Histoire des bâtiments - Collège Saint

January 15, 2018 | Author: Anonymous | Category: Arts et Lettres, Architecture
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F A C U L T E

P O L Y T E C H N I Q U E

D E

M O N S

Histoire de l'architecture et de l'urbanisme

Analyse du Collège Saint-Stanislas de Mons

Professeur : Jean-Luc CAPRON Sébastien MOULIN candidature architecture année académique 2004-2005 2e

S é b a s t i e n M O U L I N - analyse du Collège Saint-Stanislas de Mons

Remerciements Je tiens à remercier Monsieur Jean-Pierre Dubuquoy, directeur de l'établissement, pour son accueil et pour le magnifique ouvrage qu'il a pu me fournir. Je remercie Monsieur Michel Blanquet, responsable de la bibliothèque du Collège, pour les nombreux livres et documents qu'il m'a procurés. Je remercie les bibliothécaires de la ville de Mons pour leur dévouement. Enfin, je voudrais remercier toutes les personnes qui ont pu m'aider dans ma quête d'informations et dans mon travail de rédaction.

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Table des Matières Avant-propos 1. La compagnie de Jésus 2. 1851 – 2005, plus de 150 ans d'histoire 3. Le style néoclassique 4. Evolution des bâtiments 5. La façade 6. L'annexe 7. L'arrière du bâtiment 8. La charpente Conclusion

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Avant-propos Les bâtiments de style néoclassique ne sont pas très nombreux dans la cité du Doudou. Pourtant, j'ai eu l'occasion de passer six ans de ma vie dans l'un d'eux à raison de 8h par jour. Ce bâtiment, c'est le Collège Saint-Stanislas. Curieux de découvrir le passé architectural et historique du lieu, j'ai cru bon de le choisir comme sujet d'étude pour ce travail. En effet, le Collège a été sujet à moult transformations durant les 150 ans de son existence en ces lieux et il est un bon témoin du progrès technologique en matière d'architecture au début du XXe siècle. Malheureusement, du Collège initial il ne reste plus qu'une partie du bâtiment des classes. J'ai donc dû centrer mes recherches sur cette partie; les nouveaux bâtiments étant inintéressants dans le contexte envisagé. De plus, un grand incendie et les rénovations ont rendu l'intérieur vierge de tout élément utile à l'analyse. Au final, le travail comporte un aperçu du contexte historique, l'évolution du bâtiment au cours des années et une analyse plus détaillée de l'extérieur. J'ai aussi essayé de formuler certaines hypothèses qui, pour être clair, sont personnelles et ne demande donc qu'à être démontrées voire même démontées.

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La compagnie de Jésus C'est en 1534 qu'Ignace de Loyola, soldat basque, fonde la compagnie de Jésus. Elle prend de l'expansion en Espagne et en Europe grâce à son approbation par le Pape Paul III en 1540. Très vite, les Jésuites furent soustraits à la juridiction des évêques. En 1556, la compagnie s'installe aux Pays-Bas malgré les quelques réticences de Charles-Quint et Marie de Hongrie. Mais ce n'est qu'en 1581 que le premier Jésuite arrive à Mons. Avec l'autorisation de l'échevin de la ville, François Ghodin, une petite communauté s'y installe. Très vite, le gouverneur des Provinces Belges et l'archevêque de Cambrai veulent ouvrir un Collège Jésuites à Mons. Malheureusement, la ville va s'y opposer car elle possède le Collège de Houdain, fondé 40 ans auparavant. Il faudra une intervention du Pape Grégoire XIII pour que François Ghodin mette à la disposition de la communauté une maison à la rue d'Enghien. Tout doucement, la ville admet la présence des Jésuites et va même jusqu’à leur accorder un subside annuel de mille Florins.

Photo 1 – Mons autrefois

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Grâce à l'aisance acquise et à l'achat d'un hôtel particulier, cinq classes voient le jour le 1er octobre 1598. Le chiffre de 400 élèves est vite atteint. De ce fait, le Collège de Houdain est déserté. La possession d'un internat attire des élèves de toute la région et même de toute l'Europe. Le succès du Collège ne va pas cesser de croître et la communauté va pouvoir entreprendre une campagne d'expansion (achat de nouveaux bâtiments, construction d'une église). Antoinette Ghodin, sœur du premier supérieur de la communauté va apporter sa pierre à l'édifice en achetant deux maisons et en offrant des bourses aux étudiants pauvres. Les Jésuites possèderont une bonne partie de la ville jusqu'en 1773. Les années 1770 voient s'élever une révolte contre les Jésuites dans le monde. La compagnie de Mons est dissoute en 1773 sous le pontificat du Pape Clément XIV. L'état et le Collège de Houdain récupèrent les nombreux bâtiments acquis auparavant.

Photo 2 – Château du comte du Val de Beaulieu

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Avec la Restauration en France et la Révolution belge, la compagnie de Jésus est rétablie. Les Jésuites reprennent leurs colonisations et c'est en 1840 qu'ils sont appelés à Mons par le doyen de Sainte-Waudru M. Descamps. Les pères L'Hoir et Blanquart s'installent à la rue Fétis non loin du couvent des Ursulines. Ils ont l'ambition de rétablir le Collège d'antan et achètent en 1845 une aile de l'ancien Hôtel du Val de Beaulieu construit sur les ruines du couvent des Dominicains. Ceux-ci s'étaient installés à Mons à l'emplacement du Collège actuel peu de temps après les Jésuites. Ce bâtiment a aujourd'hui disparu. La communauté y aménage une chapelle, des chambres pour les Pères et des parloirs. Le bâtiment est vite agrandi. C'est le 7 octobre 1851 que le nouveau Collège ouvre ses portes.

Photo 3 – le Collège en 1907

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1851 – 2005, plus de 150 ans d'histoire La rentrée scolaire de 1851 voit le Collège peuplé de 28 élèves. Ceux-ci prennent place dans des bâtiments provisoires puisque le bâtiment des classes est encore en projet. C'est à la rentrée suivante que les 64 élèves voient se dresser devant eux l'œuvre de Pierre Sury au fond de la cour. C'est ce bâtiment qui est le sujet de mon étude. Faisons un petit aperçu de son histoire …

octobre 1852 : construction du bâtiment. 1855 : démolition d'une partie des ruines de l'église des Dominicains et prolongement du bâtiment de quatre fenêtres en façade. 1860 : construction de l'aile droite du bâtiment ; on rejoint la rue mont du Parc. 16 août 1867 – 10 août 1868 : construction de l'église. 8 novembre 1893 : grand incendie, tout l'intérieur du bâtiment est détruit et les façades fragilisées. 9 avril 1894 – 25 juillet 1895 : travaux de reconstruction. 1932 : l'architecte André Denis prolonge le bâtiment de neuf mètres. 10 mai 1944 : bombardements alliés, le Collège est touché. 15 juin 1948 : reconstruction de la partie bombardée. 1949 : construction de la salle de gymnastique le long de la rue mont du Parc. 1968-69 : grands travaux de démolition-reconstruction mais le bâtiment des classes n'est pas concerné. 1976 : démolition de l'église et poursuite des grands travaux.

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Le style néoclassique Le néoclassicisme apparaît en Europe à la fin du XVIIIème siècle. L'heure est à la remise en question des styles architecturaux. Un vent de retour aux sources s'abat sur l'Europe occidentale. Mais il ne faut pas attendre cette époque pour voir s'élever des bâtiments inspirés de la Grèce ou de la Rome antique. En effet, dès la Renaissance, le classicisme et le style Louis XVI amèneront une architecture plus sobre que les exubérants baroque et rococo.

Photo 4 – Prague, Saint-Nicolas de la Mala Strana

Photo 5 – Paris, le Panthéon

Le néoclassicisme prend tout son essor au début du XIXème siècle. Cette architecture, qui répond aux strictes lois du nombre, est pour les uns la réponse à une question esthétique et pour les autres, l'avènement de travaux archéologiques. Les bâtiments sont dessinés avec tracés régulateurs et proportions arithmétiques. Mais même si le vocabulaire est purement antique, le résultat n'en est pas moins complètement neuf. Les architectes se doivent de répondre à des fonctions nouvelles et sont surtout confrontés à un concept récent : l'urbanisme. C'est dans ce contexte que le Collège sera construit, suivant, plus sobrement, l'exemple du Théâtre et du palais de justice élevé à Mons quelques années auparavant.

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Evolution des bâtiments C'est à l'architecte Pierre Sury que les Pères confient la construction du nouveau bâtiment des classes. A la rentrée scolaire, le 6 octobre 1852, le gros œuvre est fini. Au centre de la façade se dresse un fronton. Six fenêtres complètent le bâtiment de chaque côté. Le rez-de-chaussée est occupé par 5 classes et une salle d'étude alors que les deux étages sont presque entièrement occupés par la grande salle des fêtes. Le reste servant de dortoir et d'infirmerie.

Photo 6 – Bâtiment des classes de 1852 à 1860

Le Collège prendra tout son essor en 1859; c'est pourquoi les Pères décident de prolonger le bâtiment d'un fronton et d'une nouvelle rangée de 6 fenêtres. La rue Mont du Parc est atteinte et la longueur est portée à 75 mètres de façade. Cinq classes peuvent être créées au rez-de-chaussée, alors qu'au premier apparaissent deux chapelles, une salle de dessin et un musée d'histoire naturelle. Le second est lui entièrement réservé au dortoir. Mais le succès florissant de l'école va l'amener à être sans cesse remaniée dans son organisation intérieure. Les transferts entre le bâtiment des classes et celui des Pères (bâtiment à rue) sont fréquents. Tout marchait presque trop bien jusqu'au terrible incendie du 8 novembre 1893. Au lendemain de ce drame, il ne reste plus que les quatre murs. Tous les plafonds et la toiture se sont effondrés. L'hiver dégradera encore la façade au point de forcer les Pères, avant toute reconstruction, à abattre le deuxième étage et une grande partie du premier. C'est chose faite au printemps 1894.

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La reconstruction se voudra moderniste du point de vue technique. C'est pourquoi le Collège sera un des premiers bâtiments construit en béton armé. En effet, un ingénieur de Bruxelles venait d'imaginer un système alliant le béton et l'acier. Les plafonds seront réalisés avec des hourdis coulés sur place.

Photo 7 – Coffrages des poutres et des hourdis

Le bâtiment restauré est d'un style similaire mais la façade à quelque peu changé. Les fenêtres du deuxième étage sont passées d'une forme carrée à une forme identique à celles du premier. L'organisation interne a elle encore une fois été modifiée. Au rez-de-chaussée, on trouve maintenant (de gauche à droite) trois salles d'étude, le grand escalier, trois classes et le nouveau gymnase. Le premier étage est distribué par un long corridor à pilastres doriques et parquet en mosaïque. Onzes belles classes y prennent place. Le deuxième est lui toujours réservé aux dortoirs et à l'extrémité droite se trouvent les installations réservées aux classes de sciences. En continuant l'ascension, on découvre sous le toit, une salle de dessin éclairée par un grand lanterneau et le grenier. La charpente suit aussi les nouveautés technologiques et n'est pas en bois. Ce sont de superbes fermes en fer et zinc qui soutiennent la toiture. La nouvelle salle des fêtes prendra place dans un nouveau bâtiment le long de la rue Mont du Parc. Un autre petit bâtiment relie les classes à l'église et abrite les salles de musique.

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Photo 8 – Corridor des classes

Après la première guerre, le Collège va encore évoluer petit à petit. C'est ainsi que la grande salle des fêtes est prolongée afin de créer une antichambre pour les acteurs. En 1932, on ajoute à gauche du bâtiment des classes une annexe de neuf mètres. Au rez-de-chaussée est aménagée une salle académique en style Renaissance flamande modernisée. Les deux étages sont occupés par deux grandes classes. Tandis que le troisième est aménagé en laboratoire de chimie.

Photo 9 – Salle académique

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Les bombardements de la grande guerre auront raison du Collège. L'aile droite et les bâtiments le long de la rue Mont du Parc sont détruits. Les reconstructions commencent en juin 1947. D'abord un petit bâtiment adossé au chevet de l'église. L'année suivante le bâtiment des classes et des chambrettes. Au rez-de-chaussée se trouvent deux salles de récréation, au premier, une grande salle des fêtes et aux deuxième, troisième et quatrième, 60 chambrettes pour les internes.

Photo 10 – Jonctions des deux parties

Photo 11 – Chambrettes

A l'endroit de la salle des fêtes de 1895, on construit la nouvelle salle de gymnastique.

Photo 13 – Plan d'implantation de 1979

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La façade La façade a compté, à sa plus belle époque, jusqu'à 24 travées. Il n'en reste plus aujourd'hui que 18 dont les deux frontispices.

La colonnade Elle est constituée de colonnes toscanes. Ces colonnes sont faites de plusieurs cylindres posés les uns sur les autres. Par endroit on peut apercevoir des pièces métalliques. Ces pièces empêchent des fissures apparues dans les colonnes de se propager. Le Palais de Justice de Mons (construit de 1844 à 1848) présente des colonnes similaires au-dessus de l'entrée principale.

Photo 12 – La colonnade

Photo 13 – Palais de Justice de Mons

Dans le plan de la façade, les colonnes supportent des arcs en plein cintre surmontés d'un appareillage de briques. L'arc est formé par une moulure en pierre rainurée. Dans la profondeur, la couverture est assurée par une voûte d'arêtes. Les arcs doubleaux et formerets sont en plein cintre. Ceux-là reposent à l'autre extrémité sur des chapiteaux engagés à volutes. Ces chapiteaux sont seuls, comme collés sur le mur. Ont-ils une réelle importance structurelle? Probablement que non. Les arcs doubleaux se trouvant dans la continuité des extrémités des frontons sont décorés d'une alternance de coussinets carrés et rectangulaires. Cette décoration se prolonge en un pilastre engagé dans le mur en brique.

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Photo14 – Pilastre engagé

Photo 15 – La voûte

Un soubassement en pierre monte jusqu'au seuil des percements. Il constitue d’ailleurs le seuil même de ces fenêtres. Ces percements sont assez hauts avec un linteau en plein cintre. Ils sont encadrés d'une moulure parfaitement lisse qui épouse leurs contours. C'est sur la colonnade que l'on peut voir les traces les plus marquantes de l'incendie.

Les frontispices Ces deux frontispices sont constitués de trois travées comme ceux de deux bâtiments dont ils sembleraient être un mélange, le Palais de Justice (déjà cité plus haut) et le Théâtre Royal de Mons. Un troisième objet de comparaison pourrait être l'ancien Hôtel de Craty (rue d'Enghien), bâtiment de style Louis XVI tardif. Pour l'anecdote, cette demeure avait été construite à la place de l'ancien Collège Jésuites rasé en 1772. Horizontalement, les frontispices sont délimités par des antes à refends qui semblent soutenir le fronton supérieur. C'est dans cette structure particulière que l'on peut voir l'influence de l'ancien Hôtel de Craty, bien que l'aspect général du bâtiment soit aussi fort similaire, l'enduit de parement en moins.

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Photo 16 – Ancien Hôtel de Craty

Photo 17 – Premier frontispice du Collège

Verticalement, le rez-de-chaussée est dans la continuité de la colonnade, si bien qu'on pourrait croire que des colonnes ont été coupées en deux dans la longueur pour laisser s'insérer les pierres des deux antes. La transition vers le premier étage est faite d'un entablement en pierre surmonté d'un larmier. Les trois ouvertures au premier sont entourées de moulures sculptées. Le seuil est constitué directement par le larmier et le linteau est droit. Au-dessus de celui-ci, on peut voir un petit fronton courbe en pierre lui aussi. Certaines fenêtres du Théâtre Royal suivent le même schéma. Il n'y a que la forme du fronton qui change. Les percements du deuxième étage sont similaires à ceux du premier excepté l'absence du fronton.

Photo 18 – Fenêtre du Théâtre Royal

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La partie supérieure est occupée par un grand fronton triangulaire percé d'un oculus qui, sur le premier, voit s'insérer l'horloge et, sur le second, est une fenêtre. Sous le fronton se trouve une frise dorique, alternance de triglyphes et de métopes. C'est la même composition que sur le fronton du Palais de Justice, seule la réalisation change. En effet, pour le Collège, la brique, la pierre et le bois sont utilisés contre une fabrication tout en pierre pour le Palais.

Les travées intermédiaires Les deux parties intermédiaires (autrefois trois) sont chacune longue de six travées. Les fenêtres du premier étage sont séparées de la colonnade par un bandeau en pierre servant aussi de seuil. Ces percements à linteau droit sont encadrés de moulures en relief. On retrouve ce modèle dans un quatrième bâtiment néoclassique de Mons, le Grand Hospice (place du Béguinage). Avant restauration, on pouvait encore voir les briques appareillées semblables à celles du Collège.

Photo 19 – Partie centrale

Photo 20 – Le Grand Hospice (rénové)

Les ouvertures du deuxième étage ne sont par contre pas posées sur un bandeau de pierre. Elles sont seules, encadrées sur les quatre côtés, et reprennent les mêmes proportions que les fenêtres inférieures. Le haut est constitué d'un larmier en pierre surmonté d'un entablement en briques et d'une corniche saillante en bois posée sur une frise discrète. L'analogie avec le Grand Hospice est bien réelle.

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Les percements réguliers dans l'entablement sont probablement là pour éclairer et aérer les greniers bien qu'aujourd'hui certains aient été bouchés par des briques. On peut aussi voir des porte-drapeaux fixés au-dessus de la colonnade. Ceuxci ont été placé là récemment et ne sont pas ceux utilisés lors des nombreuses fêtes et cérémonies officielles. Les trous que l'on peut voir entre les porte-drapeaux sont vraisemblablement les vestiges du Jubilé de 1951 (en présence de Sa Majesté le roi Baudouin) à l'occasion duquel des blasons avaient été attachés sur les façades.

Photo 21 – Trou et porte-drapeau

Photo 22 – Jubilé 1951

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L'annexe Bien que construite près de 40 ans après le grand incendie, l'annexe de neuf mètres située à gauche de la façade reste dans sa continuité. Les principaux éléments horizontaux tels le bandeau de pierre, l'entablement en briques et la corniche sont conservés. La jonction verticale avec la façade reprend les antes à refends.

Photo 23 – L'annexe

Cependant, la grande différence réside dans les percements. Pas vraiment dans leur style mais plutôt dans leur disposition. Au premier et au deuxième étage, on retrouve des fenêtres de même taille mais cette fois associées par deux. On a donc ainsi deux paires d'ouvertures par étage. Cela vient sans doute du fait que la largeur ne permettait pas de scinder ces percements alors que leur nombre était imposé par des besoins de lumière. Au rez-de-chaussée, on ne retrouve plus la colonnade puisque le mur descend dans le même plan jusqu'au sol. Malgré tout, l'idée est reprise afin de ne pas trop briser la continuité. On retrouve trois ouvertures avec un linteau en plein cintre. De ce fait, on ne peut plus vraiment parler de travées verticales puisque le rez-de-chaussée est divisé en trois et que les étages sont divisés en deux ou en quatre selon les interprétations. Cela semble tout à fait normal puisque l'organisation intérieure n'est pas la même d'un étage à l'autre. Ce qui est par contre le cas pour le bâtiment central qui retrouve un corridor en façade à l'étage et un espace de circulation sous la colonnade.

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L'arrière du bâtiment Cette façade est moins intéressante que la façade avant que l'on pourrait qualifier 'd'apparat'. Elle est réalisée entièrement en brique et est le reflet de son opposée. Les percements se trouvent en vis-à-vis des fenêtres avant et la corniche est la reproduction de l'autre mais en briques, matériau moins cher et plus facile à mettre en œuvre. Il faut savoir que la cour de ce côté était réservée aux élèves externes et n'était pas vue par beaucoup de monde. Cependant, trois éléments peuvent quand même interpeller.

Photo 24 – Partie gauche

Photo 25 – Partie droite

D'abord, aux deux extrémités (si on fait abstraction de l'annexe et de la reconstruction de 1948), on peut voir que les percements ne sont pas dans la continuité et ne répondent pas à la façade avant. Ce sont en fait les fenêtres qui donnent sur les cages d'escalier et qui devaient donc être adaptées à la fonction. Deuxièmement, les trois dernières fenêtres de la partie de droite avant la cage d'escalier au rez-de-chaussée n'ont pas les mêmes proportions que les autres. Cette pièce correspondait à la salle d'étude des pensionnaires. Peutêtre était-ce pour empêcher la vue sur la cour des externes puisque de l'intérieur, on ne peut avoir aucun contact visuel. Enfin, sur l'annexe, on peut apercevoir la trace d'un toit détruit. C'est l'ancien préau des externes.

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La charpente La crainte d'un nouvel incendie et le souci de modernité vont pousser à l'utilisation d'une charpente entièrement faite de fer et de zinc. Nous sommes en plein dans la période des grandes expositions universelles avec celle de Paris en 1889. Là, la célèbre tour de monsieur Eiffel sera une très belle vitrine des nouvelles possibilités technologiques.

Photo 26 – La charpente

Photo 27 – Fixation des fermes

Cette charpente est constituée de fermes régulièrement espacées. Ces fermes sont prises dans la maçonnerie à leurs deux extrémités. On peut les voir comme un mélange d'arc et de poutre treillis. En effet, la partie inférieure est un arc et est attachée à la partie supérieure par des entretoises qui permettent la transmission de l'effort rasant. Le faîtage est aussi assuré par une poutrelle en fer. Des éléments secondaires parallèles au faîte permettent la disposition de l'isolation et des éléments de couverture.

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Conclusion Quel plus bel exemple que ce Collège peut nous montrer qu'un bâtiment n'est pas quelque chose de figé mais un lieu de vie qui doit répondre à des exigences. Les évolutions, même les plus mineures, de ce lieu en sont un réel témoignage. Cette recherche n'est qu'une ébauche car je suis sûr que les bâtiments nous cachent encore bien des secrets. Eléments qui, je l'espère, seront pris en compte dans le futur. En effet, pour ne pas faillir à l'histoire, le Collège se sent à nouveau à l'étroit et des projets d'agrandissement sont en vue. Heureusement, on a aujourd'hui pris conscience des richesses architecturales et historiques de certains lieux. Cela évitera sans doute de réitérer certaines erreurs commises dans le passé…

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Bibliographie WATTIER H., Le Collège Saint-Stanislas, 1853 – 1979, Imprimerie Bultez s.a., Jemappes

VANDESYPE P., Le Collège Saint-Stanislas à Mons, Récits et souvenirs, Typ. Dequesne-Masquillier et fils, Mons, 1895

Le patrimoine monumental de la Belgique, volume 4, Hainaut-Mons, Solédi, Liège, 1975

Dierkens-Aubry F. & Vandenbreeden J., Le XIXème siècle en Belgique, Architecture et intérieurs, Racine, Bruxelles, 1994

PIERARD C., L'architecture civile à Mons, J. Duculot, Gembloux, 1974

DECAMPS G., Mons et ses environs

Les carnets d'année et les fascicules du Jubilé 1951 et du 150e anniversaire rédigés par le Collège

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