dossier - Consistoire Israélite du Bas-Rhin

January 23, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Sciences des religions, Judaism
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# 270 LE JOURNAL DES COMMUNAUTÉS ISRAÉLITES DU BAS-RHIN

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012 HESHVAN-KISLEV 5773

www.cibr.fr

N° 270 - ABONNEMENT: ADHÉRENT 20,00 € - NON ADHÉRENT 30,00 € • PRIX : 4,00 €

HANOUKA

ACTU

DOSSIER

ENTRETIEN

La circoncision

Le Rabbinat

Jean-Paul Kling

ÉDITORIAL

J

e suis heureux et fier d’inaugurer par cet éditorial la nouvelle maquette d’Echos-Unir. Ce numéro comporte deux dossiers d’une extrême importance. Le premier est centré sur le rabbinat. Le Consistoire et la Communauté avaient, l’année dernière, commandité un audit rabbinique, afin de mieux cerner les besoins du rabbinat et de mieux répondre à ceux de la communauté. Cet audit a conclu à la nécessité d’engager un rabbin supplémentaire, afin de renforcer et de rajeunir l’équipe en place. Au moment où j’écris, nous venons de vivre des moments très forts avec le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim et le Cardinal Archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, invités par l’Amitié Judéo-chrétienne de Strasbourg à débattre sur le dialogue interreligieux. Cette manifestation a été l’occasion pour le CIBR et la CIS d’une rencontre et d’échanges fructueux avec le Grand Rabbin de France. Je m’en réjouis d’autant plus que, comme vous le savez, j’ai eu l’honneur d’être nommé vice-président du Consistoire Central par son président, Joël Mergui, et que je serai donc amené à travailler en collaboration étroite avec le Grand Rabbin de France et avec le président du Consistoire Central. Je terminerai en évoquant les festivités de Hanouka qui, cette année, prendront un relief et une visibilité particuliers. De nombreux offices seront célébrés dans les oratoires de Strasbourg et des communautés périphériques. Je vous laisse cependant le soin de découvrir le magnifique projet d’illumination de la synagogue, conçu par Patrick Cohen et son équipe. Un projet qui, au-delà de sa visée artistique, a pour ambition, dans la plus pure tradition juive qui nous incite à placer les bougies de Hanouka près des portes et des fenêtres afin de proclamer à l’extérieur le miracle, de faire connaître l’histoire et la vie de la communauté juive et d’inscrire celle-ci dans la vie de la cité. Merci à vous tous, qui contribuez à la vie et à l’épanouissement de notre communauté.

Francis Lévy Président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin

a rédaction d’Echos-Unir et moimême sommes heureux de vous faire découvrir la nouvelle maquette de votre magazine, réalisée par Catherine Mathy de l’agence « Page 14 ». La communication de nos institutions s’est dotée des outils les plus contemporains afin de vous informer chaque semaine avec deux e-mails « news » (lundi et jeudi) et un nouveau site internet (www.cibr.fr) mis à jour quotidiennement, relatant toute la vie juive de la région à 360°. Ce nouveau site est en phase de lancement et va subir une mise à jour technique. Il est vrai que certains d’entre vous ont du mal à se connecter avec leurs codes de sécurité, mais nous allons vous faciliter la vie rapidement. Vous comprendrez bien que la sécurité est notre souci permanent et que certaines informations ne peuvent être à la portée de n’importe qui. Nous

L

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vous invitons à prendre rendez-vous avec notre responsable media et webmaster, Thomas Azan, pour vous aider à utiliser vos codes d’accès. Mais la presse « papier » est notre fleuron avec Chabbat Chalom et Echos-Unir. Vous y êtes très attachés et vous en êtes de fidèles lecteurs. Derrière cette nouvelle maquette se cache toute une organisation, le Comité de Rédaction, cœur battant du journal, dont je veux remercier tous les bénévoles de talent qui s’investissent toute l’année pour maintenir cette qualité d’édition. Mais sans les plumes locales ou d’Israël, nous ne pourrions pas non plus boucler les six numéros annuels. Merci à eux ! Ce journal est le vôtre, nous vous en souhaitons bonne lecture. Mais il vous est aussi ouvert pour vous exprimer, n’hésitez pas à nous solliciter. Bonnes fêtes de Hanouka !

Thierry Roos Vice-Président de la CIS en charge de la Communication

SOMMAIRE 4

Pourquoi la toupie à Hanouka ?

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Le Président de la CIS fait le point

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Cimetières et Bâtiments : ce qui a été fait, ce qui sera fait

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Présentation de deux chorales juives

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Dossier Rabbinat

6 Interview de Jean-Paul Kling

Les Rabbins, pour quoi faire

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Dossier Circoncision

Retour sur un débat qui n’est pas clos

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En relief En mémoire de Francis Rosenstiel

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En bref

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Promotion 2012 des Bnot Mitsva

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Vu sur le Net

42

Allumage des bougies de Hanouka

46

Tout savoir sur le Salon de la Wizo

48

Agenda

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Carnet de famille

54

Hommages

12 DOSSIER La circoncision en débat

38 Une rencontre mémorable

42 Hanouka 5773 Prochaine parution : 15 janvier 2013 Date limite de dépôt des articles : 17 décembre 2012 Nous ne pouvons garantir la parution des articles remis au-delà de cette date ! Ces derniers doivent être exclusivement adressés à Mme Brigitte Michaly, de préférence par courrier électronique : [email protected]

Echos-Unir - 1a, rue René Hirschler 67000 Strasbourg - 03 88 14 46 50. Directeur de la publication : Francis Lévy. Directeur de la rédaction : Thierry Roos. Rédacteur en chef : Salomon Lévy. Régie publicitaire : E. Lévy 03 90 406 206. Maquette : Simone Cahen. Correspondance : Marc Tobiass. Mise en page : Page14, Catherine Mathy 09 50 140 340. Impression : IREG. Commission paritaire : N° 71158. ISSN 0995-708. Les articles n’engagent que leurs auteurs.

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RUBRIQUE HANOUKA

Les toupies des enfants et la philosophie grecque Rabbin Réouven Coriat

Tout le monde connaît cette fameuse chanson de Hanouka qui accompagne les enfants lors de leurs parties de toupies. Mais pourquoi la toupie à Hanouka ? Quel rapport avec les miracles survenus à cette époque ? Tentative de réponses par le Rabbin Réouven Coriat.

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e Midrash enseigne que le deuxième verset de la Torah fait allusion aux quatre exils que le peuple juif subira : ‫והארץ‬ ‫פני על וחושך ובוהו תוהו היתה‬

‫תהום‬ Le ‫חושך‬, se réfère à l’exil grec de ‫יון‬, ‫ בגזרותיה ישראל עיני שהחשיכה‬car ils « ont obscurci les yeux d’Israël par leurs décrets… ». Comment comprendre que la Grèce, berceau de la culture et de la civilisation soit assimilée à l’obscur ? L’exil grec fut de loin le plus pernicieux. Les Grecs ont tenté de porter atteinte à l’intégrité de la sagesse d’Israël. Ils n’ont pas essayé d’éliminer ou de tuer les juifs. Ils n’y a pas eu de pogrom en masse

ni de volonté déclarée d’atteindre l’intégrité physique des juifs. Certes, tout contrevenant aux décrets édictés par les Grecs se voyait puni de la peine de mort, mais ce n’était que pour faire respecter leurs lois. Le but ultime attendu était clairement celui de l’assimilation. Il s’agissait d’imposer au peuple juif la conception grecque du monde et de le détacher ainsi de sa croyance. Il y a bien eu une guerre mais elle se déroulait plus dans les esprits que dans les lieux de combats. Pourtant, Israël, peuple du livre, féru de science, est animé d’un amour insatiable pour la sagesse. Où se situe, malgré la proximité, le point de discorde ?

Pour Israël, le sens n’est pas inhérent au monde, il le dépasse En rationnalisant le monde, en le débarrassant de toute référence au sacré et au mystique, le Grec a certes contribué à lui donner un sens mais par là même l’a résolument fermé à toute ouverture vers la transcendance. Le monde vu par la philosophie se suffit à lui-même. N’est sensé que la raison et n’accepte aucun débordement hors des limites de cette rationalité. Privé de référence à un ailleurs dont procéderait le sens, l’univers grec est libre de toute obligation. Il n’a comme seule contrainte

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que les lois de sa persévérance et de son maintien. Pour Israël, le sens n’est pas inhérent au monde, il le dépasse. Le sensé réside dans ce nécessaire renvoi à une hauteur, à une origine. Renvoi qui implique l’idée d’obligation et de Mitsva. L’intellection du monde est certes nécessaire, la culture est d’une grande importance, mais sous condition. Il faut qu’elle génère une interrogation permanente, suscite une remise en question garante d’une ouverture du monde à ce qui la dépasse. Si, par contre, la culture se donne les traits d’une compréhension totale, si elle a pour but de rassurer et d’évacuer toute trace d’étrangéité, alors elle fait écran à la transcendance et ne saurait être acceptée. Rav Wolbe cite dans son libre «Alé Chour » (p. 596) : « Les philosophes des nations cherchent désespérement une place à D. dans le monde qu’ils se sont imaginé, nos Savants, pour leur part, ont de la peine à trouver une place au monde, tant tout est Divin… » La valeur numérique de ‫ יון‬est 66, la même que ‫גלגל‬, une roue. Pour le Grecs, le monde est comme une roue qui tourne, où il n’y a pas d’ouverture pour une intervention extérieure. Un monde qui se suffit à lui-même. Voilà peut-être le sens du jeu des toupies. Il exprime la conviction qu’aucun mouvement n’est possible sans intervention extérieure. Même les enfants savent que pour qu’une toupie tourne, quelqu’un doit la lancer, la diriger.

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RUBRIQUE L’ENTRETIEN

Interview du président Jean-Paul Kling

“Les améliorations sont visibles sur tous les plans”

© Jean-François Badias

Propos recueillis par Salomon Lévy

Président de la Communauté Israélite de Strasbourg (CIS) depuis cinq années, réélu il y a un an, Jean-Paul Kling dresse, ici, l’état de santé de la Communauté, à l’heure actuelle. Si les chantiers sont nombreux, et d’importance, il se félicite aussi des récentes avancées. Entretien. 6

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RUBRIQUE L’ENTRETIEN

Echos-Unir : Les fêtes de Tichri sont l’occasion aussi de tâter le pouls de la Communauté… Jean-Paul Kling : Oui, et c’était aussi le cas cette année. J’ai été agréablement surpris par la fréquentation de nos fidèles et aussi par leur générosité. En ces moments de morosité, ils ont montré tout l’intérêt qu’ils portent à leur Communauté. L’ont-ils exprimé ? Oui, ils m’ont dit leur satisfaction ; c’est la première fois que cela arrive depuis plusieurs années. Les améliorations qui sont apportées sont visibles sur tous les plans. Nos administrateurs sont jeunes, ils sont présents et assument parfaitement les responsabilités attachées à leurs missions. Ils apportent des idées nouvelles et je me félicite de la composition actuelle de notre Commission Administrative. La présence actuellement constitutive des représentants de toutes les Kehilot de notre Communauté est source de dynamisme, d’idées nouvelles, de meilleure compréhension des problèmes rencontrés dans nos différents oratoires. De façon plus ponctuelle, nous travaillons avec la Ville de Strasbourg pour l’éclairage spécial des façades de la synagogue de la Paix pendant la fête de Hanouka. Ce sera une surprise pour tous les Strasbourgeois.

Quelles sont les perspectives à brève et moyenne échéances ? Nous allons développer davantage les activités de Noah, notre Centre de jeunes. De nouvelles activités seront proposées aux jeunes. Nous avons aussi le souci majeur d’intégrer de nouvelles familles dans notre Communauté ; leur adhésion est indispensable et nous allons faire un effort particulier de communication en leur expliquant ce que nous pouvons leur apporter, ce qu’ils peuvent aussi nous apporter. Les kehilot non encore « communautaires », quoique je n’aime pas ce terme, sont les bienvenues et nous leur ouvrons largement nos portes. Nous avons aussi demandé aux Rabbins de participer encore plus à la vie communautaire. Ils ont répondu positivement et leur investissement personnel se fait sentir.

“Que nos écoles juives s’épanouissent” L’éducation a toujours été l’une des priorités de la Communauté. Est-ce encore le cas ? Certainement, nous avons le souci de voir les écoles juives de notre ville s’épanouir et nous avons aussi le Talmud

Torah pour les enfants scolarisés dans les écoles publiques. L’effectif du Talmud Torah s’affaiblit d’année en année et sa direction réfléchit aux améliorations à y apporter afin de le rendre plus attractif. Quant à l’éducation non formelle, il suffit de lire l’offre présentée chaque semaine dans le Chabbat Chalom pour constater que nous sommes en pointe de l’activité. On chuchote qu’un projet d’extension du Centre communautaire est à l’étude. Qu’en est-il ? A l’étude, pour l’instant. Ce sont nos deux écoles, le Gan Chalom et Yéhouda Halévi qui seront concernées par ces extensions. Leurs locaux ne sont pas toujours à la hauteur de leur succès. L’antisémitisme s’invite plus qu’à son tour ces derniers temps. Quelles sont les mesures qui sont prises par la Communauté pour faire face à d’éventuelles agressions ? Nous en sommes pleinement conscients. C’est à l’ensemble de la Communauté nationale qu’il revient de combattre l’antisémitisme. Nos Centres Communautaires font l’objet d’une surveillance constante et nous devons rendre hommage au SPCJ et aux nombreux bénévoles qui assurent notre sécurité.

“Intégrer de nouvelles familles” L’ensemble de la Communauté estelle instruite de ces nouveautés ? Nous avons le bonheur de mettre à la disposition de nos membres (et même au-delà) plusieurs médias : le Chabbat Chalom, hebdomadaire de plus en plus volumineux, qui témoigne de la vitalité de la Communauté ; Echos-Unir qui paraît 6 à 7 fois dans l’année et qui a une présentation luxueuse, un contenu riche digne de notre Communauté ; le site internet (www.cibr.fr) devenu performant et qui est un outil moderne et efficace, visité quotidiennement par des centaines d’internautes ; et enfin Radio Judaïca, organe il est vrai indépendant de la Communauté mais avec lequel nous avons les meilleures relations. ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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COMMUNAUTÉS

Commission Cimetières et Bâtiments

Compte-rendu d’activités Jean-Pierre Lévy, Responsable des Commissions Bâtiments et Cimetières

Présidée par Jean-Pierre Lévy, la Commission « Cimetières et Bâtiments » dresse, ici, le bilan de son activité. Où l’on se rend compte des dossiers en cours et de la charge de travail à réaliser…

ette double commission fonctionne par délégation spéciale du Consistoire Israélite du Bas Rhin (CIBR) dévolue à la Commission Administrative de la Communauté Israélite de Strasbourg (CIS). Le président Jean-Paul Kling en a donc dessiné les contours et fixé les objectifs. Cette commission va établir des priorités dans les dossiers qui la concernent, en fonction de leur urgence et de leur poids financier. Nous devons remercier tout particulièrement notre Directeur des Affaires Communautaires sans l’appui duquel

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aucune de nos actions ne pourrait être menée à bonne fin. A Koenigshoffen, nous avons remplacé le grillage suite à l’intervention du Conseiller Général Eric Elkouby. La CIS a remis à neuf le portail d’entrée, la vasque ainsi que le coffret contenant le plan des tombes. Ainsi, le 16 septembre, une visite guidée du cimetière de Koenigshoffen était organisée dans le cadre de la Journée du Patrimoine. Henri Hochner, par ses brillantes explications, a su conquérir un public fourni. Sur conseils du service des Espaces Verts de la CUS, nous avons procédé à des

travaux d’abattage sanitaire et sécuritaire. Eric Elkouby a également rappelé que le Cimetière est inscrit au Patrimoine des Monuments Historiques. Des mesures devront être prises pour la sauvegarde des pierres tombales et du cimetière dans sa globalité. Comme vous le savez, la gestion de ce cimetière incombe exclusivement au CIBR et donc, par voie de conséquence, à la Communauté. Nous avons la volonté de mettre en valeur ce cimetière pour le grand public, en travaillant sur la signalétique. Nous avons acquis des piquets qui permettront ainsi un meilleur repérage de tombes célèbres. Pour le cimetière central de Cronenbourg, notre souhait serait d’offrir à proximité du carré actuel quelques places de stationnement pour véhicules permettant aux personnes à mobilité réduite un accès plus aisé. Il nous faut procéder rapidement au nettoyage des résidus inesthétiques accumulés au fil des ans et encombrant toute la longueur du mur. Une rampe a été construite à l’entrée de la maison du concierge. Une consultation avec les services de la CUS est en cours dans le cadre de l’opération immobilière en mitoyenneté, côté ouest. Au Centre Communautaire, le sol du Miqweh-Hommes a fait l’objet d’un traitement antidérapant grâce au don d’un particulier. Le chantier de mise aux normes électricité de la Grande Nef engagé par la précédente Commission se poursuit. Les candélabres sont restaurés. Le vitrage du corridor donnant accès à la Synagogue Rambam est sous protection. Nous travaillons sur les possibilités d’extension du bâtiment pour accroître le nombre de classes. Un projet d’une signalétique (obligation réglementaire) des différents lieux

COMMUNAUTÉS

Cimetière de Koenigshoffen

est en cours. Le remplacement du tapis usé recouvrant le sol de la Grande Nef est prévu et nous envisageons de procéder au nettoyage des murs entourant l’Arone Hakodesch. Pour faire suite à une demande du Grand Rabbin, nous installerons une fontaine à eau (Gyssef), salle Blum. La Commission s’est engagée, sur proposition de l’architecte, dans une réflexion sur les modifications à venir concernant la salle Blum pour la localisation de la cuisine et son utilisation par les professionnels.

Un projet architectural, souhaité par les élus du Minyan Rambam, de modification des parties supérieures de la Synagogue est en cours de certification. Nous en attendons les conclusions. Nous veillerons à l’application des recommandations faites par la « Commission de Sécurité ». En ce qui concerne le Centre Communautaire de la Meinau, à l’issue du passage de la Commission de Contrôle suivi de la remise de son rapport, nous avons réalisé les divers travaux exigés.

Nous espérons que la majorité des lecteurs comprendra que l’entretien des cimetières correspond au respect dû à nos anciens, à tous les défunts. L’entretien des bâtiments érigés il y a plusieurs dizaines d’années doit faire l’objet d’un suivi constant. La Commission s’y emploiera dans la mesure de ses moyens. Pour toute suggestion : [email protected] ou courrier à déposer au secrétariat de la Communauté.

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ASSOCIATIONS

La Chorale « Le Chant Sacré »

Rendez-vous à Berlin Avant le grand événement qui l’attend en décembre à Berlin, la Chorale « Le Chant Sacré » est à la synagogue d’Obernai le 25 novembre pour un concert unique. Cette saison s’annonce riche en émotions pour les 18 choristes de cet ensemble. etit rappel historique, tout d’abord. L’association de la chorale « Le Chant Sacré » a été créée après la guerre, mais la chorale, en tant que telle, chantait déjà dans la synagogue quai Kléber.

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Actuellement, 18 choristes, tous amateurs, constituent cet ensemble dirigé par le chef Roï Azoulay, jeune israélien de 26 ans, diplômé de l’Académie de Musique de Jérusalem. Ils se retrouvent deux fois par semaine pour des répétitions visant à préparer les différents rendez-vous de la chorale. Présents à tous les offices de la Synagogue de la Paix, faisant ainsi du « Chant Sacré » une des dernières chorales synagogales en France, ses membres sont également présents aux mariages (sur demande) à la Synagogue de la Paix ou en d’autres lieux et en déplacement. Ils participent aux cérémonies civiles et

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religieuses et organisent deux ou trois concerts par an. La chorale c’est un engagement, une volonté pour la préservation du patrimoine musical traditionnel ashkenaze de la vallée du Rhin. Forte de son expérience, la chorale a élargi son répertoire à des airs empruntés à la liturgie séfarade, à la musique traditionnelle juive d’Europe de l’Est, ainsi qu’au folklore israélien. Par ailleurs, elle a eu l’occasion d’accompagner les plus grands Hazan aussi bien Français qu’Israéliens et du monde.

Un répertoire constitué de Lewandowski, Sulzer, Naumbourg,… Récompensée du Prix Européen de la Chorale en 2008, décerné par le Conseil de l’Europe, la chorale constitue un répertoire vivant de la liturgie écrite par

Louis Lewandowski, compositeur et chef de chœur de la Neue Synagogue de Berlin (Oranienburgerstrasse), Salomon Sulzer, Ministre Officiant et compositeur à Vienne, mais également Samuel Naumbourg, Chef de chœur à la Synagogue de Strasbourg avant de prendre ses fonctions à la grande Synagogue de Paris…. Cette saison 2012-2013 sera, assurément, riche en émotions pour les 18 choristes strasbourgeois. D’ores et déjà, deux représentations les attendent d’ici la fin de l’année. Très prochainement, le dimanche 25 novembre à 17h, ils seront à la Synagogue d’Obernai pour un concert à l’occasion de l’enregistrement de leur prochain CD (entrée libre). Le 10 mars 2013 à 17h, la Synagogue d’Haguenau sera également.le théâtre d’une représentation, Mais surtout, du 20 au 24 décembre, ils participeront au 2e Festival Lewandowski à Berlin en présence de six autres chorales venant de Jérusalem, Paris, Johannesburg, Varsovie et Berlin. Un moment d’exception qui attend la chorale « Le Chant Sacré » et qui viendra récompenser le travail et l’investissement considérables consentis par les membres de cette association juive de Strasbourg.

ASSOCIATIONS

Les Polyphonies Hébraïques de Strasbourg

De tout pour tous Bernard Aspis Président des Polyphonies Hébraïques de Strasbourg

Après six mois de préparation, depuis la reprise des répétitions début septembre, les Polyphonies Hébraïques de Strasbourg (PHS), qui comptent actuellement 45 choristes, tous bénévoles, de toutes origines et confessions, dont 6 solistes et un organiste permanent, vont entamer, en mars prochain, leur 17e saison avec un premier programme intitulé : « Le chant hébraïque dans la culture judéo-chrétienne ».

n programme conçu pour permettre à l’auditeur de comparer des œuvres musicales écrites sur la base de textes similaires ayant été composés en des endroits et époques éloignées, telles un Barou’h Haba italien du début XVIIe siècle et un Borou’h Habo français de la fin XIXe. Ou encore des airs du répertoire classique du XVIIIe (airs de La Flûte Enchantée de Mozart entre autres) chantés en hébreu, comme cela se faisait pour adapter les plus beaux airs en vogue aux paroles de diverses prières synagogales. Dans le même esprit, le public pourra confronter des versions du Kaddich aussi éloignées l’une de l’autre que celle de Ravel (première moitié du XXe siècle) et de Salomone Rossi (début XVIIe). Au programme, outre les œuvres d’autres illustres compositeurs juifs, vous pourrez apprécier un Mimaamakim, Psaume 130, composé en hébreu par Arthur Honegger. Ceci pour mettre en lumière les innombrables passerelles qui existent entre la musique juive et la musique européenne de tradition chrétienne. Ce premier concert de la saison est organisé par l’École Municipale de Musique et de Danse de Herrlisheim (BasRhin), à l’initiative de la municipalité locale. La participation à ce concert de Michel Hild, professeur de musique au collège de Herrlisheim et également organiste attitré des PHS, revêt de la sorte une signification toute particulière pour

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le public local, tout comme celle de quatre autres professeurs de l’école municipale de musique qui seront invités spécialement pour apporter leur concours à ce concert, que la municipalité a souhaité à entrée libre. Rendez-vous le dimanche 17 mars 2013 à 17h en l’Église Saint-Arbogast de Herrlisheim.

A la Grande Synagogue de Lausanne, en avril Un concert suivra à Lausanne, le jour de Lag BaOmer. Les organisateurs ont souhaité y donner une tonalité enjouée. La thématique retenue : « La joie dans le chant hébraïque à travers les siècles » permettra ainsi de présenter un programme parcourant la musique judéoitalienne de la Renaissance et du Baroque, jusqu’aux XVIIIe et XIXe siècles montrant, à travers quelques pièces musicales, de quelle manière pouvait s’exprimer la joie à travers le chant. Enfin, un troisième volet réunissant des pièces du XXe siècle complétera le programme, au cours duquel le Quintette vocal Hébraïca composé par les solistes masculins et le chef de l’ensemble, présentera un bel échantillon d’airs israéliens. En clôture, l’ensemble au grand complet chantera trois compositions d’auteurs nés en Israël. Rendez-vous à Lausanne le dimanche 28 avril 2013 à 15h, en la Grande Synagogue. L’ensemble vocal Hébraïca composé par des solistes issus des rangs des PHS

se présentera en formation élargie à huit chanteurs au mois de mai 2013 dans le cadre de la deuxième édition du nouveau festival « Les Sacrées Journées de Strasbourg ». A cette occasion, des concerts seront donnés au cours du dernier weekend du mois en divers lieux de la CUS. Plus de détails ultérieurement… Pour conclure la saison 2013, les Polyphonies Hébraïques se produiront lors de la clôture de la 4e édition du « Mini-festival de musique juive du Pays de Hanau et du Val de Moder », organisé par l’Office de Tourisme d’Ingwiller. Ce concert réunira pour la première fois les PHS et l’Ensemble Choral Copernic, créé il y a quelques années par l’Union Israélite Libérale de France (ULIF-Copernic). Son directeur musical, le chef et compositeur israélien Itaï Daniel, a composé une pièce à deux chœurs qui sera donnée en « première mondiale ». Le concert, bâti autour du thème « De Babylone à Jérusalem », permettra d’entendre d’autres compositions chorales autour de ce sujet historique qui reste encore et toujours d’actualité. Rendez-vous le dimanche 23 juin 2013 à 17h, au Centre Culturel Marie Hart de Bouxwiller. A n’en pas douter la nouvelle saison, grâce à une programmation variée, concoctée par Hector Sabo directeur musical et artistique des Polyphonies Hébaïques de Strasbourg, devrait être une nouvelle fois riche en moments d’émotion et de partage. ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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DOSSIER

Les Rabbins, pour quoi faire?

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RABBINAT Interrogé par son petit-fils fils, le Rav Meir Bar Ilan, sur le rôle du rabbin, Reb Hayyim de Brisk (1853-1918) lui répondit : Intervenir en faveur des esseulées (« agounot »), défendre l’honneur des pauvres et des abandonnés, et sauver l’oppressé des mains de son tyran. Grand Rabbin René Gutman

ul doute qu’une telle définition (liée aussi aux conditions d’alors) paraîtrait incongrue à n’importe quel consultant, ou « chasseur de têtes », à la recherche d’un rabbin pour une communauté actuelle ! Certes, il ne faut pas y voir le « cahier de charges » classique, tel qu’il sera ici présenté, à travers l’organigramme du rabbinat bas-rhinois, mais nous croyons profondément que cette définition traduit – justement – la réalisation de l’idéal, qu’à travers toutes ses tâches quotidiennes, un rabbin et un maître en Israël doit donner comme ligne directrice. Contrairement au modèle napoléonien, il est bon de rappeler que le « culte » n’a aucune valeur, si les règles, et les principes d’intégrité et de justice envers le prochain sont transgressés, au risque de susciter ce que l’on appelle en hébreu une « mitzwah habaah al yedé avérah », une mitzwah accomplie suite à une transgression. A la différence d’autres religions, le judaïsme ignore absolument la dualité qui distingue entre l’homme debout devant D., dans une atmosphère empreinte de sainteté, et l’homme et sa relation avec le prochain dans l’espace public. De ce fait, le rabbin n’établit pas, dans sa « pastorale », de domaine réservé, domaine de la synagogue d’une part, et domaine communautaire d’autre part : prière d’un côté, et vie pratique de l’autre. Il ne connaît pas cette étrange schizophrénie et cette fragmentation spirituelle ; il ne distingue pas, entre celui qui fréquente les offices au quotidien, et celui qui, empêché, mène la dure lutte de l’existence au-dehors. Selon la tradition rabbinique qui le guide, le culte s’accomplit, en dehors de l’étude de la Torah, par la concrétisation de ses prin-

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cipes dans le réel. Il revient donc aux rabbins, et telle doit être leur aspiration, de transformer ce monde en un monde de bonté (« olam beh’essed ybané ») et de justice (« tzion bemichpat tipadeh »). Du coup, et contrairement aux velléités des premiers Consistoires, la Synagogue, aussi monumentale soit-elle, n’occupe pas la place centrale dans la religion juive, contrairement au judaïsme libéral qui crut bon confiner la Présence divine dans le temple, et faire de ce dernier le cœur de la religion. Or, la halakha, que nous sommes appelés à faire vivre, c’est-à-dire un judaïsme fidèle à ses racines, doit faire pénétrer cette « Cheh’inah » dans le concret, et ne pas tourner seulement autour des synagogues. Celles-ci ne sont que des petits sanctuaires « mikdach méat », le véritable sanctuaire étant le domaine de la vie quotidienne, dans lequel la halakha se concrétise, depuis la naissance de l’homme jusqu’à son dernier souffle.

La vérité dirige le rabbin C’est la raison pour laquelle un rabbin ne doit se laisser décourager par personne, ni rechercher les compliments, ni même avoir besoin du consentement du « kahal ». Il sait que ce qui le dirige, c’est la vérité, et que la Torah éclaire son chemin. Il sait qu’une piété qui n’est pas fondée sur la connaissance de la Torah ne compte pas (« eyn ‘am haaretz h’assid ») et qu’il ne peut y avoir de crainte de D. sans connaissance de la vérité. De ce fait, et malgré les pressions ou les intimidations qu’il peut rencontrer, le rabbin n’est pas prêt à la sacrifier, même pour une grande cause, fût-elle « communautaire » ! On lui reprochera, sans doute, de ne pas toujours comprendre l’esprit du temps, ou les enjeux du politique, et il

paraîtra peu averti des réalités de ce monde. Qu’importe ! Il est de son rôle de ne renoncer à aucun détail de la halakha même pour réaliser un important projet culturel, éducatif ou même « événementiel ». Il ne s’agit pas d’un supposé fanatisme de sa part, mais d’une fermeté en faveur de l’accomplissement de la vérité, telle qu’elle lui a été transmise par ses maîtres. C’est pourquoi il ne faut pas s’attendre à ce qu’il accommode, ou « adapte » la loi, ni dans le sens de la facilité, ni non plus – et cela mérite d’être rappelé ici – dans le sens de la sévérité, de ceux qui exigent trop de rigueur. On ne sacrifie pas, disait encore Reb Hayyim de Brisk, la vérité de la loi, même pour atteindre un but éminent. Telle est la mission d’un rabbin : réaliser la Torah sur le plan pratique, et pour le bien de tous ses fidèles sans exception, mais le faire sans renoncement ni compromis et sans détour, car c’est cette réalisation qui est son idéal et son rêve le plus cher. Conscients de la chance et du bonheur que nous avons de compter, dans le Bas-Rhin, une équipe rabbinique qui se distingue dans la France entière par la qualité exceptionnelle de ses rabbins, et en particulier d’un Dayan unanimement reconnu au-delà de nos murs, avec à nos côtés le rabbin Claude Heymann dont l’heureuse collaboration a suscité une cohésion rabbinique, renforcée et plus dynamique encore avec la venue de M. Mendy Samama à la tête du kahal de la Meinau, et encouragés, pour ce faire, par le Consistoire Israélite et la Communauté israélite de Strasbourg, nous élevons nos yeux vers la Providence pour que nous puissions bénéficier, de longues années encore, de la « siyata diChemaya », cette aide divine, sans laquelle tous nos efforts seraient vains ! ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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DOSSIER

Le Rabbinat ’infographie ci-contre le montre : nos rabbins ne manquent pas de missions ! Depuis l’audit réalisé pendant une année, les tâches de chacun des huit membres du Rabbinat de Strasbourg ont été organisées et clairement définies. Pour eux, le changement, c’est du concret… Le Grand Rabbin et ses collègues ont tous une « feuille de mission » précise et correspondant à leurs compétences et aspirations. Responsabilités qui ont été approuvées par tous les rabbins.

L

Rav Michaël Szmerla Dayan Adath Israël • Beth Din: Cacherout, Mikvé, divorces, conversions, arbitrages… • Commissions cacherouth, statut personnel • Réponses aux questions rituelles • Management religieux des superviseurs

On le voit, chaque rabbin officie dans un oratoire précis. Chaque rabbin est également responsable d’un secteur géographique. Enfin, chaque rabbin est affecté à des Commissions du Consistoire et/ou de la Communauté. Leurs missions et leurs champ d’action sont, désormais, plus structurés et plus organisés. Le véritable changement par rapport au mode de fonctionnement précédent, ce sont ces Pôles d’activités (Pôle social, Pôle cacherout, Pôle publication,…). Aujourd’hui, chaque rabbin connaît précisément ce qu’on attend de lui, ce que font ses collègues et possède un cadre d’intervention défini. Tous les lundis, le Rabbin Heymann anime une réunion hebdomadaire pour faire le point sur les tâches passées et les projets en cours. Après avoir bénéficié, récemment, d’une formation pointue en informatique, les rabbins bas-rhinois ont tous, à disposition, un agenda électronique afin d’avoir une visibilité sur du long terme et peuvent, surtout, mieux gérer leur temps de travail, leur temps de réflexion (indispensable dans leur métier et cœur de leur fonction) et leur temps de repos. L’audit réalisé par le consultant en Ressources Humaines a abouti à cette réorganisation et à ces évolutions. Des évolutions qui permettent aux rabbins du Bas-Rhin d’être aujourd’hui certainement plus reconnus par rapport à des travaux souvent réalisés dans l’ombre. T.A.

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Rabbin Haï Cohen

Rabbin Réouven Coriat

Synagogue Bischheim

Synagogue Rambam

• Resp. rabbinique à Bischheim, Schiltigheim et Hoenheim • Resp. Certificats de judaïcité • Assistant Dayan pour les divorces • Intervenant religieux de l’APAJ • Aumônier du Centre de réadaptation de Clemenceau - CMCO

• Resp. rabbinique à Bischwiller • Mariages et états civils • Membre de la Commission des Conversions • Aumônier de la Clinique Adassa

RABBINAT

se structure Grand Rabbin René Gutman Grande Schule • Autorité religieuse du département • Fonctions officielles et de représentations • Direction de l’équipe Rabbinique • Relations publiques

Rabbin Claude Heymann Adjoint au Grand Rabbin Synagogue du Merkaz • Responsable rabbinique du nord du Bas-Rhin • Direction du Talmud Torah • Membre de la Commission Patrimoine • Membre de la Commission des Conversions • Aumônier Hôpital de Brumath

Rabbin Aaron Eliacheff

Rabbin Carl-Mikaël Lejdstrom

Rabbin Claude Spingarn

Délégué rabbinique Mendel Samama

Office Amira

Office des jeunes

Synagogue Meinau

• Resp. Pôle Communication, Publication pour le Rabbinat • Membre de la Commission Culturelle • Aumônier des étudiants • Aumônier de l’Hôpital de Hautepierre

• Resp. rabbinique à Obernai • Superviseur Cacherout • Commission cacherouth • Association Sportive du Rabbinat • Office Merkaz le samedi soir • Aumônier de l’Hôpital d’Erstein

Synagogue Esplanade, Sélestat • Resp. rabbinique du sud du Bas-Rhin • Resp. Pôle Social pour le Rabbinat • Assistance aux malades, familles et personnes en fin de vie • Aumônier des Hôpitaux NHC, Paul Strauss, Ste-Anne

• Resp. Pôle Administratif pour le Rabbinat • Seconde le Directeur du Talmud Torah • Membre de la Commission Accueil

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DOSSIER

Les Rabbins de la reconstruction Valérie Sibony, avec Salomon Lévy

La communauté juive de Strasbourg d’aujourd’hui, vivante et attractive, est le fruit d’un long, très long travail en profondeur. Messieurs les grands rabbins Deutsch, Warschawski, Hazan et Perez étaient aux commandes.

Abraham Deutsch

Max Warschawski

année zéro pour les juifs strasbourgeois. Exilés depuis 1939, ils ne trouvent que les ruines de la grande synagogue du quai Kléber, des commerces et des appartements aryanisés, vidés. Le Grand Rabbin René Hirschler, installé depuis 1939, est l’un des nombreux disparus dont le décès sera officialisé quelques années plus tard. La communauté de Strasbourg, en grande partie repliée à Limoges et ses environs, avait été dirigée religieusement, spirituellement et concrètement par le rabbin Deutsch, nommé à Bischheim depuis 1936.

1945

Le rabbin Deutsch, devenu rabbin de fait à Strasbourg, reconstruit la première école juive de la France d’après-guerre, Aquiba, fait fonctionner le Talmud Torah, donne des cours d’instruction juive dans les écoles de la ville. Il s’occupe de la mise en place des offices dans une ville qui n’a plus de synagogue, de mikweh, de cache-

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Albert Hazan

Raphaël Perez

rout. Il obtient les autorisations et procède aux ré-inhumations des morts pendant la guerre. Il frappe à toutes les portes pour consoler, conseiller et chercher le financement des institutions qui doivent fonctionner. Il se met au service de la construction de la synagogue de la Paix, symbole de réconciliation et de transmission entre 1954 et 1958.

Le Rabbin Deutsch, une référence incontournable Il reste un maître, une référence incontournable par ses connaissances, son ouverture d’esprit et son charisme. Ses collègues de tout le département se rendent régulièrement à ses leçons et lui demandent conseil. Lui-même tire des enseignements de rabbins plus âgés, d’une étude quotidienne et du soutien de ses collaborateurs et de son épouse. Son intérêt premier était l’instruction, fondateur d’une école (le PSIL) à Limoges qui a permis à toute une généra-

tion de garder intacte sa foi juive et de trouver un enseignement judaïque de grande qualité, il a aussi formé les esprits dirigeants de l’après-guerre. Il a littéralement passé sa vie à créer des liens avec les enfants, en visitant régulièrement les classes d’Aquiba, en instaurant un carnet de suivi pour la formation des Bar Mitsvah entre la famille, l’enseignant et le garçon, en donnant des cours dans les lycées. Les souvenirs et les témoignages sont catégoriques : de la cachérisation de la porcelaine louée pour recevoir le Ministre des Affaires étrangères israélien à l’explication des mystères de la vie aux enfants du primaire, le rabbin Deutsch avait un œil et un avis sur tout. Et le respect était unanime.

Avec le Rabbin Warschawski, la communauté s’étoffe Son successeur et élève, le grand rabbin Warschwaski, poursuit la reconstruction de la communauté de Strasbourg à travers les années chahutées d’après 1968. Il ne transige pas sur les valeurs du judaïsme tout en restant au plus près des problèmes de ses fidèles. Il a la difficile tâche de transmettre une religion authentique à des enfants nés dans une société qui manque cruellement de repères, sa personnalité droite et forte en fait un confident et un soutien précieux pour tous les rabbins, les enseignants et les familles. Avec son épouse, il rédige un précis d’histoire biblique servant de référence à

RABBINAT toute une génération. La communauté de Strasbourg s’étoffe sous son mandat avec l’apport des juifs des communautés rurales et l’arrivée des étudiants, des enfants puis des familles sépharades. Tous les nouveaux, comme les anciens, reconnaissent le travail constant et l’attention sans faille qui a permis à Strasbourg de continuer à briller.

Naissance de la communauté sépharade avec le Rabbin Hazan

Les Rabbins de Strasbourg La succession des grand rabbins strasbourgeois refléte fidélement l’évolution de la Communauté de 1791 à nos jours. Chronologie des Grands Rabbins de Strasbourg.

Le Rabbin Hazan, alors aumônier militaire à Strasbourg a été conscient du danger que courraient les enfants juifs en Algérie en début de cette année 1962. Il les fit venir à Strasbourg avec l’aide immense du Professeur André Neher et de Maître René Weil. Leurs familles suivront. Ainsi est née, dans l’unité complète avec la communauté aschkenaze, la communauté sépharade de Strasbourg qui ne cessera de s’enrichir avec la venue des familles du Maroc ou de Tunisie.

Jacob Mayer (1739-1830) a fait ses études en Allemagne mais parle parfaitement le français, il devient dayan dans le Haut Rhin, puis grand rabbin, il est un facteur important de la réussite de la politique religieuse de Napoléon Ier.

Le Rabbin Perez renforce les liens de la communauté

Arnaud Aron (1807-1890) nommé à 27 ans, il restera en poste 60 ans. Traditionnel mais conciliateur, il admet un orgue mais refuse un chœur mixte pendant les offices.

Arrivé à Strasbourg en 1965, le rabbin Perez, né à Marrakech, se lance à la fois dans l’enseignement tout en faisant un doctorat à l’Université avec son ami et maître, le professeur Neher. Il sera, toujours et à toute heure, à la disposition à la fois de sa communauté de cœur qui ne cesse de se développer, et de la communauté de Strasbourg dans son ensemble pour tisser et renforcer les liens, répondre aux questions religieuses et « techniques». Et surtout, fonder la belle synagogue Rambam, issue de l’Oratoire Léo Cohn. Sa passion pour les Belles Lettres aussi bien en français, qu’en arabe, qu’en hébreu en fait un orateur de premier plan qui reçoit toujours avec grand plaisir les voyageurs, grands ou pas, de passage à Strasbourg. Ces quatre grands messieurs, leurs épouses et leurs familles, ont été les garants de la reconstruction de la communauté juive de Strasbourg depuis 1945, lui garantissant une pérennité et une multiplicité de facettes qui en font sa richesse d’aujourd’hui.

David Sintzheim (1740-1813) fils de rabbin, il est germanophone mais cela ne l’empêche de représenter les Juifs de l’Est à Paris auprès de Napoléon Ier.

Seligmann Goudchaux (1770-1849) né en Alsace, il devient directeur d’une école talmudique, puis occupe plusieurs postes de rabbin en Alsace, à Strasbourg il fonde la synagogue de la rue Ste-Hélène.

Isaac Weil (1840-1899) il a fait une partie de ses études rabbiniques à Paris avant de diriger des communautés en Lorraine. A Strasbourg, il supervise les travaux de la grande synagogue du quai Kléber. Adolphe Ury (1849-1915) il suit le même parcours que son prédécesseur, lors de son investiture en 1900, la synagogue est éclairée à l’électricité. Emile Levy (1879-1953), quitte Strasbourg en 1919. De culture et de formation allemande, il doit quitter son poste avant d’avoir pu œuvrer pleinement pour la jeunesse. Isaie Schwartz (1876-1952) formé à Paris, il est rabbin à Bordeaux avant d’être nommé à Strasbourg, il accueillit les immigrés économiques polonais, puis les allemands fuyant le nazisme et travailla à leur obtenir la nationalité française. En 1939, il est nommé Grand Rabbin de France. René Hirschler (1905-1945) déjà rabbin à Mulhouse il est nommé à 35 ans à Strasbourg à la veille de la guerre, de l’exil et de la déportation où son épouse et lui-même disparaîtront, laissant un douloureux souvenir aux juifs strasbourgeois. Abraham Deutsch (1902-1992). Max Warschwaski (1925-2006).

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DOSSIER Bicentenaire du Yahrzeit du Grand Rabbin David Joseph Sintzheim

Une vie et une action au se Jean Daltroff

ils du rabbin Isaac Sintzheim, il appartenait à une famille éminente représentée à Vienne, Worms, Mayence et Francfort. À l’inverse de la plupart des jeunes de son temps, qui allaient étudier au loin auprès de grandes autorités rabbiniques, il acquit sa science talmudique auprès de son père.

F Né le 16 novembre 1745 à Trèves, David Sintzheim décéda le 9 novembre 1812 à Paris et fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise. A l’occasion du bicentenaire de son Yahrzeit, retour sur ses engagements.

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David Sintzheim vint en Alsace avec ses parents. Il épousa Esther Berr, sœur de Cerf Berr, un des préposés généraux des Juifs d’Alsace dont il eut une fille, Güttel, en 1768. Grâce à la dot de sa femme, placée dans les affaires de Cerf Berr, il se voua à l’étude et mit en chantier la rédaction d’une encyclopédie talmudique et halakhique, le Yad David. À partir de 1778, il dirigea l’école talmudique établie à Bischheim par Cerf Berr. Il resta à la tête de cette école jusqu’à la Révolution Française. Sintzheim joua un rôle actif dans le processus prérévolutionnaire et de l’Emancipation étendue en septembre 1791, non sans résistances, aux Juifs d’Alsace.

Retour à Strasbourg Il participa à Strasbourg avec 37 délégués à la rédaction du cahier de doléances des Juifs d’Alsace. Ce cahier réclamait l’égalité avec les concitoyens chrétiens, mais aussi le droit à la différence, l’égalité dans le domaine fiscal, le droit d’exercer toutes les professions, le droit de posséder des terres et de les cultiver, le droit de s’établir sur tout le territoire de la Province. David Sintz-

heim fut élu député avec Joseph Brunschwig d’Uffholtz. Ce cahier fut porté au domicile parisien de Cerf Berr qui réunissait les députés de Lorraine et des Trois-Évêchés. Ils rédigèrent un cahier unique qui fut confié à l’abbé Grégoire. David Sintzheim, dont la femme Esther mourut à l’âge de cinquante ans en 1793, dut se cacher lors de la Terreur et ne revint à Strasbourg qu’à la fin des persécutions religieuses. Ayant perdu l’essentiel de sa fortune, il devint le rabbin de la toute jeune communauté strasbourgeoise et reprit auprès de la Convention la lutte pour faire entrer dans la pratique l’égalité des droits des Juifs du Bas-Rhin.

Face à Napoléon Ier pour le Concordat Sous le Consulat et au début de l’Empire, la population juive de Strasbourg s’organisa en une communauté structurée avec 1 476 juifs en 1807, sur un total de 54 454 habitants. L’empereur Napoléon décida de résoudre le problème juif en France par des règlements concernant le culte et la vie communautaire. Ces règlements devaient compléter ceux du Concordat pour les Catholiques et les Articles organiques des communautés protestantes. En 1806, il fut appelé comme député du Bas-Rhin à participer aux travaux de l’Assemblée des 110 notables convoquée par Napoléon à Paris. Sans violer le moindre principe du droit juif, il réussit à convaincre Napoléon 1er que les Juifs accepteraient l’autorité de l’Etat et rem-

RABBINAT

rvice du judaïsme français pliraient leurs obligations de citoyens sans pour autant abandonner leur foi et leurs traditions.

du 17 juillet 1808 et réélu en 1811. Les difficultés se multiplièrent rapidement entre les responsables laïcs de la communauté qui désiraient introduire des réformes modestes dans le culte, et le grand rabbin. Il rédigea à Paris en 1809 et en 1810 une partie de son encyclopédie talmudique qu’il intitula Minh’hat Ani (l’offrande du peuple). Son action révèle le courage de défendre la tradition juive face au pouvoir dans un monde nouveau qui s’ouvrait pour les Juifs de France.

Nommé Grand Rabbin du Consistoire Central

Stèle de David Sintzheim au Père Lachaise

■ Jean-Philippe Chaumont et Monique Lévy, Dictionnaire biographique des rabbins, article Sintzheim (Joseph David), Paris, Berg International éditeurs 2007, p. 669-671. ■ Jean Daltroff, Sintzheim Joseph David, Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, n° 35, Strasbourg, FSHAA, avril 2000, p. 3657-3658. ■ Sous la direction de René Gutman, Le Document fondateur du judaïsme français : Les décisions doctrinales du Grand Sanhédrin 1806-1807, biographie de David Sintzheim, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, p. 151-154.

© wikipedia

Pour donner aux décisions de l’Assemblée des Notables un caractère d’obligation religieuse, Napoléon convoqua à Paris une nouvelle assemblée de 71 membres, composée d’une majorité de rabbins et d’une minorité de membres laïcs. David Sintzheim présida le Grand Sanhédrin avec autorité, s’appuyant sur sa réputation de probité intellectuelle et sa grande érudition talmudique. Ses talents permirent de nuancer les textes de réponses, sans abandonner quoi que ce soit de législation du Choulhan Aroukh. C’est le projet de l’Assemblée des Notables, avant même la convocation du Grand Sanhédrin que Napoléon adopta avec quelques nuances, le 17 mars 1808. D’après ce décret, la France fut divisée en consistoires départementaux, ayant à leur tête un grand rabbin et plusieurs membres laïcs. Ces consistoires étaient responsables du culte et désignaient rabbins, ministres officiants et sacrificateurs ainsi que les administrateurs des synagogues. À la tête de ces consistoires se trouvait un consistoire central formé de trois grands rabbins et de deux ou trois membres laïcs. C’est le consistoire central qui nommait ou confirmait les nominations des grands rabbins régionaux. David Sintzheim fut nommé grand rabbin du consistoire central par décret

Aller plus loin

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DOSSIER Entretien avec Mendel Samama

“Une communauté que j’aime” Propos recueillis par Thomas Azan

A 36 ans, Mendel Samama a rejoint l’équipe rabbinique depuis le 3 septembre dernier. Délégué rabbinique à la Synagogue de la Meinau, adjoint au directeur du Talmud Torah et coordinateur administratif du Rabbinat, ce natif de Strasbourg se dit fier d’intégrer une telle institution. 20

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RABBINAT Echos-Unir : Tout d’abord, quel est votre parcours ? Mendel Samama : J’ai effectué mes études à Strasbourg à l’école Loubavitch. Puis, jusqu’à 21 ans, j’étais dans une Yeshiva. J’ai ensuite beaucoup voyagé, en Australie, en Angleterre, aux Etats-Unis. A partir de 1998, et pendant 8 ans, j’ai travaillé en exclusivité avec les Loubavitch de Strasbourg. Petit à petit, j’ai eu des responsabilités dans la communication pour les Loubavitch à l’échelon national. En parallèle, j’ai intégré les institutions européennes, et je suis toujours membre du comité ad hoc pour le dialogue inter-religieux. Pour le Conseil de l’Europe, je suis également nommé Expert sur la situation des cimetières juifs en Europe. Dans le même temps, j’ai repris mes études et passé le diplôme au séminaire rabbinique de Paris. Cela représente quoi, pour vous, d’intégrer le Rabbinat de Strasbourg et du Bas-Rhin ? C’est une grande fierté. C’était une volonté depuis de très nombreuses années. Toutes les études que j’ai entreprises avaient pour but d’être rabbin au sein de la Communauté de Strasbourg et du Consistoire du Bas-Rhin. C’est une communauté que j’aime, car on y sent une cohésion très forte entre toutes les institutions qui n’existe qu’ici. Il y a une harmonie unique, et mon expérience à l’étranger me confirme ce côté propre à Strasbourg. Il était évident que pour déployer tout mon potentiel communautaire, je devais faire partie de l’institution.

“Un seul objectif : le travail !” Quelles seront précisément vos missions ? Je n’ai qu’un seul objectif : le travail ! A la Meinau, il y a beaucoup de choses à faire. La Meinau, ce n’est pas seulement une synagogue, c’est tout un secteur, qui comprend notamment Illkirch. L’intention est de développer tout le péri-synagogal. Le travail réalisé depuis 25 ans est remarquable. Je n’arrive pas dans un désert. Je vais tenter d’apporter du sang-neuf tout en valorisant le tra-

vail effectué. Il faut notamment rendre hommage au Rabbin Abergel qui a porté le Ka’al jusqu’à maintenant. En ce qui concerne le Talmud Torah, je suis professeur depuis cette année. Mais je tiens à remercier le Rabbin Heymann de me faire confiance et d’avoir facilité mon intégration dans son équipe. Je vais essayer d’apporter ma créativité, mon énergie et faire de mon mieux pour servir le Talmud Torah en remplissant les critères de satisfaction de mon Directeur. Vous avez également un rôle de Coordinateur administratif du Rabbinat. En quoi cela consiste-t-il exactement ? Il s’agit d’être le relais entre le rabbinat et l’administration. D’être un facilitateur, en quelque sorte. Ma mission ne sera pas de juger, ni de conseiller, mais de faciliter la liaison entre les attentes et les besoins des uns et des autres. Et, également, d’accroître la visibilité du rabbinat. Selon moi, il est important de se sentir valorisé dans ses missions, et les rabbins ne sont pas exempts de cette nécessité. Il ne s’agit pas de me mettre en valeur, mais de mettre en valeur mes collègues rabbins. Je souhaite que les rabbins aient la reconnaissance qu’ils méritent car peu de gens savent tout ce qui est fait. L’avenir de notre communauté passe, entre autres, par le rabbinat et les performances de ce pôle.

“En chacun se trouve un potentiel” Quelle est votre philosophie ? Quels sont vos maîtres à penser ? En ce qui me concerne, le Rabbi de Loubavitch est toujours une source d’inspiration. Ce qu’il nous enseigne, notamment, c’est qu’en chacun se trouve un potentiel, en chacun il y a une flamme et une âme. Le rôle du rabbin est d’offrir l’allumette et d’apprendre à gratter cette allumette. La mission du rabbin, selon le Rabbi de Loubavitch, est de faire en sorte que chacun se sente épanoui et accompli dans sa pratique. Bref, de se sentir bien à la synagogue et dans la vie juive. Vous êtes très présent, depuis de nombreuses années, sur Internet, à

travers un blog, et sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Allezvous poursuivre cette présence « digitale » maintenant que vous avez été nommé au sein du Rabbinat de Strasbourg ? Le lien numérique est aujourd’hui de plus en plus important pour le lien social. Dans le respect des institutions et des autorités au service desquelles je suis, j’entends bien continuer à véhiculer des messages positifs et constructifs.

Rabbin de « Yahad In Unum » Outre sa fonction de rabbin délégué au sein de la Communauté de Strasbourg, Mendel Samama occupe également une fonction de consultant rabbinique auprès de l’association « Yahad In Unum ». Organisation judéo-chrétienne qui effectue des recherches sur la Shoah par balles, et présidée par le Père Patrick Desbois, elle a entrepris, depuis de nombreuses années, un long travail de recherche sur les morts par balles dans les pays d’Europe de l’Est durant la Shoah. Mendel Samama a été nommé rabbin de « Yahad In Unum » début 2010. Patronné par le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, sa mission consiste à assister les travaux de recherche sur le terrain et la mise en place de processus avec les équipes de recherche afin de s’assurer du respect complet des règles de ‘Hallaha. Ainsi, tous les trimestres, pendant quelques jours, il est appelé à se déplacer dans les pays de l’Est (Ukraine, Russie, Biélorussie, Pologne etc.) et à se rendre sur les lieux de fusillades afin d’être au plus près des problématiques du terrain. La dimension rabbinique est assurée en coopération avec une organisation européenne de rabbins experte en la matière (le C.P.J.C.E.), basée à Londres. En savoir plus : www.yahadinunum.org

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DOSSIER

Retour au Moyen Age ? Grand Rabbin René Gutman

Le débat qui a surgi en Allemagne, autour de la circoncision, a créé beaucoup de vagues. Le Grand Rabbin de Strasbourg donne son point de vue, sans concession.

insi, la Cour de Cologne a décidé que des parents qui procèderaient à une circoncision sur leur fils, même à l’hôpital et par un médecin qualifié, seraient passibles de poursuites pénales ! Difficile d’imaginer une décision plus dramatique pour le judaïsme d’Outre-Rhin ! Ce tribunal sait-il que la circoncision est le rituel le plus ancien de l’histoire du judaïsme, vieux de près de 4 000 ans, depuis l’époque d’Abraham ? Sait-il que le philosophe Spinoza a écrit que la brit-mila – mot hébreu pour circoncision, littéralement l’Alliance – en soi a le pouvoir de préserver l’identité juive à travers les siècles ? Sait-il que son interdiction était la voie choisie par les deux pires ennemis du peuple juif, le roi séleucide Antiochus IV et l’empereur romain Hadrien, qui fomentaient tous

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deux la destruction non seulement des Juifs, mais aussi du Judaïsme ?

Une politique qui produit les effets inverses de ceux recherchés La Cour savait tout cela ou non ? Si elle l’ignorait, alors en quoi était-elle qualifiée pour trancher une question de liberté religieuse ? Si elle le savait, alors, c’est qu’il existe des juges en Allemagne à la mémoire courte. Les juges de Cologne ont-ils oublié ce qui s’est passé la dernière fois que l’Allemagne a glissé sur cette pente, lorsque la circoncision était le signe physique qui permettait à la Gestapo d’envoyer les enfants juifs, sans autre preuve de leur identité, vers les chambres à gaz ?

Le cas – comme l’interdiction de la chehitah (abattage rituel des animaux) par le Parlement néerlandais, heureusement levée – illustre les profondes difficultés des Juifs européens et leurs inquiétudes face à leur pérennité sur ce continent. Les deux mesures n’avaient, au premier abord, en effet, aucun lien avec les Juifs européens ! Elles étaient dirigées principalement contre les Musulmans, dont la population est largement supérieure à celle des Juifs dans presque tous les pays d’Europe, et sont intervenues en réaction à la politique mal avisée, adoptée par la plupart des pays européens dans les années 1970, connue sous le nom de multiculturalisme, destinée à promouvoir la tolérance. Son effet fut précisément l’inverse ! Pour avoir encouragé le repli sur soi des minorités, et non leur intégration, et au lieu d’effacer les

CIRCONCISION différences entre les peuples, elle les a projetées au premier plan à chaque occasion.

Un danger sans précédent ! Les communautés musulmanes européennes étaient, de fait, visées dans les deux cas. Résultat : la Cour d’Allemagne et le Parlement des Pays-Bas ont cherché à interdire une pratique musulmane, tandis que la Communauté juive subissait des dommages collatéraux. En déclarant que la circoncision est une atteinte aux droits de l’enfant puisque effectuée sans le consentement de ce dernier, le tribunal de Cologne serait bien avisé de juger si apprendre aux enfants (allemands) à parler l’allemand, les envoyer à l’école et les vacciner contre la maladie, constituent aussi des atteintes à ses droits, pour être, là encore, pratiquées sans consentement du jeune intéressé. Un tel arrêt, au-delà d’apparaître comme tendancieux et inapte, constitue un dangereux précédent. Dans le contexte historique, qui a connu l’antijudaïsme païen, puis hrétien, et dans l’Europe du 19e siècle, l’antisémitisme racial, basé sur les pseudo-sciences raciales, nous assistons de nos jours à l’émergence, au nom des « droits de l’homme », d’un discours qui veut que toute critique de la vie juive, des Juifs, du judaïsme ou de l’Etat d’Israël, soit formulée en termes de « droits de l’homme ». D’où l’accusation désormais répandue que l’Etat d’Israël commet contre les droits de l’homme : racisme, apartheid, nettoyage ethnique et crimes contre l’humanité. Non pas parce que les gens qui formulent ces accusations y croient vraiment, mais parce que c’est la seule forme d’assaut antijuif ou d’anti-israélien admise aujourd’hui, sous peine d’être traité d’antisémite. En statuant que les parents juifs qui pratiquent la circoncision abusent des droits de l’enfant, un tribunal allemand vient de réinventer l’ancienne accusation de crime rituel. N.B. : Entre-temps, la constitution allemande a prévu d’encadrer la pratique de la circoncision en garantissant sa protection médicale, ce qui devrait normalement lever la menace qui pesait sur elle jusqu’à présent.

L’Allemagne remet en cause la circoncision Sonia Garrigue-Peress

Cet été, un jugement de la Cour d’Appel allemande a semblé remettre en question l’une des pratiques religieuses la plus connue et acceptée au monde. Rappel des faits. oup de tonnerre en provenance de nos voisins d’OutreRhin dont la cour régionale, sise à Cologne, a remis en cause la liberté de parents de religion musulmane d’imposer à leur enfant mineur d’être circoncis. Dans leur décision du 26 juin 2012, les juges ont considéré que la circoncision, celle en l’espèce d’un garçon de quatre ans réalisée par un médecin, parce qu’elle « modifie durablement et de manière irréparable le corps d’un enfant », constitue un délit et qu’elle « est contraire à l’intérêt de l’enfant qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse ». Ils poursuivent en affirmant que « le droit fondamental de l’enfant à l’intégrité physique l’emporte sur les droits fondamentaux des parents et la liberté de religion ». Il faut rappeler que c’était le médecin qui était poursuivi et qu’en première instance, il avait été acquitté sur le fondement du consentement des parents et de l’acte rituel basé sur les préceptes de l’Islam. La décision a été maintenue car le tribunal en appel a considéré que le médecin pouvait croire avoir agi légalement dans un contexte de droit apparaissant confus.

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Concert d’interprétations A partir de ces attendus, le problème était posé et il s’en est suivi un concert d’interprétations venues de tous horizons:

les organisations médicales et sociales de protection de l’enfant, les associations d’humanistes, des lettres ouvertes à la Chancelière stigmatisant la circoncision et proclamant que «la liberté religieuse ne peut être une charte pour la violence ». Les communautés religieuses musulmanes et juives ont évidemment réagi très rapidement. Le Conseil Central des juifs d’Allemagne a rappelé que la « circoncision est ancrée dans le judaïsme » et qu’une interdiction « est une intrusion gravissime dans les prérogatives des communautés religieuses ». Une vingtaine d’associations musulmanes ont demandé au Bundestag de mettre fin à l’insécurité juridique.

Le mouvement s’étend à la Suisse et l’Autriche Le 19 juillet dernier, le Parlement allemand a adopté une résolution visant à la préparation d’un texte. Mais en attendant, plusieurs fédérations de médecins ont arrêté les interventions et le mouvement a gagné dans les mêmes conditions la Suisse et l’Autriche. La recherche de la conciliation est réelle de la part de l’Etat allemand car l’affirmation judiciaire a choqué et a été mal comprise, compte tenu de la sensibilité des deux communautés religieuses qui se sont senties brutalement remises en cause. Si aucun texte n’est encore voté, le 5 septembre la Ville-Etat de Berlin a fixé de nouvelles conditions pour cette pratique, afin d’en garantir l’exercice. « Les circoncisions religieuses sont par principe exclues de poursuites pénales si certaines conditions sont remplies », déclarait le Sénateur Thomas Heilmann, chargé de la justice. ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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DOSSIER et la femme ont reconnu leur propre limite : le fait qu’aucun d’eux ne puisse se suffire à lui-même. Il faut attendre cette double prise de conscience pour mériter un enfant, comme le montre le texte de la Genèse. Abraham et Sarah ne pourront avoir d’enfant qu’après avoir changé de nom, c’est-à-dire de relation dans le couple et d’avenir, et d’avoir effectué la circoncision (Genèse XVII). Être père, c’est être un sujet de parole qui transmet une identité à des enfants. Pour donner naissance à un projet nouveau, il faut avoir en mémoire le contenu du passé tout en étant capable de regarder devant soi. La circoncision complète la naissance et permet de naître à l’autre.

La circoncision, une ouverture au langage Le terme hébreu de « Milah », pour désigner la circoncision, peut être rapproché du terme « mot ». La circoncision est une entrée dans le langage.

Le point de vue religieux

Une ouverture à autrui Claudine Grauzam, Responsable de la Commission « Ethique » de la CIS

La circoncision est l’acte décisif et premier de la vie juive. Elle est une injonction à l’ouverture à autrui. Comment cela ? La circoncision est une manière de poser le principe que pour accueillir l’autre, il faut que l’homme lui fasse place. La circoncision est une inscription de la place de l’autre à même la chair. S’ouvrir à l’autre ne va pas de soi car la

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tendance de l’homme est plutôt l’appropriation. La femme accueille l’autre à l’intérieur d’elle-même, pendant la grossesse. Un être n’est véritablement complet que s’il lui manque quelque chose et s’il a intégré cette notion. La circoncision favorise la prise de conscience de ce manque et ouvre le sujet à la présence de l’autre, lequel sera susceptible de lui donner ce qui lui fait défaut dans une relation de réciprocité. Le couple ne peut avoir d’enfant que lorsque l’homme

La circoncision, une entrée dans la communauté La circoncision est un devoir du père, une intervention du père à distance de la mère. C’est un inverse de l’œdipe. C’est une manière de faire entrer l’enfant dans la communauté.

L’interdiction de la circoncision et le miracle de Hanouka Au cours de l’histoire, les civilisations à pensée unique et totalitaires s’en sont pris à la circoncision. Ainsi, vers 175 avant notre ère, Antiochus IV, se faisant appeler le « glorieux » ou « l’apparition de D », monte sur le trône et met à mort les femmes qui font circoncire leur fils, interdit le respect du Chabbat, encourage les jeux de cirque, oblige à l’adoration des idoles grecques… Le miracle de Hanouka symbolise les victoires des forces spirituelles sur l’hellénisation forcée. Ainsi, selon le terme de brit (alliance)milah, comme le dit le Grand Rabbin Gilles Bernheim « en acceptant sa limite, l’homme s’éveillera au rayonnement du visage d’autrui et fera alliance avec lui ».

CIRCONCISION Le point de vue historique

Plusieurs visions pour un même acte Valérie Sibony

es sculptures en bas-reliefs égyptiens datant d’environ 2500 avant l’ère moderne montrent explicitement la pratique mutilatoire sur un adulte debout. Ce rite s’est probablement diffusé dans la partie orientale de la Méditerranée, avec des nuances d’interprétation suivant les peuples et les époques. Hérodote, historien grec vivant il y a 2 500 ans, témoigne que les prêtes égyptiens pratiquaient la circoncision. Par contre Abraham vient du monde mésopotamien qui ne connaît pas la circoncision. Son action sur lui-même, ses fils et les hommes de sa tribu n’est mentionnée que dans les textes religieux. Nous avons donc trois sources : des traces archéologiques, la Bible et Hérodote qui mentionnent cette pratique dans deux civilisations différentes.

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Les historiens ont des informations plus précises lorsque les Juifs se confrontent au monde héllénistique, très porté sur l’apparence corporelle et son intégrité. A cette époque (– IIe siècle), une opération de restitution du prépuce a été mise au point pour les Juifs désireux de ne plus porter de marque significative sur leur corps souvent exposé nu à la mode grecque et les Séleucides interdisent même la circoncision. Mais les Juifs, soucieux de respecter le commandement, sont les plus nombreux puisque en 132 l’empereur romain Hadrien l’interdit à son tour. Les Chrétiens abandonnent la pratique physique depuis le Ier siècle. Le problème se posera à nouveau aux Juifs ibériques convertis « par la bouche », mais qui souhaitent transmettre les coutumes du judaïsme coûte que coûte à leurs enfants.

Le principe de la conservation du peuple juif Plusieurs interprétations historiques sont possibles. Les Grecs et les Romains qui réprouvent cette « mutilation » l’expliquent chez les peuples qui la pratiquent comme un acte hygiénique (Philon d’Alexandrie), qui s’apparenterait à la coupe des cheveux. Les prêtres égyptiens devaient lui porter une signification plus religieuse, la recherche d’une certaine pureté. Les multiples références bibliques donnent des pistes différentes suivant les épisodes qu’elles concernent. La circoncision d’Abraham peut être interprétée comme l’acceptation

définitive et profonde de la croyance du groupe ethnique auquel on veut adhérer. L’opération de Tsipora sur ses fils, suite à l’oubli de Moïse, pour sauver son mari malade tiendrait plus d’un comportement superstitieux, « un sacrifice minime » pour s’attirer de bonnes grâces. La circoncision collective des soldats de Josué en entrant en Israël sera lue comme un lien physique avec la possession de la Terre. Mais le maintien de ce commandement, comme l’avait compris Spinoza dès 1670 lorsqu’il écrivait son Traité théologico-politique, lui «paraît d’une telle conséquence qu’[il] le croit capable d’être à lui tout seul le principe de la conservation du peuple juif ». ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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DOSSIER Le point de vue juridique

Est-ce aux parents de choisir ? Sonia Garrigue-Peress

Autoriser l’ablation du prépuce pour des motifs religieux conduit à rendre compatibles trois droits fondamentaux ancrés dans la Constitution allemande : celui d’exercer sa religion librement, celui pour les parents d’assurer l’éducation de leurs enfants, mais aussi le droit pour ceux-ci au respect de leur intégrité physique. Ce dernier prime-t-il sur les deux autres ?

l semble que l’essentiel soit lié au contrôle médical et cette condition est très semblable dans les autres pays1. Cette question est en réalité débattue depuis quelque temps, et même aux USA où la circoncision est très répandue : le mouvement Circumcision

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Ressources Center (qui comprend une section juive) en est un témoin très actif. Récemment une polémique très vive a secoué la ville de New York. En effet, l’association Haredi Agudath Israel a l’intention de poursuivre en justice la ville dans la mesure où son Health Board pro-

pose un texte remettant en cause la pratique de la metztizah b’peh (succion de la blessure par le mohel), en particulier en obligeant le mohel à informer les parents des risques infectieux. En outre, au Danemark, en Finlande et en Suède, l’acte de circoncision est en-

CIRCONCISION cadré, généralement par des guidelines pour les parents assistés d’un médecin, et l’accent est souvent mis sur l’acceptation de l’enfant et le refus pour les très jeunes enfants de subir un tel acte.

Que disent le droit et la jurisprudence français ? En bref, la circoncision est, si on s’en tient à la lettre du droit positif, un crime de « violences aggravées avec armes sur des mineurs ayant entraîné une amputation » (F. Caballero, Droit du sexe, LGDJ, spéc. n° 15), et, sur un plan civil, une atteinte au principe de l’inviolabilité du corps humain. Sur un plan pénal, elle n’a jamais donné lieu à des poursuites du parquet et, sur un plan civil, elle constitue une exception traditionnellement admise au principe énoncé par l’article 16-1 du code civil, alors même que le consentement de l’enfant n’est pas recueilli. Les raisons de cette tolérance et de la primauté de la règle religieuse sur les règles juridiques sont finalement assez prosaïques. « Il s’agit surtout d’une opération bénigne, qui ne laisse pas de trace visible, ni d’infirmité quelconque (...). La tolérance dont elle fait l’objet (...) paraît donc acceptable sous réserve du consentement des parents à l’opération », étant entendu qu’une telle décision, en raison de son importance, ne relève pas du pouvoir d’un seul des parents. Il est cependant intéressant de voir que dans notre pays, il existe une amorce de réflexion sur le droit de l’enfant2. L’article 371-1 alinéa 3 du code civil prévoit en effet l’association de l’enfant, selon son âge et son degré de maturité, aux décisions le concernant.

Faire coexister des conventions européenne et internationale… Dans cette espèce, l’enfant avait onze ans et on pouvait certainement discuter son degré de maturité puisque l’opération avait une dimension religieuse. Ainsi, on le juge assez mature pour recevoir une éducation religieuse, il devrait l’être également pour donner son avis sur

une intervention corporelle. C’est bien ainsi que raisonne la cour : « Il s’agit d’une décision grave qui ne peut être prise que d’un commun accord entre les parents et avec le consentement de l’enfant, dès lors qu’il est âgé de onze ans ». Le message s’adresse aussi aux médecins qui pourraient se prêter à l’opération sans prendre les précautions de consentement décrites. L’arrêt de la Cour de Paris avait retenu la responsabilité civile du médecin.

tection de l’enfant, il est clair que toute prohibition de la circoncision ne peut être envisagée compte tenu de la proclamation de la liberté religieuse (spécialement des minorités alors même que l’analyse se ferait par rapport à un enfant « normal » de la majorité nationale). De ce conflit de droits il ne s’agit ni de bannir la circoncision, ni d’en faire un droit mais de rechercher dans chaque situation un équilibre, en proportion

Le Parlement allemand.

Droit des parents et Droit des enfants Il faut bien comprendre l’esprit de telles directives qui ont inspiré la juridiction allemande. Elles reposent essentiellement sur une tentative de coexistence entre les textes des conventions européenne et internationale, celle des Droits de l’Homme ainsi que celle des Droits de l’Enfant, avec le respect du Droit des minorités. Ainsi, si les instruments internationaux soulignent le droit des parents par rapport aux droits de l’enfant dans le domaine de la liberté religieuse, la question d’un conflit entre parents et enfants sur ce sujet est réservée à la législation des états. Alors que même si les conventions mettent l’accent sur la santé et la pro-

avec la santé de l’enfant et le droit de ses parents ou le sien de respecter ses règles religieuses et/ou culturelles3. Quel est donc l’intérêt supérieur de l’enfant ?...

1. Parmi ces conditions, il faut que « les deux parents ou tuteurs légaux donnent leur autorisation par écrit après avoir été informés en détail sur les risques pour la santé » de l’enfant. Par ailleurs, exigent les autorités locales, la nécessité religieuse de cette circoncision doit être démontrée, qui ne peut en outre être appliquée qu’en accord «avec les normes médicales appropriées ». « Cela implique en particulier un environnement et des instruments stériles » ainsi qu’« une prise en charge de la douleur aussi importante que possible ». 2. Lyon, 2e civ., 25 juill. 2007, JCP 2007. IV. 1028. 3. Johanna Schiratzki, Banning God’s Law in the Name of the Holy Body – The Nordic Position on Ritual Male circumcision.

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DOSSIER En relief

La Brit Mila: de la polémique Docteur Elie Botbol

Cette pratique rituelle ancienne de près de quatre millénaires jouit, de nos jours encore, d’une adhésion exceptionnelle parmi les juifs.

lle révèle que ce rite a été opérant jusque-là en tant que vecteur de transmission de l’identité juive. Mais elle montre également que l’attachement à cette identité relève beaucoup plus de l’inconscient et de la fidélité que du rationnel. Les textes, les formes et les pratiques du judaïsme demeurent, en effet, souvent incompris voire inconnus de ces mêmes juifs qui la pratiquent. Mais voici que la polémique née ces derniers mois en Allemagne a ébranlé

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les consciences et a montré à quel point, aujourd’hui plus que jamais, la pratique du judaïsme est devenue un combat de tous les jours. Pour le mener à bien, les juifs ne peuvent plus se suffire de revendiquer leur fidélité à une tradition, fut-elle ancienne et bien ancrée pour certains de ses rites. Ils doivent la rationaliser et l’argumenter afin de la faire comprendre aussi par des esprits laïques et universalistes, comme Maïmonide le fit en son temps pour ses contemporains à travers son Guide des égarés. Un préalable s’impose alors pour eux avant

de le partager : connaître le judaïsme dans ses textes de référence, son histoire et sa signification religieuse. Quoi qu’il en soit, évoquer, comme l’a fait le tribunal de Cologne, « le droit d’un enfant à son intégrité physique primant sur celui des parents » revient à effacer l’histoire et à considérer le monde actuel sans lien de continuité avec les civilisations qui l’ont précédé. Opposer le droit des enfants à celui des parents et alléguer une mutilation revient à dé-contextualiser ce rite et à considérer que la fidélité des enfants à l’histoire de leurs parents constitue d’emblée un problème. Personne n’ignore que la Bible a été la première, dans l’histoire des hommes, à valoriser l’homme, la vie humaine et l’intégrité du corps humain. L’indisponibilité du corps et l’indivisibilité du corps et de l’esprit constituent des bases éthiques incontournables de la Tora. La circoncision recommandée par Dieu à Abraham ne peut pas les avoir ignorées. Il est vrai qu’il est nécessaire de donner une signification positive à ce rite pour justifier son caractère traumatique et corporel, mais on ne peut invoquer une mutilation alors qu’il ne s’agit que d’un lambeau de peau dont l’ablation est sans préjudice pour l’enfant et, à en croire certaines publications médicales, elle est même salutaire. Voici de manière succincte quelques caractères particuliers qui ont fait de ce précepte de la Tora un repère identitaire incontournable.

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CIRCONCISION

à ses fondements

Le symbole d’une alliance Hissé au rang d’alliance entre Dieu et le peuple juif, ce rite implique l’idée d’une relation forte, permanente et réciproque. Aussi, relevons-nous à maintes reprises dans la Bible le rappel de cette alliance comme motif de bienveillance de Dieu vis-à-vis du peuple d’Israël (Exode 6, 5) ou comme source d’apaisement en période de turbulences (Lévitique 26, 42).

La marque d’origine Accompli dès le huitième jour de vie du nouveau-né (Lévitique 12, 3), ce rite a pour vocation d’inaugurer, sur le plan éducatif et culturel, les rapports des parents à leur enfant. Il signe en quelque sorte l’appartenance de l’enfant à un peuple et à une histoire. Ce qui est visé derrière le souhait d’afficher si tôt les références de cette appartenance, c’est la volonté d’inscrire d’emblée l’en-

fant dans le monde des valeurs que prône la Tora. Que l’enfant lui demeure fidèle à sa majorité ou qu’il s’en éloigne, il saura qu’il est issu d’une famille et d’un peuple dont l’existence est intimement liée à l’univers de la spiritualité et de l’éthique.

Une alliance dans la chair Ce rite scelle donc, selon les termes de la Tora, une alliance avec Dieu, un brit (Genèse 17, 10). Mais un autre précepte de la Tora est aussi hissé au rang d’alliance : c’est l’impératif de repos durant le septième jour de la semaine, le chabat (Exode 31, 16). A l’instar du chabat, la section du prépuce, la mila, réalise une coupure. Elle sépare le pénis d’une partie de son enveloppe charnelle, le prépuce, pour signifier à l’homme que l’aspiration à la perfection qui lui est demandée par la Tora impose un renoncement à une partie de lui-même, à celle de l’ego et des pulsions. Ainsi, la

mila confère symboliquement au corps de l’homme une marque de sainteté, brit kodesh. Malgré leur élévation commune au rang d’alliance, lorsque le huitième jour de vie du nouveau-né coïncide avec le chabat (ou Kipour), la brit l’emporte et on procède à la mila, même si cette section implique la transgression du chabat (Chabat 132a). Pour indiquer la primauté de la brit mila et du chabat, la Tora emploie trois termes : ot, brit et dorot (signe, alliance et générations). Ils renvoient respectivement à la marque d’origine (signe d’appartenance à un peuple et à une histoire), à l’alliance dans la chair (l’indivisibilité du corps et de l’esprit), et à la transmission de ces valeurs aux générations futures. C’est pour toutes ces raisons que la Brit mila revêt plus que tout autre précepte un caractère identitaire dans lequel la quasi-totalité du peuple juif se reconnaît encore aujourd’hui. ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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EN RELIEF

Abîmes et sommets européens

Dernier appel à la raison Francis Rosenstiel*

n 1961, je consacrais ma thèse de Doctorat au « principe de supranationalié, essai sur les rapports entre la politique et le droit… ». Une première en la matière ! Mettant en cause la « congélation » d’un « entre-deux » ni catégorie politique, ni juridique spécifique, une sorte « d’OVNI » juridico-politique ! Les rêves des premiers fédéralistes européens dans les années 50 et l’échec du projet de Communauté européenne de Défense m’interpellaient, un choc du prévisible et de l’incompréhensible. Adenauer et De Gaulle ne parvenaient pas davantage à surmonter leurs propres exemplarités, les peuples, disait-on alors, n’étaient pas prêts , que ne leur fait-on pas dire d’ailleurs à ces peuples ! L’avenir à reculons a, encore et toujours, si l’on peut dire, un bel avenir devant lui ! Mais il faut maintenant cesser de foncer droit dans les murs ! Nous venons en effet, quelque soixante années plus tard, de vivre un énième Som-

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met européen, à Bruxelles cette fois-ci, pour redécouvrir encore et toujours l’impératif d’une Europe politique, fédérale ou confédérale, sans laquelle le processus décisionnel, fût-il à géométrie variable, reste logiquement et politiquement incomplet. Cela est incohérent, mais aussi invivable, n’en déplaise aux souverainistes et nationalistes voire racistes irréductibles dans nombre de pays de la vieille Europe, et plus loin encore. Les affinités euro-méditérranéennes présumées sont, elles aussi, mises à mal par des Printemps arabes à la dérive, où trépignent d’autres extrémismes, islamistes ou non. Les effets secondaires en Europe s’avèrent pathogènes, voire sanglants et meurtriers, ce qui alimente en retour le voyeurisme glouton de nos propres extrémistes ! Que peuvent bien ressentir nos jeunes face à tous ces errements, à ces amnésies ou à ces constats d’impuissance ? La politique, en démocratie notamment, n’est pas faite de recettes, petite

cuiller en main ! On le sait, il s’agit d’un processus en continu, qui sait maîtriser l’exceptionnel pour en faire la normalité de demain. Le révélateur demeure : c’est bien la décision collective de franchir enfin le pas. En matière de construction européenne, il s’agit de réconcilier politiquement retards accumulés et normalité finalement rattrapée. Nos dirigeants le savent, le momentum, si cher au rêve churchillien, en pleine guerre, tout comme à celui de Jean Monnet, d’Adenauer et De Gaulle, frappe à la porte. Cette fois-ci, plus que jamais il y a pour l’Union européenne un véritable test de crédibilité. On ne piétine pas indéfiniment sur le quai de la gare-politique ! Ce ne serait pas une voie de garage mais le remisage au musée, déjà bien trop garni, des occasions perdues.

* Francis Rosenstiel est Docteur en Droit international, il est l’auteur de « Le principe de supranationalité » (Pedone 1961) et d’« Europe en chair et en os ».

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EN RELIEF

Francis Rosenstiel nous a quittés Thierry Roos

Alors que nous mettions ce numéro sous presse, nous apprenons la disparition de l’un de nos fidèles chroniqueurs et ancien administrateur de notre communauté, Francis Rosenstiel. rancis Rosenstiel était un esprit brillant qu’il mettait au service de ses convictions pour la construction européenne, et pour la défense des valeurs du judaïsme et de notre communauté.

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Francis Rosenstiel, né « adulte » comme il le disait, à Strasbourg en 1936, réfugié à Vichy pendant la tourmente de la 2e Guerre mondiale, a été profondément marqué par cette douloureuse période. Il n’a jamais oublié cette année 1944, à Saint-Léon dans l’Allier, avec sa grandmère originaire de Francfort et ses parents alsaciens, quand des miliciens frappèrent à la porte de leur refuge pour les arrêter et les interroger. C’est cette épreuve qui lui fait dire qu’il n a pas eu d’enfance. Les Potonnier, aujourd’hui famille « Juste parmi les nations », ont permis à Francis Rosenstiel et sa famille de finir la guerre sains et saufs. Cette période de conflit franco-allemand a orienté sa carrière et l’a conduit à s’engager dans la construction européenne et

à étudier les relations entre le droit et la politique à travers de nombreux écrits dont sa thèse de doctorat en droit international sur la « supra nationalité ». Il était également diplômé des Hautes Etudes Européennes de Sciences-Po et avocat.

La République avait reconnu en lui un grand serviteur et l’avait decoré de nombreuses distinctions : Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre National du Mérite et Chevalier des Palmes académiques.

Nombreuses distinctions

Il nous gratifiait très régulièrement de ses billets teintés d’humour parfois grinçant. Et de sa plume affûtée, il touchait à chaque fois sa cible avec précision.

Il a été à l’origine du rapprochement Franco-Allemand à travers une relation suivie avec le Professeur Carl Schmitt, juriste allemand. Il a fait une carrière de haut fonctionnaire européen au Conseil de l’Europe où il a occupé de nombreux postes prestigieux. En 2000, il fut président-fondateur du Forum pour l’Europe Démocratique et en 2001 il fut nommé, par M. Schwimmer, Ambassadeur de bonne volonté du Conseil de l’Europe pour la recherche politique. Son attachement au judaïsme était fort, spirituel et engagé mais discret et efficace. Il avait été administrateur de la Communauté Israélite de Strasbourg et est resté à son service toute sa vie.

Nous garderons de Francis ses bons mots d’esprit, son humour « so british », sa grande culture et son engagement indéfectible dans notre communauté. Nos pensées vont à sa famille endeuillée à laquelle nous adressons nos sincères condoléances.

P.S. Il avait été l’invité de la « Com’ Unique » sur Radio Judaïca, le 12 février dernier. Nous en gardons, Dan Leclaire et moi-même, un souvenir ému. Podcast de cette émission sur le site de Radio Judaïca : www.radiojudaicastrasbourg.fr

En mémoire de Francis Rosenstiel Jean Kahn l y a peu de jours que nous avons dû nous résigner au fait que Francis nous quittait. Un ami d’une fidélité exemplaire qui cherchait à rendre service. Ayant occupé une haute fonction au Conseil de l’Europe, il s’était spontanément institué comme trait d’union entre le Conseil et la Communauté.

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Ainsi, pouvait-on lui demander quelque service que ce soit, on ne se voyait rien refuser. Il fut également trait d’union avec l’Etat d’Israël. Quelque fut le motif du désaccord entre l’un des Etats Membres et l’Etat d’Israël, il ne tardait pas à s’activer pour rétablir la concorde entre ces deux Etats.

Sa disparition va laisser un grand vide et on n’imagine pas qui pourrait le remplacer pour des missions aussi sensibles. Merci à Francis pour toutes ses interventions et, avec son épouse et ses filles, pleurons cette brisure qui nous fait infiniment souffrir.

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Un mot en passant

Epreuves

Sol Gadi

l est urgent de s’en souvenir : « Les épreuves des pères serviront d’enseignement à leurs fils ». Cette parole de nos Sages peut nous aider, en ces jours troubles, à garder espoir en des jours meilleurs. Ce qu’ont vécu nos parents avant et pendant la Seconde Guerre mondiale constituait une situation autrement plus angoissante que celle que nous connaissons aujourd’hui. Cependant, la parole de nos Sages reste d’actualité. L’antisémitisme souvent camouflé en antisionisme perdure. Dans les années 1940, lors des persécutions raciales, des « Français de religion israélite » se rassuraient en croyant que seuls les Juifs étrangers, Polonais, Russes notamment, se trouvaient concernés. Erreur fatale. «Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » (Jean de la Fontaine). Les Juifs d’Occident comme ceux de l’Orient. Aussi, restons sur nos gardes. De nos jours, le danger émane de l’Islam radical, des extrémistes de droite – les néo-nazis – ou de gauche – les communistes révolutionnaires. En 1942 ou 1944, lors de la guerre du Pacifique, les Américains affirmaient : «With the help of God and a few Marines, Mac Arthur will take the Philippines» («Avec l’aide de Dieu et quelques Marines, Mac Arthur prendra les Philippines »). Ce qu’il a fait. Et c’est en comptant sur notre lucidité et l’aide du Très-Haut que nous sortirons sans encombre de la période actuelle.

Louis Bloch

ite, le tram arrive, on badge et c’est une envolée de sacs plaqués sur le cadran du détecteur et la course pour se faufiler parmi ceux qui descendent, sans se presser, et ceux qui veulent monter, au forcing, car les portes risquent de les coincer douloureusement en se refermant. Vite, on badge ! Que l’on conjugue comme un verbe nouveau style. Ce petit carton magnétisé nommé astucieusement « Badgeo », est loin d’être innocent : il nous infantilise délicieusement ! Qui ne se souvient, avec douce émotion, de ces mots de passe, incompréhensibles dont usent les enfants pour se reconnaître entre eux comme « faisant partie du clan » ? Une fois devenu adulte, l’ancien enfant persiste dans le désir à être distingué, à posséder la carte magique qui « vous ouvre les portes ». L’accès à une exposition, à un droit comme la carte «Vitale », à un passe-droit comme la carte « Premier ». Posséder une carte qui vous nomme comme « l’heureux bénéficiaire ». Le badge. Le nouveau « Sésame, ouvre toi ! » devenu « Sésame, ouvre moi la porte ! » Le « Badgeo », qui sonne comme un nom de clown, est devenu « le badge ». Une question : pourquoi vouloir donner un nom à ces petits cartons ? Est-ce que cela incitera davantage le futur voyageur à s’acquitter de sa charge ? Est-ce que nous ne sommes pas devenus assez « grands » pour n’utiliser que des anonymes « cartes magnétiques », variées, utilitaires et sans magie ? Ne parvenons-nous pas à nous séparer de la magie ? N’avons-nous pas encore remarqué que le monde s’apaise en faisant fonctionner la raison et non la magie ? En attendant cet avènement de la raison, n’oubliez pas de vous sentir heureux, même avec de petits « riens », ni d’écouter votre « Sciences Magazine » le dimanche mais, à 18h30, maintenant.

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Forum Mondial de la Démocratie

« L’Appel à la Paix » de deux écrivains

’un des moments très forts et symboliques du Forum Mondial de la Démocratie qui s’est tenu à Strasbourg, du 5 au 11 octobre, restera sans aucun doute l’appel lancé par les deux écrivains, Boualem Sansal (à gauche, sur la photo) et David Grossman (à droite). Respectivement écrivain algérien de langue française, auteur du roman « Le village de l’Allemand », et auteur israélien très reconnu, ils ont lancé un «Appel à la Paix de Strasbourg ».

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« Les écrivains peuvent aider à la paix de deux façons, expliquent-ils en chœur. Par leur sensibilité à la langue, et par leur capacité à comprendre la situation. La culture de la paix n’existe pas, il faut la construire. » Et d’ajouter : «Aujourd’hui, une guerre entre la France et l’Allemagne, frères ennemis il n’y a pas si longtemps, paraît inimaginable. Pour les Israéliens et les Palestiniens, c’est imaginer la paix qui est aujourd’hui inimaginable. Il y a très peu d’alternatives, il n’existe presque pas de terreau pour la paix.

Pourtant, il faut lutter contre la tentation de céder au désespoir. Nous mettrons plus de temps que l’Europe à construire la paix en Palestine, mais si nous ne commençons pas dès maintenant, nos arrière-arrièrepetits-enfants ne vivront pas en paix. Et cela est insupportable ! »

Retrouvez l’intégralité de « L’Appel à la Paix de Strasbourg » sur le site : www.strasbourg.eu

René Gutman rencontre Ban Ki Moon ! l’occasion du Forum mondial de la Démocratie, qui se tenait à Strasbourg du 5 au 11 octobre dernier, le Grand Rabbin de Strasbourg, René Gutman, a eu le privilège de rencontrer et d’échanger avec le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon.

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Sur cette photo, il est aux côtés de Pierre-Etienne Bisch, Préfet du Bas-Rhin, Philippe Richert, Président du Conseil régional d’Alsace, et de Ban Ki Moon, à qui il sert la main. ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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Inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg

Le Grand Rabbin marque les esprits Au lendemain de Yom Kippour, le Grand Rabbin René Gutman était présent à l’inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg. Il y a tenu un discours marquant.

l y avait beaucoup de choses à retenir de cette inauguration officielle de la Grande Mosquée de Strasbourg. La présence de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et des Cultes, et de ses propos sur « l’islam de France ».

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Ou encore le soutien du Royaume du Maroc, représenté par son Ministre des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq. Le discours prononcé par le Grand Rabbin de Strasbourg a, lui aussi, été un moment marquant de cette cérémonie

qui dura près de trois heures. Au nom des trois cultes statutaires d’AlsaceMoselle, René Gutman a donc pris la parole et tenu un discours empreint de fraternité. « C’est l’essence même de la vérité d’être en partage », a été une phrase qui a longtemps résonné auprès des nombreuses personnalités présentes. Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, et Jean-François Collange, président de l’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine, ont marqué leur plein accord avec les propos du Rabbin Gutman par leur présence silencieuse à ses côtés. En 1998, les trois cultes avaient manifesté leur soutien à ce projet de construction d’une Grande Mosquée de Strasbourg en signant une déclaration commune. Retrouvez l’intégralité du discours du Grand Rabbin Gutman sur Internet : http://youtu.be/2ri-7aI8Yxs

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Hommage à des Justes Le 12 septembre dernier, un hommage fut rendu à des Religieuses du Couvent des Dames Blanches de Montauban qui, par leur courage et leur abnégation, ont sauvé des enfants juifs entre 1942 et 1944. Témoignage de Evelyne Marx.

l’époque de la tourmente, avec ma sœur Janine, nous nous sommes retrouvées cachées dans ce couvent où nous partagions la vie des autres pensionnaires. Les Religieuses étaient au courant de notre situation, mais restaient très discrètes : personne ne nous questionnait quant à nos origines ou notre religion. D’autres enfants se trouvaient dans la même situation que nous, mais nous n’avions aucun contact. Malheu-

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reusement actuellement, il ne reste plus de trace de tous les bienfaits réalisés par ces Religieuses dont la dernière est décédée en 2006.» « Le 12 septembre, j’ai pu faire le déplacement avec ma sœur et mon fils pour assister au dévoilement d’une plaque du souvenir dédiée à ces Religieuses en présence de nombreuses personnalités dont le Maire Brigitte Bareges, Monseigneur Ginoux, Evêque de Montauban et les Sœurs résidentes du Cou-

vent, ainsi que M. Badinier, Président de Mémoire et Espoir de la Résistance, qui a voulu associer la jeune génération. Des élèves de l’école, coiffés du béret rouge des Résistants, ont défilé avec les porte-drapeaux de la ville et ont recréé la Croix de Lorraine, symbole de la Liberté et de la France Libre voulue par le Général de Gaulle, en opposition à la Croix Nazie. Du fond de mon cœur, je resterai toujours reconnaissante à ces Religieuses. »

Commémoration à Kehl l y avait beaucoup de monde, en ce 13 septembre, devant la maison du 10, Hermann-Strasse à Kehl. Une cérémonie très particulière s’y tenait. Il s’agissait de se souvenir. Se souvenir qu’il y a 70 ans de cela, vivait, dans cette demeure, une famille juive, les Wertheimer. Se souvenir qu’une partie de cette famille a été placée, comme beaucoup d’autres membres de la communauté juive de Kehl, dans des camps de concentration. Il faut se souvenir de ces temps troubles, appuyait alors le Maire de Kehl, Dr. Günther Petry, présent lors de cette cérémonie. Beaucoup de juifs de Kehl ont été déplacés durant ces événements. Il n’est pas seulement essentiel de se rappeler, il faut aussi dire à nos concitoyens ce qui s’est passé et reparler de cela afin que tout le monde reste en éveil. »

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Deux Stolpersteine ont donc été posés devant l’ancienne demeure du couple Wertheimer, Paul et Sophie, Hermann-Strasse-10. D’autres ont également été posés devant les maisons des familles juives résidantes kehloises de l’époque. En tout, vingt-deux « pierres à trébucher » ont été inaugurées ce 13 septembre à Kehl.

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Souccah Party à la Com’ ! e 3 octobre dernier, le Talmud Torah organisait sa toute première Souccah Party. Près de 150 personnes, jeunes et moins jeunes, avaient répondu à l’invitation et sont venues dans la Souccah du Centre Communautaire, partager un moment de fête... et de gourmandise ! Au programme de cette soirée, des chants et des danses israéliennes, mais aussi de quoi se restaurer, avec un menu à volonté et gratuit composé de hamburgers, hot-dogs, frites et salades. Une belle occasion de venir découvrir la Souccah du Centre Communautaire et d’en profiter pour faire la bénédiction sur le Loulav…

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Amitié judéo-chrétienne à Strasbourg

Une rencontre mémorable Janine Elkouby Il y avait foule, le 30 octobre à la librairie Kléber : un public non seulement très nombreux, mais aussi extrêmement varié s’était déplacé pour venir écouter le Grand Rabbin Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, et le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, venus dialoguer et débattre à l’invitation de la section strasbourgeoise de l’Amitié judéo-chrétienne de France. ette conférence à deux voix mémorable avait pour sujet : « Le dialogue interreligieux entre conviction et tolérance ». Un thème qui interroge les juifs comme les chrétiens : comment résoudre la tension entre vérité et relativité dans la pratique du dialogue ? Comment concilier l’absolu des convictions ou de la foi de chacun avec la place qu’il faut laisser à la foi de l’autre ? Le Cardinal, puis le Grand Rabbin ont fait tour à tour un exposé d’une clarté et d’une densité remarquables sur le thème. Il faut dire que l’un comme l’autre sont familiers de cette problématique, qu’ils ont approfondie au fil de leurs rencontres et qui avait donné lieu à la publication d’un livre d’entretiens, paru chez Stock en 2008, « Le rabbin et le Cardinal ».

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Ni langue de bois, ni faux semblants Les deux orateurs, responsables au plus haut niveau de la Communauté juive pour l’un, de l’Eglise pour l’autre, ont donc dialogué avec une franchise qui ne laissait nulle place ni à la langue de bois, ni aux faux semblants, dans l’explicitation de ce qui les unit et le constat de ce qui les sépare. Pour l’un comme pour l’autre, il n’y a rien de choquant dans le fait qu’un croyant, qu’il soit juif ou chrétien, affirme que sa foi est la vraie , au contraire, une telle affirmation est légitime, et même nécessaire, car elle définit le statut même de la foi. Je ne peux donc exi-

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ger que l’autre rogne sur sa conviction et la configure selon mon désir ou ma vision du monde. En revanche, dit le Cardinal Barbarin, l’absolu des convictions n’entraîne pas leur exclusivité : c’est le piège de l’orgueil qu’il s’agit de déjouer ici , car seule l’humilité, la conscience de ses limites permettent de faire place à l’autre, dans la différence de sa conviction. Pour un chrétien, la place du juif est essentielle : sans lui, le christianisme est incompréhensible. Refuser le message juif, c’est se couper de ses racines.

« De l’aversion à l’estime » Car, renchérit le Grand Rabbin Bernheim, Jésus était juif, et non chrétien ! C’est dans la prise de conscience de cette évidence que s’enracine le changement radical du regard que les chrétiens portent désormais sur les juifs et qui leur a permis de passer « de l’aversion à l’estime », pour reprendre le titre du livre célèbre de Lazare Landau. Cette révolution, désormais irréversible, appelle quelques observations : le dialogue judéo-chrétien qui, heureusement sonne le glas de l’enseignement du mépris, n’est cependant pratiqué que par une minorité de chrétiens et de juifs. C’est par essence un dialogue asymétrique, car si le christianisme a besoin du judaïsme pour se définir et se comprendre, la proposition inverse n’est pas vraie. Enfin, pour réjouissant qu’il soit, il ne va pas sans mises en cause cardinales : si les juifs sont réhabilités et si leur rôle

demeure nécessaire dans l’économie du salut, qu’en est-il de l’Eglise, qui s’est édifiée en se substituant à Israël et en proclamant à son profit une nouvelle alliance, l’ancienne étant caduque ? C’est pour répondre à ces graves questions que les chrétiens se sont attelés à un travail de relecture, qui appelle la reconnaissance des Juifs.

Surmonter la méfiance Ceux-ci, à leur tour, doivent s’efforcer de surmonter la méfiance et la peur qui sont les leurs, enracinées dans des siècles d’humiliations et de souffrances, et prendre acte du chemin parcouru par l’Eglise et du renversement prodigieux de son point de vue. Le dialogue entre Juifs et chrétiens ne fait que commencer. Les uns comme les autres ont appris à se parler avec une exigeante franchise, approfondissant le questionnement, repérant les points de convergence sans éluder les contentieux, prenant acte calmement et respectueusement des points de désaccord. On grandit au contact de l’autre, affirment avec force les deux intervenants, et loin de se perdre, comme le craignent les esprits inquiets, on se construit en tant qu’être humain et on fortifie sa foi. Dans un monde à la croisée des chemins, où l’individualisme triomphant va de pair avec l’incertitude et la peur de l’avenir, la rencontre et le dialogue offrent une alternative à l’anonymat et à la solitude, conjurent la violence et ouvrent les portes de l’espérance.

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Antisémitisme

En Suède aussi… almö, une petite communauté du sud de la Suède, endure depuis plusieurs années des actes d’antisémitisme (propos, violation de lieux de culte) et dernièrement, en septembre, un Centre Communautaire a été dégradé à l’explosif. Il faut sans doute expliquer ce contexte particulier lié à la présence d’une communauté musulmane représentant 1/5e des habitants, mais surtout par le comportement du maire Ilmar Reepalu qui tient un discours relativement sévère, assimilant les juifs de la ville avec l’Etat d’Israël et encourageant ainsi un amalgame dangereux, prononçant clairement des avertissements tendant à ce que la communauté condamne la politique actuelle d’Israël.

Les « Marches de la Kippa »

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Dès 2009, le centre Simon Wisenthal avertissait du danger menaçant les juifs de Malmö (environ 600) qui, bien que peu fortunés, doivent assurer leur sécurité plutôt que d’investir dans des activités culturelles et éducatives. En avril dernier, la représentante d’Obama s’est plainte de l’action du maire auprès des représentants diplomatiques suédois.

Selon les chiffres officiels, durant la période 2009-2011, soixante-dix actes antisémites se sont produits chaque année dans la ville. Un élan de solidarité de tous les juifs de Suède, et même des danois, s’est révélé très intéressant. Ils ont commencé les « Marches de la Kippa » (en août à Stockholm) et un autre rassemblement a eu lieu en octobre. Cette attitude, qui n’est pas une provocation, est nécessaire pour leur moral, car de nombreux jeunes de la communauté quittent le pays pour les USA ou Israël. A cet égard, il est triste d’écouter la vidéo au sujet du départ de Nina Trojzner, une jeune file juive de Malmö : www.israel-infos.net/films.php?movie=149. SGP

L’ACAA adopté ! Le Parlement européen « libère » l’Accord de libre échange entre l’UE et Israël sur les produits pharmaceutiques : un véritable espoir pour les patients européens !

e vote intervenu le 23 octobre à Strasbourg sur le dossier «ACAA » est une vraie victoire pour la démocratie parlementaire ! Après deux ans et demi de reports, d’obstructions, d’arguties juridiques, de renvois en commission (une tentative de dernière minute ayant encore échoué juste avant le vote), la plénière du Parlement européen a enfin pu débattre du fond, et passer au vote. Un vote sans ambiguïté, obtenu à la majorité absolue de ses membres.

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L’accord ACAA de libre-échange de médicaments entre l’UE et Israël a été adopté par 379 voix pour, 230 contre et 41 abstentions. «Voter Acaa, a précisé Frédérique Ries, députée européenne, en plénière, c’est faciliter la libre-circulation des médicaments entre l’Union européenne et Israël, des médicaments génériques surtout, qui soigneront plus rapidement les patients européens, tout en permettant à nos budgets nationaux de faire des économies dont ils peuvent difficilement se

passer aujourd’hui ! » La Députée libérale qui n’a cessé depuis plus de deux ans de dénoncer cette flibuste parlementaire orchestrée principalement par la gauche de l’hémicycle, se félicite qu’une majorité de députés européens aient finalement décidé de ne pas céder au chantage de la gauche. Une décision sage pour le libre accès partagé aux médicaments utiles dans le traitement de nombreuses pathologies.

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62e promotion

Les Bnot Mitsva 2012 Le Consistoire Israélite du Bas-Rhin et la Communauté Israélite de Strasbourg ont la joie de féliciter toutes les Bnot-Mitsva du Département du Bas-Rhin Anaël Arvili, Anna Asoro-Roth, Rébecca Azerrad, Eléna Kahn, Annaëlle Berdugo, Juliana Bitto, Charonne Boubli, Noa Crespo, Noa Dadoun, Sharon Knafo, Alicia Lévy, Elise Marx, Clémence Meyer, Illana Nemard, Laura Serfaty, Clara Stark, Noa Stefani-Szal, Maureen Tordjman, Léa Vaksman Szpector, Chiara Zelaznik.

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VU SUR LE NET

Twitter efface les tweets antisémites Menacé de poursuites judiciaires par une association juive française, le réseau social Twitter a accepté, le 19 octobre dernier, d’effacer des tweets antisémites, 24 heures après avoir bloqué un compte néonazi à la demande de la police allemande.

’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a en effet obtenu de Twitter le retrait des messages antisémites qui lui étaient signalés par l’association. « On a obtenu qu’ils appliquent spontanément la loi française, pour laquelle une injonction judiciaire n’est pas nécessaire au retrait d’un contenu manifestement illicite », expliquait Me Lilti à l’AFP.

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Me Lilti s’exprimait à l’issue d’un entretien avec l’avocate de Twitter en France, qui se refusait à tout commentaire. L’UEJF avait transmis une liste d’une trentaine de tweets « manifestement illicites » qu’elle souhaitait voir retirés, et d’une dizaine de comptes d’utilisateurs. Cette attitude du réseau social est le premier pas d’un « combat » mené par des organisations juives pour que cessent ces tweets antisémites fondés sur le hashtag (mot clé) « Un Bon Juif ». Mais il faut noter qu’aucune identité des auteurs n’a été communiquée.

Les utilisateurs ont la propriété de leurs contenus En effet, les conditions d’utilisation du site indiquent très clairement que les utilisateurs ont la propriété de leurs contenus. Pour l’instant, le résultat obtenu sous la pression d’un référé est encore précaire, et n’est qu’une très faible reconnaissance de la dérive des réseaux sociaux, tous managés selon la législation américaine. Le 1er amendement stipule qu’« aucune loi n’existe  qui restreigne la liberté d’expression, ni la liberté de la presse, ni le droit des citoyens de se réunir pacifiquement et d’adresser à l’Etat des pétitions pour obtenir réparation de torts subis (sans risque de punition ou de représailles). » Il est donc possible de faire partie d’un groupe néo-nazi ou de porter un t-shirt explicitement raciste sans être inquiété légalement. Si la police fédérale surveille de près ce genre de groupes, elle n’agit pas tant qu’ils respectent la loi et ne font qu’exprimer leurs idées.

En France, la liberté d’exprimer ses opinions est protégée, sous réserve de certaines limites précisées par la loi. En effet, cette liberté subit des restrictions dans des cas de diffamation, d’insulte, de discrimination raciale, de négationnisme, d’incitation à commettre un crime, de menace, de propagande de méthodes pour se donner la mort. Aussi, chaque tweet « qui déborde » doit être analysé et cette nécessité de qualification précise rend très difficile la sanction, d’autant plus que certains membres de Twitter ne modèrent guère leurs propos et toute réflexion va à l’encontre objective de la très grande spontanéité de ce réseau très réactif. SGP NDLR : Twitter a finalement répondu aux demandes de l’Union des étudiants juifs de France (l’UEJF). Le réseau social a entamé dimanche 28 octobre 2012 la suppression des messages antisémites réunis sous le mot clé #unbonjuif. C’est un début…

Les vœux du Grand Rabbin l’occasion des fêtes de Tichri, le Grand Rabbin René Gutman a innové et a profité du site Internet du Consistoire et de la Communauté (www.cibr.fr) pour souhaiter ses vœux à tous les juifs de Strasbourg via ce média. L’occasion, pour lui, de faire passer ses messages sur un média consulté et avec des outils modernes. Le Talmud Torah aussi, a profité du site Internet pour diffuser ses vœux à tous les parents et tous les membres de la Communauté. Une vidéo montrant les vœux de tous les enfants du Talmud a été relayée sur ce site. Retrouvez l’intégralité des vœux du Grand Rabbin en vidéo : http://youtu.be/dcqJFBjp2Vc

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Allumage des bougies

Un Hanouka tout en lu Nathan Katz

Une hanoukia virtuelle projetée via vidéoprojecteur sur le mur extérieur du Centre Communautaire donnera un caractère plus public à ce Hanouka 5773.

e projet pourra plaire ou déplaire, mais il ne passera pas inaperçu dans la communauté juive comme auprès des Strasbourgeois. Il s’agit de projeter (avec un vidéoprojecteur) une hanoukia s’imbriquant sur le chandelier à 6 branches existant sur le côté rue de Turenne de la Synagogue de la Paix. Une nouvelle flamme virtuelle sortira chaque jour des branches du chandelier. Un bref texte qui présente la fête de Hanouka aux non-juifs sera projeté à côté de la « hanoukia ». Pour Patrick Cohen, Responsable de la Commission Jeunesse au sein de la Communauté Israélite de Strasbourg et à l’origine du projet, cet objectif d’expli-

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quer Hanouka à tous est central. Il est convaincu que « c’est en parlant de la fête qu’on peut dépasser ce cliché de “Noël des Juifs” ». Il n’est donc pas question de gommer la spécificité de Hanouka. Pour autant, Patrick Cohen revendique « une pleine intégration dans les festivités de fin d’année à Strasbourg ; festivités dans lesquelles la lumière joue un grand rôle.»

“Convivialité et partage” Un grand événement sera organisé le premier soir, samedi 8 décembre, pour l’allumage de la première bougie en présence du rabbinat, des représentants de la Communauté Israélite de Strasbourg, du Consistoire Centrale du Bas-Rhin, des élus, des représentants des autres cultes, associations et simples citoyens de la région tous conviés pour un « moment de convivialité, de fraternité, de paix, de partage ». Les participants pourront déguster des spécialités culinaires de la fête de Hanouka autour de cette synagogue devenue « support artistique et acteur de la manifestation.» Le projet est soutenu en bonne partie par la Ville de Strasbourg, mais aussi par un mécène, la société IEC Event de Geispolsheim (un grand merci à M. Kempf, son directeur), la Communauté et le Consistoire. Nous savons que Hanouka signifie inauguration. Ce projet inaugure bien quelque chose. S’il est réussi, il sera probablement amené à être reconduit les prochaines années.

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dimanche 16 décembre à 16h à l’Espace Noah

Le Centre des Jeunes et le Comité Sépharade organisent une

GRANDE SoIRéE

HANoUCAH JEUNE PUBLIC

AU MENU : BEIGNETS, BoISSoNS, FRIANDISES

Spectacle avec des clowns de renommée internationale “Pistache et Cacahuète” Sculpture de ballons Magie Du rire et de la tendresse avec la mascotte Lapin

UN CADEAU POUR CHAQUE ENFANT !! Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour vivre ce moment exceptionnel.

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Comité Sépharade

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Salon du Livre de la Wizo

A la rencontre d’écrivains exceptionnels vraham B. Yehoshoua, un des plus grands écrivains contemporains israéliens, tout juste couronné du Prix du Meilleur livre étranger et du Prix Médicis du roman étranger sera à Strasbourg un seul jour, le 2 décembre, au Salon du Livre de la Wizo ! Aux côtés de Pierre Assouline, célèbre écrivain et biographe, et de l’historien Georges Benssoussan qui a écrit un passionnant ouvrage sur « la fin des juifs dans les pays arabes ».

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Près de 25 auteurs (voir la liste ci-contre), dont plusieurs strasbourgeois, seront disponibles pour discuter, vendre leurs livres, ou échanger de manière conviviale. Une journée culturelle à ne pas manquer, et dont les bénéfices seront intégralement reversés aux institutions sociales de la Wizo en Israël. Dimanche 2 décembre 2012 de 10h à 18h Cocktail d’inauguration à 11h

Auteurs présents Avraham B. Yehoshua, Prix du Meilleur livre étranger, Prix Médicis du roman étranger. Rétrospective Pierre Assouline. Une question d’orgueil Georges Bensoussan. Juifs en pays arabes - Le grand déracinement 1850-1975 Colombe Schneck. La réparation Anne Berest. Les Patriarches Cécile Desprairies. L’héritage de Vichy. Ces 100 mesures toujours en vigueur Israël Nisand. Et si on parlait de sexe à nos ados Charlotte Herfray. Penser vient de l’inconscient - La méthode de l’entraînement mental Dan Nisand dit Guy Solenn. La vie secrète des grands personnages de l’histoire Nicolas d’Estienne d’Orves. Les fidélités successives Eric Nataf. Les pérégrinations d’un prophète au pays des ziggourats Olivier Guez. American Spleen - Voyage au cœur du déclin américain Michel Bedez. Le Boa Janine Elkouby. Trois femmes et un siècle Francine Mayran. Témoigner de ces vies - Peindre la mémoire Dora Breitman. Demain, j’ai rendez-vous avec Bob Dylan Jean Daltroff. La synagogue du quai Kléber Francis Weill. L’intégrisme - Le comprendre pour mieux le combattre Guila Clara Kessous. Théâtre et sacré dans la tradition juive

Patrice Bloch. Les secrets de la Thora orale Grand Rabbin René Gutman. Nahmanide : De la perfection de la Loi Claude Keiflin. Adrien Zeller : Une vie au service de l’Alsace Sophie Nizard. Adopter et transmettre Filiations adoptives dans le judaïsme contemporain Daniel Froville. Pierre Bockel, l’Aumônier de la liberté Pisla Helmstetter. Sur ces chemins où nos pas se sont effacés - Les souvenirs d’une Tzigane d’Alsace Jean-Laurent Vonau. Le Gauleiter Wagner

Conférences 11h30 Israël Nisand et Charlotte Herfray : Regards croisés 14h Avraham B.Yehoshua : Rétrospective 15h Colombe Schneck, Cécile Desprairies et Nicolas d’Estienne d’Orves : Mémoires et combat 16h Pierre Assouline : Ecrivain, journaliste, espion ? 17h Georges Bensoussan : Juifs en pays arabes - Le grand déracinement Pass pour l’ensemble des conférences : 5 €

1 rue des Francs-Bourgeois - 9 place Kléber 67000 Strasbourg 03 88 15 78 88 · www.librairie-kleber.com ouvert le lundi de 10h à 19h et du mardi au samedi de 9h à 19h

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Salon du Livre Wizo avec

Avraham B. Yehoshua

Prix du Meilleur livre étranger et Prix Médicis du roman étranger

© Jérôme Bonnet

et Pierre Assouline

en partenariat avec la Librairie Kléber

Dimanche 2 décembre 2012 de 10h à 18h Salons du CIC Est - 31 rue Jean Wenger-Valentin Strasbourg-Wacken ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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AGENDA

Vendredi 14 décembre Roch Hodèche ◗ Soir Office Bnot Synagogue Rambam

Samedi 8 décembre Illumination Synagogue de la Paix (Parvis) ◗ 19h Repas « Les Cigognes »

Le prix du repas se monte à 35 €, vin et café compris.

Dimanche 9 décembre

◗ 18h Office de Hanouka à la Synagogue de la Paix Beignets et boissons Salle Edmond Blum

Samedi 15 décembre ◗ 9h-11h Office Bnot Synagogue de la Paix ◗ 18h Hanouka du Comité Sefarad Salle Edmond Blum ◗ 20h30 Grande fête yiddish du Cercle Wladimir Rabi Théâtre du Cheval Blanc, Schiltigheim Programme exceptionnel avec des musiciens de Bruxelles et de Paris. Renseignements et réservation : 03 88 83 84 85

6 rue de Boston 67000 STRASBOURG du lundi au samedi de 8h à 20h30

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◗ 12h Repas de Hanouka de la SHIAL Salle Edmond Blum Centre Communautaire Raymond Lévy nous parlera de la communauté de Niederbronn, Alain Kahn évoquera la communauté d’Erstein et Jean-Pierre Lambert soulignera l’originalité des communautés de la vallée de la Mossig. Claude Hoenel et Jonathan Blum assureront la partie liturgique.

◗ 1re bougie de Hanouka

◗ 10h Fête de Hanouka à la Fondation Eliza Illumination

Dimanche 16 décembre

Pour réserver, adresser votre chèque à Norbert Schwab, 64 avenue des Vosges 67000 Strasbourg

◗ 16-19h Fête de Hanouka Rambam / Centre des Jeunes Espace Noah Centre Communautaire

Dimanche 23 décembre Jeûne de Têvêt Du 10 au 13 janvier ◗ Grand Rabbin Metzger

Lundi 14 janvier Roch Hodèche ◗ 20h30 Conférence de la SHIAL Salle Edmond Blum Centre Communautaire Edgar Weil de Jérusalem tiendra une conférence intitulée « La Hagadah écrite et illustrée par Abraham Hasofer d’Ihringen - 1732 - Découvertes singulières » d’une durée d’1h30 avec projections. Entrée libre, plateau.

Mardi 15 janvier ◗ 20h30 Conférence Salle Edmond Blum Centre Communautaire Le B’nai Birth, le Cercle Wladimir Rabbi et la Communauté Israélite de Strasbourg organisent une conférence sur le thème « De la clandestinité aux feux médiatiques. Une histoire politique du CRIF. Et le panorama du Judaïsme français ». Débat avec Samuel Ghiles-Meilhac, enseignant à Sciences-Po Paris et Lille.

Samedi 19 janvier ◗ 20h Repas Lanoar Hadati au profit de l’enfance nécessiteuse en Israël Synagogue de l’Esplanade

24 place des Halles 67000 STRASBOURG du lundi au samedi de 9h à 20h

AGENDA

Dimanche 20 janvier ◗ 10h30-18h « 25 Clés du Judaïsme » Centre Communautaire Synagogue de l’Esplanade

Samedi 26 janvier Tou biChevat Nouvel An des Arbres ◗ Soirée Gala au profit du Gan Chalom

Du 31 janvier au 3 février ◗ Wiz’art CIC Est - Wacken

Samedi 16 et dimanche 17 février ◗ Samedi à partir de 10h Dimanche de 9h à 12h et de 14h à 17h 35e Colloque de la SHIAL : « Les Juifs d’ici et d’ailleurs, le vivre ensemble » Salle Hirschler Centre Communautaire Coordinateur du Colloque : Jean Daltroff ([email protected]) Voir programme détaillé ci-contre

35e colloque de la Société d’Histoire des Israélites d’Alsace-Lorraine Samedi 16 février 20h • 20h-20h35. Didier Francfort, Nancy, « Le 55, rue des Ponts et l’accueil des juifs d’Europe de l’Est à Nancy » • 20h45. Aude Grégoire, Metz, « La résistance civile juive : combattre ensemble ! Le Docteur Joseph Weill dans la tourmente de la guerre (1939-1945) ». Avec projections. Dimanche 17 février (matin) Modératrice Michèle Jablon • 9h-9h. Claude Muller, Strasbourg, « Le voyageur et le Juif dans les récits de voyages du 18e siècle » • 9h40-10h20. Georges Weill, Paris, « Migrations et émigrations des juifs alsaciens et lorrains aux 17e et au 18e siècles ». Avec projections • 10h20-11h. Simon Schwarzfuchs, Jérusalem, « Le recrutement des rabbins de Metz aux 17e et 18e siècles » • 11h-11h15. Pause café • 11h15-11h55. Benoît Jordan, Strasbourg, « Autour de la promulgation des

lettres patentes du roi portant règlement concernant les Juifs d’Alsace (10 juillet 1784) : discussions et controverses » • 12h-14h. Repas convivial (salle E. Blum, Centre communautaire) Dimanche 17 février Modérateur Laurent Fassin • 14h-14h40. François Uberfill, Strasbourg, « Les juifs allemands à Strasbourg sous le Reichsland : leur rôle et leur place dans la société de ce temps (1871-1918)» • 14h40-15h20. Françoise Job, Lunéville, « Strates et melting pot dans la communauté juive de Lunéville » • 15h20-16h. Anny Bloch, Toulouse, « Des Alsaciens aux Amériques : la diversité de leur choix géographique et de leur ancrage social » • 16h-16h40. Pierre Kogan, Strasbourg, et Jean Camille Bloch, Gertwiller, « Pour l’administration française, nos déportés sont toujours vivants » • 16h45. Conclusion du Colloque par Freddy Raphaël, président de la SHIAL

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COMMUNIQUÉ

François Hollande et Benjamin Netanyahu rendent hommage aux victimes de Mohamed Merah Jean Kahn

Benjamin Netanyahu (à gauche) et François Hollande ont rendu hommage, le 1er novembre dernier à Toulouse, aux victimes de Mohamed Merah, lors d’une cérémonie au lycée Ozar-Hatorah.

près l’attentat terroriste de Toulouse, le Président de la République a manifesté son attachement à la Communauté juive en venant assister, avec le Premier ministre israélien, à la cérémonie organisée en hommage aux

A

victimes de l’attentat raciste, geste qui lui a valu l’estime des Juifs de France. Au cours de son allocution, le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu, a invité les Juifs de France à s’installer en Israël où leur sécurité serait assurée. Il est excessif de dire que les juifs de France

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soient actuellement en danger. Les Juifs de France sont protégés par la Police et la législation française est loin d’être bienveillante à l’encontre de ceux qui commettent des actes racistes ou antisémites. Ceux de nos coreligionnaires qui se rendent en Israël le font surtout par idéal religieux. Il est bon de rappeler l’attachement des Juifs français à leur pays, attachement fort ancien. Les plaques commémoratives se trouvant dans la cour de la Synagogue de la Victoire à Paris dédiées aux « morts pour la France » de notre communauté sont assez éloquentes. Le patronyme de beaucoup de ces Juifs français rappelle leur d’origine alsacienne. Ils étaient engagés volontaires, venus se battre pour défendre la France, y laissant leur vie. Il n’en reste pas moins que la visite de Monsieur Netanyahu a été une fois de plus l’occasion de rappeler les liens étroits et historiques qui lient la France et Israël.

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CARNET DE FAMILLE

Naissances · Chloé Perla, fille d’Agnès et Benjamin Sellam (San Francisco) · Roye-David, fils d’Elia et Nethanel Fridman (Jérusalem) · Elias, fils de Yaële et Raphaël Bendrihem · Oscar Abraham, fils de Marine et Emmanuel Elarard · Chalom, fils de Feigi et Ye’hiel-Moché Schwartz (Manchester) · Lauren Léa, fille d’Aurélie et Pierre-Alexandre Kahn (New-York) · Noa, fille de Liora et Michaël Abehsera · Hanna et Gabriel, enfants de Caroline et Raphy Loeb (Lyon) · …, fils de M. et Mme Philippe Gross · Anna, fille de Corinne et Michaël Gross (Nice) · Bathya Ethel, fille de M. et Mme Mendel Samama

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· Audélia, fille de Rivka Léa et Meir Coriat (Israël) · Ornella Ruth Esther, fille de Jeanne et Sydney Amar (Vanves) · Ella Laure Jeanne, fille de Laurence et Sébastien Brill · Rose-Aviva, fille de Jenny-Rachel et Marc-Alain (Zvi) Kollmann · Gabriel Nissim Avraham, fils de Dina et Michaël Ohayon (Epinay-sur-Seine) · Naama Guitel, fille de Chana et Sami Grumbach (Bettar Illit) · Lior Moché Aaron, fils de Deborah et Menahem Erlanger · Tessa Tal, fille de Chloé et Arié Benayoun

· …, fils de M. et Mme Philippe Gross · Ruben, fils d’Anne et d’Olivier Herrmann

Bath-Mitsvah · Naomi Sarah, fille de Sandie et Philippe Rozental (Neuilly) · Elsa, fille de Nathalie et Gil Bernheim (Lausanne)

Bar-Mitsvah

· Joseph Isaac, fils de Luisa et David Attali

· Elhanan, fils de Myriam et Arié Haenel (Jérusalem)

· …, fils de Sheila et Alain Asseraf

· Ariel, fils de Sabine et Philippe Lichtenstein (Israël)

· Aura Simha, fille de Merry et Samy Levy (Rainçy)

· Dan, fils de Carole et Charly Knafo

· Noa, fille de Caroline et Dan Touitou (Tel Aviv)

· Ethan Michaël Elie, fils de Sabine et Patrick Benayoun

· Sarah, fille de Tsillah et Mikaël Levy

· Benjamin, fils de Frédérique et Vincent Leray (Levallois)

· Michal, fille de Tania et Alik Rafaeli (New-Dehli, Jérusalem)

· Meir-Chlomo, fils de Bracha et IsraëlArié-Leib Lubecki (Le Kremlin Bicêtre)

· …, fils d’Avital et Menashé Eichenstein (Modiin)

· Avraham-Morde’haï, fils de Yaelle et Ilan Marek (Maalé Adoumim)

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Mappah

· Yehiel Haï Mendel, fils d’Isabelle et Benjamin (zal) Zohar · Yoël, fils de Léa et Gad Amar (Nice)

CARNET DE FAMILLE

· Gabriel Abraham, fils d’Alix et Benjamin Enriquez · Eitan, fils de Cathy et Julien Lesser (Paris)

Fiançailles · Aurélie Dahan avec Bertrand Levy · Laura Danino avec Yoni Azran

Mariages · Magali Meyer avec Lionel Jamy · Shirin Banayan avec Allan Lipsker (Bordeaux)

Vos messages de sympathie et de réconfort, votre présence à nos côtés nous ont beaucoup aidés dans l’épreuve que nous traversons. Dans l’impossibilité de remercier tous ceux et toutes celles qui se sont manifestés lors du décès de notre cher

Elias Ohayon (zl) nous vous prions de trouver ici le témoignage de notre profonde reconnaissance. Madeleine Ohayon Ses enfants et petits-enfants

· Avigaïl Baer avec Avihaï Kachtan (Ramat Gan) · Rachel Zafran avec Gamliel ZerbibCamilleri (Lyon) · Arielle Meyer avec Laurent Abraham Perez · Sarah Sabbah avec Gaël Amouyal · Lauriane Roche avec Benjamin Braun · Déborah Knoller avec Ephrayim Brown

Décès · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

M. Albert Schraub Mme Emma Levy M. Jacques Seibert Mme Elise Afriat (Montréal) Mme Dorette Strikowsky (Haïfa) M. Maurice Sebbag (Casablanca) M. Bernard Tellouck (Courbevoie) M. Elias Ohayon M. Isidore Rosner M. Jules Stiefel (Sarrebruck) Mme Suzanne Kahn Mme Carmen Strauss Mme Rose Ibram M. Yossi Haï Dahan Mme Ruth Knoller Mme Yvonne Moch (Jérusalem) M. Francis Rosenstiel M. Marc-Alain Glanz M. Yefim Zaidelson Mme Lucienne Simon (Nîmes) Mme Juliette Dadouche (Nice) M. Gilbert Cahn (BoulogneBillancourt – Mutzig)

Très touchés par les marques d’affection et de soutien manifestées lors de la disparition de notre Chère Maman

Madame Ruth Knoller (zl) la famille remercie les nombreuses personnes qui se sont déplacées lors de la levaya et des chiva ainsi que les orateurs y ayant pris la parole. Nous sommes extrêmement reconnaissants à l’ensemble des familles qui par leurs visites ou leurs repas apportés à notre Maman(zl) lors de ses séjours à l’hôpital ont contribué à lui apporter une source de quiétude. Nous souhaitons également rendre un hommage particulier à tous les jeunes qui ont tant entouré depuis de nombreuses années leur chère Tata.

Abonnement à Echos Unir Bulletin d’abonnement (8 numéros par an de septembre à juin) à compléter et à retourner à la Communauté Israélite de Strasbourg Echos Unir (Service Abonnements) 1a rue René Hirschler 67000 Strasbourg Nom Prénom Adresse

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Rectificatif Dans l’article du n° 269 d’Echos-Unir sur la visite d’Elisa par les Bnot Mitsva (p. 50 à 52), les propos rapportés étaient des prises de notes succinctes d’un échange spontané, riche et vivant et elles n’engagent que ceux qui les ont prises.

Ville Tél. Courriel Je joins mon règlement par ❑ Chèque bancaire ❑ Chèque postal ❑ Mandat Adhérent à l’une des Communautés du Bas-Rhin : 20 € / Non adhérent : 30 €

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HOMMAGES

Ludwig Lévy, un architecte fécond (1854-1907) Le 20 novembre dernier était le 105e anniversaire du décès de Ludwig Lévy, architecte juif allemand. On lui doit les plans de plusieurs synagogues, dont celle du quai Kléber.

Son œuvre

La synagogue du quai Kléber vers 1900 entre l’église Saint-Jean et l’ancienne gare. Collection Jean Daltroff

Sa biographie Ludwig Lévy est né le 18 avril 1854 à Landau dans le Palatinat. Il est décédé le 20 novembre 1907 à Karlsruhe dans le Bade-Wurtemberg. Louis Lévy est le sixième enfant d’un marchand de textile, Jonas Lévy, et de Barbara Lévy née Machhol. Après des études primaires et secondaires à Landau jusqu’en 1870, il étudie ensuite à l’Institut polytechnique de mathématiques, d’ingénieurs et d’architectes de Karlsruhe. Il se tourne vers l’architecture et suit des cours à partir de 1876 auprès de Paul Wallot. Il ouvre un cabinet d’archi-

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tecte en 1882 à Kaiserslautern. Il devient en 1886 professeur à la « Baugewerbeschule » de Karlsruhe. Au vu de ses travaux, le ministère de l’Intérieur du Pays de Bade le nomme architecte du Land. Il donne en outre des cours d’architecture, à l’Institut de technologie de Karlsruhe. Ludwig Lévy épouse Flora Levinger. Il a deux enfants : Marie Babette en 1891 et Erwin Walter en 1896. Son épouse quitte Karlsruhe pour le camp de Gurs (Pyrénées atlantiques) en 1940, où durant l’été 1942, elle fut déportée vers le camp de concentration de Theresienstadt. Elle y mourut le 23 avril 1943 à l’âge de 74 ans.

On lui doit entre autres les plans de plusieurs synagogues : Kaiserslautern de style mauresque, de Barmen en 1897 aussi de style oriental, de Baden-Baden en style pur néoroman en grès blanc de la vallée de la Murg inaugurée en août 1899, de Bingen-am-Rhein, de Thionville, de Luxembourg et d’églises du Palatinat et du duché de Bade. On lui doit aussi à Strasbourg outre les plans de la synagogue consistoriale du quai Kléber de Strasbourg, de style néoroman, inaugurée en 1898, ceux de la villa Lévy au n° 20, allée de la Robertsau, ainsi que ceux de bâtiments publics comme la Trésorerie et la Préfecture de Strasbourg. On lui doit encore la « Levy Tor », porte en fer forgé, située à l’extrémité nord-ouest du jardin du château de Kirchheimbolanden, en Rhénanie-Palatinat. À l’époque, le propriétaire du château, Friedrich Brunck, fait concevoir en 1889 une porte à deux battants, de style néobaroque par Ludwig Lévy, qui l’a fait réaliser dans l’atelier du ferronnier Franz Brechenmacher. La synagogue de Kaiserslautern dans la Rhénanie-Palatinat inaugurée en 1886 se compose d’un mélange de motifs orientaux et romans. Le bâtiment à deux étages est surmonté en son centre d’un dôme à 37 mètres au-dessus du sol, aux quatre coins de tours-lanternes et eux aussi surmontés d’un dôme. Le bâtiment offre au total 600 places assises. Cette synagogue a été détruite en 1938 avant la nuit de Cristal, à la différence de la plupart des autres lieux de culte juif en Allemagne qui eux ont été pillés et détruits pendant la nuit de Cristal.

HOMMAGES

La synagogue du quai Kléber de Strasbourg est inaugurée le 8 septembre 1898. C’est un exemple représentatif du style néo-roman germanique en vogue à l’époque. Elle s’inscrit autour d’une tour octogonale de 54 mètres de haut rappelant celle de la cathédrale de Worms. Le matériau de construction pour l’extérieur et l’intérieur est le grès gris clair et rouge des Vosges extrait des carrières de Phalsbourg. Cette synagogue a une capacité de 1639 places dont 825 pour les hommes, 654 pour les femmes, quarante réservées aux choristes et cent dans l’oratoire. Elle est incendiée le 1er octobre 1940 alors que l’Alsace est occupée par les nazis. En 1941, les vestiges de ce bel édifice sont rasés. La construction de la synagogue de Luxembourg débute en mai 1893 et dure un peu plus d’un an. Ce bâtiment est conçu d’après le style mauresque de la synagogue de Florence. L’inauguration se produit le 29 septembre 1894 en présence de représentants du gouvernement et du conseil communal. Cet édifice contient 300 places au total : 150 pour les hommes, 120 pour les femmes et 30 pour le chœur et les enfants en âge scolaire. Cette synagogue sera détruite par les nazis en 1943. Au cours du pogrom de la nuit de Cristal du 10 novembre 1938, les S.S., aidés de membres de la Gestapo, apportent des bidons d’essence et mettent le feu à la synagogue de Baden-Baden. Les objets de culte, principalement en argent, avaient dès le matin été récupérés par la Gestapo. La synagogue brûle complètement. Dans les semaines suivantes, elle sera rasée. Ludwig Lévy fut un architecte éclectique de son temps avec notamment la construction de synagogues inspirées de l’orientalisme (Kaiserslautern et Luxembourg) et du roman (BadenBaden, Strasbourg). Son œuvre marqua de son empreinte le Bade-Wurtemberg, le Palatinat, l’Alsace, la Lorraine et le Luxembourg.

Aller plus loin ■ Otto Böcher, « Der Architekt Ludwig Lévy (1854-1907) », dans Mitteilungen des Oberhessischen Geschichtsvereins, Neue Folge, Band 77, 1992, p. 33-46. ■ Laurent Moyse, Du rejet à l’intégration Histoire des Juifs du Luxembourg des orgines à nos jours, Luxembourg, Édition Saint-Paul, 2011, p. 144-147 et p. 186-187. ■ Jean Daltroff, La synagogue du quai Kléber de Strasbourg (1898-1941), Bernardswiller, I.D. l’Édition, 2012, p. 13, 14, 17-19, 22 et 89.

Théo Tobiasse ’artiste Théo Tobiasse nous a quittés. Il laisse à notre communauté le souvenir d’un homme d’une grande culture, d’un talent exceptionnel, d’une nature attachante et généreuse. Chacune de ses œuvres rappelle un moment de notre histoire, de notre culture. Lorsque notre secrétaire général d’alors, Monsieur Habib, qui le connaissait de Nice, nous l’a présenté, nous lui avions demandé de nous dessiner des vitraux pour la Synagogue de l’Esplanade qui était en chantier. Son acceptation était immédiate : il nous a offert les « cartons » de ces œuvres magnifiques et hautes en couleurs. Il avait tenu à venir lui-même les monter, accompagné de l’artiste verrier et de son épouse. J’étais là pour les « petits gestes » et surtout pour le plaisir de les admirer. Toute la Communauté de Strasbourg présente à sa famille ses sincères condoléances et l’assure de sa gratitude. Salomon Lévy

L

Yvonne Knorr ous tenons à rendre hommage à Madame Yvonne Knorr, élue de notre Région durant des décennies, ancienne présidente du Centre des Organisations Feminines, dont le Groupe de Liaison Juif Feminin est membre depuis sa création, et qui a su allier son engagement de femme politique aux valeurs et aux causes qui nous sont chères. Yvonne a consacré sa vie entière aux autres avec cœur et noblesse, soucieuse et respectueuse d’autrui. Fidèle à ses idéaux, elle a œuvré avec conviction pour les femmes, à la recherche de consensus et d’harmonie. Elle est décédée le 18 octobre 2012 et nous garderons de notre amie un souvenir ému et lumineux.

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Le Groupe de Liaison Juif Feminin ECHOS UNIR N° 270 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012

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