Malformations corticales et épilepsie : Apport de l`IRM

January 26, 2018 | Author: Anonymous | Category: Science, Biologie, Neurosciences
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Malformations corticales et épilepsie : Apport de l’IRM JP Cottier, C Sembely, M Bosc, S Gallas , C Vinikoff-Sonier S, D Lo, D Herbreteau , D Sirinelli

CHU TOURS

INTRODUCTION • Malformations corticales reconnues comme fréquentes causes d’ épilepsie - Avant IRM: 4% des épilepsies intraitables médicalement - Avec IRM: 11à 40 % des séries

Intérêt du dépistage et de la classification de ces malformations 1) L’ épilepsie devient souvent réfractaire au traitement médical et un traitement chirurgical est envisagé - L’ IRM précise la nature et topographie de la lésion - La possibilité de la chirurgie - L’ évolution probable après chirurgie 2) La Base génétique des MC est mieux comprise Le conseil génétique constitue une part importante de l’ assistance aux familles

But du travail: Présenter l’ aspect IRM de ces malformations corticales épileptogènes en y associant leurs aspects cliniques, génétiques et thérapeutiques

Les trois événements fondamentaux de la formation corticale : base pour une classification des malformations 1) Prolifération cellulaire A partir de la 7 SA, prolifération et différentiation dans les régions périventriculaires 2) Migration neuronale Préférentiellement le long des prolongements radiaires des cellules gliales

3) Organisation corticale Longue période de différentiation et de formation synaptique

Etapes non cloisonnées dans le temps : La prolifération continue pendant la migration et la migration se poursuit alors que commence l’organisation Toutes perturbation pendant l’une de ces étapes (infection, ischémie, trouble métabolique, anomalie génétique) peut être à l’ origine d’ une anomalie du développement cortical

Nouvelle classification 2001 (Barkovich et al) • • •

Basée sur les trois étapes de la formation corticale Repose sur des bases génétiques et embryologiques, histopathologiques et de neuroimagerie Si la malformation comporte des anomalies appartenant à plusieurs étapes, elle est classée parmi le groupe de l’ anomalie la plus précoce.

Classification des malformations corticales (d’après Barkovich et al) 1) Malformation due à une anomalie de la prolifération neuronale et gliale ou de l’apoptose A. Diminution de la prolifération/ augmentation de l’ apoptose: Microcéphalies - Microcéphalie avec un cortex normal ou fin - Microlissencéphalie (microcéphalie extrême avec un cortex fin) - Microcéphalie avec polymicrogyrie/dysplasie corticale B. Augmentation de la prolifération/diminution de l’ apoptose (types cellulaires normaux) : Mégalencéphalies C. Prolifération anormale (types cellulaires anormaux) 1. Non tumorales - Hamartome cortical de la sclérose tubéreuse de Bourneville - Dysplasie corticale focale avec cellules ballonnisée (dysplasie corticale de type II) - Hémimégalencéphalie -Dysplasie corticale transcérébrale 2. Tumorales - Tumeur Neuroépithéliale dysembryoplasique (prolifération des lignées cellulaires neuronale, oligodendrogliale and astrocytaire) - Gangliogliome (prédominance gliale) - Gangliocytome (prédominance neuronale) 2) Malformation due à une anomalie de la migration neuronale A. Lissencéphalie classique (type I) et spectre des hétérotopies sous-corticales en bande B. Lissencéphalie de type II (en pavé) 1. Syndrome comportant une dystrophie musculaire congénitale 2. Syndrome sans atteinte musculaire C. Hétérotopies de substance grise nodulaire - Sous-épendymaire (périventriculaires) - Sous corticales (autres que les hétérotopies en bandes) - Marginale glioneuronale 3) Malformations dues à une anomalie de l’organisation corticale A. Polymicrogyrie et Schizencéphalie - Polymicrogyrie bilatérale - Schizencéphalie - Polymicrogyrie avec d’autres malformations cérébrales ou anomalies - Polymicrogyrie ou schizencéphalie associée à des anomalies congénitales multiples ou des retards mentaux B. Dysplasie corticale sans cellule ballonnisée C. Microdysgenesie 4) Malformations corticales non classées

• Sur les diapositives suivantes sont présentées les principales malformations de chaque groupe. • Actuellement, plus de 30 syndromes avec des malformations corticales sont répertoriés et leur nombre ne cesse d’augmenter. • Les anomalies qui surviennent pendant les étapes initiales du développement cérébral (induction dorsale et ventrale) sortent de notre cadre. Elles sont incompatibles avec la vie ou sont responsables de syndromes neurologiques sévères dans lesquels l’épilepsie n’est qu’un symptôme mineur. Les anomalies les plus connues dans cette catégorie sont l’anencéphalie et l’ holoproencéphalie.

I) Malformations liées à des troubles de la prolifération neuronale et gliale ou de l’ apoptose.

Groupe caractérisé par l’augmentation ou la diminution du nombre des neurones et souvent de la glie.

Les types les plus fréquents de micro ou de macrocéphalie ne sont pas inclus dans cette classification car dans ces cas la structure cérébrale apparaît normale. Certaines de ces malformations localisées avec des cellules anormales ont été classées parmi les tumeurs (tumeur neuroépithéliale dysembryoplasique, gangliogliome, gangliocytome). Ces tumeurs ne sont pas discutées ici.

I.1 Hémimégalencéphalie Clinique • • • •

Tableau typique: retard mental et épilepsie Début des symptômes dans les 6 premiers de vie Crises partielles souvent résistantes au traitement médical Déficits unilatéraux souvent rencontres (hémiparésie, hémianopsie) • Pfs lors de syndromes (klippel trenaunay, naevus épidermique, hypomélanose de Ito,Sclérose tubéreuse de Bourneville)

Anatomopathologie • Surcroissance de toute ou une partie d’ un hémisphère, ou un hémisphère entier et une partie de l’ autre hémisphère • Anomalies variées du développement cortical incluant polymicrogyrie, hétérotopie de SG et pachygyrie • Gliose habituelle dans la substance blanche

IRM • Elargissement d’ au moins d’ un lobe (tout un hémisphère 50% cas) • Cortex svt épaissi avec dédifférenciation SB/SG • Hétérotopie de SG fréquentes • hypersignal fqt de la SB, volume de la SB svt augmenté mais pfs diminué • Système ventriculaire élargi

Indicateurs pronostiques • Sévérité de l’ Hémiparésie • Caractére lisse de la surface corticale • Présence d’ une activité β sur l’ EEG

Chirurgie • En cas d’ épilepsie réfractaire • Hémisphérectomie fonctionnelle possible si hémiplégie sévère • Sinon, résection corticale limitée après repérage d’ une zone focale très épileptogènes

Enfant de 3 ans. Convulsions tonicocloniques de l’ hémicorps gauche Coupes coronale T1 et axiale T2. Hémimégalencéphalie : discrète asymétrie de taille des deux hémisphères au profit du droit. Ventricule latéral droit élargi. Cortex épaissi avec rareté des circonvolutions de ce coté droit.

I.2 Dysplasie corticale focale Anatomopathologie • Large spectre d’anomalies de la SG et de la SB allant de la discrète interruption corticale sans altération cytologique au dérangement complet de l’architecture corticale accompagné de neurones géant dysmorphiques, avec ou sans cellules ballonisées.

Cellules ballonisées

• Cellule souche avec des caractéristiques gliales et neuronales. • Résultat d’ une prolifération cellulaire anormale • Observée chez les patients atteints de Sclérose Tubéreuse de Bourneville • - Présente dans la DC de type 2 (« DC deTaylor ») - Absente dans la DC de type 1, anomalie survenant après la migration neuronale)

Dysplasie corticale Clinique • Etiologie la plus fréquente des MC responsables d’épilepsie réfractaire • Début dans la 1ère décade • Le plus souvent extra-temporale (gyri frontaux, pré et post centraux)

En cas d’ atteinte temporale • Atteinte concomitante possible des strutures mésiales (sclérose hippocampique) et latérale néocorticale • Crises et évolution identiques à celle observée dans une sclérose hippocampique • EEG moins circonscrit

IRM - Cortex épaissi, en hypersignal T2 - Mauvaise différentiation SG/SB - Substance blanche adjacente - hypersignal T2 - aspect en bande s’ étendant jusqu’ au ventricule (DC de Taylor) - ou SB hypoplasique avec minime altération de son signal (DC architecturale)

Diagnostic de la dysplasie pfs difficile Si Lésion de petite taille, direction oblique par rapport au trois plans orthogonaux Intérêt de la Scintigraphie cérébrale ou de la Magnétoencéphalographie pour la détection du foyer épileptogène, guidant la réalisation d’ une nouvelle IRM avec antenne de surface

Important diagnostic différentiel : tumeurs astrocytaires • En faveur de la DCF: - Épaississement du cortex - L’ hypersignal de la SB s’ amincissant vers le ventricule

Chirurgie • Resection du foyer dysplasique si concordance entre sémiologie ictale et imagerie anatomique et fonctionnelle • Succès de la chirurgie dépend de la présence d’ autres foyers de microdysplasie ou d’ une sclérose amygdalo-hippocampique associée

Femme âgée de 65 ans; épilepsie depuis l’ enfance; foyer EEG frontal droit. Coupe coronale T2 et T1. Epaississement du ruban cortical frontal operculaire droit avec un aspect irrégulier de la jonction SG-SB. Hypersignal en T2 de la SB rejoignant le ventricule. Dysplasie corticale focale de Taylor.

Patiente âgée de 17 ans. Epilepsie frontale depuis l’ enfance, devenue pharmacoresistante. Coupe coronale T1. Aspect flou de la jonction SG/SB au niveau du sillon frontal supérieur. Confirmation d’ un foyer épileptogène à cet endroit lors d’ enregistrement avec des électrodes profondes. Anatomopathologie du foyer réséqué: dysplasie corticale focale

II ) Malformations dues à une anomalie de la migration neuronale

• Deux entités majeures : spectre des agyrie-pachygyrie et celui des hétérotopies • Origine génétique fréquente (peuvent être liés au sexe) • Possibilités de traitement chirurgical pauvres en cas d’épilepsie réfractaire

II1. Lissencéphalie classique et hétérotopie en bande sous-corticale Anatomopathologie - LISSENCÉPHALIE (agyrie ou pachygyrie): surface cérébrale lisse, cortex anormalement épais (4 couches anormales), hétérotopie neuronale diffuse et dysplasies, ventricules élargis et dysplasiques Agyrie: référence à un cortex épais sans sillons décelable Pachygyrie: quelques sillons corticaux discernables - HÉTÉROTOPIES EN BANDE SOUS CORTICALES (HBSC) (ou « double cortex ») : larges bandes de SG symétriques et circonférentielles situées sous le cortex dont elles sont séparées par une fine bande de SB. Surface corticale sus-jacente habituellement normale, bien que sa morphologie puisse paraître simplifiée en raison de sillons corticaux anormalement peu profonds.

Lissencéphalie et hétérotopie : même spectre

Arguments: - Patients avec des lésions de lissencéphalie classique fusionnant avec des hétérotopies en bandes - Familles avec des garçons présentant une lissencéphalie et les filles une hétérotopie en bandes.

Présence d’ un gradient lésionnel • Lissencéphalie: gradient postéro-antérieur (lésions postérieure plus sévère), surtout si lissencéphalie secondaire à la mutation du gène LISI sur le chromosome 17p13.3 (Rarement, Gradient postéro- antérieur, surtout si mutations du gène XLIS (DCX) sur le chromosome Xq22.3-q23 • HBSC: gradient antéro-postérieur en imagerie et la mutation du gène XLIS sont plus fréquents.

A) Lissencéphalie classique Clinique - Enfants souvent normaux à la naissance (parfois d’épisodes d’apnée ou d’hypotonie) - Crises d’épilepsie avant l’age de 6 mois. 80% des enfants présentent des spasmes infantiles avant l’age d’un an - Ultérieurement: myoclonies, crises cloniques et tonico-cloniques. Au plan évolutif, l’épilepsie est rebelle au traitement et s’accompagne d’un retard de développement.

chirurgie rarement indiquée compte tenu de l’étendue des anomalies. Dans certains cas, callosotomie palliative proposée.

Nourrisson âgé de 7 mois. Convulsions généralisée lors d’ épisodes fébriles. Hypotonie axiale et nystagmus. IRM, coupes coronale T1 et axiale T2. Lissencéphalie. Cortex épais et lisse dans les régions moyenne et postérieure ( ) (agyrie). Vallée sylviennes peu creusées. Le cortex dans les régions frontales est pachygyrique ( ) (gradient lésionnel postéro-antérieur).

B) HBSC Clinique • retards mentaux minimes (intelligences normales et retards mentaux sévères également possibles) • La plupart de ces patients sont des filles • Début des crises habituellement dans l’enfance (pfs beaucoup plus tard) de fréquence et sévérité variable. • Le pronostic dépend de l’épaisseur de l’hétérotopie en bande vue en IRM.

Jeune fille âgée de 5 ans. Retard mental modéré et épilepsie. Coupe axiale T2. Epais ruban de SG interposé entre les ventricules et le cortex: hétérotopie en bande sous-corticale.

Gènes LISI et XLIS Gènes codant pour des protéines associées aux microtubules qui sont essentiels pour la migration neuronale. •

Mutations détectées dans ¾ des cas en ayant recours aux tests appropries. L’apparence IRM peut utilement guider la réalisation de ces tests de génétique moléculaire.

• Chez tous les garçons avec lissencéphalie, la recherche d’une délétion 17p13.3 devrait être effectuée et une IRM réalisée chez la mère à la recherche d’une HBSC.

.

II2 Syndrome de Miller-Dieker • •

Lissencencéphalie classique + dysmorphies faciales Transmission autosomique récessive. Délétion (plus rarement translocation) de la région 13 du bras court du chromosome 17 (microdélétion du chromosome17 dans plus de 90% des cas de syndrome de Miller-Dieker)



Lorsque qu’une délétion est trouvée, une enquête parentale devrait être réalisée à la recherche de translocation équilibrée ou d’inversions.

II3. La lissencéphalie de type 2 • En IRM: aspect en pavé du cortex, anomalies de la SB, élargissement des ventricules, petit tronc cérébral et petit cervelet polymicrogyrique. • Migration excessive des neurones et de la glie au travers des espaces de la membrane gliale limitante. •Fréquemment associée à des maladies neuromusculaires et des malformations oculaires (syndrome de Walker-Warburg, maladie muscleyeux-cerveau, dystrophie congénitale musculaire de Fukuyama)

II 4. L’hétérotopie nodulaire périventriculaire Clinique -Epilepsie fréquente (durant la deuxième décade de vie, mais parfois beaucoup plus tardivement). - Pfs, de découverte fortuite. - Les troubles cognitifs sont plus fréquemment rencontrés dans le groupe des HNP bilatérales diffuses (jusqu’ à 60%) que dans le groupe des HNP focales unilatérales (dans moins de 20%). L’incidence des troubles cognitifs semble également liée à la présence de malformations associées (du cerveau : Malformation de Chiari II, syndrome d’Aicardi, encéphalocèle basilaire, schizencéphalie, agénésie du corps calleux; ou d’autres viscères). - Pfs associée à des troubles métaboliques (syndrome de Zellweger, Adrénoleucodystrophie).

Génétique •

Anomalies génétiques identifiées surtout dans les formes bilatérales diffuses.



La mieux définie: mutation du chromosome Xq28 - Gène en cause: FLN1, code pour la filamine impliquée dans des liens entre les récepteurs membranaires et le cytosquelette actinique de la cellule migrante) - Mutations du gène filamine1 : 80% des cas familiaux d’ HNP, 20% des cas sporadiques 10% des cas sporadiques masculin. - Chez les garçons, phénotypes cliniques beaucoup plus sévères avec plus d’anomalies associées (hypoplasie cérébelleuse et syndactylie, syndrome des intestins courts,néphrose congénitale ou des dysplasies fronto-nasales, anomalies de l’hémostase et du développement du système vasculaire

Jeune fille âgée de 16 ans. Crises convulsives depuis l’ age de 5 ans. Epilepsie partielle motrice. Hétérotopies périventriculaires bilatérales diffuses. Coupe coronale T1. nodules de substance grise ( ) bordant les cornes temporales et frontales (en continuité avec les noyaux caudés). A signaler l’ aspect malformatif des deux hippocampes qui ont un aspect en boule ( )

II 5. Les hétérotopies sous-corticales • Moins fréquentes que les HNP, possèdent une morphologie différente et probablement une origine différente. • Collections de neurones et de glie situées au sein de la SB, plus ou moins étendues, multinodulaires ou linéaires courbes. • Les hétérotopies sous-corticales sont souvent sporadiques.

Clinique • Epilepsie quasi constante – correspond au site lésionnel – durant la première ou deuxième décade

• Déficits moteurs et intellectuels variables, - Dépendant de la taille de la lésion et de son effet de masse sur le cortex sus-jacent, - Non corrélée à la morphologie des lésions (nodulaire ou linéaire courbe)

IRM • Plages isointenses à la SG multinodulaires ou linéaires courbes interposées entre la surface ventriculaire et le cortex. • Cortex sus-jacent fin avec de petit gyri et des sillons peu profonds. • Volume de l’hémisphère atteint est réduit en raison de la pauvreté de la SB (neurones hétérotopiques anormaux n’envoyant pas d’ axones d’association intrahémisphèriques. • Corps calleux est agénésique ou hypoplasique (70% des cas) avec souvent des kystes interhémisphèriques.

Patiente de 18 ans. Retard mental léger et épilepsie. Coupes sagittales T1. Fin ruban de substance grise sous cortical (aspect de « double cortex ») : hétérotopie sous-corticale laminaire.

Homme de 24 ans. Retard intellectuel modéré et épilepsie

Coupe coronale T1 et axiale T2. Hétérotopie nodulaire sous-corticale et périventriculaire frontale droite ( ). Présence de nodules de substance grise interposés depuis la région sous-corticale jusqu’ au niveau du ventricule. Diminution de taille de l’hémisphère droit. Le cortex en regard est peu plissé et il existe une anomalie de la morphologie de la tête du noyau caudé droit ( ). Un nodule d’hétérotopie nodulaire périventriculaire est également décelable dans la région frontale gauche ( )

III) Malformations dues à une anomalie de l’organisation corticale

• Les neurones atteignent le cortex, mais ne forment pas les couches normales ou les connections intracorticales. • Pattern sulco-gyral anormal : – Cortex épaissi, – Aspect irrégulier de la jonction SG-SB, – Fente de LCS et/ou une altération de la morphologie sulcale. (élargissement de l’espace sous arachnoïdien associé à une

dépression corticale présent dans 88% des cas; peut aider au repérage de la malformation corticale sous-jacente et la recherche des autres signes radiologiques)

• Absence d’ hétérotopie de SG. • Les malformations classiques dans ce groupe sont la polymicrogyrie sans couches et à 4 couches, la schizencéphalie et la dysplasie corticale sans cellule ballonisée.

III1.La polymicrogyrie • Présence de multiples microgyris fusionnés et séparés par des sillons peu profonds. Cortex discrètement épaissi avec un aspect irrégulier de la jonction SG-SB. • Anomalies habituellement bilatérales, mais peuvent être symétrique ou asymétrique. • La polymicrogyrie diffuse semble souvent épargner la région médiale

• Deux types de polymicrogyrie A) Polymicrogyrie en couches - type survenant après la migration, - Différentes couches du cortex reconnues - Diffuse ou suit les limites artérielles . - Un déficit perfusionnel ou une hypoxie pourraient être en cause, faisant suites à une infection (CMV+), une intoxication au monoxyde de carbone ou un traumatisme crânien. - La cause la plus connue: infection intra-utérine à CMV (astrocytose, une gliose et hypomyélinisation de la SB et à des calcifications périventriculaires diffuses ou multifocales)

B) Polymicrogyrie sans couche - type survenant pendant la migration - les couches ne sont plus reconnaissable. • Base génétique pour certains types de polymicrogyrie (polymicrogyrie diffuse, bilatérale ou partielle multifocale)

clinique • Déficits moteurs: - hémiplégie ou hémiparésie (plus fréquente cause d’hémiplégie congénitale )

- quadriparésie, - paralysie pseudobulbaire • épilepsie, • retard mental, • hypotonie, hyperreflexie, contractures et arthrogrypose

Polymicrogyrie périsylvienne Tableau caractéristique: • Paralysie pseudo-bulbaire, Dysarthrie et un Retard de développement. • Epilepsie : - 50 à 80% des cas - à type d’absence, d’attaques tonicoatonique et de crises tonico-cloniques généralisées. Un type de crises très particulières à ce syndrome consiste en des crises périorales.

Modalités de transmission hétérogènes (syndromes d’ aneuploïdie chromosomique, le plus souvent avec délétion sur le chromosome 22q11.2; transmission liée à l’X, autosomique dominante ou récessive.

La schizencéphalie • Présence d’une fente transcérébrale – Souvent bilatérale et grossièrement symétrique – Berges séparées (lèvres ouvertes) ou fusionnées (lèvres fermées) par une suture épendymo-piale. – Bords de la fente: cortex recouvert de pie-mère et vaisseaux, polymicrogyrique avec des nodules d’hétérotopie de SG.

• L’association à une agénésie du septum dépend de la topographie de la schizencéphalie (agénésie septale présente dans les schizencéphalie de topographie frontale). • La survenue d’une schizencéphalie est généralement considérée comme une anomalie sporadique, toutefois base génétique constatée lors de certaines schizencéphalies (déficit dans le gène EMX2)

Clinique • Troubles mentaux et déficits moteurs liés à la taille et la localisation de la fente (très fréquents car les régions péricentrales sont habituellement touchées) • Agénésie calleuse associée, facteur de mauvais pronostic. • Les crises d’épilepsie: – Souvent focales et de traitement difficile. – Chirurgie souvent impossible en raison de la topographie centrale des lésions et la présence de zones épileptogènes étendues.

Enfant de 3 ans. Encéphalopathie convulsivante. Calcifications périventriculaires au scanner. Sérologie Cytomégalovirus très positive. Polymicrogyrie. IRM: coupes sagittale et coronale T1. Epaississement du cortex d’ aspect pseudopachygyrique. Persistance des digitations de substance blanche conférant un aspect en dent de scie de l’ interface SG/SB ( ) . Dilatation ventriculaire et anomalie associée de la substance blanche périventriculaire ( )

Homme de 35 ans. Epilepsie partielle depuis l’ enfance. Polymicrogyrie: épaississement cortical insulaire postérieur droit avec aspect irrégulier de la jonction SB/SG conférant un aspect festonné au cortex

En conclusion….

Analyse de l’ IRM à la recherche d’une malformation corticale •

Recherche systématique et rigoureuse Anomalies pfs très focalisées ou à l’inverse bilatérales et symétriques.

• Analyse minutieuse du cortex et des régions périventriculaires au même titre que les régions hippocampiques. • Les lésions doubles associant sclérose hippocampique et une autre lésion épileptogène sont fréquentes (8 à 22% des séries chirurgicales; le plus fréquemment d’une malformation corticale et le plus souvent d’ une hétérotopie périventriculaire). • L’ IRM fonctionnelle peut utilement contribuer à l’ évaluation des patients candidats à un traitement chirurgical car elle montrer la fonctionnalité du cortex malformatif et ses relations avec le cortex éloquent

Analyse systématique • Du Cortex: –

– –

Recherche d’un épaississement cortical, D’ anomalies de la morphologie du cortex ou des sillons, D’ une dédifférentiation ou d’ un aspect flou de la jonction SG-SB.

Ces anomalies peuvent être isolées ou associées au cours de malformations comme la pachygyrie, polymicrogyrie, DCF, ou l’ hémimégalencéphalie.

• De la SB - Anomalies de signal (comme celles reliant le cortex à la surface ventriculaire qui sont évocatrices d’une DCF de Taylor).

• D’ un élargissement focalisé des espaces sous-arachnoïdiens , signe intéressant à rechercher systématiquement car facile à détecter ; il est fréquemment associé à la présence d’une malformation corticale sous-jacente qui peut-être plus difficile à mettre en évidence

• Des régions périventriculaires – Recherche d’hétérotopies de SG qui peuvent être subtiles. Tout présence de tissu gris au dessus de la tête du noyau caudé ou à la partie inférolatérale du ventricule latéral est pathologique.

• L’ IRM permet le dépistage et la classification des malformations corticales. • Les informations du clinicien sont cependant fondamentales pour relier ces données neuro-anatomiques à l’histoire familiale, la sémiologie des crises, les anomalies dysmorphiques, les données métaboliques et génétiques.

• L’ IRM évalue la possibilité d’une chirurgie en cas d’épilepsie réfractaire au traitement médical. • L’ IRM aide à fournir à la famille un conseil adapté à la fois en terme de génétique et de pronostic. • Les progrès de l’ IRM avec l’utilisation d’appareil à très haut champ, d’antenne de surface, l’imagerie de tenseur de diffusion, ou l’utilisation de logiciel d’analyse de texture devraient encore améliorer la détection et la caractérisation de ces malformations.

Base génétique des malformations corticales Syndrome

Locus

Anomalies de la prolifération neurale et gliale Sclérose Tubéreuse 9q32 16p13.3 Anomalies de la migration neuronale Lissencéphalie de type 1 Lissencéphalie isolée, SMD Lissencéphalie liée à l’ X HSCB Lissencéphalie de type 2 Maladie muscle-yeux-cerveau DCMF

17p13.3 Xq22.3-q23 Xq22.3-q23

1p32-p34 9q31-33

Lissencéphalie avec hypoplasie cérébelleuse 7q22 Hétérotopies HNPB Xq28 Anomalies de l’organisation corticale SFB 10q26.1

Gène

Protéine

TSC1 TSC2

Hamartine Tuberine

LIS1 Platelet activating factor acethylhydrolase XLIS Doublecortin XLIS=DCX DCX ou Doublecortin

inconnu FCMD

inconnue FCMD or fukutine

RELN

reeline

FLM1

Filamin-1

EMX2

gène Homéobox

SMD : Syndrome de Miller-Dieker, HSCB : hétérotopie sous-corticale en bande; DCMF : Dystrophie congénitale musculaire de Fukuyama; HNPB: Hétérotopie nodulaire périventriculaires bilatérales; SFB : Schizencéphalie familiale bilatérale

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