfin sur la compétence des Evêques. Il revient aux Evêques de porter en leur diocèse une attention vigilante aux œuvres et initiatives de ce domaine, de les promouvoir et dans la mesure où elle touche à une action apostolique publique, et de les coordonner. Les Evêques sont donc les garants de la communication dans leurs diocèses. Ils doivent avoir une attention toute particulière à ce sujet. Les offices diocésains de communication aideront à promouvoir à la bonne formation de la conscience des fidèles dans l’usage des moyens de communication sociale ainsi que d’encourager et d’harmoniser tout ce que les catholiques entreprennent dans ce domaine.Des laïcs doctrinalement et techniquement qualifiés devront aussi faire partie de ces offices diocésains. Il est important d’avoir des bureaux de communication où on a une équipe qui s’occupe justement de la communication de l’Eglise, où les médias peuvent venir chercher les informations concernant l’Eglise sans se mettre à chercher là où il n’y a pas souvent la bonne information.

CONCLUSION Une Eglise qui ne communique pas en son sein ou avec le monde est appelée à s’étioler, à souffrir et à mourir. Le refus de communiquer est la source de toutes nos querelles, nos incompréhensions, nos divisions et nos séparations. Aussi, le précepte missionnaire que nous laisse le Christ est toujours d’actualité : « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples…baptisez-les et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné… » Il s’agit ici d’une série de verbes à l’impératif. C’est donc un ordre, une obligation de porter la Bonne Nouvelle à ceux et celles qui sont loin (dans nos villages, campements et hameaux) tout comme à ceux et celles qui ont perdu la foi ou qui ont déserté la Sainte Eglise Catholique et ballotés au risque de leur vie dans des sectes ésotériques ou les églises dites éveillées. L’heure est venue et c’est maintenant. Sortons de nos peurs, de nos torpeurs et de nos hésitations et mettons à contribution les moyens de communication que nous offre le monde moderne pour porter la Bonne Nouvelle à tous, sans distinction. Nous terminons en reprenant une merveilleuse citation du Pape Benoît XVI dans la récente Exhortation apostolique post synodale Africae Munus n.142et n.145. En conclusion, Africae Munus n.175 : « Que la Bienheureuse Vierge Marie, Mère du Verbe de Dieu et Notre Dame d’Afrique, continue d’accompagner toute l’Eglise en Côte d’Ivoire par son intercession et ses invitations à faire tout ce que nous dira son Fils ! Que la prière de Marie, Reine de la Paix et de l’Unité, 9

soutienne nos efforts dans l’annonce de la Parole de Dieu et dans la construction d’une Eglise Famille de Dieu forte, crédible, prospère et autonome en Côte d’Ivoire. Je vous remercie.

Père Hervé DJEZOU KONAN Diocèse de Yamoussoukro

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